[RISITAS] Le combat d'un Célestin pour devenir yes-life
Chapitre 10 - Quand le bonheur règne, le malheur guette
J’ouvre la porte au père de C, pantelant.
-Bonjour m-monsieur vous a-allez bien ?
-OeufBrouille ne joue pas à ça avec moi je vous ai entendu parler où est C ?
-
-OeufBrouille…
-
-Très bien, je comprends j’aurai fait pareil si c’était mon ami, mais sache que je le retrouverai de toute façon. Il est allé trop loin là, fracasser la vitre d’un bar faut pas déconner
-D’accord monsieur au r-revoir
Je m’apprête à fermer la porte mais son pied vient se glisser dans l’interstice.
- ?
- Dis-moi…. Avec les… problèmes, dont tu me parlais au cinéma la dernière fois ça s’est amélioré depuis ?
-H-héhé… pas vraiment j-je dois a-avouer
-Hmmm. Quatre ans environ je dirais
-Quoi ?
-Salut OeufBrouille
-
Il s’en est allé comme ça. Vous allez vite comprendre pourquoi mais, sans le savoir, c’était la dernière fois que je le voyais. Et ses dernières paroles résonnent encore à mes oreilles comme un message criant de vérité… Hyper lucide ou devin, le père de C avait le don de voir au travers des personnes, don qui pouvait donner lieu à des choses très difficiles à entendre parfois…
Mais bon voilà comment l’histoire s’est conclue.
C s’est encore fait courser un peu par les types du bar complètement ivres
Son père l’a finalement rattrapé et de ce que j’ai compris il a pris tarif, puis s’est fait retirer son ordinateur et a été obligé de rester enfermé chez lui le weekend. Bon, en soit, c’était moins que ce à quoi il s’attendait.
C’était plutôt la perte de son ordinateur pour un temps indéterminé qui l’embêtait, j’imagine qu’il devait faire des trucs pas très safe dessus
Néanmoins, C a tenu sa promesse et n’est plus rentré chez moi par effraction via l’appartement des voisins. Enfin c’est pas comme s’il avait eu beaucoup d’autres occasions…
Les jours défilèrent ainsi. En techno j’en apprenais un peu plus chaque fois sur les mystères du sexe et surtout, surtout je me débridais vis-à-vis de ma gêne à en parler
Cela fait désormais 2-3 mois que je suis en quatrième et que je fréquente le groupe de Tom.
Je suis toujours bien complexé par mes dents et ma taille
Mais un troisième truc (jamais deux sans trois pas vrai ) commence à m’inquiéter. Je le remarque d’abord parce que je passe mon temps, même en hiver à ce moment du coup, à m’essuyer les mains sur mon jean parce qu’elles sont trop moites
Je veux dire, j’ai toujours eu les mains très légèrement plus moites que la moyenne des gens mais jusque-là ça allait, rien de vraiment grave. Seulement là ça devenait vraiment handicapant vu que même par un froid polaire la sueur en venait à perler jusqu’au bout de mes doigts
Mais tout a dégénéré un jour où on était en cours de techno, et où le groupe et moi nous nous adonnions à un jeu qui m’avait pourtant bien plu au début
Ne me demandez pas comment on en était arrivé à ce jeu mais le but c’était de s’assoir en face de Éloïse ou de Nad’ qui avaient chacune un grand décolleté et de durer le plus longtemps sans bouger les yeux vers le bas et donc vers leur poitrine
(Je sais que j’ai beau le répéter on va toujours me crier dessus alors je le re-re-redis c’est nofake et tous les autres trucs qui suivront du même style aussi hein. Et oui on le faisait dans un cours de techno, c’était un vrai parc d’attraction cette classe et le prof était complètement à l’ouest et s’en foutait de nous la plupart du temps)
Je suis tombé sur Éloïse
Le problème avec Éloïse, c’est qu’elle n’avait pas seulement une poitrine digne des déesses olympiennes : son visage aussi semblait avoir été peint par un maître italien touché par la grâce céleste qui imprègne les plus grands de ce monde
Pour vous le dire simplement, elle était tout simplement furieusement belle, et soutenir son regard, d’un bleu céruléen, plus de trente secondes, était tout bonnement impossible
Au moment de commencer j’étais donc dans un état de stress intense
-Go ! s’exclame Tom en se fendant d’un large sourire alors qu’il lance le chrono de son téléphone
Elle plonge alors son regard dans le mien, et ses yeux semblent me traverser, m’observer, me vider de mon âme comme si j’étais une vulgaire éponge
