[PAVÉS] La vie après la rupture.

Le 20 avril 2019 à 21:46:09 maxou790 a écrit :
Suite khey tu ma mis la larme a l'oeil

La meme puree

Comme je l'ai déjà expliqué ici, j'ai toujours été quelqu'un de plutot solitaire. J'ai déménagé beaucoup dans ma jeunesse, changeant souvent de groupes de potes au gré des changements d'établissements scolaires. J'aimerais avoir " ce pote qu'on connait depuis toujours " mais mes plus vieux camarades remontent au Lycée, ce qui n'est plus tout près maintenant, à l'aube de mes 30 ans. Du coup j'ai su m'occuper de moi seul. Je suis pas un Dark Sasuke qui méprise la société, reclus derrière mes volets, je ne suis pas mysanthrope, mais j'arrive bien à vivre seul et à me débrouiller. En fait j'y suis tellement habitué que je me demande si je pourrais vraiment être en couple un jour ?

Et puis, il y a eu cette parenthèse dans ma vie, cette relation qui a tout changé, l'espace d'un bref temps. Comme si le cours habituel des choses avait été figé, et que j'avais vécu la vie de quelqu'un d'autres pendant ces quelques mois de couple. Il y avait une insouciance la dedans, une joie presque enfantine, qui était assez belle, même si je n'oublie pas non plus tous les moments foireux, qui m'ont amené là où je suis aujourd'hui.

Sans elle https://www.youtube.com/watch?v=l7PipfvwOMg

Je ne pense pas avoir encore beaucoup de recul sur tout ça. J'ai entendu à la radio l'autre jour qu'il fallait 18 mois pour tourner la page d'une relation. Je pense que c'est un peu du bullshit et que ça varie selon les gens, selon l'intensité de l'histoire. La mienne était terminée depuis 7 mois maintenant, quand un collègue à proposer de faire une soirée avec d'autres gens du boulot. Bien sur, comme tous les autres , il ignorait que j'étais sorti avec ma copine pendant un an et demi sous leurs yeux. Elle était conviée à la soirée et moi de même. Malgré le temps passé, je continuais à espérer naivement parfois. En fait dans ma tête, c'était juste inconcevable que ce soit finit : une mauvaise blague. Je ne comprenais pas comment elle pouvait être si indifférente alors que j'étais si affecté.
La soirée a eu lieu, et finalement ça c'est bien passé. D'aucuns dirait qu'il y a eu des rapprochements entre nous. Légèrement ivre, elle était limite tactile avec moi, et devant nos amis communs, on donnait le change en se chamaillant. Elle a quitté prématurément la soirée et m'a recontacté par la suite pour me dire qu'elle avait passé un bon moment.

Et je n'ai rien fais. Je n'ai pas essayé de re attaqué par derrière, de la reconquérir ou quoi. J'étais étrangement assez serein, assez stoïque. Elle me manquait c'est vrai, et j'aurais tout donné pour la serrer contre moi dans mes bras , et encore aujourd'hui , mais je réalisais que c'était malsain de continuer à courir après une personne qui avait à ce point changé, et qui ne ressentait plus rien pour moi. Devais je encore me rabaisser pour espérer une faveur ? Ou relever la tête après des mois dans le noir ?

Je suis parti en stage, comme prévu, six semaines loin du boulot, six semaines loin d'elle, si semaines sans elle. Et bon dieu que ça m'a fait du bien. Mon esprit était accaparé par autre choses, j'avais de nouveaux buts, certes professionnels, mais c'était autre chose pour occuper mon esprit. Y avait des rechute bien sur, des soirées sur fond d'alcool ou je me remettais subitement à penser à elle et souhaiter qu'elle soit là, entendre son rire, ou même juste le son de sa voix. Il m'arrivait de fermer les yeux et d'imaginer tout un tas de scénarios où elle revenait, j'essayais alors d'anticiper ma propre réaction, de faire le choix entre la voie du coeur et celle de la raison. Puis je rouvrais les yeux, et elle n'était pas là, mais moi oui, alors il fallait continuer.

Chose assez improbable, mais elle a su que je partais en vacances au bout du monde... Parce qu'à la base, jadis, on avait prévu de faire ce voyage à deux. Même sans elle je ne me suis pas démonté et je suis parti, avec mon meilleur pote. Et vous vous souvenez peut être, mais j'ai déjà dis dans le message précédent qu'elle même n'allait pas très bien. ça se passait aussi mal au boulot que dans sa vie personnelle ou sentimentale. J'avais perdu un peu de vue son actualité, me coupant volontairement tout lien avec elle sur les réseaux sociaux, et tempérant ma curiosité à son sujet. Mais de ce que j'en savais à l'époque , c'était la merde.
Et c'est dans ce contexte, alors que je planifiais mon futur voyage, qu'elle est venue me demander si y avait possibilité de partir avec moi et mon pote.

