[RISITAS] Ma déchéance : Célestin au pays des yes-life
Chapitre 8 ♦ Au lycée ♦ “Comment tu fais pour supporter le quotidien, vu notre décadence ?”
Un jour, au CDI, je suis seul avec ce fidèle JA.
« -Tu te dis jamais que t’aimerais avoir une meuf ?
-….Pourquoi faire ?
-Bah jsais pas, avoir quelqu’un quoi… Tous les gens de nos âges ont quelqu’un, nous ça se voit tout de suite qu’on est puceau célib…
-Bah c’est pas écrit sur notre tête…
En ce qui concernait JA, on pouvait considéré que c’était tout comme, mais bon, je ne voulais pas le blesser, c’était un peu le seul qui me comprenait depuis que Steven était en couple.
-Ouais mais enfin jsais pas on serait sûrement heureux… Enfin encore plus heureux…
-Ouais….jsais pas…..
-Toi je suis sûr que ça te ferait du bien…
– (esquisse un sourire) Tu crois vraiment …. ?
-comment tu fais pour supporter le quotidien, vu notre décadence ?
-J’y ai souvent pensé, à ça… Il n’y a que deux solutions : se laisser couler, ne plus penser à rien, et voir ce qu’il se passe… ( )
Bon à l’époque j’avais pas vraiment envie d’envisager cette solution
-…ou se réfugier dans une activité et s’y consacrer tout le temps, afin d’oublier tout le reste : les problèmes, les merdes de la vie….
-ah ouais…genre quoi ?
-le travail ou les jeux vidéo… Moi j’ai choisi les jeux vidéo ( non c’est vrai ?
)
-euh ouais fin c’est chaud ce que tu proposes… Niveau résultats scolaires je suis pas à fond et j’ai des notes correctes donc bon… Puis les jeux vidéo, ça me tenterait bien ( ) mais j’ai pas de console malheureusement…. (quel dommage )
-…de toute façon je pense qu’on est perdu….
-comment ça ?
-bah on arrivera jamais à refaire surface… Enfin moi je sais que je suis foutu…
-Peut être pas, peut être qu’un jour, tu (on ) iras mieux…
-je vois pas comment…
Bordel je le revoyais à nouveau en train de tuer tout le monde au lycée. BFMTV qui lance un flash spécial : « Un adolescent commet une fusillade dans un lycée. » La journaliste qui dira : « -Je suis avec Steven, un camarade de JA, il parait que tu le connaissais bien ?
–Euh, il était simplement dans ma classe, mais je ne lui parlais, il était très timide…”
« -Mec si tu vas toujours pas mieux, va voir un psy…
-Ils sont pas efficaces, et plus intéressé par ton argent que par tes problèmes…
Là il avait pas faux. C’est surtout qu’il en avait déjà vu plusieurs et que ça n’avait rien donné. Par la suite, JA s’enfonce dans sa dépression. Il parle de plus en plus de la vie de la mort du temps qui passe et de notre décadence qui semble irréversible. Moi j’oscille entre être d’accord avec lui et me dire qu’il est devenu fou à lier et qu’il raconte n’importe quoi. Il adore partir dans des délires philosophiques, faire des monologues sur la politique, les gens, le peuple, élabore des grandes théories, dont il a la preuve car elles fonctionnent dans ses jeux vidéo, et se voit tantôt diriger le monde tantôt vagabond à la recherche de l’inaccessible. Le BAC approche, les semaines passent, puis arrivent les vacances de printemps. À la rentrée, j’arrive comme tous les matins dans les couloirs du lycée.
Pour la première fois, JA n’est pas là.
Chapitre 9 ♦ Au lycée ♦ “C’est la première fois que je vois une meuf que je connais dans cette tenue”
Je me demande où peut bien être passé ce cher JA. Il n’a jamais manqué un seul cours, il a toujours été présent en classe, enfin physiquement . Bon, il est peut être simplement aux toilettes ou en retard. Steven arrive, me demande où est JA. Je n’en sais rien, je ne l’ai pas vu.
En classe tout le monde nous demande où est JA. Il faut croire qu’on est devenu un couple à trois, même le prof se tourne vers moi et Steven pour savoir si on sait où est JA.
Les pauvres, s’ils savaient.
S’ils savaient que malgré le fait qu’on soit les 3 toujours ensemble, on n’est qu’un groupe d’amis par défaut.
On ne prend jamais de nouvelles de l’un ou de l’autre. C’est pour ça que je me sens toujours aussi seul malgré mes 2 amis, je sais qu’au fond ce ne sont que des « roues de secours », on est chacun une roue de secours pour les 2 autres, et dès que le lycée se terminera, je crains que je ne sois à nouveau dans la même situation qu’au début de la seconde
Il est très peu probable que JA ou Steven fasse les mêmes études que moi.
À la cantine, je mange seul avec Steven. Ca me change un peu, il joue très peu aux jeux vidéo (il a par contre un doctorat en « SimCity 4 Deluxe Edition » ) et du coup parle d’autres choses, et de temps en temps de sa meuf Vanessa. Suzanne n’est pas encore assez pote avec nous pour qu’on mange ensemble le midi.
« -Et avec Vanessa ça se passe bien ?
-Ouais ça va…
-Vous faites des trucs, des activités ensemble … ?
-Ouais, dans le chalet…ahah…. (son fameux baisodrome )
-… Et sinon vous parlez de quoi ?
-Bah pas de beaucoup de choses…elle est…
-…oui … ?
-bah elle est pas très…cultivée…’fin c’est pas méchant mais….Je sais pas t’en penses quoi toi ?
AYAAAAA Steven qui se rend quand même compte que Vanessa est une grosse conne, et qu’à part ses seins il n’y a pas grand-chose à en tirer ( ce jeu de mot )
« -Ah bon tu trouves ? Ca se voit pas en tout cas….
-Mec, tu vois bien quand elle est avec nous, tu vois comme elle parle, ce qu’elle dit….Ca vole pas haut…
-Ah ? J’avais jamais remarqué….
-pis y a pas que ça… elle est sacrément collante….
-du genre ?
-faut tout le temps que je lui dise où je suis, ce que je fais,…le soir il faut toujours que j’aille chez elle, qu’on se voit, …etc…
-Bah normal, vous êtes depuis pas longtemps en couple, c’est tous les débuts de relation qui sont comme ça…
Moi le pucix de la bouche je lui donne des conseils…
-ouais mais c’est chiant…
-j’imagine…
-heureusement elle à d’autres atouts…
Nan il va pas me faire une JA ce con
-C’est-à-dire ?
-Bah elle est bonne nan ?
Ce cher Steven qui croit me faire découvrir que sa meuf a des beaux seins. C’est vrai que je n’avais jamais remarqué.
-Regarde elle m’a envoyé une photo d’elle sur le lit…
-ah…o-o-ouais elle est…s-sexy…
Bon c’est pas un nude non plus. Elle est simplement couchée sur le lit avec des bas et un décolleté. Aujourd’hui encore, je me souviens très bien de cette photo. En même temps c’est la première fois que je vois une fille que je connais dans cette tenue. Et c’est vraie qu’elle est sacrément sexy.
Apparemment ça ne dérange pas Steven de montrer sa meuf en petite tenue à ses potes. Je me dit que Vanessa apprécierait.
En bon pucix tardif que je suis, je pose des questions très mâtures…
-et elle t’envoie d’autres photos d’elle, des fois…Je veux dire, moins habillée ?
-des nudes ?
-ouais c’est ça… des niyoudes…
-ah ah ptit pervers va ! Non j’y ai pas encore eu droit… Mais je vais lui demander qu’elle m’envoie ça tiens…
Le mec lui envoie un message. La demande n’aboutit pas.
C’est étrange il avait l’air sûr de lui. Bizarrement la conversation prend une autre tournure…
-de toute façon c’est une chieuse, elle me saoule pour un rien
-ah ouais ?
-ouais, dès qu’on va chez des (ses ) potes, on boit un coup, après elle me fait une scène parce que soi-disant j’ai dit des conneries, bref elle est chiante…
-j’espère que vous allez réussir à dépasser ça, vous allez bien ensemble, ce serait dommage de tout gâcher pour une histoire de caractère… bien-trempé disons…
Je pouvais bientôt prétendre au doctorat en psychologie de couple…
-ouais, on verra…Mais parlons plutôt de tes amours à toi….
Chapitre 10 ♦ Au lycée ♦ “Tu resteras puceau toute ta vie”
Steven veut absolument qu’on parle de mes amours. Commence à me saouler lui.
Mais bon, ça reste un bon (mon seul ) ami. Je tente une réponse qui montre que je suis on ne peut plus à l’aise :
-de m-m-moi ?…euh, il y a rien à dire et puis c’est pas intéressant…
-t’as toujours personne en vue ?
-euh non, je suis encore trop jeune pour ça…
-lol, tout le monde est en couple à nos âges, tu vas bientôt avoir 19 ans, ça devient chaud…
-bah il y a pas que moi qui suis célibataire dans la classe… Regarde JA, ou…euh….
Sacré JA.
Bien que non présent physiquement, heureusement qu’il existait.
C’était un peu ma « garantie asociale », mon « assurance déchet ». Dès que je pensais à ma situation de merde, il y avait heureusement JA pour être dans une situation pire que la mienne.
C’était à peu près la seule personne qui était « en-dessous » de moi au niveau asocial et pucellerie, ma botte secrète dès que Steven me reprochait d’être un cassos.
-Mec, c’est tout ce que t’as trouvé ? JA ? Si tu te bases sur lui, c’est bon, tu peux laisser tomber les femmes, tu seras jamais pire que lui, mais tu resteras puceau et célib toute ta vie…
Le pire c’est qu’il avait raison. Je n’étais pas normal.
Les kheys qui ont vécu cela se reconnaîtront dans la mentalité que j’avais à cette époque, à 18 ans.
Tous les gens vers 16/17 ans connaissent leurs premiers amours (17 ans est l’âge moyen du premier rapport il me semble ). Forcément ils en parlent, surtout entre mecs (j’imagine que c’est pareil pour les filles, mais étant doté d’un pénis, j’ai beaucoup moins de connaissance dans ce domaine ). Ils parlent, déjà au collège, du premier rencard, du premier roulage de pelle , des tripotages de nichons , qu’ils ont réussi avec cette meuf, mais pas avec telle autre, que cette meuf leur plait, et leur a donné rdv au parc derrière Auchan, du film Transformers qu’ils sont allés voir avec leur conquête et que celles-ci ont moyennement aimé, mais que pour compenser ils leur ont achetés des popcorn et qu’au moment de les raccompagner chez elles, ils ont réussi à l’embrasser.