Elle arbore un air enjoué et ses dents éclatantes (contrastant beaucoup trop par rapport aux miennes) illuminent son visage qui semble fait de porcelaine
-Bah alors OeufBrouille qu’est-ce que tu regardes ? susurre-t-elle à demi-mot sous les rires de Nad’ et des autres gars, tout en se penchant volontairement de manière exagérée, découvrant ainsi ses attributs machiavéliques
Je me force intensément à maintenir son regard et mes mains (d’ailleurs tout le reste de mon corps aussi) commencent à dégouliner abondamment
En vision périphérique, je vois l’objet de mes convoitises depuis tant d’années et je sens que je vais craquer alors que ça ne fait que dix secondes
La tentation est tellement forte, il suffit juste… juste de baisser le regard de vingt centimètres et tout deviendra net et s’imprimera dans mon esprit jusqu’à ma mort…
Les rires des autres deviennent lointains, mon regard devient vague. Je ne perdrais pas. Je fixe toujours Éloïse mais d’un air patibulaire : ma conscience s’est échappée ailleurs
Je ne perdrai pas : je lui montrerai que je ne m’abaisse pas à ça et que je ne suis pas soumis à ses deux magnifiques…
Je sens un pied se frotter contre le mien et je reviens brutalement à la réalité comme sous l’effet d’une gifle :
Toujours avec un sourire enjôleur, Éloïse me fait du pied sous la table et je perds tout contrôle : je baisse les yeux et l’espace d’un instant je comprends LA Vie, avant qu’elle ne se redresse
-Perdu haha ! rit Victor
-Hé trente-deux secondes pas mal pour la première fois ! déclare Tom d’un air satisfait
-Bof mon record c’est huit minutes, réplique Ludo
-M-mais v-vous faites ça depuis longtemps ?
-On y joue un peu depuis l’année dernière oui mais on a plein d’autres jeux tu verras mon pote, me dit Victor en me prenant sous son bras de manière affectueuse
Nad’ me regarde en rigolant , je reporte mon regard sur Éloïse. Elle hausse les sourcils en souriant, visiblement satisfaite
Je pourrais faire une analyse de toute cette situation mais je suis ailleurs. Une seule chose me préoccupe : mes mains suent abondamment. Par abondamment, je veux dire NETTEMENT plus que d’habitude, c’est presque des torrents qui s’en échappent (j’exagère à peine)
Je venais de contracter définitivement et de manière irréversible ce qui allait causer mon troisième et dernier complexe : l’hyperhydrose
Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est une maladie qui touche environ 1% de la population en France et transmise partiellement génétiquement. Elle peut être localisé (aux niveaux des mains, pieds ou des aisselles le plus généralement) ou généralisée sur tous le corps
Les premières « crises » peuvent être déclenchées par un stress intense ou un trouble panique.
Bon voilà tout ça je ne le savais pas à l’époque et il me faudra cinq ans pour découvrir l’origine de mon malheur. Pendant ces années, je développerais des techniques de ninja pour ne pas serrer la main des gens le matin ou lors d’entretien. Par exemple avant mon rapport de stage en troisième je me rappelle avoir badigeonné mes mains de talc pour pouvoir serrer la main des examinateurs sans les tremper
BREF, tout ça pour vous dire que c’était une grosse galère qui psychologiquement m’a énormément impacté et fait perdre confiance en moi, encore (je ne compte plus le nombre de remarque que j’ai eu sur le fait que j’avais les mains très moites, merci dame nature de la génétique)
Ah et accessoirement je vous fais connaître cette maladie car 1% de la population c’est pas mal quand même et je suis sûr et certain que vous connaissez au moins quelqu’un qui a toujours les mains très moites, alors aidez cette personne à connaître leur maladie, avec tact, ça la sauvera peut-être (il existe des traitements laborieux certes mais plus ou moins efficaces, mais bon ça je ne le savais pas encore).
Je vous récapitule mon parcours récent : j’avais réussi à intégrer le groupe de Tom , compris comment C rentrait chez moi , j’avais une chaîne youtube à mon actif qui approchait des 3000 abonnés , je devenais très bon en magie et j’avais deux groupes de potes, celui de Tom et celui des magiciens, sans compter C.
