[RISITAS] Un célestin à Istanbul
Le 03 février 2022 à 14:00:19 :
Le 02 février 2022 à 05:19:26 :
Le 01 février 2022 à 21:55:37 :
Le 31 janvier 2022 à 05:53:38 :
Khey tu donnes envie d'aller en Turquie en vrai, Istanbul se visite en combien de temps en solo ? Ça coûte combien la vie la bas ?
J'aimerais bien faire un voyage cet étéla situation a énormément changé, j'ai encore des contacts là-bas (dont des personnes de ce risitas) et la lire turque se vautre tellement que ça craint sérieusement, genre vraiment, je ne pense pas qu'on puisse comparer avec ce que j'ai vécu à l'époque...
Le 01 février 2022 à 14:12:22 :
Sweet.Et le concierge, tu te le tapes ou pas ?
Hmmm je vois, on peut se débrouiller sans turc quand même ?
Je veux juste visiter la ville, les monuments, bien manger et boire du caféLes turcs parlent pas trop anglais mais on peut se débrouiller avec de l'anglais
... dans les grandes villes
CHAPITRE 106 : Je dois trouver de nouveaux horizons, mais je finis parfois par tourner en rond…
… alors je cherche et je trouverai… bon, au moment où j’écris ce chapitre, j’apprends que l’un des chanteurs de ‘Partenaire Particulier’ a rallié la campagne du Z, il faut dire que ça provoque certaines idées de titres, mais au-delà de la réf, c’est plutôt bien adapté comme je l’ai dit dans le précédent chapitre, je sentais qu’il était temps pour moi de sortir du marécage dans lequel je m’étais mis, où j’avais éprouvé de nombreux plaisirs charnels et émotionnels, mais qu’il était temps pour moi d’en sortir pour m’ouvrir à des horizons plus stables et constructifs, alors première étape : me concentrer sur mes études. Honnêtement, je n’avais jamais été un tire-au-flanc et comme j’avais toujours été passionné par les langues, me perfectionner en turc et en civilisation/culture turque était un vrai plaisir toutefois, vous connaissez le principe de l’apprentissage par pallier, si fréquent dans les langues ; vous progressez à fond pendant deux semaines, puis vous stagnez pendant 1 mois, pour vous vous améliorez pendant une semaine, vous stagnez pendant deux mois, bref, j’en étais arrivé à un plat que je voulais dépasser au plus vite : j’avais un très bon niveau pour un débuter, peut-être B1, et je voulais quitter la Turquie avec un B2 en poche, au bout de 6 mois c’était possible je pense, mais je galérais comme un fou à prendre du niveau ; je parlais tout le temps en turc avec Tutku, avec Furkan, Ali etc. mais les conversations que j’avais avec eux n’étaient clairement pas suffisantes, on n’utilisait que du vocabulaire simple, des phrases courtes, bref, du parler quotidien quoi, il y a des jours où je déprimais
-Non mais tu vas progresser tqt !
-Tu veux pas me parler comme un livre ?
-L’important c’est de pouvoir communiquer, et tu y arrives très bien !
-Mais il me faut un diplôme, et pour l’obtenir, il me faut des connaissances théoriques, genre grammaire, littérature, et tout !
-Eh bah lis ! Moi je m’y connais pas trop ! Demande à Ali, il aime bien tout ça, non ?
-Ouais, pas une mauvaise idée
Le fait que ce soit Tutku qui me propose cette idée est d’une ironie qui me fait encore sourire après tout ce temps. Sur le coup, j’hésitais, je ne voulais pas embêter Ali dans ses études et tout, surtout que pour se mettre à mon niveau, il allait devoir se baisser un peu, j’avais clairement l’impression d’abuser, surtout qu’il allait bientôt se marier et que son emploi du temps devait être blindé comme pas possible… Mais bon, je voulais vraiment atteindre le B2 alors balek je lui ai demandé en fait, je l’ai pas fait frontalement, alors je lui ai proposé d’aller prendre un verre.