Au lycée certains mecs parlent de leur première baise , de comment ils ont attendu que leurs parents ne soient pas là pour inviter leurs meufs chez eux, quels prétextes ils ont inventé pour qu’elles acceptent, et se vantent d’avoir gérer, disent qu’ils ont tenu 3 heures et que leur meuf a joui comme jamais . Beaucoup racontent que ces meufs leur ont dit qu’ils étaient leur meilleur coup Bien sûr qu’ils en rajoutent, je les comprend, on est jeune, un peu mytho, j’aurais fait pareil à leur place…
Mais voilà, moi je n’y suis pas à leur place justement . Je ne sais pas ce que c’est d’aller parler à une fille , de l’inviter chez moi, de discuter, d’essayer de l’embrasser…
Je ne sais pas non plus ce que c’est que de se prendre une taloche , je ne sais pas ce que c’est qu’une « chieuse » (j’avais quand même une petite idée avec vanessa ), je ne sais pas comment on dégraphe un soutien-gorge, alors qu’un jour c’était le sujet de conversation principal dans les vestiaires en EPS…
Je regardais les gars se vanter d’avoir réussi du premier coup, les yeux fermés, avec les dents, avec les pieds, etc…
Et moi tout cela me semblait irréaliste, inconnu.
C’est vers cette période que cet amorcé le lent processus qui m’a fait comprendre que j’étais en train de manquer quelquechose, que j’étais en train de rater une partie de ma vie.
Je rappelle qu’à 18 ans je n’avais encore jamais embrassé de fille. Bon, il y a ce smack à 2 balles lors d’un « action/vérité » au collège
Voici l’intégralité de mon cv sexuel.
Je tiens, avant de clore ce passage de réflexion philosophique sur « la vie de déchet à 18 ans » , à apporter tout mon soutien aux kheys qui auraient vécu ou qui vivent la même chose que moi (MP si besoin).
Je prend donc conscience que je dois me bouger le cul.
Que je vais peut-être rester toute ma vie bloqué à ce stade de déchet.
Après tout, voilà bientôt 3 ans que je suis asocial. Il faut que je change, je n’ai pas le choix. Souviens toi de l’ado heureux et vif d’esprit que tu étais au collège.
Lui en aurait emballé des meufs au lycée t’aurais baisé tous les week-end si t’avais pas perdu toute confiance en toi, si t’étais pas devenu un gros déchet. Je dois me bouger. Je décide donc de me trouver une meuf.
Chapitre 11 ♦ Au lycée ♦ “J’ai une préférence pour les blondes”
Voilà une semaine que JA a disparu.
Personne ne sait où il est, et tout le monde s’en fout. Ca en devient vraiment chelou. Même les profs ne s’en soucient plus, quand ils font l’appel en début de cours, ils le marquent directement « absent ».
JA victime de sa discrétion. JA devenu tellement transparent que les gens ne voient pas la différence quand il est là et quand il n’est pas là. JA disparu de la surface de la Terre, et personne ne remarque rien.
Où alors JA retourné sur sa planète. Avant de partir, les Men in Black nous ont tous flashés pour que personne ne se rappelle de son existence. Ce qui prouve que c’était bien un extra-terrestre. Ah ! Enfin tout s’explique sur ce JA.
On comprend mieux pourquoi depuis le début de cette histoire il était aussi chelou.
Mais attend, non ça marche pas, si moi je me rappelle de lui, c’est qu’il a vraiment existé ?
Je demande à Steven s’il a des nouvelles de JA. Rien. Personne n’a son numéro, il n’a pas facebook ( ), bref on n’a vraiment pas de nouvelles.
Pour moi les choses ne s’arrangent pas. Steven va maintenant souvent manger dehors le midi avec Vanessa, sûrement dans son chalet ( ) et je retrouve mes problèmes de seconde : je n’ai personne avec qui manger le midi.
Et rebelote comme il y a 2 ans, vas-y que je prend mon plateau , vas-y que je cherche une place libre (pour une personne) dans l’immense self, « ah, j’en vois une là-bas, ah ! là aussi, et puis là aussi ! ».
Pour savoir qui va remplir la cruche d’eau, je continue à faire le jeu du verre. Vous connaissez tous ça les kheys ? On retourne le verre et celui qui a le plus petit numéro d’inscrit doit aller remplir la cruche. Comme je suis tout seul, ça tombe souvent sur moi.
J’ai de nouveau l’impression qu’on me regarde chelou. Ma confiance en moi qui diminue de jour en jour, jusqu’à atteindre des profondeurs abyssales. Pour un peu je trouvais du pétrole.
Bref, il y a mieux quand on prévoit de se trouver une meuf.
Le midi, comme je ne peux discuter qu’avec la chaise d’en face et qu’elle n’est pas très bavarde, je regarde les filles.
Certaines sont belles, d’autres moins, d’autres carrément moche (coucou Suzanne ). Je me demande, si j’étais en couple, avec laquelle je me mettrais.
Je me regarde dans les vitres impeccables du self, clairement je suis pas beau.
Je suis pas un monstre (coucou JA non c’est méchant, et n’oublions pas qu’il a disparu ), mais je suis pas jojo quoi.
Du coup je dois revoir mes critères à la baisse. À la baisse baisse même. Voire à la baisse baisse baisse. Pour la première fois, je m’attarde à regarder des filles.
C’est nouveau pour moi, elles me paraissent tellement inaccessibles et je me trouve tellement puceau que je ne m’y suis jamais vraiment intéressé. Pour moi c’était perdu d’avance, et donc pas digne d’intérêt.
Je me rend compte que c’est beau en fait une fille. Surtout elle avec ses cheveux détachées.
Et elle, avec les cheveux claires. J’ai une préférence pour les blondes.
J’aime celles qui portent des jeans, bien moulants (les sarouels ). Celle-là non plus est pas mal.
Et elle, avec ses collants et ses ballerines. Je m’attarde sur ses pieds. Cette vue me trouble ( ). Je sors de mon hypnose, qui m’a un peu déstabilisé . Je me dis que pour me trouver une meuf c’est pas gagné.
Steven me met de plus en plus la pression.
Il voit bien, même si je ne le montre pas, que je suis mal à l’aise avec cette situation. Il me parle souvent de Vanessa, me montre des photos qu’elle lui envoie, on dirait qu’il y prend plaisir pour me faire rager ce fdp.
Il doit sentir que je suis un peu jaloux de lui, et en profite pour me faire chier.
Ce ne serait pas mon seul ami depuis que JA s’est envolé dans le cosmos, je pense que j’aurais arrêté de le fréquenter à cette période.
Il passe son temps à me dire :
« -alors, cette meuf ? Tu cherches où ? Dans la classe ? Mais elles sont toutes casées ahah !
-ben euh…tkt je cherche ailleurs…
-je vais t’en présenter, sinon dans 20 ans on y est encore…
-mais non je vais trouver par moi-même…mmh…
-mais si tu vas voir, je vais te présenter des bombes sexuelles ahah !
Il m’énervait avec ses rires sarcastiques. Mais bon il voulait me présenter des meufs, et un chien ne crache pas sur des saucisses, même moisies. Bordel il faut que j’arrête avec ces comparaisons.
Un jour il se pointe avec Vanessa et quelques autres filles. Des pures beautés. Des fées sorties tout droit du vagin de Vénus.
« -Célestin, je te présente Laidron , Macabée et Boudinblanc !
Chapitre 12 ♦ Au lycée ♦ “Pour la première fois une fille me regarde avec insistance”
Comme vous l’aurez compris, ce cher Steven me présente 3 grâces de la nature.
“-Salut ^^
-euh…salut…
-c’est des copines à moi…
-ah vous êtes aussi du même village que Steven et Vanessa ?
-oui on habite vers chez Vanessa.
-enfin moi plus vers chez Steven !
-oui hihi…
Ce « hihi » qu’elles ont lâché me fait comprendre que le proverbe « qui se ressemble s’assemble » fonctionne bien, en ce qui concerne le QI de Vanessa et celui de ses copines.
-et toi tu t’appelles comment ?
-euh…Célestin !
-ah ! Steven nous a souvent parlé de toi !
-en bien j’espère ?
-bah toujours !
-oui ! hihi…
J’ai l’impression que si je veux, je peux considérer que j’ai 3 nouvelles amies.
Elles complètent bien le tableau avec moi , JA ( ), Steven et Vanessa . Laidron est toute petite, avec de l’acné plein la tête , un ventre grassouillet, mais elle est gentille . C’est la plus normale ( ) des trois, voire de tout le groupe.
Macabée est l’équivalent féminin de JA ( ). Ca m’a fait rire intérieurement quand je l’ai vu car elle m’a tout de suite fait penser à ça. Elle est petite, très blanche, cadavérique et a un regard de petite chèvre perdue elle aussi . Son niveau de « chelousité » rivalise avec celui de JA. Elle parle tout doucement, d’une fois plus aigue que celle de Mylène Farmer, et dit toujours des trucs bizzares.
Elle nous raconte une fois qu’elle a trouvé « l’amour de sa vie » sur Internet. Site de rencontre ? Non, « blog ». Je vous jure qu’elle nous a sortis ça. Elle a rencontré son mec sur son « blog » (pour mes jeunes lecteurs, les blogs étaient l’ancêtre des comptes facebook, chacun y racontait sa vie très palpitante de collégien, on allait là-dessus surtout dans les années 2006/2007 il me semble ) Mais à l’époque où je rencontre Macabée il a bien longtemps que personne ne les utilise déjà plus . Un mec a commenté une de ses publications, un truc du genre. Si JA ( ) redescend parmi nous, il faudra organiser un match de bizzarerie entre les 2.
J’arrive enfin à Boudinblanc.
Une fille fine et fragile comme son nom l’indique, qui a la grâce d’une gazelle. Elle est par contre très gentille, même trop gentille. Elle sourit tout le temps, un petit sourire dans le coin de la bouche qui semble me dire « oui, je suis grosse et moche, mais on peut être amis quand même ».
Depuis ce jour, quand je traine avec Steven, on croise de temps en temps Vanessa et ses 3 copines. Je suis en train de penser, à l’heure où j’écris ce risitas, que ces 3 grâces de la nature sont un peu l’alter-féminin du trio qu’on forme (formait) avec Steven et JA . Macabée pour JA évidemment , Steven pour Laidron, car c’était un peu les « normaux » du trio, et moi pour Boudinblanc , bien que physiquement je me situe à l’opposé , je lui ressemble un peu dans le sens où moi aussi je suis en cruel manque d’amis.
Un jour Laidron nous propose de venir manger, moi et Steven, avec elles.
On se retrouve les cinq, je suis en face de Boudinblanc. Elle me regarde avec son petit sourire. C’est chelou. Pour la première fois une fille me regarde avec insistance.
Ca en devient étrange… Et si…. ? Non, une fille ne peut pas s’intéresser à moi.
Et même si j’ai revu mes critères à la baisse, je ne pensais pas devoir tomber aussi bas.
Chapitre 13 ♦ Au lycée ♦ “On peut être un garçon et aimer les garçons, ou être une fille et aimer les filles !”
Le repas à la cantine se poursuit tranquillement.
On a pris le menu spécial du chef, foie de boeuf façon semelle de cuir sur son lit de lentilles goût crâmés , avec en dessert un clafoutis maison Cantoche et ses cerises rose fluo . Entre deux verres de Château La Pompe, Laidron prend la parole.
« -alors les garçons, le BAC, ça vous stresse pas ?
-stress ? Ca veut dire quoi ?
-ben… moi, j’ai eu des notes correctes cette année, pareil pour les épreuves anticipées l’année dernière, donc ça va…
-Je me demande ce que va nous pondre JA si il revient pour passer les épreuves ?
-ah oui au fait il devient quoi lui ?