Toujours pas de meufs mais j’avais une sorte de bon pressentiment et sans que je sache pourquoi, Éloïse semblait bien m’apprécier malgré le fait que je n’avais rien pour moi (à par mon intelligence mais bon être premier de la classe au collège on sait ce que ça apporte hein)
Bref depuis la primaire, Louise , Juliette et ma désocialisation j’avais quand même fait du chemin.
J’étais bien complexé, je vivais dans un appart pas très grand avec mes deux sœurs dans la même chambre que moi, plus une nounou qui venait pour mes sœurs, et deux autres petits qui étaient les enfants des voisins, le tout en garde partagée pour que la nounou coûte moins cher à mes parents
Bref on se retrouvait parfois à 7-8 dans cet appartement donc j’invitais jamais personne à part C qui me connaissait bien
Voilà vous savez à peu près tout
Si j’ai insisté sur l’appart c’est pour une raison. Mes parents cherchaient une maison depuis presque six ans, j’avais fait plein de visites avec eux, et puis j’avais toujours voulu me barrer d’ailleurs. Mais pour la première fois de ma vie je commençais à être bien intégré et à avoir une certaine position sociale au collège, puis malgré les quelques problèmes bordel je pouvais enfin je dire : J’aimais ma vie
Bon voilà
On y arrive
Un soir proche du nouvel an
Mon père
Ma mère
-Les enfants on a quelque chose à vous annoncer
- ?
-
-On va enfin déménager !!!!
-C’est super non ?
-
Mes sœurs sont supers contentes (la plus âgée est encore en primaire, en cm2… elle n’a pas investi autant que moi ici)
-OeufBrouille ça va ?
-O-ou-o-oui… , s-super
-Mon chéri tu es tout pâle tu es sûr que ça va ?
-O-o-ouiiii ? J-je s-suis juste un p-peu fatigué
- Fiston pourquoi tu trembles, tu veux pas aller chez le médecin ?
-N-non n-non D-dites… on déménage q-quand, à la f-fin de l’année ?
-Oh non mon chéri les propriétaires voulaient vendre avant l’été, on part dans un peu plus d’un mois, au début de février, trop bien pas vrai ?! Toi qui voulait déménager depuis si longtemps !
-Oui on commence les cartons dès ce soir d’ailleurs !
-Oh non pas encore
RÉSUMÉ DES CHAPITRES
Chapitre 1 : https://www.jeuxvideo.com/oeufbrouille1/forums/message/937921585 + https://www.jeuxvideo.com/oeufbrouille1/forums/message/937921793
Chapitre 2 : https://www.jeuxvideo.com/oeufbrouille1/forums/message/937956313
Chapitre 3 : https://www.jeuxvideo.com/oeufbrouille1/forums/message/938246593 + https://www.jeuxvideo.com/oeufbrouille1/forums/message/938246745
Chapitre 4 : https://www.jeuxvideo.com/oeufbrouille1/forums/message/939208745 + https://www.jeuxvideo.com/oeufbrouille1/forums/message/939208841
Chapitre 5 : https://www.jeuxvideo.com/oeufbrouille1/forums/message/940824601 + https://www.jeuxvideo.com/oeufbrouille1/forums/message/940824681
Chapitre 6 : https://www.jeuxvideo.com/oeufbrouille1/forums/message/943019449 + https://www.jeuxvideo.com/oeufbrouille1/forums/message/943019705
Chapitre 7 : https://www.jeuxvideo.com/oeufbrouille1/forums/message/944668169 + https://www.jeuxvideo.com/oeufbrouille1/forums/message/944668233
Chapitre 8 : https://www.jeuxvideo.com/oeufbrouille1/forums/message/945247073 + https://www.jeuxvideo.com/oeufbrouille1/forums/message/945247137
Chapitre 9 : https://www.jeuxvideo.com/oeufbrouille1/forums/message/945515409 + https://www.jeuxvideo.com/oeufbrouille1/forums/message/945515441
Chapitre 10 : https://www.jeuxvideo.com/oeufbrouille1/forums/message/946157689 + https://www.jeuxvideo.com/oeufbrouille1/forums/message/946157705
j'ai tout luuuus
merci mon kkeys pour cette histoire vraiment palpitente, hate de connaître la sweet
J'ai eu de la chance qu'à chaque fois les mutations de mon père correspondent pas vraiment à ce genre de périodes mais ça a dû être horrible
+ sweet évidemment
Données du topic
- Auteur
- OeufBrouille1
- Date de création
- 18 avril 2018 à 11:00:26
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