(Fic à choix) Celestin dans la mafia
Vous tirez encore plus la gueule que d'habitude en rentrant chez vous, ce soir là. La voix grasse de Robert ne quitte pas vos pensées.
700 euros d'ici la fin de la semaine. Sinon je raconte un peu partout que tu as cafté chez les flics à propos des gus qui sont recherchés.
Ce f*** de p*** avait passé toute l'après midi et la soirée dans le bar, à se foutre de votre gueule dès que vos regards se croisaient. Pire encore. Vous aviez dû informer votre patron de la visite d'un policier. Ne pas le faire aurait pu soulever des questions, si quelqu'un s'était rendu compte que vous aviez gardé le silence. Il ne restait plus qu'à prier pour que celui ci ne fasse pas le rapprochement avec le sac que vous trimballiez la veille.
En montant les escaliers de votre immeuble, vous aviez croisé Mila, qui sortait courir.
Tiens, coucou ! Bonne journée ?
Euh... Oui, ça va, bonjour, enfin oui, bonjour, et toi ? Euh...
Meeeeeeeerde
Ridicule comme d'habitude. Mais elle avait sourit. Pas d'un air moqueur, méprisant, non. Juste souris, avec gentillesse. Après un bonne soirée ! joyeux, elle avait disparu dans les escaliers. Votre regard avait glissé sur son corps fin et tracé, drapé dans une tenue de sport qui ne réussissait pas à déformer son charme. L'espace d'un instant, vous aviez oublié vos soucis pour revenir à des pensées plus habituelles chez vous : quelle note méritait Mila ? Un 8 sans aucun doute, voire un 9.
A présent, vous êtes assis dans le canapé devant la télé, un bol de nesquik sur la cuisse, et vous vous demandez s'il vaut mieux aller en taule pour obstruction à la justice ou se faire suicider par des gangsters.
Tout va bien, mon chat ? Tu as l'air soucieux.
Oui oui maman, c'est juste le boulot.
Ah, M'sieur Patrick te fait trop travailler ! Je le dis depuis le début ! J'irai lui parler tiens.
Non non, c'est pas la peine...
Je ne vais pas le laisser t'éreinter à la tâche quand même !
Ne t'en fais pas maman, c'est pas si horrible que ça.
Tu as l'air fatigué, Kim Kardachiant pourrait partir aux Maldives avec les valises que tu as sous les yeux.
C'est parce que j'ai joué à LoL hier soir maman.
Ce n'est pas bon pour tes yeux. Il faut que tu dormes plus. Et que tu manges aussi ! Tiens, reprend des nesquik, tu as besoin de force.
Merci maman
Bon, qu'est ce qu'on regarde à la télé ce soir ?
Comme d'habitude, vous débattez pendant un quart d'heure du programme tout en sachant très bien qu'elle s'endormira avant la moitié de l'émission. Mais ça ne fait rien. Ici, dans ce canapé défoncé, avec votre mère endormie sous son plaid usé, vous êtes chez vous.
Deux jours se passent, sans que vous n'ayez de nouvelles de ceux qui vous ont confié le sac. Vous commencez à vous dire qu'ils ne reviendront jamais, abandonnant leur chargement encombrant chez vous. Votre patron a été entendu par la police, sans que vous ayez connaissance de ce qu'il ait pu dire. Celui ci n'a jamais abordé le sujet avec vous.
Au troisième soir, vous êtes à votre poste derrière le comptoir. Le bar est rempli, l'ambiance se fait plus joyeuse qu'à l'accoutumé et quelques étudiants viennent même prendre la place des habituels piliers de bars. Des rires se font régulièrement entendre et même votre patron paraît moins morose que d'habitude. La bonne humeur générale ne déteint pas sur vous. Robert est toujours là, à vous zieuter de l'autre bout de la salle, avec un sourire mauvais.
Le verre que vous essuyez manque de vous échapper des mains.
La ferme. Reste cool. Sers moi mon wisky.
Les mains tremblantes, vous réussissez à remplir un verre sans vider la moitié de la bouteille sur le plancher.
Tu termines ton service à quelle heure ?