-bah depuis la rentrée on l’a pas revu, pis personne n’a de nouvelles apparemment…
-vous parlez de qui ?
-JA, un gars de notre classe (Steven ce fdp qui n’assume pas que c’est notre seule pote à lui et moi )
-c’est qui ?
-un taiseux qui ne parle jamais, un genre de fantôme, tellement fantôme qu’il a fini par disparaître !
-il trainait toujours avec moi et Steven (JA je te rend justice )
-ouais ‘fin il est chelou…
-je vois pas qui c’est… (Tu m’étonnes )
D’un coup Boudinblanc qui me fixe dans les yeux
-euh… Célestin ? Oui, c’est bien ça ? Tu peux me passer la cruche s’il-te-plait ?
Le moment est gênant, je ne saurais dire pourquoi.
Je ne sais pas si c’est parce qu’elle me fixe ou parce qu’elle conserve ce sourire en coin, mais elle me perturbe vraiment….
-euh…oui, tiens…
-merci ! Et toi tu travailles bien à l’école ?
-euh…oui ça va…
-tu veux faire quoi plus tard ?
-je pense m’orienter vers une prepa…
-t’as demandé sur APB ?
-oui, j’ai mis ça en vœu 1 et fac d’eco en vœu 2… Et toi tu veux faire quoi ?
-moi je suis en L (cette réponse qui voulait tout dire )
-vous êtes toutes les 3 en L ?
-oui, on est 3 chipies ! hihi…
Elle non plus n’a pas l’air d’être un prix Nobel. Mais elle est gentille.
De cette gentillesse qu’on voit rarement chez une personne. Elle n’a pas une seule once de fierté ou d’amour propre, on sent qu’elle n’a pas confiance en elle et ferait tout pour être aimée.
Après ce repas à la cantine, on squatte le foyer, cet espèce d’endroit qu’il y a dans les lycées où l’on peut discuter et faire un baby-foot.
Steven est avec Vanessa , Macabée est sur son tél (sûrement en train de parler à l’amour de sa vie ), Laidron chante à voix haute . Je me demande si elle est si normale que ça finalement .
Je suis seul à une table, Boudinblanc me fixe , toujours avec son petit sourire. Je crains qu’elle ait envie de venir me parler . Mes craintes étaient fondées .
« -Tu es ami depuis longtemps avec Steven ?
-euh… on s’est connu ici au lycée, en seconde…
-Ah ! C’est un garçon sympathique…
-oui ça va… Enfin depuis qu’il est avec Vanessa il est plus pareil, on délire moins vu qu’il est souvent avec elle…
-et oui c’est normal ^^
–
-et toi tu as quelqu’un ?
Et voilà, la fameuse question. Allez porte tes couilles maintenant. T’étais content d’avoir 3 nouvelles amies, assumes les questions qui dérangent. Au moins quand t’étais tout seul on te faisait pas chier avec ça… Tu voulais des potes ? T’en as, maintenant répond aux questions de merde.
-euh… ça se pourrait…
Pourquoi tu réponds ça comme un connard ?
-ah ! Je ne savais pas !
Ah vrai dire moi non plus.
-euh… oui… enfin j’ai quelqu’un en tête mais on ne sort pas ensemble… mmh…
-ah ! Et c’est une fille ou un garçon ?
Bordel mais c’est quoi ces questions
-euh…c’est une fille je suis pas pd…
-il y aurait pas de mal à ça ! On peut être un garçon et aimer les garçons, ou être une fille et aimer les filles !
Mais qu’est-ce qu’elle me chante celle-là ? La voilà qui veut me mettre avec un mec, à défaut d’avoir une meuf…
-euh…oui mais non…moi j’aim…je pense à une fille….
-ah ! Et elle le sait ?
-euh…non pas encore…
Tu t’enfonces mon pote.
-Et c’est qui ?
-euh… tu ne la connais pas…
C’est bien, là tu te rattrapes !
-Comment tu sais si je ne la connais pas ? C’est pas Macabée quand même ? Non parce que j’ai vu que tu l’a regardais pendant le repas !
Chapitre 15 ♦ Au lycée ♦ "La meuf de Steven, c'est legging léopard et gloss à paillettes" La situation devient caduque pour moi.
Je crains que Boudinblanc soit en train de se faire un gros film. Ele s’imagine que je suis le genre de mecs à mater des files vulgaires et
sur-maquilées, et que j’ai des vues sur Vanessa. Lol. La meuf de Steven, c’est legging léopard et gloss à pailettes, le genre de pouf iasse de campagne qui estime que Nabila est la Brigitte Bardot de notre génération, et que Kendji Girac n’a rien à envier à Charles Aznavour.
C’est le type de file qui s’est fait tringler à 16 ans par Jérémy, boutonneux qui habite à côté du bar-tabac du vilage et qui la séduit avec ses cheveux englués de Vivele DOP Fixation Béton, en chevauchant un scooter qu’il avait lui-même débridé.
Autant dire que je suis tout à fait le style de Vanessa. Moi le pucix qui à 18 ans ne s’est même pas ce que c’est que de se branler , dont le seul but dans la vie est de maintenir un buletin de notes « correct »,
je serais attiré par la cassos du vilage, dont même le chien rigole en voyant passer tous les mecs dif érents qu’ele ramène chez ele.
Il ne fait aucun doute que Steven n’est pas le premier à sortir avec Vanessa. Je doute encore moins qu’il y en aura beaucoup d’autres après lui. Et je suis quasiment sûr qu’il n’est pas le seul en ce moment à enfiler sa clarinette dans l’étui de Vanessa.
Je me demande ce que JA penserait de tout ça. Le pauvre, lui qui était si éloigné des files, du sexe, de l’amour… Il halucinerait de voir que Steven et moi trainons avec 3 files maintenant.
Bon, on les croise seulement de temps en temps dans les couloirs, eles ne sont pas avec nous en cours puisqu’en L et nous en ES , et on évite dorénavant de manger avec eles le midi. Ca parle toujours sciences de l’espace et art baroque, le niveau des conversations est trop élevé pour nous, du coup on préfère manger seuls, moi et Steven.
Il faut dire que ça m’arrange aussi de ne pas avoir Boudinblanc en face de moi qui me demande de lui passer la cruche d’eau. Et ce petit sourire…
Un midi comme un autre, je suis donc seul avec Steven. On est dans la file de la cantine, il ne dit rien. Depuis ce matin il n’est pas très bavard de toute façon. Ca me fait un peu chier, déjà que je n’ai plus qu’un interlocuteur dans la journée, si celui-ci devient en plus muet...
On prend nos plateaux, il est toujours aussi calme, baisse la tête. J'ai même l’impression qu’il est comme contrarié.
« -Euh… y a quelquechose qui va pas ?
-…non…ça va…
-ben je sais pas tu dis pas grand-chose depuis ce matin…
-bah j’ai rien à dire…
-ah bon…
-toi par contre t’aurais peut être des choses à me dire, non ? Houla. Ca partait mal. Je reconnais pas mon Steven.
-euh…quel genre ?
-bah ché pas réfléchis…
-….qu’est-ce qui t’arrives, de quoi tu me parles ?
Au début je croyais qu’il me parlait d’un DM, pour lequel on s’était pas mis ensemble exceptionnelement. Je m’étais mis avec une randomde la classe pour un devoir maison (ou un exercice à rendre, enfin un truc du genre) parce qu’ele voulait le faire avec moi comme j’avais des bonnes notes , alors que d’habitude pour ce genre de truc je réfléchis même pas je les fais soit
avec Steven soit avec JA.
Visiblement le problème n’était pas là.
-…à ton avis…. ?
-…c’est quand même pas à cause du devoir à…
-…mais non je m’en branle de ça !
-bah alors je vois pas…
La situation devient plus tendue que les strings de Vanessa.
-T’es sur une meuf en ce moment… ?
-euh….oui…
Il ouvre des yeux plus grands que l’anus de Vanessa après le passage de Jérémy.
-…nan mais j’y crois pas, tu me l’avoues comme ça ?
-…bah ouais… c’est même toi qui m’a conseilé de trouver quelqu’un, tu devrais être content ! Depuis le temps que tu me fais chier avec ça !
-oui mais t’en qu’à faire j’aurais préféré que ce soit quelqu’un d’autre que MA MEUF !
AAAYYAAAAA Mais c'est quoi ce délire ?!?
-wtf mais t’as fumé la moquette ou c’est comment ? D’où t’as cru que j’avais flashé sur Vanessa ?
-ah ouais bien sûr genre quand on est ensemble les 3 avec Vanessa t’as jamais maté ses seins ? Et JA encore pire lui…
-Quoi ? Mais t’es malade je mate pas les meufs des autres, encore moi cele d’un pote ! (Mon Dieu mais comment oserais-je faire une chose pareile ? )
-bah y parait qu’ele te plait bien quand même… Ok. Je crois que je commence à comprendre.
Chapitre 17 ♦ Au lycée ♦ “Le sapin dont on fait les chalets”
J’arrive donc avec Steven dans le couloir de la salle de maths et croit apercevoir JA.
J’ai du rêvé, il est acté depuis longtemps que JA est retourné sur sa planète, il ne peut donc pas être ici.
Et effectivement, il s’agissait d’un mirage, il n’y a pas plus de JA dans le couloir que de neurones dans la tête de Vanessa. Ce retournement de situation, les kheys déçus.
Non bien sûr je ne vous aurais pas fait ça ! Notre guide à tous est bien de retour. On lui demande ce qu’il fait là, le tâte pour vérifier qu’il est bien réel. Il nous dit qu’il « nous expliquera » et que « c’est compliqué ».
Le principal c’est qu’il soit revenu. Le BAC approche, il était plus qu’urgent qu’il soit là, et personnellement entre Steven et Vanessa, et les trois autres Miss Monde , il commençait vraiment à me manquer.
À midi, on est les 3, Steven, moi et donc ce cher JA , à table. Une fois n’est pas coutume, c’est l’euphorie à notre table. On bombarde JA de questions, son corps squelettique est malmené par nos différentes interrogations.
Il nous expliquera que sa mère , qui s’est enfin décidé à quitter la maison de son ex (donc le père de JA) après leur divorce, et parti vivre dans le Nord.
À la suite de quoi son père s’est enfoncé dans une décadence/dépression (c’est de famille ) et ne pouvait plus s’en occuper. JA est donc partis pendant les vacances de Pâques dans le Nord, d’où il est revenu pour passer les épreuves du BAC dans son lycée habituel.
Sacré JA. Il me suprendra toujours.
Steven ne peut s’empêcher de raconter ma vie, trop heureux d’avoir enfin quelquechose à dire là-dessus :
« -Gros, t’as raté un truc.
-…hein…quoi ?
-Devine.
-ben…comme ça là c’est dur….
-…euh ouais…c’est sur Célestin…
-…tu t’es mis aux jeux vidéos ?
-…lol… faudrait déjà que j’ai une console pour ça…
-…bah pas forcément t’as les jeux sur PC aussi… D’ailleurs quand j’étais chez ma mère j’ai commencé un nouveau jeu, Tropico, il faut gérer un pays et…
-Nan mais attend j’étais en train de te faire deviner un truc là !
