Topic de Anatolydyatlov :

L'enfer de la WW1 : Lettres de soldats Français

Morts au combat,

Une mort horrible et belle a la fois...

Ces morts n'ont rien de belles.

Ils ne sont pas morts pour sauver la France, mais pour servir les intérêts des puissants... Quand on sait que la monarchie à l'époque était, dans toute l'Europe, quasiment issue du même sang...

Ces pauvres bougres sont morts pour rien. Pour nada.
Quel honneur à se faire mutiler, charcuter, massacrer de manière aléatoire sur un « champ de bataille » ?

Génération foutue sous couvert de gloire, de patriotisme, d'honneur... Mais foutue tout de même.

Le 12 novembre 2019 à 11:00:06 AnatolyDyatlov a écrit :
X., 18 MARS 1916, VERDUN

« Ma chérie,

Je t’écris pour te dire que je ne reviendrai pas de la guerre. S’il te plaît, ne pleure pas, sois forte. Le dernier assaut m’a coûté mon pied gauche et ma blessure s’est infectée. Les médecins disent qu’il ne me reste que quelques jours à vivre. Quand cette lettre te parviendra, je serai peut-être déjà mort. Je vais te raconter comment j’ai été blessé.
Il y a trois jours, nos généraux nous ont ordonné d’attaquer. Ce fut une boucherie absolument inutile.

Au début, nous étions vingt mille. Après avoir passé les barbelés, nous n’étions plus que quinze mille environ. C’est à ce moment-là que je fus touché. Un obus tomba pas très loin de moi et un morceau m’arracha le pied gauche. Je perdis connaissance et je ne me réveillai qu’un jour plus tard, dans une tente d’infirmerie. Plus tard, j’appris que parmi les vingt mille soldats qui étaient partis à l’assaut, seuls cinq mille avaient pu survivre grâce à un repli demandé par le Général Pétain.

Dans ta dernière lettre, tu m’as dit que tu étais enceinte depuis ma permission d’il y a deux mois. Quand notre enfant naîtra, tu lui diras que son père est mort en héros pour la France. Et surtout, fais en sorte à ce qu’il n’aille jamais dans l’armée pour qu’il ne meure pas bêtement comme moi.
Je t’aime, j’espère qu’on se reverra dans un autre monde, je te remercie pour tous les merveilleux moments que tu m’as fait passer, je t’aimerai toujours.

Adieu »

:snif:

Bordel, et dire que je me plains parce que je perds mes cheveux https://image.noelshack.com/fichiers/2019/22/6/1559357197-papy-mougeot.png

On ne pense pas assez aux morts, que ces héros baignent dans une gloire éternelle et un repos mérité https://image.noelshack.com/fichiers/2019/22/6/1559357197-papy-mougeot.png

Et vive la France https://image.noelshack.com/fichiers/2019/22/6/1559357197-papy-mougeot.png

Bordel, tellement de courage chez ces hommes https://image.noelshack.com/fichiers/2018/29/6/1532128784-risitas33.png

Des hommes de valeurs et des héros, sans exception https://image.noelshack.com/fichiers/2018/29/6/1532128784-risitas33.png

En brocante j’achète beaucoup de documents première et seconde guerre j’ai un stock de lettres certaines avec des détails pas joyeux ... :-(

Je devrais créer un sujet un jour ... :(

Le 12 novembre 2019 à 11:00:06 AnatolyDyatlov a écrit :
X., 18 MARS 1916, VERDUN

« Ma chérie,

Je t’écris pour te dire que je ne reviendrai pas de la guerre. S’il te plaît, ne pleure pas, sois forte. Le dernier assaut m’a coûté mon pied gauche et ma blessure s’est infectée. Les médecins disent qu’il ne me reste que quelques jours à vivre. Quand cette lettre te parviendra, je serai peut-être déjà mort. Je vais te raconter comment j’ai été blessé.
Il y a trois jours, nos généraux nous ont ordonné d’attaquer. Ce fut une boucherie absolument inutile.

Au début, nous étions vingt mille. Après avoir passé les barbelés, nous n’étions plus que quinze mille environ. C’est à ce moment-là que je fus touché. Un obus tomba pas très loin de moi et un morceau m’arracha le pied gauche. Je perdis connaissance et je ne me réveillai qu’un jour plus tard, dans une tente d’infirmerie. Plus tard, j’appris que parmi les vingt mille soldats qui étaient partis à l’assaut, seuls cinq mille avaient pu survivre grâce à un repli demandé par le Général Pétain.

Dans ta dernière lettre, tu m’as dit que tu étais enceinte depuis ma permission d’il y a deux mois. Quand notre enfant naîtra, tu lui diras que son père est mort en héros pour la France. Et surtout, fais en sorte à ce qu’il n’aille jamais dans l’armée pour qu’il ne meure pas bêtement comme moi.
Je t’aime, j’espère qu’on se reverra dans un autre monde, je te remercie pour tous les merveilleux moments que tu m’as fait passer, je t’aimerai toujours.