Comprenez bien ma situation : Je vivais dans le passé d'une histoire morte qui me tuait de l'intérieur. Je souffrais douloureusement de la perte de l'être cher, et je me battais de toute mes forces pour m' en sortir, tourner la page, passé à autre chose. Et voila qu'elle revient pour partir avec moi ? Sa vie était si merdique que ça ? J'étais profondément troublé. D'un coté, forcément sans mentir, j'avais envie qu'elle vienne avec moi, j'avais envie de vivre ce voyage avec elle. D'un autre côté, c'était la pire des choses à faire pour espérer tourner la page, et c'était aussi peu correct envers mon pote soit dit en passant. Je lui ai d'ailleurs demandé son avis.
Ce pote me connaissait bien, et pour cause, il fait justement parti de ceux que je connais depuis le lycée comme dit au début de ce pavé, 10 ans d'amitié , de beuverie , de voyages. Beaucoup ont disparu au cours de ces 10 ans, des potes que je pensais indéfectible ont disparu du jour au lendemain après s'être casé avec une fille - et sont parfois revenus après la rupture.
Mais lui a toujours été là, il était là notamment juste après la rupture, c'est lui que j'ai appelé. C'est lui qui m'avait conseillé de la larguer quand il a vu à quel point elle était toxique. Il était là dans les premieres soirées post rupture et , bien que je n'ai jamais évoqué le sujet ouvertement, que je ne me suis jamais confié sur mon mal être ailleurs qu'ici sur ce forum, il a vu à quel point j'étais mal. Et il m'a dit : " Non, elle a rien à foutre avec nous " et il avait raison. Alors je lui ai dis non. Je l'ai éconduis alors que depuis des mois j'espérais son retour, j'espérais revivre un truc avec elle. Mais j'avais appris, pendant ce laps de temps, qu'il était vain de lier sa vie à une personne qui nous a oublié. Ne dit on pas que, à force de regarder l'abyme, l'abyme nous regarde aussi ? J'avais passé les derniers mois dans l'obscurité, j'avais inventé tout un tas d'excuses et de prétextes pour aller la revoir, j'ai menti aux gens d'ici quand je disais que je coupais les ponts avec elle.

Tout cela pourquoi ? Pour quoi ? Pour rien. Je n'avais rien obtenu de plus, sinon la certitude que j'allais devoir me résoudre à l'évidence que ma vie se fera sans elle. Alors je lui ai dis non, on ne partira pas ensemble comme on se l'était promis avant. Mais avec le recul, je me dis que j'avais fais cette promesse à une autre fille que celle que j'avais maintenant en face de moi. Cette fille d'avant était morte en même temps que ma relation.

Je suis revenu de mon stage, je l'ai revu au boulot mais ça allait mieux. Et je suis parti en voyage finalement. En nouvelle Zélande avec mon meilleur pote.

Il est dur parfois, d'avoir un dialogue intelligible avec des gens bien différents de nous même. Si y a une telle cohésion ici, malgré le bordel ambiant et les clash, c'est que beaucoup ici sur ce forum sont réunis par des valeurs communes, et par une histoire commune . Que ce soit la galère avec les filles, le rejet de la société qu'on nous vend et de son corollaire de progrès.

Les filles en particuliers, tiennent une place à part et importante dans toutes les conversations qu'on peut trouver ici même. Beaucoup de frustrations, qui virent parfois à la haine, beaucoup de tristesse et d'histoires qui se finissent mal, ou qui ne commencent pas du tout. Mon topic vient rajouter sa modeste pierre à un édifice en perpétuel construction depuis des années.

Mais ici, ma foi, on se comprend d'une certaine façon. Et mon meilleur pote avec qui je suis parti en vacances, aussi sympa qu'il est, ça fait depuis 6 ans qu'il est en couple, il a même emménagé avec celle qui sera surement la mère de ses futurs gosses. Comment pouvait il comprendre la situation d'un mec comme moi qui n'a jamais eu de vrais relations durables à plus de 25 balais ? C'est bien simple: il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas comprendre ce qu'il n'a pas vécu. Mais vous oui.