-…ah euh ouais…
-…nan mais Steven on s’en fout franchement. Alors JA tu me disais ce nouveau jeu ?
-…oui, donc…
-…pourtant si tu savais ce que c’était tu hallucinerais…
-bon bah dis ton truc et après on passe à autre chose…
-JA, Célestin a trouvé l’amour de sa vie !
Il dit ça avec un mépris. Quel fdp ce mec des fois. J’ai toujours cru qu’on était ami que par défauts, plus on se rapprochait de la fin du lycée, et plus ça devenait vrai pour Steven. Curieusement ça l’était moins pour JA, il y avait même à la fin une vraie amitié entre nous.
“-ah ouais ?
-oui, enfin bon pas vraiment, et puis on s’en fout d’ailleurs,…
-attend, il faut que tu la vois, tu verras il a bon goût ahah…
Là il avait tué le respect, pour moi et pour Boudinblanc. Je m’apprête donc à réagir.
« -c’est marrant parce qu’au début, quand t’as dit à JA « t’as raté un truc », je pensais que tu parlais de Vanessa qui t’as trompé…
-Ah ça y est, elle te l’a enfin avoué ?
-what ? Mais vous racontez quoi là ? Déjà Célestin je sais pas ce que t’as fumé mais je t’ai jamais dit qu’elle me trompait, juste que ça me saoulait ses tenues provocantes là…
-ah ? Autant pour moi… (mange fdp )
-et toi JA pourquoi tu dis « enfin avoué » ? Tu sais des trucs ?
-..ah euh non…mais t’énerves pas…juste j’ai entendu des gens dire des choses…mais c’est sûrement des conneries…
-en plus t’as pas été là pendant 1 mois, donc si même toi t’es au courant c’est que ça doit faire un bout de temps qu’on raconte “des trucs” sur Vanessa !
-putain les gars vous m’avez saoulé…
Il se casse de la cantine sans rien dire, genre vénère mais qui ne dit rien. On apprendra plus tard qu’il était parti trouver Vanessa pour avoir une « petite discussion ».
“-JA, j’ai l’impression que leur histoire sent le sapin.
-le sapin dont on fait les chalets…
–
Chapitre 18 ♦ Au lycée ♦ “C’est bien aussi de se détendre parfois”
Pendant une récré, JA rencontre donc nos trois bonnes fées, Laidron , Macabée et Boudinblanc . Si elles devaient se pencher sur le berceau du futur enfant de Steven et Vanessa, elles pourraient donner chacun un don dans lequel elles excellent. Laidron donnerait la mocheté , Macabée la blancheur de peau et Boudinblanc la matière grasse. Ou alors l’art de foutre la merde entre les gens.
Peu importe de toute façon, après la « petite discussion » qu’ils ont eu la veille, il est peu probable que Steven et Vanessa conçoivent quelquechose. Ensemble en tout cas. On ne sait plus très bien où ils en sont, mais c’est qui est sûr, c’est que leur relation est aussi apaisée que le rectum de Vanessa après le passage de Jérémy.
JA est plutôt content de rencontrer les trois sirènes.
Ca fait toujours quelqu’un en plus à qui parler, même si malheureusement elles ne sont pas très branchées « jeux vidéos ». Je me dit que JA est comme tout le monde au fond. Il a besoin d’être entouré, d’avoir des gens à qui parler. Je suis sûr qu’il a plein de choses à dire, ça se voit dans ses yeux. Mais il ne parle pas, ou alors se cache sous des sujets sur lesquels il ne peut être déstabilisé, comme les trucs de geek. Pauvre JA.
Ce qu’il lui faudrait c’est une fille comme lui.
Moi je ne suis pas mieux. Je me demande comment annoncer à Boudinblanc que j’ai « flashé » sur elle. Je n’ai pas à m’en occuper très longtemps, Steven qui n’a rien d’autre à foutre s’en charge pour moi. Peut pas s’occuper de son cul lui. JA m’aurait sûrement répondu « ni de celui de Vanessa d’ailleurs » ( ) .
Un beau jour ( ) Boudinblanc vient me trouver au cdi, pas à cet endroit où les gens bossent, mais dans ce petit espace, vous savez, avec les bd et les chaises confortables pour ceux qui veulent lire.
On est donc un peu à l’écart, isolé.
“-ça va Célestin ^^ ?
-…euh…oui…
-tu révises pour le BAC ?
-euh…on est dans l’espace bd…
Boudinblanc, la fille plus malaisante que son ombre.
“-oui ! c’est vrai ^^ Tu ne révises pas du coup ?
-je m’accorde un petit moment de détente…mmh…
-ah ! C’est bien aussi de se détendre parfois !
-…euh oui…
-tu sais, Steven m’a parlé…
Houlà, je crains le pire. Tentons une diversion. Ca avait plutôt bien marché l’autre jour à la cantine.
“-ah, j’imagine qu’il t’as parlé de Vanessa. Il s’est enfin rendu compte qu’elle le trompait !
-oui…enfin ça tout le monde le savait depuis longtemps… non il m’a dit autre chose…
-ah…euh… Bon il faut peut être que j’aille réviser moi, le BAC approche…
-tu sais Célestin, je suis une fille sensible… je suis assez fragile…
( enfin t’as quand même une “épaisse” carapace )
-oui…ça se voit…
-ah bon tu trouves que je suis fragile ?
-non… je veux dire on voit que pour toi les sentiments tu les vis intensément, que t’es pas une fille superficielle.
-c’est gentil Célestin. Mais je m’en fous des compliments. Moi ce que je veux c’est que ton gros zobi bourre ma fosse à purin, que mes bourrelets claquent contre tes couilles velues.
-j’appelle la police.
Heureusement Boudinblanc a quand même été moins directe.
“-c’est gentil Célestin. Tu es gentil comme garçon, c’est rare. On met fait très peu de compliments tu sais.
-oh tu es modeste, je suis sûr que plein de garçons ont envie de te dire ça. Mais c’est juste qu’ils n’osent pas, ils sont timides.
-du coup je venais te voir pour te demander quelquechose…
-euh…
Là je me suis mis à transpirer. Mes pulsations cardiaques par minute ont dépassé le nombre de queues qui ont déjà enfourné Vanessa. Je commence à regretter d’avoir joué au con avec Boudinblanc. Mais bon je peux pas tout lui avouer maintenant. Elle me regarde avec des yeux de petit chat , toute gentille, et toujours ce petit sourire en coin . Je peux pas lui dire « Non mais en fait c’était pour faire chier Steven que je lui ai dit que je t’aimais, donc tu prends tes gigots et tu continues à t’enfiler tes boules de geshas merci au revoir ».
“-ça te dérangerais pas de…
Chapitre 19 ♦ Au lycée ♦ "Plus t'es riche, plus t'as envie d'amasser plus d'argent"
Cette très chère Madame de Boudinblanc, Comtesse de Malaisance, me fait donc une demande en bonne et due forme , pour :
-…qu’on aile ensemble chez Steven pour le camping ?
Steven. Camping. Ensemble. Quel est donc le lien magique entre ces mots ? Je ne comprend absolument rien et fais une tête qui montre qu’ele me parle chinois.
« -Steven organise un camping, il ne te l’as pas dit ?
-euh non…Je ne savais pas…quand, et où ?
-ben chez lui ! … il nous propose ça pour fêter la fin du BAC…
-ah ouais ? Ben il m’a rien dit … ?
-il voulait peut être te faire la surprise ^^
-la surprise… oui, oui…
-alors tu veux bien ?
-hein ? Mais de quoi ?
-ben qu’on y aile ensemble ! T’es dans la lune ou quoi ^^ ?
Ef ectivement j’étais dans lune.
En même temps c’est la première fois que j’entend parler d’invitation. Pas uniquement de cette invitation là, d’invitation tout court. En 3 ans de lycée c’est la première fois que quelqu’un m’invite chez lui. Ca fait bizarre, ça m’était pas arrivé depuis mes tendres années du colège. Là où j’étais aimé, où j’avais ma bande, des amis et des amiEs, qui en plus étaient normaux… Ah, Nostalgie quand tu nous tiens. Le lycée alait s’achever et moi je rêve encore du bon temps, comme s'il alait revenir du jour au lendemain, sans rien faire. Puceau con que j’étais.
À la place de ça j’ai 2, ou plutôt 1 ami en tout et pour tout, sans oublier ma conquête, avec le sketch pathétique que j’étais en train de jouer à tout le monde sur moi et Boudinblanc.
Certains kheys me comprendront cependant. C’était telement dur d’être toujours seul, sans personne qui te regarde, qui fais attention à toi…
T’as l’impression d’être une grosse merde insignifiante, qui pourrait crever et que tout le monde s’en foute. JA est de ceux qui en ont conscience et qui vive en permanence avec ce fardeau. Moi je suis de l’autre école, ceux qui luttent et espère que ça
change, sauf qu’au final je porte quand même le fardeau. C’était notre principal dif érence à JA et moi.
Lui avait renoncé à être sociable, à l’intérêt pour les files, à la vie quoi. Contrairement à moi, JA n’avait jamais été un yes-life heureux et bien dans sa peau.
Il se laissait écraser par les dif icultés, comme du gibier sur lequel les chasseurs s’acharnent et qui se laissent faire car ils s’avent que c’est finit, ils
vont y passer. JA regardait sa vie passer en quelque sorte.
Moi aussi d’aileurs, mais comme j’avais connu une autre vie, j’espérais tous les jours que ma situation change du jour au lendemain et que tout redevienne comme avant. Avec le recul, je peux sans hésiter dire que c’est d’aileurs cet état d’esprit qui m’a clairement empêché d’avancer.
Plutôt que de chialer un bon coup et de me bouger le cul en essayant de parler à tout le monde, j’ai préféré faire le fier et attendre que
ma situation change d’ele-même. Je le méritais puisqu’avant j’étais heureux sans rien faire de spécial, donc c’était à la vie de s’adapter à moi. JA lui n’avait pas du tout cette mentalité…
Il me l’a encore prouvé un jour où l’on était tout les deux ensembles au CDI (notre deuxième maison ), je ne sais plus où était Steven, sûrement en train de surveiler les poules.
«-Du coup tu vas faire quoi après le BAC ?
-ben j’ai été accepté en prépa-hec, donc pour moi c’est tout tracé… (Il me semble qu’on avait les résultats d’APB avant le BAC, si je me rappele bien ? Corrigez moi les kheys si c’est pas ça)
-c’est pour faire quoi après ?
