[Risitas] Un khey au lycée
-Partie IX-
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Vous l'avez compris, ce début d'année a été très compliqué pour moi.
La nouvelle du décès de Camille s'était propagé dans la ville à une vitesse incroyable.
En deux semaines, tout mon lycée en était informé, alors qu'elle était dans un autre lycée.
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Bref, en plus de cet événement dramatique, mes notes n'avaient pas augmenté.
Je m'en sortais toujours aussi bien en langues/histoire (j'avais des moyennes supérieures à 17), mais c'était la débandade en sciences, notamment en Physique, où je frôlai le 8 de moyenne, 9 en maths, un petit 11 en SVT.
Gros coup dur pour le moral.
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Étant délégué, j'ai eu l'honneur d'assister en live à ma descente.
Les profs qui se disputent étaient partagés. Devaient-ils me mettre un avertissement travail, ou les félicitations?
J'avais les meilleures moyennes dans certaines matières, et les pires dans d'autres.
Globalement, ce qui est revenu le plus souvent était : « Élevé sérieux, mais son manque de rigueur dans certaines matières l'empêche de s'épanouir dans les matières scientifiques... Très bon état d'esprit. »
Bordel, je foutais rien en sciences, ça me dégoutait.
Le problème étant les coefficients.
J'ai donc vu le 12 de moyenne générale de très près.
Enfin bref, je m'en suis sorti avec les « encouragements »...
…
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En sortant d'un cours de Physique-Chimie, Jeanne me prit à part :
-Je peux te parler quelques secondes ?
Je m'étais beaucoup rapproché d'elle depuis le décès de Camille, c'était une bonne pote maintenant.
-J'ai envie d'aller au cimetière, ça te dirait d'y aller avec moi ce soir ?
Je ne m’attendais pas à ça.
-Merci, c'est cool de ta part.
-Pas de soucis, mais tu sais où elle est enterrée?
Je n'avais pas pu aller à l'enterrement, j'étais encore en Bretagne, tout s'est fait en une semaine.
Elle avait les larmes aux yeux, je ne l'avais jamais encore vu dans cet état...
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On s'est donné rendez-vous là-bas, elle y allait en bus, j'y suis allé en vélo.
Me voilà donc à pédaler, à travers la forêt pour aller au fameux cimetière (très chaleureux comme endroit...) en plein hiver, il faisait nuit, on avait pas d'autres choix, les cours finissaient vers 18h.
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Je me rappelle très bien de ce moment en forêt, j'en avais pour une vingtaine de minutes à travers bois pour parvenir à destination.
La route goudronnée était très peu fréquentée, autant vous dire que je chiais littéralement dessus.
Un ado, seul, en forêt, la nuit.
Des scénarios se dessinèrent peu à peu dans ma tête...
J'ai vite regretté d'y aller...
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Mais finalement, cette balade m'a marquée.
J'ai réalisé, au fur et à mesure que je pédalai, que j'allai voir de mes yeux une tombe appartenant à une fille à qui j'avais parlé 2 mois auparavant.
J'avais une belle musique dans les oreilles, c'était « Africa de Toto »
Bref, j'arrive enfin au cimetière.
Je m'apprête à appeler Jeanne pour voir où elle en est, si elle est déjà arrivée.
Alors que je sors mon téléphone, je vois au loin une silhouette, tête légèrement baissée.
Je vous avoue avoir eu la peur de ma vie.
C'était tellement glauque ; le cimetière était peu éclairé, on ne distinguait que le chemin.
Je me fis plein de scénarios morbides, une main sortant d'une tombe qui m'attrape, un esprit qui vient m'agresser...
La silhouette est finalement celle de Jeanne, elle m'a vu, et me fait maintenant signe de la main.
Je la rejoins donc.
Elle est devant un tas de terre.
La tombe n'y est pas encore, on devait être deux semaines après enterrement seulement.
Par contre, il y a déjà une stèle avec un nom dessus.
« Camille XXX »
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Lire son nom sur une croix m'a fait un choc.
-J'y pense énormément, mais le temps effacera les plaies tôt ou tard
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On reste devant le tas de terre, une bonne dizaine de minutes, sans rien dire.
Il est vrai que rester inactif 10 minutes alors qu'il fait 5-6 degrés max, ça réchauffe pas.
Allez, fais un truc bordel, la laisse pas crever de froid !
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En bon alpha, je la prends contre mon torse, puis l'enlace.
Elle se colle à moi, passe ses bras autour de moi.
Je lui frotte le dos pour la réchauffer.
Elle détache sa tête de mon torse, et me sourit.
C'est fou comme un simple sourire peut être charmant.
Il n'y avait aucune ambiguïté entre nous deux.
Mais je n'étais pas contre un petit rapprochement...
C'était une très belle sensation, je me sentais étrangement bien dans ses bras.
Puis, alors que je l'enlace, je réalise soudain que je suis dans un cimetière, devant la tombe de Camille...
Bref, on ne s'éternise pas, je la raccompagne à l’arrêt de bus, lui claque la bise, puis rentre chez moi à vélo.
...
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Mes parents ont été mis au courant pour Camille. Ils étaient donc moins exigeants avec moi, sachant que j'étais assez fragile durant cette difficile période.
Les repas de famille se firent en silence, sauf quand mon père sortait des blagues beaufs pour essayer de nous faire esquisser un léger sourire.
-Qu'est-ce-qui est jaune et qui attend?
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J'avais qu'une envie, fuir tous mes problèmes, être avec mes potes, profiter de chaque instant de la vie.
La vie, qui peut parfois être plus courte que prévue...
-SWEET-
…
J'étais toujours à côté de Héloise en anglais.
Mine de rien, je me rapprochai d'elle de plus en plus, à chaque cours.