Le réveil

Je ne vais pas revenir sur mes vacances, c'est pas vraiment le sujet, mais je dirais seulement 3 choses essentielles :
C'était magnifique, sincèrement. Les paysages, les gens , le dépaysement est là. Bémol sur la bouffe, anglosaxone donc forcément dégueulasse.
J'ai pensé à elle. Souvent. Je me demandais, " tiens, si elle était là qu'est ce qu'elle dirait ? Qu'est ce qu'elle ferait ? " je voyais ces couples en vacances et je m disais que ça pourrait être moi. ça marquait une certaine amertume en moi mais c'était ainsi.
Et troisièmement, ça m'a quand même fait un bien fou. Parce qu'il y a aussi eu plein de moments où je n'ai pas pensé à elle. Il faut vous dire que pendant des mois, chaque jours, chaque matins au réveil, je pensais à elle, je la cherchais dans mes draps froids. ça me torturait l'esprit et rien ne semblait pouvoir arranger. Rien, si ce n'est le temps. On était au bout du monde, et même là bas parfois, son image revenait à moi. Mais surtout , parfois, son image disparaissait totalement de mon esprit et je reprenais gout à la vie. Je me suis lancé des défis improbables, comme des treks monstrueux moi qui n'était pas du tout entrainé pour ça, et j'ai souffert, physiquement, mais j'ai surmonté ça.
Et, j'avais parfois des nouvelles d'elle. Elle m'a même appelé une fois. Elle m'a aussi envoyé une demande d'ajout sur fb, alors que je l'avais supprimé y a longtemps. Et j'ai accepté. Non pas pour retenter de la reconquérir une enième fois cette fois. J'ai compris que je n'arriverais pas réellement à couper les ponts avec elle , pas tant qu'on bosserait ensemble en tout cas. J'ai compris que je ne pourrais jamais l'oublier jamais vraiment. Nous ne sommes pas des robots, des ordinateurs. On ne peut pas formater notre mémoire, y a pas de clic droit / supprimer et on oublie en vidant la corbeille . Et quand bien même, ce que l'on a vécu, en bien ou en mal, fait parti de nous, de notre histoire. C'est ce que l'on a vécu qui fait ce que l'on est, les chemins traversés, les épreuves surmontées ou échouées. Parfois cette somme d'expérience est dévastatrice et nous met plus bas que terre. Certains ne se relèvent jamais et deviennent des déchets, on a quelques exemples ici. Parfois on se bat et on sort la tête de l'eau. On gagne et on perd, mais on se bat. Et effacer tout ça ne nous rendrait ni meilleur ni pire, ça ferait juste de nous des tricheurs.

Vous connaissez le film eternal sunshine of spotless mind avec Jim Carrey ? Si non, vous avez la version courte qui se trouve être le clip de James Blunt "OK" qui résume un peu l'histoire. En gros, pour faire court, et sans spoiler, un mec arrive pas à surmonter sa rupture et trouve un moyen de supprimer sa mémoire grace à une machine, la délivrance ultime pour des souvenirs trop douloureux. Seul hic, il est condamné à revivre tous les souvenirs qu'il efface. Les derniers souvenirs sont donc ceux de sa rupture, et ceux qui amènent à cette rupture, les plus désagréables. Mais plus il remonte dans le temps, plus il revit les bons souvenirs et réalise ce qu'il est en train de perdre. Je n'en dis pas plus, mais j'ai vu le film pour la première fois peu de temps après ma rupture, parce que j'en ai entendu parlé au détour d'un topic. Et j'ai rêvé, pendant longtemps, d'avoir une telle machine.

De pouvoir tout supprimer, tout effacer. Plus de douleur, plus de réveil en sursaut au milieu de la nuit à la chercher. Le vide, la paix.

Et pourtant, après coup, une fois l'orage passé et malgré les nuages toujours bien noirs au dessus de ma tête, je me suis dis que la paix finalement, c'était plutot d'accepter ce qui m'était arrivé, la rupture, et de vivre avec. Vivre avec cette histoire qui ne reviendra pas mais qui a eu son temps, son heure. Elle fait partie de moi, et je sais que jamais je ne l'oublierai.

Alors je l'ai accepté sur facebook, et on a parlé, vite fait. Elle a surtout pu voir à travers mes photos de vacances que j'avais finalement repris gout à la vie, que je faisais ma vie, sans elle du coup. A noter que, pendant que moi j'étais en vacances, elle était en arrêt de travail suite à une dépression. A mon retour au boulot elle n'était plus là, et j'étais finalement amener à ne plus la voir même sur mon lieu de travail, ce qui était encore un bonus.

Etais je vraiment complètement en paix avec moi même et avec elle ? Eh bien pas tout à fait en réalité.

