Camille travaille 3 jours par semaine et gagne jusqu’à 12 000 euros par mois en vendant des cartes Pokémon
Faire de sa grande passion un métier. Qui n’en a pas rêvé ? Depuis ses 17 ans, Camille* est vendeuse de cartes Pokémon. Tout commence un peu par hasard, avec celui qui a fait naître nombre de vocations : le Covid-19. Pendant le premier confinement, Camille, dont l’enfance a été bercée par la culture asiatique, s’ennuie à mourir. Elle renoue alors avec son enfance et redécouvre la célèbre licence japonaise : les Pokémon.
Après avoir dévoré les dessins animés, elle veut se replonger dans sa madeleine de Proust : les cartes à collectionner. Mais avec son œil de jeune adulte, Camille découvre que ce qui n’était qu’un jeu à l’époque peut devenir un vrai business model. Car ces objets ont plus la cote que jamais. Pourquoi alors ne pas capitaliser sur la nostalgie des joueurs ?
Un capital de départ de 300 euros
Et Camille a un peu d’argent à investir. Encore nourrie, logée et blanchie chez ses parents, elle se dit que c’est «maintenant ou jamais». Ni une ni deux, elle décide de faire tapis, en consacrant ses 300 euros d’économies à l’achat de coffrets Pokémon. Une décision qui fait alors bondir ses parents : «Pour eux, c’était impensable que je mette toute mon épargne dans quelque chose d’aussi futile, qui n’était même pas considéré comme un métier», se souvient-elle. Et leurs doutes semblent à première vue fondés puisqu’au début de l’aventure, la mayonnaise ne prend pas. Malgré les nombreuses heures passées sur les plateformes d’enchères, elle a toutes les peines du monde à revendre ses cartes plus cher qu’elle ne les a achetées. Camille perd même de l’argent les deux premières années.
Mais pas de quoi la décourager. Grâce à ses petits boulots, la jeune femme parvient à réinvestir les 500 euros. Forte d’une expérience de plus de deux ans, Camille ne reproduit plus les mêmes erreurs et connaît le marché sur le bout des doigts. Plutôt que de se précipiter, elle observe plus précisément les cotes des objets qui l’intéressent, pour ne sélectionner que ceux qu’elle pourra ensuite revendre quatre ou cinq fois plus cher. Fin 2021, la machine est lancée : Camille fait de la revente de cartes Pokémon son activité principale.
Désormais, en ne travaillant que deux à trois jours par semaine, elle parvient à se dégager 3 000 euros de revenus net par mois en moyenne. «C’est beaucoup plus que n’importe quel autre job traditionnel», insiste-t-elle. Et encore, cette rémunération déjà confortable peut être multipliée par quatre si elle travaille davantage ou si un acheteur décide de faire main basse sur une grande partie de sa collection. Le jackpot pour Camille, qui a ainsi engrangé plus de 12 000 euros au mois de février dernier.
«Absolument tout ce que je gagne est réinvesti»
Mais malgré ces chiffres vertigineux, Camille se refuse à épargner. «Contrainte» de mettre de côté 500 euros tous les mois pour vivre, l’ex-étudiante préfère réinvestir «absolument tout» ce qu’elle gagne. Car elle a un objectif bien précis en tête : étoffer sa collection, jusqu’à ce que sa valeur marchande atteigne le demi-million d’euros.
Avec en ligne de mire l’acquisition de son premier bien immobilier avant ses 25 ans, elle envisage déjà de tout revendre. Un projet risqué, mais bien embarqué : moins de quatre ans après le début de son activité, la collection de Camille, dont la plupart des pièces sont gardées dans un coffre-fort loué à sa banque, est déjà évaluée à plus de 120 000 euros. «Une fois tout cela terminé, ce sera alors la fin d’un cycle, rationalise-t-elle. Je ne me vois pas faire ça toute ma vie.»
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