-normalement tu vas en école de commerce, tu peux continuer sur autre chose mais à la base la prépa c’est pour te préparer au concours des grandes écoles…
-ah ouais truc d’intelo…
-euh…bah t’aurais pu faire ça aussi si t’avais voulu… mais gros vu comme t’as bossé c’est sûr que c’est chaud…
-ouais mais c’est un truc de capitaliste là les écoles de commerce… Les gens là-bas ils sont assez…comment dire…
-vas-y je t’en pris, je vais pas être vexé hein…
-bah c’est des gros péteux souvent…Leurs parents sont blindés, ils font des stages dans l’entreprise de leurs parents, qui payent tout…
-ouais c’est ce qu’on en dit ouais… mais gros tu vois bien que je correspond pas à ce cliché, je suis boursier comme toi, ça montre bien que tout le monde n’est pas comme ça en école de commerce…
-ouais mais c’est plus la mentalité que j’aimerais pas… Faire des métiers pour gagner plein d’argent, sur le dos de qui ? Et pourquoi ? Quand tu
gagnes des miliers d’euros, tu fais quoi de tout ton argent ? De toute façon vouloir devenir riche, Sarkozy qui dit « travailer plus pour gagner plus
» ça n’a aucun sens, car plus t’es riche, plus t’as envie d’amasser encore plus d’argent…
Chapitre 21 ♦ Au lycée ♦ “N’avoir jamais fait l’amour avec soi-même à 18 ans”
Oui, JA aurait pu aller loin s’il avait été charismatique, bon orateur et possédait un leadership incontestable.
Mais c’est peut être justement pour ça qu’il n’avait pas toutes ces qualités, pour ne pas qu’il aille loin. Comme le disait un khey dans un commentaire sur le chapitre précédent, certains hommes aux pensées inédites peuvent faire beaucoup de choses lorsqu’ils ont entre les mains un très grand pouvoir, des choses biens comme des choses mals . Partons du principe que la nature est bien faite, et qu’il est finalement mieux que JA n’est pas ce grand pouvoir.
Dieu et Satan auraient été jaloux de ce qu’il aurait accompli.
Dès que JA part dans ses grands discours philosophiques, j’agis toujours de la même façon. J’attends un peu puis, tel un spermatozoïde qui sort enfin de la bite de Jérémy pour espérer rejoindre l’antre sacrée de Vanessa, je m’empresse de poser une question beaucoup plus terre-à-terre et qui n’a rien à voir avec le sujet.
Et, tel un spermatozoïde qui se prend un mur de latex en pleine gueule, je parle à un mur, qui ne s’est même pas rendu compte que j’avais posé une question.
J’ai l’habitude à force. Écouter JA parler n’est pas forcément désagréable, mais disons qu’on ne peut pas vraiment interagir. Le gars est tellement perché que seul quelqu’un d’encore plus perché (faut déjà le faire ) peut échanger avec lui.
Je tente quand même une question.
« -Tu vas au camping ?
-…hein…de quoi ?… J’ai pas parlé de camping…
-ouais non je sais, je te demande si tu vas au camping chez Steven, qu’il organise après le BAC apparemment…
-…ah ? ben il m’a rien dit…
Bordel Steven peut pas organiser un truc comme ça sans nous en parler. Surtout que même Boudinblanc est inventée, il peut pas l’avoir invité, elle, qu’il connait depuis même pas 2 mois sans inviter JA et moi qui sommes ses seuls mais fidèles amis depuis la seconde. Il y a un truc qui cloche. Je me décide à aller lui poser la question…
“-Salut !
-Salut…
-T’es à fond en ce moment pour les révisions ?
-…ouais… ça va … ‘fin je me fais pas trop de soucis… Tant que j’ai la moyenne…
-tu vises pas de mention ?
-pourquoi faire ? Une fois que tu l’as, tu l’as hein. Osef de la mention…
-euh…ouais. ‘Fin si t’as mention Très Bien t’as la bourse de mérite quand même… (200€ par mois à l’époque, je crois pas que ça ai changé ? )
-ahah…. gros d’où je vais avoir mention Très Bien avec 12 de moyenne toute l’année… Je veux mon BAC, le reste franchement…
Cette mentalité. Elle m’est étrange mais je ne la critiquerai pas. Je sais que de nombreuses personnes pensent comme ça. Moi ce n’est pas mon cas.
Dans ma famille, il faut réussir. Peu importe ce qu’on fait, qu’on soit plombier ou chercheur au CNRS , mes parents veulent qu’on soit au top.
Enfin, en ce qui concerne la scolarité seulement. Sur d’autres domaines, l’amitié, la sociabilité, (la pucellerie ), ils se fichent de savoir à quel échelon on se trouve. D’ailleurs s’il y avait un échelon de la pucellerie, on aurait pu en créer un spécialement pour moi. L’échelon « Miwka » : n’avoir jamais fait l’amour avec soi-même à 18 ans.
Chapitre 22 ♦ Au lycée ♦ “HEC et l’ESSEC me tendent les bras”
Je comprend que la réussite du BAC n’est pas la chose qui préoccupe le plus Steven. Tant qu’il l’a, tout va bien.
“-et du coup tu vas faire un truc si tu l’as ?
-…un truc ?
-bah ouais chez pas, y en a de notre classe qui vont faire des soirées, des trucs du genre quoi…
-ah non j’ai rien prévu… peut-être que mes parents vont me payer une nouvelle mob’ si je l’ai mais c’est pas sûr…
-ah.
Je suis un peu déçu quand même. Steven avait tendance à me saouler parfois avec Vanessa et le fait que je n’ai pas de copine, et je lui ai fait comprendre, mais de là à ne pas m’inviter au truc qu’il organise. Enfin bon, le BAC approche, c’est la première grande épreuve de ma vie, s’agit de pas la rater.
Un jour comme un autre, le BAC arrive. Tout va bien, j’ai révisé, j’avais une bonne moyenne tout au long de l’année, et je suis accepté dans ma prépa. Une petite prépa de province tout ce qu’il y a de plus sympathique, d’après une visite du prof de maths de cette prépa, qui nous a expliqué que chez eux on ne classe pas les élèves car « ce n’est pas dans l’esprit de la prépa » et où le passage de la 1ère à la 2ème année est automatique, car « il serait contre-productif » de faire redoubler des gens. Je sens qu’HEC et l’ESSEC me tendent les bras. ( )
On commence par l’épreuve de philo. Je prend le commentaire de texte, flemme de faire toute une dissert alors qu’il suffit de paraphraser un paragraphe de 20 lignes pour être sûr d’avoir au moins la moyenne. En plus on évite en plus le hors-sujet. Je recopie donc le texte du philosophe, j’explique en cinq lignes ce que lui a écrit en une, comme ça je suis sûr d’en écrire au moins trois pages.
L’après-midi on se repose, c’est que c’est fatigant le BAC. Je demande à JA comment il a géré sa dissert, je crains qu’il ne soit parti en délire politique. Selon lui, « ça va » mais « le sujet n’était pas spécialement intéressant ». Il aurait sûrement préféré un sujet sur les jeux vidéo.
Le lendemain, c’est histoire-géo. J’adore cette matière, j’ai des connaissances aussi solides que la fameuse bite de Jérémy devant la fosse septique de Vanessa. Je commence par choisir de faire l’étude de documents plutôt que de prendre la dissert, histoire de pas prendre de risque et d’avoir au moins la moyenne etc… Et mais attend c’est quoi cette fragilité ? Je suis en train de raisonner comme Steven là … Je relis bien le sujet de la dissert, ça me chauffe, ça me tente, je décide de changer de sujet et de faire la dissert en lieu et place de l’étude de docs. J’ai perdu 30 min, je ne vous conseille pas de faire ça au BAC, mais j’étais vraiment inspiré sur le sujet. Je recrache mon cours sur les fameuses feuilles doublent à petits carreaux, j’en écris 8 pages.
Le mercredi c’est anglais Je suis pas very good dans cette matière mais bon, il parait que dans le futur il faudra tous être bilingue. Je lis le texte, apparemment ça parle d’une jeune femme de ferme qui se fait exploser par deux mecs à la fois, par son mari le fermier quand il est là puis quand ce dernier part en voyage, le meilleur ami de son mari prend le relais. Steven a du être bon sur cette épreuve.
Le lendemain en enchaîne avec l’éco le matin. C’est une de mes matières fortes coeff 7 d’ailleurs, l’épreuve à ne pas rater. Celle qui peut te propulser dans les hauteurs de la mention comme te faire plonger dans la profondeur abyssale de l’échec. Je m’en tire plutôt bien, on voit clairement que l’État veut 90% de réussite au BAC cette année.
L’après-midi c’est allemand (deux épreuves dans la journée, un enfer quand on est un jeune homme de 18 ans ). En ce temps là c’était un oral pour les ES. La langue allemande est tellement belle à l’oreille qu’il était beaucoup plus intéressant de faire une épreuve orale qu’une épreuve écrite. Je me présente à ma convocation, l’examinatrice ouvre la porte : une aiguille à tricoter me tend la main. Je lui sers la main en lui disant « Bonjour » puis je me rappelle que je suis venu passer une épreuve d’allemand. « -Euh… Guten Tag plutôt ! » Aller t’enfonces pas Célestin, va plutôt t’assoir et préparer ton sujet. Au bout de 20 min, je passe à la casserole. Eva Braun porte des lunettes de soleil, vachement pratique pour regarder son interlocuteur dans les yeux. Bref je déballe ma choucroute, elle ne comprend rien, mais sourit, l’air de dire « T’es une grosse merde en allemand mais ne t’inquiètes pas, t’es comme tout ceux que j’ai vu aujourd’hui ».
À la fin elle me remercie et me dit au revoir sans me serrer la main ( ), cette fois je pense bien à dire « Aufwiedersehen » et non « au revoir », faut apprendre de ses erreurs.
Chapitre 23 ♦ Au lycée ♦ “C’est gluant et ça sent bizarre”
Dernier jour du BAC, les maths. L’épreuve la plus redoutée. Non pas que je sois mauvais, mais les limites, les dérivées, la géométrie dans l’espace, ça m’avais moyen réussi. C’est l’épreuve qui m’a demandé le plus de travail. À la fin de l’année le prof m’avait même mis en garde en me disant que mon niveau pourrait me porter préjudice en prépa, et dans une moindre mesure pour le BAC lui-même.
Il était visionnaire, j’ai eu 17 à l’épreuve de maths.
Ainsi se termine le BAC.
Cette fameuse épreuve vu comme le « Césame » quand on entre au lycée, puis pendant trois ans les profs te rabâchent que « écoutez, car ça peut tomber au BAC ! »
En seconde on entend « attention l’année prochaine c’est le BAC français, donc écoutez, ça pourra servir » ou alors « c’est déjà tombé au BAC ce sujet, donc vous voyez même ce qu’on fait en seconde ça compte », et quand ils sont à cours d’argument : « y a pas que le BAC dans la vie hein, ça ça peut vous servir pour votre culture générale ! »
En 1ère on te bassine avec le fameux BAC de français, les TPE ( ), et bien sûr les menaces habituelles mais pour le vrai BAC cette fois : « attention, l’année prochaine, c’est le VRAI BAC, donc écoutez ! » ou encore « Si ça ne vous intéresse pas, tant pis pour vous ! Moi, mon BAC, je l’ai ! ». Combien de fois j’ai entendu cette phrase…
Ca me fait un peu bizarre de quitter mon lycée, ce haut lieu du savoir, où les jeunes esprits que nous étions ont vécu trois ans, en pleine mutation intellectuelle pour nous préparer à rentrer dans le monde des adultes. >>> >>>
J’ai vécu une mutation physique aussi. Au sortir du collège, je me rappelle très bien de ma taille : 1,55m. J’avais 14 ans.
Au lycée j’ai grandis d’un coup. Mes bras se sont allongés, puis mes jambes, bref toutes les parties de mon corps ont poussées.