-Vas-y, passe à l’appart, on se prend un petit thé
-J’arrive
Sur le trajet, j’essayais de passer devant chez Fritz, mais aucun signe de vie : même pas de lumière (bon, on était en journée), j’ai hésité à sonner vite fait mais impossible d’en trouver la force, je crois que je le considérais comme tombé au combat, j’attendais sa résurrection, car je savais qu’il finirait par revenir dans le monde des vivants, juste une mauvaise passe et avec cynisme, je me disais même qu’au moins, mes seuls amis étant désormais turcs, j’apprendrais mieux. En arrivant pas loin de chez Ali, je me suis préparé un petit texte dans ma tête, histoire d’être prêt à marabouter son esprit pour qu’il accepte de me faire passer au rang de MAÎTRE de la langue d’Atatürk. En tout cas, c’est ce que j’espérais… il fallait que je touche ses cordes sensibles, les relations franco-turques, pourquoi pas, la littérature, bon, je me souviens même avoir sorti mon portable et avoir tapé « les dix plus grands auteurs turcs » pour avoir quelques noms à lui balancer cr*vard/10
-Aaah te voilà, viens entre, comment va Fritz ? Furkan m’a raconté l’embrouille
-Je crois que Melis l’a marabouté, ça craint, j’espère qu’on va retrouver notre pote un jour, quand même, ça me manque les petits baskets en sortant de l’université
-Tu sais, les femmes et leurs pouvoirs sur nous…
-Ta fiancée ne t’embête pas trop ?
-Non, elle est parfaite, vraiment, je ne l’aurais pas demandé en mariage sinon ! Ptn ce mariage va être dingue !
-T’as invité Fritz et Melis ?
-Ouais quand même !
-Ils vont partir à 23h, t’sais…
-Tu crois vraiment qu’on part d’un mariage turc à 23h ??
-Ca dépend l’ambiance, j’imagine !
-Mec, tu sais combien on sera ? On a refait les invitations, on a élargi, certaines personnes ont refusé, bref, on sera CINQ CENTS
-B*rdel 500 ???
-On fera ça sur un terrain qui appartient à ma belle-famille, avec des tentes et tout, vous pourrez venir avec vos tentes, yourtes ou tout ce que vous voulez ! Ca va durer deux jours et une nuit, minimum.
-Mais ça va se finir en sucette, tout ça ?
-En vrai, non, on sera à la campagne, il y aura peu de monde et beaucoup de membres de nos familles et tout, donc tqt ce sera agité comme un mariage turc mais sans plus
-Ca doit être bien différent de nos mariages en France
-Ah bah les différences culturelles…
-Les liens culturels…
-…
-…
-Ca avance ton apprentissage de notre langue ?
-Tant que je ne sais pas lire Atatürk, je considère que je ne maîtrise pas le turc, il me faudrait un soutien qui s’y connaît en littérature, tu vois
-Aha ?
-Un vrai passionné, quelqu’un qui aime l’écriture, le livre, l’art, la grammaire même tu vois
-Ah bah il te faut quelqu’un qui ait du temps !
-Oui ? …
-Tu as des groupes d’aides à la fac, non ?
-Euh, ouais
-Bah voilà, vas-y, ça doit être des gens qui s’y connaissent, s’y intéressent et tout
-Ouais mais je les connais pas, tu vois, je préfèrerais avec une valeur sûre
-Je vois où tu veux en venir, je voudrais t’aider, mais j’ai vraiment pas le temps, avec les études à terminer, le mariage qui vient, ma fiancée, je bâclerais le travail avec toi
-Ouais, bon, ouais, je comprends, je t’en ai demandé trop
-Mais tu vas trouver, tqt !