Adieu »

Celle là est tellement triste :snif:

Merci pour ce topic, l'auteur.
C'est horrible putain, mais merci pour le topic bordel,j'ai un entretient a 16h,j'étais complétement stressé mais a lire les lettres je relativise putain comment on peut se plaindre

Le 12 novembre 2019 à 11:00:06 AnatolyDyatlov a écrit :
X., 18 MARS 1916, VERDUN

« Ma chérie,

Je t’écris pour te dire que je ne reviendrai pas de la guerre. S’il te plaît, ne pleure pas, sois forte. Le dernier assaut m’a coûté mon pied gauche et ma blessure s’est infectée. Les médecins disent qu’il ne me reste que quelques jours à vivre. Quand cette lettre te parviendra, je serai peut-être déjà mort. Je vais te raconter comment j’ai été blessé.
Il y a trois jours, nos généraux nous ont ordonné d’attaquer. Ce fut une boucherie absolument inutile.

Au début, nous étions vingt mille. Après avoir passé les barbelés, nous n’étions plus que quinze mille environ. C’est à ce moment-là que je fus touché. Un obus tomba pas très loin de moi et un morceau m’arracha le pied gauche. Je perdis connaissance et je ne me réveillai qu’un jour plus tard, dans une tente d’infirmerie. Plus tard, j’appris que parmi les vingt mille soldats qui étaient partis à l’assaut, seuls cinq mille avaient pu survivre grâce à un repli demandé par le Général Pétain.

Dans ta dernière lettre, tu m’as dit que tu étais enceinte depuis ma permission d’il y a deux mois. Quand notre enfant naîtra, tu lui diras que son père est mort en héros pour la France. Et surtout, fais en sorte à ce qu’il n’aille jamais dans l’armée pour qu’il ne meure pas bêtement comme moi.
Je t’aime, j’espère qu’on se reverra dans un autre monde, je te remercie pour tous les merveilleux moments que tu m’as fait passer, je t’aimerai toujours.

Adieu »

https://image.noelshack.com/fichiers/2016/38/1474490235-risitas434.png

Le 12 novembre 2019 à 11:00:06 AnatolyDyatlov a écrit :
X., 18 MARS 1916, VERDUN

« Ma chérie,

Je t’écris pour te dire que je ne reviendrai pas de la guerre. S’il te plaît, ne pleure pas, sois forte. Le dernier assaut m’a coûté mon pied gauche et ma blessure s’est infectée. Les médecins disent qu’il ne me reste que quelques jours à vivre. Quand cette lettre te parviendra, je serai peut-être déjà mort. Je vais te raconter comment j’ai été blessé.
Il y a trois jours, nos généraux nous ont ordonné d’attaquer. Ce fut une boucherie absolument inutile.

Au début, nous étions vingt mille. Après avoir passé les barbelés, nous n’étions plus que quinze mille environ. C’est à ce moment-là que je fus touché. Un obus tomba pas très loin de moi et un morceau m’arracha le pied gauche. Je perdis connaissance et je ne me réveillai qu’un jour plus tard, dans une tente d’infirmerie. Plus tard, j’appris que parmi les vingt mille soldats qui étaient partis à l’assaut, seuls cinq mille avaient pu survivre grâce à un repli demandé par le Général Pétain.

Dans ta dernière lettre, tu m’as dit que tu étais enceinte depuis ma permission d’il y a deux mois. Quand notre enfant naîtra, tu lui diras que son père est mort en héros pour la France. Et surtout, fais en sorte à ce qu’il n’aille jamais dans l’armée pour qu’il ne meure pas bêtement comme moi.
Je t’aime, j’espère qu’on se reverra dans un autre monde, je te remercie pour tous les merveilleux moments que tu m’as fait passer, je t’aimerai toujours.

Adieu »

Cet enfant qui partira pour la 2eme GM lui aussi

Le 12 novembre 2019 à 11:15:42 ViktorBout a écrit :
Témoignage de l'aide-major Emile POITEAU :