Nous sommes maintenant au début de l'année 2019. elle est toujours en arrêt maladie, depuis 03 mois, j'ai repris une vie plus normale. Je ne pense plus à elle aussi souvent, et surtout, je n'y pense plus de la même manière, j'ai toujours une pointe de nostalgie qui m'envahit de temps à autre, mais je le vis bien. Parfois, elle vient d'elle même me parler, moi je ne fais jamais le premier pas. Elle demande comment je vais, comment se passe le boulot, et quand je lui retourne la question , elle reste vague mais me fait comprendre qu'elle n'est pas au mieux de sa forme... J'essai pas d'en savoir plus, ce n'est pas mon role de la sauver. Mais je ne peux m'empecher d'éprouver une forme de tendresse bienveillante envers elle, comme une forme de pitié.

On arrive bientot à la fin de ce récit, mais il reste encore un chapitre assez épique et improbable à raconter avant la conclusion.

Noter bien que ma rupture a eu lieu y a 14 mois maintenant et que l'histoire s'écrit encore aujourd'hui au moment où j'écris ces lignes, que rien est figé. Mais je mesure le chemin parcouru et je sais ce que j'ai traversé.

Encore une fois, merci aux quelqu uns ici qui ont pris la peine de lire tout ça.

D'ailleurs, je n'ai pas été très correct envers vous - les lecteurs et kheys de ce topic - alors je vous remercie encore une fois pour vous être arrêtés ici et avoir pris le temps de lire de ce que j'avais à dire. C'était dur pour moi d'avoir tout ça au fond de moi, alors je suis content d'avoir pu le partager avec vous.

C'est bien la première fois de ma vie que je me confie sur quelque chose d'aussi personnel aussi longument. Je comprends d'ailleurs que le topic bide , parce que tout ça est très personnel justement, et fera surement echo uniquement à ceux et celles qui sont déjà passés par la.

Mais aux quelques courageux qui se sont donnés la peine non seulement de me lire, mais aussi de me répondre, que ce soit ici ou par mp, en me témoignant votre sympathie. Et si ce topic a pu vous aider d'une quelconque manière, alors ce sera la meilleure chose que j'aurais réussi à faire ici.

Certains passages assez durs à lire ... Quand la personne n est plus la même et qu on espère. De mémoire, j avais peut être écrit " le temps fera son travail". Et aujourd'hui , c est elle qui paie les pots cassés. Je te trouve encore gentil de l avoir accepté sur boobook mais bon. Tant que tu lui parles de façon détachée ...
Hier j' étais dans mon parking quand j ai commencé la lecture, et Nova ont diffusé ça : https://youtu.be/t7AUi3CeI6M

La vie n est faite que de concours de circonstances.

Courage.

Ce soir je ne suis pas chez moi les kheys, mais je vous oublie pas, je finirai tout ça bientôt

J ai souvent lu des topics comme le mien, avant, avant d'avoir traversé tout ça, et je les voyais d'un air détaché.
Je me disais, comment ces mecs peuvent être dans un état pareil pour une autre personne ?
Maintenant je comprends. J imagine que ça doit en effet faire echo à ceux qui ont déjà vécu ça, désolé si ça ravive des mauvais souvenirs mais il fallait que ce soit dit

Le 11 mai 2019 à 13:13:04 Lonlie a écrit :
Certains passages assez durs à lire ... Quand la personne n est plus la même et qu on espère. De mémoire, j avais peut être écrit " le temps fera son travail". Et aujourd'hui , c est elle qui paie les pots cassés. Je te trouve encore gentil de l avoir accepté sur boobook mais bon. Tant que tu lui parles de façon détachée ...
Hier j' étais dans mon parking quand j ai commencé la lecture, et Nova ont diffusé ça : https://youtu.be/t7AUi3CeI6M

La vie n est faite que de concours de circonstances.

Courage.

C est vrai que je n'ai pas toujours suivi les recommandations qui m'ont été faite j'étais souvent plein de résolution mais après... je craquais.

J ai réalisé que tant qu on bossait ensemble, j étais condamné à la voir et ainsi je ne pourrais jamais totalement la zaper de mon esprit. Alors j'ai décidé de vivre avec ça, même si c est pas toujours évident

Le 10 mai 2019 à 08:33:21 MacMillan38 a écrit :
Super intéressant.. je me prépare aussi à vivre ça dans quelques années je sens

D avance courage khey, c'est une véritable épreuve crois moi.

https://www.youtube.com/watch?v=ZH7dG0qyzyg