Une jolie voix s’éleva du canapé qui était juste à l’autre bout de la pièce, je n’avais même pas vu que quelqu’un y était couché
Le chapitre 105 a été supprimé
Je pige pas, il n'y avait rien de fou dedans, rien de BANHAMMRable
Le 30 janvier 2022 à 22:21:49 :
CHAPITRE 105 : Law and OrderAprès des semaines à laisser le forum dans l’ATTENTE et dans le SUSPENSE le plus terrible, je me devais de reprendre l’affaire : les commentaires que j’ai reçus sont trop positifs, la suite trop attendue et votre fidélité trop touchante pour que je ne m’y remette pas. J’ai été dévoré par mes études ces derniers temps et je n’avais pas trop pensé à cela, plus les fêtes de fin d’année, bref, le plus compliqué pour moi maintenant va être de retrouver un peu le fil des évènements et de retracer l’ordre des choses. Evidemment, je n’avais pas arrêté le risitas au pif mais bien à un moment précis, celui d’un tournant à partir duquel je savais que je saurais reprendre les choses. le titre du chapitre résonne parfaitement avec ce tournant que j’avais décidé de prendre sérieusement, parce qu’une rupture a eu lieu dans mon expérience de voyage après ce threes*me spectaculaire avec Aminata et Yağmur-2. Bon évidemment, faut pas déconner, je ne regrette rien et ptn c’était l’un de mes moments les plus EXCIT*NTS de toute ma vie, ça ne fait aucun doute, mais déjà, une première chose : je n’ai JAMAIS revu Yağmur-2 après cette expérience. On s’est reparlés vite fait mais impossible de la revoir, en fait je crois qu’elle m’en voulait un peu de ne pas m’être assez occupé d’elle et de l’avoir traité comme un moyen de plaisir quoi, bon, c’était peut-être pas entièrement faux, je ne pouvais pas lui en vouloir j’ai fini par la bloquer, et en écrivant ce chapitre, je suis allé vérifier : elle a supprimé son compte, bref, elle a disparu pour moi.
Aminata, c’était différent ; je l’ai revu plusieurs fois, mais il ne s’est plus jamais passé quoi que ce soit de ‘romantique’ entre elle et moi. En fait, son comportement a complètement changé à partir de ce jour-là (quand je vous disais que c’était une vraie rupture…). Elle a commencé à devenir maladivement jalouse de Tutku, les deux ne se parlaient plus et Aminata était toujours dans une espèce de compétition vis-à-vis d’elle, elle voulait être plus belle, plus intelligente, toujours meilleure, et ça en devenait maladif ; on pourrait croire que c’est mélioratif tout ça, mais en fait pas du tout, je ne me sentais pas fier d’avoir provoquer de tels sentiments, mais carrément agacé de devoir les subir : petit à petit, je me suis écarté d’Aminata on a gardé des relations cordiales et on a continué à se voir et se faire quelques soirées de temps en temps, mais rien de particulièrement ‘se*uel’ a eu lieu : cependant, vous allez voir qu’elle ne va pas totalement disparaître ce risitas, à mon grand malheur…
Au milieu de ce torrent d’hormones féminines, il y avait un point stable qui ne bougeait pas d’un poil : Tutku. je sais quelle est sa popularité auprès des kheys du forom et vous n’avez pas à être déçus d’elle sur ce point-là : quand tout a changé dans ma vie à Istanbul, elle était-là et n’a pas bougé, je la voyais comme avant, et on a sérieusement réduits nos rapprochements trop intimes ; elle devenait vraiment une meilleure amie, un roc, une maman (sic) avec qui je pouvais me lâcher, tout dire, tout penser, pleurer si je le voulais, bref, elle a plus que jamais pris cette place. quelle femme, mais quelle femme !
Car en effet, il y a des choses qui n’ont pas suivis… c’est le moins qu’on puisse dire. Quelques jours après ce plan paradisiaque avec Aminata et Yağmur-2, j’ai envoyé un message à Fritz.-Yo, on se fait quelque chose ?
