[RISITAS] Ma déchéance : Célestin au pays des yes-life
Salut les kheys
Comme vous l'aurez remarqué il manque de nombreux chapitres. J'ai passé la soirée à recherche mon word d'origine, visiblement je ne l'ai plus.
L'intégral du Risitas reste disponible ici --> http://risibook.fr/
Merci à tous
tu comptes le continuer
Le 10 juin 2018 à 02:53:43 ProloSauvage a écrit :
Énorme ce risitas que je viens de découvrir et torcher aujourd'hui l'auteur a l'air d'être un putain de bon gars, en plus tu as dit que t'étais dans l'est de la france on doit pas être très loin, j'aurai kiffé avoir un pote comme ça au lycée j'étais un maxi déchet, mais le genre qui traine avec une bande de yes life mais qu'on invite jamais aux soirée, et dont on rigole un peu bref si t'écris une sweet un jour j'y serais
Merci khey ça me fait plaisir
Et oui khey je suis persuadé qu'on est moins seul qu'on ne le croit, mais faire partie d'une bande de Célestin c'est jamais glorieux. Beaucoup de Célestin préfèrent être la victime de leur groupe de yes-life que membre d'un groupe de déchets, c'est humain.
J'ai en vu bcp de ces gars, même en école de commerce, qui se faisait victimiser par leur pote, je me demandais pourquoi ils restaient, à croire qu'ils aimaient ça. En réalité ils préféraient leur place que la mienne, car même mal entouré on souffre moins qu'en étant seul dans certains milieux hyper-sociaux (collèges, lycées,...)
Mais sinon je me pose une question, tu avais dit vers le début qu'on le verrait mais tu n'en a plus reparlé, niveau branlette ça a commencé à quel âge et à quel point tu t'es "rattrapé" ?
Putain khey, je viens de finir de lire ton risitas, et j'ai beaucoup aimé.
Parmi tous ceux que j'ai lu, le tiens est clairement celui qui se rapproche le plus de mon vécu.
Moi non plus je n'avais pas de vrais amis au lycée, les seuls personnes qui voulaient s'assoir à côté de moi en cours étaient des personnes que je cataloguais de Célestin, alors que j'en étais moi-même un, mais de peur qu'ils "déteignent" sur moi je les rejetais ("Mieux vaut être seul que mal accompagné"). À force d'être seul, j'ai fini par les accepter et apprendre à les connaître. Je m'entendais bien avec eux, mais je ne les ai jamais considéré comme des amis. Une fois le bac obtenu, on ne s'est plus jamais donné de nouvelles.
Tout comme toi je me suis fait de vrais amis durant mes études supérieurs.
Pour ce qui est des filles, j'en suis au même point que toi (juste fait les préliminaires avec une fille rencontrée en intérim il y a 5 ans), et moi aussi ça me frustre d'être passé à coté de mes amours de jeunesse. Quand j'y pense j'essaie de me consoler en pensant à tout ce que j'ai fait de positif dans ma vie (famille / amis / études / travail), mais le manque affectif et d'expérience est difficile à combler. Même si boudinblanc ne te plaisait pas, cette expérience montre que tu ne laisses pas les filles indiférentes (à mon avis ce n'est pas la seule qui a eu des vus sur toi), et que tu as certainement laissé passé d'autres occasions.
Dans tous les cas, ce qui ressort de ton risitas est que tu es une bonne personne, et qu'il n'y a aucune raison que les choses ne fonctionnent pas pour toi. Impatient que tu fasses un risitas sur ta vie post-bac.
Prologue
Voici l’histoire de ma vie. Une plutôt d’une partie de ma vie. Tout commence au sortir du collège. Je suis plutôt apprécié, j’ai ma petite bande de potes, bref la vie d’un ado de 15 ans Pas de copine mais je m’en fous, je me dis que ça viendra plus tard
Arrive la rentrée, en seconde. Je découvre que dans ma classe je connais quasi-personne
2 ou 3 random du collège à que je parlais pas. Je m’assois donc à une table, tout seul.C’est la première fois que ça m’arrive. “Bah, je me ferai des potes ”
Si ce voeu s’était réalisé, ma vie aurait sûrement été très différente aujourd’hui…
Chapitre 1 : “Mais à la cantine tu manges quand même pas tout seul ??”
Le premier jour, en cours, je m’assois seul à ma table. Je vois les autres qui discutent et rigolent entre eux.
“La chance” “Tiens ce groupe à l’air sympa, si seulement j’en faisais partie…”
Le deuxième jour, au début du cours de physique-chimie, on s’apprête à dissèquer une pomme
Arrive un gars, qui à l’air tout aussi perdu que moi.
“-Je peux m’assoir ?
-Hein ?… euh si tu veux…
-T’es bon en physique ?
-Ouais bof…normal…
-Moi pareil…
-C’est comment ton prénom ?
-Steven et toi ?
-Célestin
On ne le savait pas encore, mais Steven allait être le premier bon pote que je me suis fait au lycée.
Et constituait à lui tout seul la moitié de mon cercle d’ami.
Le lendemain, cours de math, je suis assis à côté de Steven.
On frappe à la porte.
“-Bonjour, je vous amène cet élève qui s’était perdu dans les couloirs
-D’accord, merci. Entre, tu t’appelles comment ?
-Euh….Jean-Alexis…
-Très bien, tu avais perdu le groupe ?
-….
-Vous aviez cours juste avant moi, tu étais où ?
-…j’étais pas inscrit jusqu’à aujourd’hui….mes parents ont divorcé…inscrit dans un autre lycée…mais maintenant je suis ici…
-Oui bon assiez toi là au fond
-ptdr t’as vu la gueule de ce mec ?
-mdr le gars est cadavérique quoi, il est sorti de son cercueil ou quoi ?