Dans une heure et demie, environ.
Bon. Tu as toujours ce qu'on t'a prêté ?
On se retrouve dans la rue derrière le bar dans une heure et demie. Me fais pas attendre.
Il vide son verre d'un trait, le repose et sans un mot de plus se dirige vers la sortie, disparaissant dans la foule.
Vous avez la boule au ventre. Le soulagement devrait prédominer, mais vous ignorez ce qui va se passer. Sans oublier votre maître chanteur...
Le 13 septembre 2022 à 20:27:06 :
Merci pour le soutien !
Je suis de retour khey
Continue, c'est toujours la misère au début, sauf si tu es un écrivain de fics reconnu ou que ta plume manie tous les styles, mais c'est quasi-impossible quand on débute, à moins d'être éclairé par une grâce semi-divine qui transforme nos mots en un autre monde...
L'attente jusqu'à la fin du service est un supplice. Vous n'avez plus du tout la tête à ce que vous faites et ça se voit.
Bordel de merde Célestin, ça fait trois fois que tu te plantes sur une commande, t'essayes de me couler la baraque ?
C'est pas comme ça que tu vas réussir dans la vie. Moi à ton âge...
La chaleur qui règne dans le bar, associée au stress qui vous tord les boyaux, achève de plaquer votre chemise moite sur votre peau.
A 19h, vous quittez votre service et sortez dans la rue. Celle ci est animée et la soirée n'a même pas véritablement commencé. Un appel de phares attire votre attention. Vous apercevez, une dizaine de mètres plus loin, garée le long du trottoir, une berline noire avec à son bord des visages maintenant familiers. Vous vous avancez à sa hauteur.
Vous avez à peine le temps de poser le cul sur la banquette arrière que deux visages se tournent vers vous.
Votre voix tremble, comme lorsque vous faisiez une connerie étant enfant et que votre père venait vous engueuler.
On y va. C'est quoi l'adresse ?
Je peux aller le chercher tout seul, et je vous le rappo...
Pas le temps. Tu nous dis où t'habites.
Vous donnez la rue, à regret. Vous n'aviez pas franchement envie que ces mecs connaissent votre adresse.
La voiture démarre, s'insère rapidement dans la circulation. La conduite est souple, assurée. Dans l'habitacle, personne ne parle. Le silence n'est rompu que par le ronronnement du moteur et les bruits de bouche du conducteur, qui mâchouille une cigarette éteinte. Vous ne pourriez le jurer, mais vous avez l'impression que celui ci vous fixe dans son rétro, et détourne les yeux avant que vous ne puissiez croiser son regard.
Une demi douzaine de minutes plus tard, la berline se gare à quelques pas de votre immeuble. Les deux hommes se retournent à nouveau vers vous.
Tu montes, tu prends le sac, tu redescends. Terminé. On te file ce qu'on te doit et on ne s'est jamais vu.
Vous ne vous le faites pas dire deux fois. Vous descendez précipitamment du véhicule, claquez la portière et rejoignez d'un pas empressé votre chez vous. Vous pouvez sentir deux paires d'yeux se fixer sur votre nuque tout le long du parcours.
Vous montez à toute allure à votre étage et arrivez le souffle court à votre palier.
La voix provient de la cuisine. Votre mère y est occupée à préparer le repas. Elle a sorti le grand jeu. Lorsque vous entrez dans la pièce, elle est occupée à découper des poivrons sur le plan de travail. Une délicieuse odeur de friture embaume la pièce.
J'ai eu envie de cuisiner un peu, comme avant. J'avais oublié à quel point ça me faisait du bien.
Tu veux regarder quelque chose ce soir, ou tu préfères aller discuter avec tes copains sur internet ?
Je veux bien regarder un truc. Il faut juste que j'aille rendre son sac à... euh... à Thomas.
Euh... Un pote ! Il m'a prêté des jeux et maintenant, faut que je les rende...
Invite le à manger avec nous si tu veux, il y en aura assez pour trois !
Euh oui mais non, il a pas le temps ! J'y vais, et je reviens tout de suite !