…
-Oh, t’es là ?
…
-Mec, il y a un petite soirée sympa ce soir à ce bar, on pourrait y aller ? On devrait quelques gens de la fac et je crois qu’Ali y va aussi, j’espère que ce petit filou ne va pas trop tarder à nous présenter sa fiancée
-J’suis malade, vas-y sans moi.
-Euh, ok, ça va, t’as besoin de quelque chose ?
…Bon. Il n’était que rarement malade, je pensais juste qu’il faisait une dépression, ça m’était arrivé aussi, alors je lui laissais quelques jours. Sauf que le soir, je suis allé à la soirée en question, et qui est-ce que je croise ? B*rdel, une vision PATHETIQUE : chez Tarkan le kébabier, Fritz était attablé avec Melis, sa succube ils étaient en train de manger un döner avec toute la tribu des amies de Melis. En fait, Fritz était assis en train de manger ses frites comme un clodo avec quatre nanas autour de lui (à part Melis, on était sur de gr*sses 4/10), en train de regarder son verre dans le vide. Ptn cette fille du démon ne l’avait même pas laissé aller en soirée avec ses potes pendant qu’elle était avec ses copines, j’y croyais pas le mec s’était fait définitivement marabouter. Bon, j’ai choisi de ne pas aller le sauver et de filer au bar, où j’ai rejoint Ali et Deniz. Malheureusement, la fiancée d’Ali n’était pas là et il me l’a confirmé : on ne la verra pas avant le mariage, qui n’allait pas tarder à avoir lieu d’ailleurs, c’était l’affaire de quelques semaines.
Dans la nuit, Furkan nous a rejoints, et on a abordé le sujet qui fâche.
-T’as parlé à Fritz récemment ?
-Ouais, ce matin, il m’a dit qu’il était malade, mais je l’ai vu avec Melis et ses copines ce soir
-Mais qu’est-ce qu’il fout ptn, il perd les pédales, on l’emm*rde ou quoi ?
-Il fait peut-être une dépression
-Forcément, avec cette meuf qui le coupe du monde, ça va mal finir, il va exploser le mec, et les dégâts vont être dévastateurs
-Faut le sortir de là…
-Lui faire un plan comme Ali à son EVG ? Ca réveille
-Je vous entends et vous enc*le
-Nan nan, laisse… il lâche tout, le semestre se finit dans quelques semaines… on est en train de le perdre
-B*rdel mais quel troufion, sérieusement, quel lâche
-Qu’est-ce que je vais devenir sans lui, ce fut l’un de mes premiers copains ici…
-Je peux essayer de faire en sorte que Melis le trompe, ça le dégoûtera ?
-Ptn toi et tes idées de schlag, ferme-la
-Non mais non, ça ne marcherait pas, il resterait, je pense qu’il faut attendre qu’il se décroche lui-même, en fait, généralement il se lasse vite d’une fille…
-On verra bienEn rentrant chez moi le soir, j’ai pris soin de passer devant l’appart de Fritz, ça faisait un bon détour, mais j’ai vu les lumières allumées, il devait sûrement se prendre un petit after avec Melis, mais en vrai je n’en n’avais plus rien à cogner, c’était hyper sensible ce que je vais écrire, mais j’avais vraiment l’impression de perdre un de mes meilleurs potes ; c’est ça d’ailleurs qui m’a fait « oublier » Aminata, Yağmur-2 et même un peu Tutku, je me suis retrouvé dans une situation où la tristesse pour Fritz avait monopolisé tous mes sentiments cependant, je suis entré là dans une période intéressante qui justifie le titre que j’ai donné à ce chapitre ; il n’était plus question de faire n’importe quoi, de partir à vau-l’eau ou quoi, non ; s*xuell*ment, j’avais accompli des choses incroyables à Istanbul, j’avais l’impression d’avoir fait le tour (et faire le tour du boul d’Aminata, je vous garantis que c’est un voyage où vous transpirez) Tutku m’offrait la stabilité sentimentale et émotionnelle dont j’avais besoin, amicalement j’avais réussi à me constituer un bon réseau de potes avec les kheys du basket, et professionnellement j’avais de bonnes notes et les cours me plaisaient plutôt bien, je progressais en turc et j’avais réussi à vaincre mes timidités, mes angoisses de Célestin, je sentais qu’une nouvelle ère pouvait s’ouvrir pour moi, et qu’elle commencerait ici, sur les rives du Bosphore : après l’EXPLOSION sentimentale et émotionnelle, il était de CONSTRUIRE, à la débauche et à l’expansion à tout va devait succéder LAW AND ORDER
Ah bah j'ai rien dit en cherchant le chapitre sur JVCArchives je me suis rendu compte que je l'avais déjà lu
Le 07 février 2022 à 23:15:51 :
Ah bah j'ai rien dit en cherchant le chapitre sur JVCArchives je me suis rendu compte que je l'avais déjà lu
cimer chef
CHAPITRE 107 : L’aide aux devoirs
-Ah ? Euh, vraiment ?