D’ailleurs puisque on est sur le sujet, je vais vous faire part d’un petit souvenir, qui me rappelle ma jeunesse lointaine et innocente, et je vous jure que c’est certifié 100% nofake. Le paragraphe suivant n’a pas d’intérêt crucial pour la suite de l’histoire, juste ça m’amuse d’en parler.
Je disais donc qu’au lycée, je me rends compte que mon corps change.
Les muscles qui commencent à apparaître, les premiers poils au menton, arrivés assez tardivement chez moi d’ailleurs.
On veut faire comme papa, on prend un rasoir et on se coupe. Quel khey ne l’a jamais fait franchement ?
Bref un matin comme un autre je me réveille tranquille. Je sens que je suis tout mouillé à l’entrejambe. J’ai quand même pas pissé au lit ?
Je touche, c’est gluant et ça sent bizarre. Je trouve ça dégeulasse.
Je ne sais pas ce que c’est mais je veux pas que ma mère voit ça, j’enlève mon pyjama en vitesse, et je fous tout à la machine.
Ma mère qui me voit : «-ah tu fais toi-même tes lessives maintenant ? »
«-euh… n-non…non…j’ai renversé du lait sur mon short en prenant mon petit déj’…».
Ma mère me lance un regard genre « » . Je préfère ne pas savoir ce qu’elle imagine.
Voilà comment j’ai découvert, à 18 ans, les pollutions nocturnes.
J’ai bien conscience aujourd’hui que j’étais très en retard sur mon âge. Mais croyez le ou non, à cette époque je n’en avais pas du tout conscience, quand Steven me racontait ses branlettes je trouvais ça répugnant, quand à faire l’amour, je me disais qu’il faudrait déjà que je trouve une femme que j’aime.
Quand on grandit dans un milieu où le sexe est le tabou ultime, et qu’en plus on a 2 ou 3 ans de retard niveau maturité, croyez moi on est très vite à côté de la plaque.
Heureusement, il y a quand même un domaine, mais c’est bien le seul, où je me débrouille pas trop mal, c’est les résultats scolaires. Et ce n’est pas ce matin-là, où je m’apprête à aller voir les résultats du BAC, qui me fera dire le contraire.
J’obtiens le précieux et très utile diplôme ( ) avec la Mention Bien ; 15,6/20 exactement. Ma mère qui est venu m’accompagner me dit “Félicitations mon chéri”. Elle se sent obligée de m’embrasser devant tout le monde. Merci maman fallait pas.
Chapitre 24 ♦ Au lycée ♦ “Tu sais, faudrait peut-être qu’on parle un peu tout les deux, à ton âge on commence à changer, à s’intéresser à des choses nouvelles”
Mes parents ont toujours été fiers de moi. Tant que tu rapportes des bonnes notes, tout va bien. Le reste, ils s’en foutent.
Je peux bien l’avouer ici, ça m’a manqué. Mais bien sûr à l’époque ça m’aurait fait chier que mes parents se mêlent de ma vie.
Si ma mère m’avait dit « tiens tu n’invites jamais personne à la maison, comment ça se fait ? » ou pire encore « Tu as une petite amie ^^ ? » (oui, ma mère dirait bien « petite amie » ) ; je pense que je l’aurais envoyé chier comme pas possible. Mais aujourd’hui je me rend compte qu’il aurait peut être mieux valu que mes parents me cassent les couilles, et découvrent que j’étais mal, peut être qu’ils auraient pu faire quelquechose.
Si mes parents s’étaient mêlés de ma vie, il se serait passé ça :
« -Tu devrais inviter des copains, ou sortir pour t’aérer un peu plutôt que de toujours rester sur le PC…
-Bah ils habitent pas ici, c’est difficile pour se voir en dehors du lycée…
-Pas de problèmes, je peux faire les trajets si tu veux ^^
-ah euh… mais attend je crois que j’ai un truc à faire là…
-et sinon cette fille à qui je t’ai vu parler l’autre jour à la sortie du lycée, Boudinblanc c’est ça ^^ ? Tu t’endends bien avec elle ?
-nan mais c’est pas tes histoires, franchement tu me saoules ça te regarde pas.
Mon père j’aurais aimé qu’il me parle, genre de cette manière :
« -Tu sais, faudrait peut-être qu’on parle un peu tout les deux, à ton âge on commence à changer, à s’intéresser à des choses nouvelles…
-ah bon, genre quoi ?
-ben les filles par exemple. Si tu rencontres une fille, fait bien attention à te protéger, toujours prendre tes précautions, et surtout toujours les respecter, être doux, gentil… C’est ça le plus important.
-non mais papa je me suis même pas branler une seule fois de ma vie.
-à ton âge ? Je te déshérite.
À la place d’un peu d’attention de la part de mes parents, j’ai eu droit à ça :
« -Et les notes ça suit ?
-euh oui…J’ai eu 18 en éco ce matin…
-parfait, continues comme ça !
–
Mon père, une fois par semaine environ, ouvrait énergiquement la porte de ma chambre, sans frapper ni rien, la daron quoi :
« -Ca va Célestin ?
-euh…
-Au lycée tout va bien ?
-je…
-c’est bien.
Et il partait en claquant la porte, en me laissant avec mes mots en travers de la bouche. J’avais l’impression qu’il me demandait si ça allait juste pour accomplir son « devoir » de père, genre tu fais la corvée de « vérifier » que ton fils va bien, et t’as bonne conscience, tu peux passer une semaine tranquille.
Certains diront que j’ai déjà bien de la chance d’avoir mes parents, qui s’occupent de moi, m’encouragent dans les études, etc. Et que je réagis comme un enfant gâté. C’est peut être vrai, mais ça n’empêche que j’ai toujours manqué d’une relation plus intime et personnelle avec mes parents, la relation seulement « fonctionnelle » (on te donne à manger, on te paye tout, on est des bons parents » ) m’a vraiment paru insuffisante.
Aujourd’hui, je suis loin de tout ça, mais je pense que ce manque a grandement participé à mon non-développement, et est en partie responsable du gros manque de confiance en moi que j’ai toujours actuellement.
L’après-midi des résultats du BAC, Steven nous propose à moi, JA et les 3 grâces de la nature, Laidron , Macabée et Boudinblanc , d’aller boire un verre au bar pour fêter ça.
Vu comme je m’étais mis minable la dernière fois (rappelez-vous, j’avais fini bourré et j’ai déglingué trois bonnasses dans les chiottes ), je préfère refuser accepter de renouveler l’expérience.
Ma mère me dit qu’elle viendra me rechercher après, et que je fasse attention à ne pas trop boire d’alcool.
Mon Dieu si elle savait.
Chapitre 26 ♦ Au lycée ♦ “Steven cet intellectuel”
J’essaye donc de faire croire à Boudinblanc que Steven est raide dingue d’elle, mais qu’il n’ose pas lui avouer. Il y a peu de chance que ça prenne, mais bon, je tente toujours.
« -non je ne pense pas que Steven m’aime. Et même si c’était le cas, je m’en fiche. Moi j’aime quelqu’un d’autre.
Bordel le spectre infernal du malaise est de retour.
-et plus les jours passent, et plus j’y pense…
-…
-tu sais Célestin,…
-ah ! Voilà Suzanne !
J’étais tellement contente de la voir
-Ca va j’ai pas été trop longue ?
-oh que si !
-bah ça va jsuis parti 5 min…
-ah seulement ?
On aide Suzanne à finir de ranger ses affaires, puis on part rejoindre les autres en ville. On se doute qu’ils sont partis dans la brasserie la plus chic de la ville, on a pas mis longtemps à les trouver.
Sur le trajet, Boudinblanc n’ose rien dire. Suzanne est pour moi, à ce moment précis, comme une protection anti-boudins.
On arrive dans un troquet miteux, tout le monde est attablé, personne n’a encore son verre mais je suppose qu’ils ont déjà commandé, Saint-Émilion pour les uns, Grand Bordeaux pour les autres.
Je suis choqué par JA, il m’assure qu’il s’est mis à l’alcool.
« -J’ai commandé un panaché »
« -Alors vous en avez mis du temps ahah vous avez fait un enfant ou quoi ?
Bordel Steven cet intellectuel.
-Nan on a pas pu, le lit était trop petit pour nous 3. (à ce moment précis, je me rappelle très bien du regard de Boudinblanc. Pour la première fois, le petit sourire en quoi avait disparu).
-ahah, t’aurais du, t’avais deux belles filles rien que pour toi…ahah…
-ah-ah…
-J’avais beaucoup d’affaires à ranger…
-et sinon les gens, les résultats ça s’est bien passé pour tout le monde ?
-oui ! Moi j’ai eu mention assez bien ^^
-bienvenue au club ! Et toi JA ?
-j’ai pas eu de mention.
-ah merde, tu l’a visais ?
-non, de toute façon le bac c’est…
-…la ruine… ? Ahah Sacré JA ! Et alors Célestin comme ça on se paye la mention bien ? C’est de la merde t’aurais pu avoir Très Bien
-oui, mais j’ai pas assez triché, du coup je n’ai que Bien…
-haaaaannnnn ! T’as triché au BAC !!?!?
-euh non, Macabée, c’était une blague… parce que Steven me dit « t’aurais pu avoir très bien » alors moi je lui réponds… tricher…une blague quoi…
-ah d’accord ^^ C’était très drôle ^^
–
-bref les gars, tout le monde l’as eu, alors on va trinquer !
-attend on a pas commandé nous…
-t’inquiètes pas mon petit, j’ai commandé pour toi ahah…
-euh…attend t’es sûr que…
-mais oui ahah, t’aurais jamais eu les couilles sinon…
Commence à m’énerver lui…
« -ah enfin voilà les boissons.
Il se tourne vers le serveur.
« -Merci chef !
Le serveur le regarde genre ” “. Je suis sûr qu’il ne connait même pas Steven. Il a du se demander c’était qui ce fdp qui se prenait pour un habitué.
« -Bon les gens c’est pas tout ça, mais il faut que je vous annonce quelquechose.
Chapitre 28 ♦ Au lycée ♦ “La belle amitié”
Ce cher JA dissipe la malaise que je viens de mettre. Steven peut le remercier, ça lui a évité de répondre à ma question.
Tout le monde finit sa boisson. C’est la première fois que je buvais une bière dans un bar avec des gens autres que ma famille. J’avais même pris ma carte d’identité au cas où on me la demanderait, et j’ai été très fier de la montrer. Le mec a du croire que je m’étais échappé du collège, grâce à ma carte d’identité je lui ai évité d’appeler Alerte Enlèvement.
On quitte le bar, tout le monde se dit à la semaine prochaine, sauf Suzanne qui ne pourra pas venir, tout le monde s’en fout. La belle amitié je vous dis. D’ailleurs, si j’accepte d’aller à ce camping, c’est parce qu’il y aura du monde, et surtout JA. S’il n’y avait eu que Steven, jamais je n’y serais allé.
Les gens s’en vont un par un, je reste seul avec JA qui comme moi, attend qu’on vienne le chercher. Boudinblanc était partie aux toilettes ( ) et comme par hasard en sort alors qu’il ne reste que nous deux, moi et JA. Je sens bien que ce dernier la gêne, de mon côté j’étais très content qu’il soit là.