" Les pansements maculés qu'on jetait à terre et dont on n'avait pas le temps de se débarrasser, avaient fini par s'accumuler sur le sol et faisaient aux pieds comme un épais tapis dans lequel on s'enfonçait jusqu'aux chevilles…
Parmi les grands blessés, parmi ceux qui allaient mourir, les uns demandaient leur mère, comme des enfants qui ont besoin d'être dorlotés, rassurés… D'autres réclamaient à boire éperdument… D'autres, impatients de vivre et se sentant abandonnés par la vie, se lamentaient de rage et de désespoir.
On amène un artilleur affreusement mutilé. Ses plaies sont horribles ; il est exsangue, son visage est blanc comme du marbre. Il a les jambes broyées. Elles ne tiennent plus que par miracle par quelques lambeaux de chairs et de muscles. Il saigne adorablement.
Pendant qu'on lui fait une piqûre de morphine, le médecin examine le dégât…
Les os broyés soutiennent mal les chairs, arrachées. Rigides et dressées de tous côtés, les esquilles tiennent des lambeaux de chair qui pendent lamentablement et sur lesquels sont collés des morceaux d'étoffes, des débris de caleçon et de pantalon…
C'est un broiement, un déchiquetage… Et comme on s'apprête à faire un pansement, comme on remue un peu - oh ! légèrement, avec d'infinies précautions - d'une des jambes meurtries, un caillot se détache et (comme si on avait retiré subitement la bonde d'un tonneau d'arrosage), un énorme jet de sang pisse sur le major…
Le pauvre bougre pousse un Ah ! plaintif et rend le dernier soupir, là, tout d'un coup, sans qu'on ai eu le temps de s'y attendre, de s'en apercevoir presque.
Nouveau brouhaha vers l'entrée.
C'est un blessé, la poitrine percée de balles comme un écumoire, et qui vomit le sang à flots. Pansements, piqûres de morfines et d'éther. On l'emporte.
Alors, avec des yeux effrayant, en passant devant le major :
- Est-ce que j'en reviendrai ? Pensez-vous ?
- Mais bien sûr, mon petit, que tu en reviendras ! On ne meurt par pour avoir crachés du sang !…
C'est assurément un mensonge en ce cas. Mais c'est un aumône aussi…
En entendant ça, le petit blessé fait : Ah ! et son œil lance un éclair de joie : Alors, je les reverrai ?
Et vite, il explique :
- C'est que, voyer-vous, j'ai deux petits enfants… Deux et quatre ans… Et ma femme est morte… Il faut que je vive pour eux !…
Touché jusqu'aux larmes, estimant qu'il devait mentir carrément, le médecin affirme :
- Mais bien sûr, bien sûr, que tu les reverras ! je n'ai jamais vu mourir pour un cas pareil… Ainsi, tu vois que tu peux être tranquille !…
Alors le moribond tend au major sa pauvre main déjà pâle comme la main d'un cadavre. Et, comme on l'emporte vers les autos, le médecin reste là, ému, suivant des yeux le brancard qui s'éloigne.
Un blessé dit :
- C'est triste, hein ! M'sieu l'major ?
Et celui-ci répond en branlant la tête :
- Ah ! c'est que j'en ai deux comme lui, moi aussi…"

horrible bordel, ces héros...

ça airait ete bien de l'epingler hier
je compte sur vous les modo la prochaine fois

Le 12 novembre 2019 à 17:01:05 Hausdorff__ a écrit :

Le 12 novembre 2019 à 10:40:04 AnatolyDyatlov a écrit :

Journée du 24 février 1916, attaque allemande sur les deux rives. Témoignage de D. SCHLATTER, soldat au 60e R.I. :

"Le 24 février, les blessés commencent à affluer au poste de secours, en arrière de la cote 344. Quel moral chez ces combattants ! Un sergent, pendant qu'on lui coupait la cuisse, broyée par un éclat, chantait la Marseillaise !… "

Ce taux d'endoctrinement :rire:

Toi tu dois forcément connaître ce que c'est de vivre en temps de guerre pour dire ce genre de bêtise

Le 12 novembre 2019 à 10:47:15 RsaistConvaincu a écrit :
C'est beau cette cohésion :)
Et dire que si il y avait une nouvelle guerre mondiale il y aurait même pas le quart de la population "française" :hap:

et il y aura pas moi, tu te battras pour nous deux :ok:

S'ils savaient ce qu'est devenu leur Pays 100 ans après au niveau culturel, social et génétique...
Ayaa je sais pas s'ils auraient eu le même courage dans les tranchées.
Chaque lettre me file des frissons terrifiants. J'ai peine à imaginer tant de souffrances.
tout ça pour finir grand remplacé

Le 12 novembre 2019 à 17:05:14 Flamae34 a écrit :
S'ils savaient ce qu'est devenu leur Pays 100 ans après au niveau culturel, social et génétique...
Ayaa je sais pas s'ils auraient eu le même courage dans les tranchées.

La décadence civilisationnelle était déjà bien entamée au moment où on envoyait tous les jeunes hommes prolos du pays et du continent se suicider pour rien dans des tranchées. On a pas creusé plus bas depuis :hap:

C'est dans cette guerre la que la veille France est morte, elle s'est dit : plus jamais ça.

Données du topic

Auteur
Anatolydyatlov
Date de création
12 novembre 2019 à 10:40:04
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