-Bien sûr ! Tu sais, l’amour de la langue, c’est dans nos gênes, de notre maman jusqu’à Ali mais aussi moi !
-Bah, voilà super ! Tu vois, même pas besoin d’aller à la fac pour trouver quelqu’un !
-T’es soulagé, hein ?
-Avec Damla, je suis sûr que tu es entre de bonnes mains !
-Si ça te dérange pas, Damla, ce sera avec plaisir, vraiment !
Et voilà, mon chemin vers le B2 Turc en six mois allait être tracé avec Damla, la petite sœur d’Ali, que j’avais déjà rencontrée il y a quelques temps. Perso, je ne m’attendais pas à ce qu’elle se propose comme ça, mais je crois qu’Ali avait dû dire des choses assez sympas sur moi, suffisamment sympas pour qu’elle ait un a priori positif ! Damla est venue d’assoir avec nous et on s’est fait un petit « programme » de révisions à trois pendant une bonne partie de la journée ; c’était très stimulant actuellement. Ils m’ont fait parler, pour essayer de repérer mes faiblesses et mes lacunes, et ensuite on a mis en point une série d’exercices. Au final, Ali s’est pris au jeu et y a quand même mis du sien. Fin de journée, on était KO mais on avait mis au point un vrai programme de travail en s’appuyant sur les exigences officielles B2, en vue de l’examen que j’aurai pour certifier mon niveau
Je suis resté dîner, et je me souviens que la soirée passée ensemble ce jour-là était exceptionnelle de bonne humeur, de rire et de plaisir simple avec Ali et Damla.
-Est-ce que tu es déjà sortie avec une femme française ? Oui, je pense, n’est-ce pas ?
-Eh bien, figure-toi que non, jamais, j’ai eu un petit flirt, on va dire, mais qui n’a rien donné, tu sais, les mentalités féminines ont beaucoup évolué en Occident, et pas forcément dans le bon sens, il y a beaucoup de méfiance, de mépris, enfin, grand sujet, mais ça craint un peu
-Je trouve ça triste, l’amour n’est pas un jeu, c’est un feu : on s’y réchauffe ou on s’y brûle.
-Mais quelle poète, je suis vraiment entre de bonnes mains !
En partant, ce soir, j’étais plutôt content : grâce à cette perspective ouverte, j’en avais presque oublié les carabistouilles de Fritz. J’ai profité du temps pour aller faire une petite balade le long de la mer : ça avait toujours son charme à la nuit tombée, et même en pleine semaine, il y avait des gens un peu partout, c’était ma petite « dolce vita » sauce kébab et ça reste parmi mes meilleurs souvenirs de ce pays et de ce que j’y ai vécu.