« -Au fait Célestin tu m’as pas répondu l’autre jour, tu pourras venir avec moi chez Steven la semaine prochaine ?
-ben euh…ma mère va me déposer directement chez Steven, on se retouvera là-bas
-dis-lui qu’elle te dépose chez moi, comme ça on pourra y aller ensemble ^^
-écoutes moi bien bibendum de une je vais à ce camping uniquement parce que je suis jamais invité nulle part et qu’il y a JA, de deux la dernière fois qu’on s’est retrouvé que les deux t’as faillis me sodomiser avec un gode, et de trois je préférerais lècher la chatte de Vanessa après que tout le village lui soit passé desssus plutôt que de te toucher avec un bâton.
Je ne sais plus ce que j’avais exactement dit. Ca devait quand même être légèrement différent de ce que je viens d’écrire, car elle a répondu :
« -Parfait, alors à samedi !
Chapitre 29 ♦ Au lycée ♦ “Partenaire Particulier”
Je reste seul avec JA en attendant que nos parents viennent nous chercher. Tous les autres sont partis depuis longtemps. On est là, comme deux victimes, oubliés de tous. Nos parents ont du comprendre qu’on était des déchets irrécupérables, et ont profité de cette sortie au bar pour nous abandonner. JA, ça n’a pas l’air de le déranger.
« -t’as une touche avec Boudinblanc…
-Arrêtes, tu vas pas t’y mettre aussi, pas toi JA…
-bah elle elle te kiffe en tout cas ça se voit…
-ouais, ouais… Tu l’as bien regardé sérieux… ? Franchement je sais y a pas que le physique blablabla, mais elle je suis désolé ça va pas être possible. Y a trop d’efforts à faire là.
-hey regarde là-bas.
Je lève la tête. Une mobylette passe devant nous. Au guidon, un espèce de cassos dont les deux neurones qui se battent en duel menacent de se désintéger au prochain virage. Le mieux reste la personne assise derrière sur le porte-bagage. On dirait bien… mais oui c’est…
« -…Vanessa !
-…aaaaah mais je comprend mieux pourquoi le malaise tout à l’heure. Sacré Steven !
-là s’il a toujours pas compris qu’il était cocu…
-m’étonnerait qu’on voit Vannessa au camping…
-ouais… ça me laisse quand même pensif tout ça…
-oulà JA qu’est ce que tu vas encore nous chercher ?
-non mais c’est vrai, de voir Steven en couple, je sais pas, obligé on s’imagine un peu comment ce serait d’être en couple…
-oui, mais les femmes c’est la ruine JA…
-bah on peut toujours rêvé. T’as jamais eu envie d’être en couple ?
-là en ce moment, ce serait plutôt l’inverse…
-nan mais je te parle pas de ton truc avec Boudinblanc, je te parle d’une vraie histoire, dans ta vie… Par exemple, c’est quoi ton style de femme ?
-what ?
-c’est quoi que tu recherches ? C’est quoi qui te fais rêver ?
Pour répondre à cette question de JA, je vous propose quelquechose d’inédit dans un Risitas. Mettez cette musique, et lisez le texte au rythme de la chanson.
https://www.youtube.com/watch?v=qY_3i59b8g4
Je suis un être à la recherche
Non pas de la vérité
Mais simplement d’une aventure
Qui sorte un peu de la banalité
J’en ai assez de ce carcan
Qui m’enferme dans toutes ces règles
Ils me disent de rester dans la norme
Mais l’on finit par s’y ennuyer
Alors je cherche et je trouverai
Cette fille qui me manque tant
Alors je cherche et je trouverai
Cette fille qui me tente tant
Qui me tente tant
Partenaire particulier
Cherche partenaire particulière
Débloquée, pas trop timide
Et une bonne dose de savoir-faire
Savoir-faire
Vous comprendrez que de tels péchés
Parfois sont difficiles à avouer
Ils sont autour de moi si coincés
Ce n’est pas parmi eux que je trouverai
Je dois trouver de nouveaux horizons
Mais je finis parfois par tourner en rond
Alors je cherche et je trouverai
Cette fille qui me manque tant
Alors je cherche et je trouverai
Cette fille qui me tente tant
Qui me tente tant
Partenaire particulier
Cherche partenaire particulière
Débloquée, pas trop timide
Et une bonne dose de savoir-faire
Savoir-faire
Alors je cherche et je trouverai
Cette fille qui me manque tant
Alors je cherche et je trouverai
Cette fille qui me tente tant
Alors je cherche et je trouverai
Cette fille qui me manque tant
Alors je cherche et je trouverai
Cette fille qui me tente tant
Qui me tente tant
Partenaire particulier
Cherche partenaire particulière
Débloquée, pas trop timide
Et une bonne dose de savoir-faire
Savoir-faire
Partenaire particulier
Cherche partenaire particulière
Débloquée, pas trop timide
Et une bonne dose de savoir-faire
Partenaire particulier
Cherche partenaire particulière
Débloquée, pas trop timide
Et une bonne dose de savoir-faire
Partenaire particulier
Cherche partenaire particulière
Débloquée, pas trop timide
Et une bonne dose de savoir-faire
À la suite de quoi ma mère vient me chercher.
« -Alors c’était sympa ^^ ?
-Oui ça va… Tiens Steven nous invite le week-end prochain pour un camping chez lui…
-Ah, c’est gentil de sa part ! Tu n’oublieras pas ton pyjama ! D’ailleurs je l’ai mis à la machine, ce matin je l’ai trouvé tout tâché…
[RISITAS] Ma déchéance : Célestin au pays des yes-life ♦ Chapitre 30 ♦ CHAPITRE FINAL ♦ “Peut-être maman, peut-être…
Le lycée est terminé. J’y suis entré il y a 3 ans, heureux et bien dans ma peau, avec ma petite bande de potes. Je faisais un peu le fier au collège, parlant à tout le monde, me montrant ici et là avec mes bras en allumettes et ma voix de castrat. Grâce au lycée voilà que je ressemble maintenant à un homme, avec une voix qui est descendu de deux octaves. Oui, mais j’ai perdu tout mes amis.
Le pré-ado rieur et jovial s’était transformé en taiseux timide et asocial. Je ne parlais que quand on m’adressais la parole, j’évitais de croiser le regard des gens et je fuyais toutes les situations dans lesquelles il fallait se mettre en avant. Cerise sur le gâteau de la déchéance, j’avais perdu toute confiance en moi, cette confiance qui te permets normalement d’entreprendre et donc de te développer comme un ado normal.
En seconde, je ne perds pas espoir ! C’est juste une mauvaise passe qui ne va pas durer, j’avais des potes au collège, j’en aurai au lycée. J’en ai eu d’ailleurs. 2. Ou plutôt 1. Le premier commençait à me saouler vers la fin, mais je ne vais pas commencer à le critiquer, il m’invite justement chez lui pour faire un camping. Cela marquera symboliquement la fin de ma “période lycée”.
En début d’après-midi, ma mère me dépose donc chez Boudinblanc, cette sirène aux courbes de baleine. Elle tient absolument à ce qu’on aille chez Steven ensemble. Le chemin jusqu’à chez Steven passe par le centre du village, il y a toujours un peu de monde, je ne risque rien.
“-Bonjour Boudinblanc ! Célestin m’a dit te déposer chez toi !
-Oui, on va y aller ensemble ^^
-oh comme c’est gentil Célestin, tu t’es proposé pour être garde du corps ^^
–
-Célestin a amené des saucisses pour le barbecue, il m’a dit que chacun apportait quelquechose, j’ai pensé que ce serait bien ^^
-oh oui j’adore ça ( )
-bon on va y aller hein…
-oui, je file ! Allez, amusez-vous bien et dormez un peu quand même ^^
-j’y compte bien
-hihi…
“-t’amène quoi toi ?
-j’ai amené des bonbons, et des boissons ^^
-t’as pris quoi ? coca ?
-bah non des bières… On va pas à un goûter d’anniversaire ^^
-ah euh oui bien sûr…haha…
Je me demande ce qu’ils comptent faire là-bas. J’ai jamais pris de cuite, vous vous en doutez, le plus que j’ai bu ça doit être deux verres de Champagne au dernier réveillon, et encore, c’était espacé. Et l’idée que Boudinblanc picole me rassure pas. Il parait que les gens qui ont bu font n’importe quoi.
On va chez Steven, sur le trajet Boudinblanc n’a pas sa langue dans sa poche (en même temps imagine la taille de la poche)
“-Vous allez faire comment pour les tentes ?
-euh j’en sais rien, je pense que Steven a tout prévu…
-j’espère qu’il y en aura assez pour tout le monde…
-oui enfin il a du y penser. Une pour les filles, une pour les garçons… On est 6 ça devrait le faire…
-ah ! tu pensais faire comme ça !
-c’est ce qui me parait le plus logique
-le plus logique oui
On arrive chez Steven. On est les premiers. J’aime mieux ça, je tenais pas trop à arriver avec Boudinblanc et que tout le monde nous voit comme ça…
Laidron et Macabée arrivent avec un bordel pas possible, des valises, des sacs, elles sont arrivées avec un mobilhome en kit ou quoi. On discute du BAC, du lycée, de ce qu’on fera après…
“-Bon je vous propose qu’on installe les tentes pendant qu’il fait jour, comme ça ce sera fait
-attend JA n’est pas là…
-c’est qui JA ?
-ben il était avec nous au bar la semaine dernière ?!
-ah oui j’en m’en rappelle maintenant hihi ^^
Ah oui quand même. Et ces “hihi” à répétition. Enfin, soyons sociable. Je suis pas invité tous les jours, je vais essayer de me comporter comme une personne normale.
“-au pire il nous rejoindra ! Venez on y va !
-mais où ça ?
-y a un champ de maïs derrière mon terrain, on va se mettre par là-bas…
-c’est loin ? Parce que JA va jamais nous retrouver…
-bah au pire attend le ici…
J’attend ce genre JA, pendant que les autres vont monter les tentes, il arrive 1 heure après tout le monde.
“-Salut ! Je trouvais pas la maison de Steven !
-pas grave, t’as évité la corvée du montage de tente !
-euh ouais, il y a frigo ? J’ai des trucs pour le repas du soir
-jsais pas je vais demandé à sa mère si tu veux
On rentre dans la maison de Steven, personne. On fait comme chez nous, après tout on est invité. Ce que j’avais pas prévu, c’est que JA avait ramené 10 boites de salade. Vous savez ces trucs qu’on trouve au supermarché en barquettes, les trucs plein de sauces. Bref on remplis le frigo, le machin est blindé, on peut à peine le fermer.
Les autres reviennent, exténués.
“-alors vous en avez mis du temps… Vous faisiez un enfant ou quoi ?
-ahah très drôle… J’y comprend rien à ces tentes de merde, il manquait une pièce où je sais pas quoi, putain une vraie merde à monter…
-on s’est quand même bien amusé ^^
-bon est maintenant on fait quoi ?
-je vous ai préparé un jeu si vous voulez ^^
-ah ouais ? C’est genre quoi ?
-c’est dans mes valises, je vous le ramène
On attend 15 min, puis elle arrive avec une énorme boite en carton, qui ressemble vaguement à une voiture.
