[RISITAS] Les Années Folles

Salut les kheys
Je vais vous narrer un épisode assez particulier de ma vie, mes années parisiennes , et plus précisément mon job de livreur/magasinier/esclave au sein d'un supermarché de la capitale

Ce récit est bien entendu

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PREAMBULE : A l'autre bout du pays.

A cette époque, votre humble serviteur glandouille paisiblement dans son petit village natal, quelquepart dans l'arrière pays languedocien

Mes journées se résumant à fumer de la ganja avec mes potes et composer de la musique sur mon pc, ma daronne décide de pousser un petit peu le destin et contacte sans me le dire mon parrain

Il faut savoir que mon parrain est un homme avec plus ou moins le bras long, ayant fait carrière dans la politique et ayant joué un rôle relativement conséquent lors de la guerre civile du Salvador (pas dans les massacres hein plutôt dans la résolution du conflit )

Elle a donc bon espoir que ce dernier puisse m'aider à trouver facilement un job dans la capitale

C'est ainsi que lors d'un weekend à Marseille chez un pote ingé son (qui à l'époque faisait ça dans sa chambre puis montera un studio et bossera avec Alonzo et JUL ) je reçois un coup de fil qui va changer ma vie

- Ha ha arrête tes conneries Mahmoud, attend y'a un pète couille là.. ouais allo ?!
- Salut gamin comment va ? c'est Miguelito
- Parrain ? putain ça fait au moins 10 ans comment ça va ? Comment t'as eu mon téléphone ?

- Je pète la forme comme toujours et c'est ta mère qui m'a écrit, parait que tu sais pas quoi faire en bas ça te dis pas de venir tenter ta chance à Paris ? Je t’héberge le temps que tu te lances
- Heu ben ok pourquoi pas...
- Parfait je t'attends d'ici un mois histoire de tout préparer
- ...

Voilà comment un mois plus tard, après 3h30 d'un long dégradé partant du soleil sur fond de ciel bleu et s'achevant dans la grisaille et les tours de béton , je débarqua à Gare de Lyon avec un sac à dos et 1 gros sac de sport blindé a chaque bras

Mon parrain était déjà là, tant mieux je n'avais jamais pris le métro, jamais foutu les pieds à paris si ce n'est à l'occasion d'obscurs et lointains voyages scolaires dont l'abus de weed m'avait fait tout oublié.

Je prends immédiatemment conscience de la différence avec chez moi, y'a trop de monde bordel, beaucoup trop de monde et ça va trop vite

Après quelques stations dans le serpent de fer , j'étais enfin arrivé à mon nouveau et provisoire domicile, un appartement de taille modeste situé à Châtelet les Halles, juste en bordure du jardin des Halles.

La nuit était tombée, tout en fumant sur le balcon je contemplais mon nouvel environnement , nous étions en octobre , et part ce froid tout le monde se réchauffait à sa façon :

Sur les marches menant au métro un gang de renois harcelait les passant pour leur vendre de la came de gré ou de force
Les riches allaient au resto avec leur poufs
Et dans le jardin, un bosniaque semblait s'embrouiller avec un arbre puisqu'il lui donnait des coups de couteau

Il était grand temps d'aller dormir

Le premier jour ne fut pas très productif car en me baladant dans le jardin des Halles, je croisa vite un sympathique Algérien qui me vendit de la très bonne weed
En accord avec moi même j'estimais cette temporisation nécessaire pour me préparer à affronter tout le reste
A ce moment j'avais encore espoir de travailler dans un domaine que me branchait, l'infographie
Bordel cette désillusion

Des jours et des jours de marche à travers Paris et tous ses arrondissements, des centaines de CV + Cd de démos distribués... RIEN pas un retour NADA

Au moins j'ai fait du tourisme

Il fallait bien manger et essayer de se créer un semblant de situation, je ne pouvais pas crécher ad vitam eternam chez mon Parrain
Et profiter de ses réseaux ne me disait rien, son hébergement était déjà à mes yeux une aide suffisante et j'aime bien me démerder par moi même
Je lâcha donc l'affaire pour l'infographie, rédigea un CV basique et parti à l'assault des doux métiers de l'esclavage

C'est ainsi qu'un beau matin de janvier, après un court break dans le sud , je me présenta au hasard dans un supermarché qui venait d'ouvrir récemment
Après avoir parlé brièvement aux deux 6/10 qui servaient de caissières , je fus introduit aux patrons. 2 juifs

- Salut coco alors tu viens de la part de l'ANPE ?
- Hein ? heu ouais ouais j'ai vu une annonce et... (un bon mensonge pour entamer nos relations )
- T'as le permis ?
- Bien sûr (mais j'ai quasiment jamais conduit depuis )
- Ok tu commences demain à l'essai et si t'es pas trop naze on te garde

Je ne le savais pas encore mais je venais de m'engager pour 10 ans de ma vie...

Et probablement au sein de l'équipe la plus DINGUE que j'ai fréquenté de toute mon existence

Sweet ?

Si oui demain les kheys, pas la peine de swatter !

Magnifique !

ça sent l'équipe de choc tout ça ...

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