Ma première séance avec Damla était une séance d’AIDE AUX DEVOIRS. Je devais écrire un genre de dissertation sur un livre que je n’avais pas lu, mais qu’heureusement Damla avait lu. Avec le recul, je ne me souviens même plus de quel livre c’était. On devait se rejoindre dans une salle de la bibliothèque que l’on avait réservée.
-T’as lu le livre ?
-Le premier chapitre, hier soir, mais ptn c’est chaud de lire comme ça en une langue étrangère, j’ai compris en gros mais pas la moitié
-Ok, je vais lire à voix haute des morceaux de phrase que j’ai sélectionnées et tu vas me les traduire en anglais, et je verrai où tu as des soucis
La méthode était plutôt efficace : j’ai pu me rendre compte que Damla travaillait en amont ; elle me préparait vraiment des cours en fait, en appuyant là où je ne pigeais rien, d’un côté c’était super positif parce qu’on bossait vraiment sur des points nécessaires pour la compréhension de la langue, et de l’autre c’était un peu négatif parce que j’avais l’impression d’être un vrai abruti. Ceux qui ont étudié les langues connaissent cette situation : vous avez un très bon niveau mais vous allez tellement loin que vous rencontrez un plafond de verre qui vous fait sentir que vous êtes un tocard et qu’il reste encore des ANNES à combattre
Et le pire, c’est que Damla était à la limite d’être surdouée –je me demandais parfois si elle n’était pas un brin aut*ste - et du coup elle pouvait consacrer des heures folles à m’aider sans trop être handicapée pour ses cours à elle. Mon examen du B2 était quelque chose comme deux mois plus tard, bien après le mariage de son frère. On avait le temps mais il fallait bosser dur, et elle prenait sa tâche très à cœur : j’avais calculé à l’époque qu’on passait quasiment 2 voire 3 heures par jour à bosser comme ça, généralement dans l’aprèm, comme on avait souvent nos cours le matin. Et bien sûr, on agrémentait ça de pauses café, histoire de ne pas devenir dingue non plus, c’est qu’elle me faisait suer…
-Tiens, un bon thé bien de chez nous, ça c’est un vrai thé turc
-Tu as l’air très attachée à ton pays, ta culture…
-Surtout quand je suis avec un étranger
-Ta mère t’a transmis la passion de la France et du français comme elle l’a fait pour Ali ?
-Bien sûr ! Mais mon niveau en français n’est pas très bon, j’avoue que je ne m’investis pas suffisamment, je privilégie l’anglais, tous les articles et livres que je lis sont plus souvent en anglais…
-Je comprends… mais si jamais tu as besoin d’aide en français, n’hésite pas ! C’est le moins que je puisse faire de te rendre la pareille !
-J’y penserai haha ! Bon aller, on y retourne ? Et pour demain, t’essaieras de lire le chapitre suivant !
Evidemment les kheys, évidemment, je vous vois venir, vous pensez à ce que je pense en écrivant ces lignes, et en les écrivant, avec le recul, je me dis qu’effectivement, le doute était plus que permis, c’était même assez clair, pourquoi le cacher cependant, ma remise en question de l’autre jour était assez sérieuse et je ne voulais pas me précipiter comme un charo sur tout ce qui bougeait, je n’avais pas envie de rater à nouveau quelque chose : un coup d’un soir qui ne donne rien comme Irem, une demi-folle qui devient dingue comme Aminata ou une qui me vire parce que son père et ses cousins veulent me tab*sser, c’est bon, j’avais eu mon compte, et je voulais rentrer en France avec deux choses : un ptn de diplôme et un niveau PHENOMENAL en langue turque. Et de fait, j’ai réussi à me tenir et à m’en tenir avec Damla, j’étais plutôt fier de moi.
Cette fois-ci, c’était la bonne, le nouveau TURKISSOU était né.
Données du topic
- Auteur
- Turkissou9
- Date de création
- 11 juillet 2021 à 20:23:23
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