Ça me fait plaisir de savoir que tu as rencontré un ami.
Merci maman... ça me fait plaisir aussi. Je t'aime. Je reviens.
Vous passez dans votre chambre et extirpez le sac de sous votre lit. Il paraît encore plus lourd que le premier jour. Le plus discrètement possible, vous passez devant la cuisine alors que votre mère vous tourne le dos, et sortez de chez vous. L'odeur du repas qu'elle vous prépare vous accompagne dans le couloir.
Lorsque vous ressortez à l'extérieur, la berline noire n'a pas bougé. Vous pouvez apercevoir à travers le pare brise les deux visages qui vous scrutent depuis l'autre côté de la rue. Vous commencez à traverser la rue. Pas de voitures pour vous ralentir. Vous n'êtes plus qu'à trois mètres du véhicule. L'homme qui est sur le siège passager ouvre sa portière, sort de la voiture et tend la main par dessus le capot.
Putain, je vais pas réussir à le lui donner sans rayer la voiture, je vais encore me faire humilier...
Dans le dos du voyou, la porte d'une boutique s'ouvre, dans un tintement de sonnette. Votre regard se porte naturellement sur la personne qui en sort.
Un homme, cagoulé, vêtu de noir. Il tient un pistolet dans sa main droite.
CHOIX :
1) Crier pour prévenir votre « compagnon » du danger dans son dos ;
2) Vous jeter au sol contre la voiture pour vous cacher ;
3) Laisser tomber le sac par terre, faire demi tour et courir vers votre immeuble ;
1) Crier pour prévenir votre compagnon du danger dans son dos !
Que... att... Derrière ! Derrière !
L'homme cagoulé lève le bras vers votre « complice ». Celui ci ne se retourne même pas et se jette par dessus le capot de la voiture, dans votre direction. Il vous tombe dessus de tout son poids alors que trois détonations déchirent vos tympans. Vous n'entendez plus rien, seulement un long sifflement qui semble vouloir se nicher dans votre crâne.
Votre regard est happé par des flashs lumineux devant vous. Vous distinguez votre complice à genoux derrière le bloc moteur, qui riposte. Son automatique éjecte douille sur douille dans une pluie brûlante qui roule sur vous. Vous avez l'impression qu'il hurle, sans savoir s'il parle à quelqu'un ou si la rage, la terreur ou la frénésie l'ont possédé.
Les tirs cessent un court instant, le temps pour lui d'éjecter un chargeur vide, aussitôt remplacé. Les vitres de la voiture explosent une à une dans une gerbe de verre brisé qui vous retombe dessus et vous comprenez que votre agresseur est toujours là.
Vous prenez immédiatement une gifle.
Ouvre le sac bordel, bouge toi !
Vous baissez les yeux, le sac est toujours là.
Vous tendez des mains tremblantes vers la fermeture éclair quand soudain votre complice vous écrase le visage au sol. La carrosserie de la voiture est aussitôt déchirée par une rafale, provenant de l'autre côté de la rue.
Vous tournez la tête, deux hommes eux aussi cagoulés sont en train de remonter la rue dans votre direction, depuis le trottoir opposé. Vous apercevez des armes longues dans leurs mains, qu'ils pointent vers vous. Vous voici cernés.
Alors que la fusillade reprend, cette fois ci de part et d'autre de la rue, sans couvert pour vous protéger, vous agrippez le sac et l'ouvrez en arrachant presque la fermeture éclair dans la panique.
Il vous faut quelques secondes pour comprendre ce que vous voyez : un petit arsenal complet de différentes armes à feu avec munitions et même, au fond du sac, ce qui vous évoque des gilets pare balles.
Le rétroviseur près de votre tête est arraché par une balle. Vous n'avez plus le temps de réfléchir.
Choix :
1) Prendre un pistolet ;
2) Prendre un fusil à pompe à canon court ;
3) Prendre un pistolet mitrailleur ;
4) Tout lâcher et tenter de prendre la fuite en courant ;
Données du topic
- Auteur
- LeGriffard
- Date de création
- 2 septembre 2022 à 18:04:29
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