J'étais plus à l'aise avec elle.
Bon pour l'instant, on était que de simples « potes »
Mais c'est l'étape obligatoire. A moi de changer les choses.
Elle avait été mise au courant pour Camille.
-Tu le vis bien ? J'ai entendu dire que tu la connaissais...
-Bof, pas vraiment finalement, je la connaissais vaguement de la primaire.
Elle me dit un petit sourire en coin, compatissant.
Bordel, que je l'aimai cette fille.
En sortant du cours, elle m’interpelle.
-Ah d'ailleurs Arthur, si tu veux, on peut en parler par téléphone... ou en face à face.
Si tu veux bien sûr.
...
...
-Ah, euh, ou, ok pourquoi pas...
…
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J'en parle immédiatement à Mathieu à la cantine.
-Oh gros, c'est énorme ! Héloïse m'a ouvertement proposé de sortir avec elle un de ces jours...
-Ah ouais, c'est cool
Il ne montre aucune joie sur son visage. Je le connaissais trop bien.
-Il se passe quoi frère, c'est Lucie?
-Nan laisse tomber, pas envie de t'ennuyer avec mes histoires...
Oh bordel
-Pas vraiment, mais elle est instable, elle cherche à se faire désirer par tout le monde, ça en devient maladif, son égo est surdimensionné...
J'avais eu raison sur ce point là
-Donc t'as préféré laisser tomber ?
-Ouais, je l'ai quitté hier, je lui ai tout dit, elle m'a lâché un « c'est dommage, je t'aimai »
-Mais bon, maintenant, je suis libre d'agir comme je le veux. J'ai pas à la surveiller pour voir si elle est pas avec un autre. Je me suis fait des ennemis mine de rien, trop de concurrence. Je veux pas d'une meuf aussi compliquée.
-T'as eu raison gros... Et puis maintenant, on peut recommencer nos plans en soirées.
…
J'attends une semaine avant de proposer à Héloïse de sortir.
(Pour l'ambiance: https://www.youtube.com/watch?v=KtlgYxa6BMU )
Je lui envoie donc un message, c'était un jeudi il me semble.
-Hey, ça te dirai d'aller faire une petite promenade dans le quartier ?
Elle prend 10 minutes à me répondre
10 longues interminables minutes.
-Ça marche, je me prépare. Tu viens me chercher devant chez moi ??
Bon allez, faut être bon sur la réponse.
...
-Le carrosse vous y attendra princesse
-Haha, allez, va braver le froid pour finalement poireauter devant chez moi, je te regarderai par ma fenêtre, au chaud...
Je me retrouve donc devant chez elle. Elle était sur le palier.
Elle me fait un joli sourire
-Bah, il est où le carrosse ??
-Les chevaux n'ont pas voulu avancer avec ce froid!
...
On fait une petite marche, il fait nuit, il y a d'ailleurs quelques étoiles visibles dans le ciel.
C'est une belle soirée.
On ne parle pas, nous sommes bercés par le silence.
J'ai du mal à croire que ça se passe réellement.
La fille de mes rêves marche à côté de moi.
Les conseils de Mathieu avaient-ils fini par payer ? Mes tentatives de drague en cours d'anglais ont-elles payés ? Pierre a-t-il forcé le destin ?
On s’assoit donc sur un petite muret, à moitié givré par le froid hivernal.
On est l'un à côté de l'autre, 10 centimètres nous séparent...
Elle met sa main droite sur le muret. (J'étais à sa droite).
Comme dans les films.
...
C'est Baghdad dans ma tête.
Bordel, je fais quoi!?
Je pose ma main ou pas bordel?
Aaaaah, et si elle me prend pour un fou ?
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Rhoo et puis merde, on a qu'une vie!
Je pose ma main gauche sur le muret.
Je tente de la rapprocher lentement de la sienne.
…
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Je vois la buée qui sort régulièrement de sa bouche...
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Je continue de glisser ma main vers elle, toujours en regardant droit devant moi...
Elle a l'air réceptive.
Je continue.
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Nos mains sont désormais superposées...
On reste comme ça, deux ou trois minutes.
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Elle rompt finalement le silence.
-Ah d'ailleurs, il y a une soirée chez une pote d'enfance, il y aura surtout des filles, mais tu peux venir si tu veux. Ça te dit ?
-Ah, euh ouais, pourquoi pas...
-Merci de me proposer, c'est vraiment cool.
-Je peux incruster deux ou trois potes, histoire d'éviter un maximum le malaise?
-Ouais si tu veux ! Sauf Pierre par contre, il n'aime vraiment pas la fille en question, c'est son ex, et ça s'est pas très bien fini entre eux...
Il cache bien son jeu le petit Pierre...
Je la raccompagne chez elle.
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-Bon, et bien, merci, c'était sympathique
-Ouais, j'ai bien apprécié, c'était sympa!
Je m'apprête à lui faire la bise
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Arthur, et si c'était le moment?
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Le moment de
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Le moment de l'embrasser?
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Elle me fait un câlin avant que je puisse réagir
J'en suis surpris.
Je ne m’attendais pas vraiment à ça pour le coup...
J'en deviens paralysé.
Ça dure 4 ou 5 secondes.
Un bon moment.
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Décidément, j'enchaine les filles dans mes bras en ce moment...
Je rentre chez moi, le sourire aux lèvres, satisfait de cette soirée.
Le soir même, je propose à mes potes de se retrouver à la soirée de la pote de Héloïse le week-end prochain...
Aucun d'eux ne peut.
Sauf un.
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Célibataire en plus.
On avait clairement un but chacun à cette soirée, qui allait "majoritairement être composée de filles"
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Données du topic
- Auteur
- Canabistouille
- Date de création
- 4 août 2018 à 17:49:08
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