“-on va faire… une pinata !!
-oh oui qu’elle bonne idée ^^
Je regarde JA aussi tôt, avec cette tête genre on pense le même truc.
“-euh mais c’est quoi ça ? c’est pas pour les gamins normalement ?
-on peut y jouer à tout âge hein, le but c’est de s’amuser ^^
-aller, ce sera marrant
Je vous jure que c’est pure nofake, on a entre 18 et 19 ans, et on passe notre après-midi à faire une putain de pinata, ce jeu où il faut taper dans un baton dans une boite en carton, pour faire sortir les bonbons cachés à l’intérieur. JA tape à côté, Boudinblanc est trop petite pour atteindre la boîte, Steven tape comme un malade et casse le bâton au lieu de la boite… Bref on s’amuse comme on peut… Je porte le coup fatal, celui qui fait tomber les bonbons. Je sais pas si je dois rire ou pleurer.
On s’accord une petite pause après cette activité palpitante, Steven commence déjà avec la bière, pour ma part ce sera Coca et gâteaux. Commençons soft.
On s’amuse à se perdre dans le champ, j’espère que Boudinblanc va pas en profiter pour tenter quelquechose. Au bout d’1/4 d’heure, je retrouve JA, j’ai l’impression qu’il s’est pris un maïs sur la tête. Il rigole pour rien, me dit qu’il est désolé, que la maison était trop loin et qu’il avait pas pu ce retenir : le mec avait carrément chier entre deux plants de maïs !
D’un coup j’ai moins envie de jouer, je sors du champ avec JA qui ne veut pas risquer de marcher dans une bouse, les autres restent dans le champ, on les entend crier. JA est pété de rire, je l’ai jamais vu comme ça. On revient les 2 vers la maison de Steven, on glande, on discute. On remarque que Steven a une piscine, d’ailleurs l’eau est bonne, on est début juillet. JA me regarde avec un sourire et regarde en même temps la piscine. Il veut faire quoi cette fois, pisser dans l’eau ?
“-viens on va se baigner !
-mec t’es fou il est 1h du mat, si les parents de Steven nous entendent on va se faire dégluinguer !
-mais non ils dorment, putain comment j’ai envie…
-en vrai moi aussi… Je sais pas pourquoi mais ça me ferait marrer. Mais gros j’ai pas de serviette…
-on séchera au soleil
Il est 1h du mat, et on prend un bain de nuit dans la piscine de Steven. À poil en plus, vu qu’on n’a rien prévu pour se baigner. À la fois je flippe que les parents de Steven entendent et en même temps je ne peux m’empêcher de me marrer en pensant à la gueule de Steven si ils nous voyaient là comme ça.
On sort au bout d’1/4 d’heure, l’eau est froide quand on est dedans, d’ailleurs Nestor s’est replié sur lui-même. Bon je m’en fous je suis qu’avec JA et il fait nuit, pas d’inquiétude, ma virilité reste entière. On reste comme ça le temps de nous sécher puis on entend les autres qui se rapprochent. On se magne comme des porcs pour se rhabiller, j’imagine pas le tableau s’ils nous trouvent comme ça.
“-Alors vous avez fini votre partie de cache-cache ? Qui a gagné ?
-bah j’en sais rien ais ça me fait chier j’ai du marcher dans une merde mes baskets sont dégeulasses !
-et vous faisiez quoi ici ?
-rien on discutait
-on aurait voulu se baigner mais on avait pas nos maillots !
-bah c’est surtout que mon père a mis le produit d’entretien cet aprèm donc on peut pas se baigner avant au moins 48h !
Je regarde JA. J’espère que Nestor se remettra de cette mésaventure.
“-Bon nous on va aller se coucher, on retourne vers les tentes. Vous venez ?
On va tous vers le campement, j’espère que pour l’histoire de la tente commune avec une Boudinblanc était une blague. J’ai pas été deçu. Derrière le champ de maïs, trois tentes bien installées, avec les duvets, tout ce qu’il faut.
“-Nous on se met ensemble !
-euh ouais mais attend Steven ça va pas être possible là…
-ah désolé j’avais que 3 tentes de 2 places, du coup on est obligé de faire comme ça…
-euh oui mais on va être un peu serré les 3 gars dans une tente pour 2
-si tu veux plus d’espace, il y a de la place dans la 3ème tente !
JA me dit en apparté :
“-non mais tkt, on se serra si tu veux
-oui parce que là c’est du délire, le mec a pris ses rêves pour des réalités… En plus les filles sont pas sympas non plus avec Boudinblanc, genre elle la laisse toute seule…
-attend je te laisse Boudinblanc à l’air de vouloir te parler…
“-t’es fâché ?
-non mais bon il aurait pu prévoir le nombre de places pour qu’on soit tous à l’aise…
-bah il reste une place dans ma tente
-euh mais… je veux pas te déranger…
-tu es trop gentil Célestin, mais tu ne me dérangeras pas ^^
-euh t’es sûr ?
-mais oui viens ça ne me pose pas de problème ^^
J’ai bu, je n’ai pas les idées claires. Mais je ne suis pas fou pour autant. Cette fille vient clairement de me dire de la rejoindre dans sa tente. Je préfère m’assoir par terre pour réfléchir avant. Et surtout décuver. JA reste un peu avec moi, on va marcher 1/4 d’heure, puis il me dit qu’il est claqué et va dans la tente de Steven pour dormir. Il était à peu près 2h ou 3h du matin.
Je reste seul, assis dans l’herbe, avec moi-même. Je me pose des questions. Je me dis que c’est peut être le grand soir. Le grand soir de quoi sale tocard, tu t’es jamais branlé ? J’avoue que ça me répugne. Mais après tout, elle veut peut être juste que je l’embrasse. Embrassez une fille… Le rêve… Ah mais attend cette fille ? Non mais franchement respecte toi, putain t’es tellement devenu un déchet que tu as perdu la notion du beau et du laid.
Mais elle est gentille…
Oui mais elles est grosse est moche !
Le physique ne fait pas tout…
Chez elle il fait déjà une grosse partie…
Et je lui plais, j’en suis sûr maintenant…
Oui mais pas elle !
Ah, là c’est vrai. Il faut être honnête, elle ne me plait pas. Et je vais pas faire semblant de l’aimer, de lui envoyer des illusions à la figure juste pour voir ce que ça fait d’embrasse, voir pire !
Je reste bien 1 heure à réfléchir, sur mon cas de conscience. Que faire ?
Je m’éloigne un peu des tentes, et je me couche dans l’herbe. Je suis jeune, puceau, inexpérimenté, et je suis incapable d’embrasser une fille. C’est un fait. La piscine m’a peut être trop refroidi les couilles. D’ailleurs j’entend JA qui viens vers moi. “Je viens dormir ici, Steven ronfle !” Sacré JA ! Mon seul ami.
Mon seul vrai ami. Puis je m’endors.
On se réveille la tête dans le cul au petit matin, vers 6h ou 7h. On est tous complètement défoncé, mal de crâne, mal dormis, bref on a des gueules à faire peur.
Steven nous propose de prendre un petit déjeuné chez lui, on accepte. On déjeune tranquillement, on va dehors, on marche, on comate, on discute. On est un peu au ralenti tout le matin.
En fin de matinée, au moment de partir, tout le monde se dit au revoir, et peut être à bientôt. Boudinblanc voit sa mère qui vient la chercher, elle s’approche de moi pour me dire au revoir.
“-Tu n’es pas venu hier ?
-euh… j’ai préféré dormir dehors, les nuits à la belle étoile, c’est magique…
-ah ! Après tout je te comprend… De toute façon je vais partir loin pour mes études, on ne se verrait pas souvent…
-on garde contacte, t’as mon numéro…
-oui… c’est dommage on s’entendait bien…
-ah oui quel dommage…
-et tu sais physiquement tu es pas mal non plus…
-ah euh merci… c’est gentil… mais bon tu m’as déjà vu, tu t’en rends compte que maintenant que je suis un bg ahah ?
-ben hier eu une version inédite, où j’ai bien tout vu…
Bordel la piscine.
“-euh oui bon à une prochaine fois Boudinblanc
-au revoir Célestin
Et elle m’embrasse. Sur la joue hein. Tout le monde s’en va petit à petit, puis c’est à mon tour, ma mère viens me chercher, en dernier, même la mère de JA est déjà parti.
“-Alors c’était bien ? Vous vous êtes bien amusé ?
-Oui, c’était pas mal…
-t’inquiètes pas, tu les reverras tous tes copains
-ça m’étonnerait, ils partent loin pour leurs études, et moi aussi d’ailleurs…
-oui mais tu t’en feras d’autres là-bas !
-si je pouvais m’en faire tout court
-peut-être même que tu rencontreras une belle jeune fille ^^
-peut-être maman, peut-être…
Chapitre Spécial ♦ Que sont-ils devenus ?
Suzanne : je lui ai envoyé deux trois messages au début de mes études, puis le temps est passé…
Macabée Elle je n’avais même pas son numéro Et je viens de regarder elle n’est même pas sur facebook
Laidron Alors elle j’avais son numéro, du coup comme pour Suzanne on s’est un peu parlé au début puis voilà quoi…
Vanessa Je ne lui parlais jamais vraiment, c’est surtout Steven qui faisait le lien entre nous. Je sais juste qu’aujourd’hui elle à un autre mec, et ce n’est ni Steven ni Jérémy
Steven Alors lui je lui ai reparlé, on s’est même revu plusieurs fois. Mais c’était plus pour reparler du bon vieux temps, en fait notre amitié et nos conversations étaient surtout basées sur les cours/ le lycée du coup quand tout ça s’est terminé, on avait plus grand chose à se dire Deux ou trois ans après le lycée, il a commencé à fumer des joints, à devenir un peu “hippie”, dépressif, et il avait des délires de plus en plus bizarre… C’est les gens de sont DUT qui lui avaient retourné la tête, il devenait dépressif/alcoolique et surtout il fumait énormément, des trucs plus ou moins louches… Du coup c’est moi-même qui me suis éloigné de lui, et aujourd’hui on ne se voit plus, mais je pense que je ne lui manque pas
Boudinblanc, la sirène Elle a bien compris que je la kiffais pas, et ne m’en a jamais voulu de pas m’être intéressé à elle. Je ne lui ai pas trop parlé pendant longtemps, puis un jour elle m’a ajouté sur facebook, et depuis on se parle de temps en temps, mais je ne l’ai jamais revu en vrai Elle a un copain avec qui elle s’est installée, et elle a encore pris du poids (100kg pour 1m60, quand même )
And the last but not least
Alors lui, je l’ai revu souvent. Le pauvre ses problèmes familiaux ne se sont pas arrangés ça mère a foutu la misère à son père après leur divorce et son père est vraiment devenu un déchet. Il est resté vivre chez lui mais je voyais bien que c’était pas la joie au quotidien De ma période lycée, c’est le seul que je vois encore aujourd’hui. Il est encore étudiant, il fait une L1, puis ça ne l’intéresse pas, donc il va dans une autre L1. Bref il fait ça depuis 6 ans Sacré JA !
Données du topic
- Auteur
- Miwka
- Date de création
- 30 septembre 2017 à 19:23:46
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