-putain et ses bras ? La peau sur les os…
-vu son teint plus blanc que blanc, il doit pas souvent voir la lumière du jour celui-là
–
-Les 2 là, un peu de calme s’il vous plait
–
–
Ca yest, j’ai enfin un pote, même une remarque du prof pour bavardage. C’est rare pour moi. Je suis plutôt bon élève, jamais d’histoire, jamais collé. Mais enfin, j’ai quelqu’un avec qui “bavarder”.
Arrive le premier jour avec cantine (les autres c’étaient que des demi journées de cours, du cous je mangeais chez moi)
-Steven, tu manges à la cantine ?
-Non, j’habite pas loin et toi ?
-Bah moi jsuis obligé, jsuis pas d’ici..
-Ah merde.. Bon ben à cet aprem !
-A cet après-mid…
“”Et mais attend, je vais bouffer avec qui moi ?””
Je squatte la table d’une bande de random que je connais du collège.
“-Et les gars faut que je vous dise un truc !
-Mdr l’excuse pour squatter notre table…
-Euh non, j’ai vraiment quelquechose à vous dire ahah…
Dès le premier squattage de table, déjà grillé. Merde je peux pas faire ça tous les jours.
Oui, mais comment faire étant donné que j’ai pas de potes ?
Le deuxième jour, je resquatte ce même groupe. Puis les jours suivant pareil. Au fur et à mesure, la gêne est palpable. J’ai droit à des situations plus que malaisantes dont voici un petit florilège :
“-Et Célestin t’as pas de potes où quoi ahah ?
-Si mais ils ont déjà mangé/ils mangent chez eux/ils sont malades/ils mangent dehors (au choix, en alternant les excuses)”
“-Bon les gars on a fini de manger on y va ?
-Attendez les gars j’ai pas fini mon assiette
Attendent 30 secondes*
-Bon allez go
Se cassent d’un coup*
Je reste tout seul comme à connard à finir mon assiette.
“Fallait te barrer avec eux”” “”Et mon repas ? J’ai faim et de toute façon je peux pas faire ça tous les jours “” En plus ma maman que se saigne au 4 veines pour me payer la cantine, je peux pas gaspiller””
Un autre jour, toujours à table..
“-C’est qui le gars là-bas ?
-…c’est Célestin, il est en Seconde 4..
-..mdr mais pourquoi il parle pas ? Vous le connaissez ?
-..ouais vite fait du collège…”
Les regards en disaient long sur la pitié que j’inspirais…
Je pouvais plus continuer comme ça…
Il me fallait des potes…
Je donnerais n’importe quoi pour trouver une solution !!
Manger dehors ?
Ne pas manger ?
Manger seul ?
M-m-anger s-s-seul ?
Nan quand même pas. Attend t’étais dans une bande au collège, t’avais plein de potes, tu parlais à tout le monde, le mec cool tu vas pas manger tout seul ? Il n’y a que les sans-amis qui bouffent seul T’es pas de ceux-là…
Un beau jour ma mère me demande :
“-et au lycée ça va ?
-bah ouais tranquille
-tu t’es fait des copains ?
-euh oui…mm… il y a Steven, c’est un mec sympa
-et le midi tu manges avec des gens de ta classe ?
-bah je leur parle pas trop…
Mon frère qui débarque*
-ben tu bouffes avec qui du coup ?
-tu sais je connais encore pas tout le monde…
-Mais à la cantine tu manges quand même pas tout seul ??
-N-n-non ahah… J-j-j’ai des potes du collège….
Quand j’ai sorti ça, ça faisait bien 3 semaines que je bouffais seul, à force d’enchainer les situations malaisantes avec mes anciens “potes” du collège, j’y étais résolu…
Cette impression que tout le monde te regarde…
Ce moment où tu fait semblant de chercher une place alors que des places pour une personne ce n’est pas ce qui manque
Toujours cette impression que les gens qui rient se foutent de ma gueule, parfois c’était le cas, des fois c’était ma paranoïa.
Cette expérience à la cantine m’a beaucoup traumatisé. J’ai perdu confiance en moi, je parlais plus difficilement aux gens, puis c’était l’engrenage classique de la déchéance Je devenais renfermé, introverti, timide (ce qui m’aurait fait bien rire à l’époque) Moi l’ado jovial, heureux et bien dans ma peau je suis devenu durant mes années lycées un jeune homme ultra-timide, l’air dépressif, qu’on ne remarque pas, à qui on a pas envie de parler bref je devenait un déchet. Un Célestin.
Chapitre 2 : “À 14 ans, j’ai tenté de me suicider. Deux fois.”
Les semaines passent et l’année de seconde me parait vraiment difficile à vivre
Je suis dans tous les cours à côté de Steven, mon seul ami, le seul qui veut bien me parler. Je remarque que lui non plus n’a pas beaucoup d’autre pote.
En fait, dans la classe, il ne parle qu’à moi. On forme un peu un petit couple, on est toujours ensemble.
À tel point que quand l’un de nous est absent, les gens de la classe demandent à l’autre où il est.
Je me rend compte au fur et à mesure que le temps passe qu’en fait Steven est comme moi, un peu timide, asocial, et à une vie tout aussi merdique que la mienne.
Il est l’ainé de sa famille, se fait victimiser par ses parents, et à des passions et hobbies pitoyable. Il ne parle que de SimCity, de sa mobylette m’explique le meilleur mélange à mettre dans le réservoir d’essence… Pas de meuf non plus… Le pire s’est sa tenue vestimentaire. Il s’habille comme un daron de 50 ans.
Sauf qu’il a 15 ans. Je n’ai jamais revu ça chez personnes d’autres chez les jeunes. Il met des mocassins en cuir cirés noirs et des chemises de papy,
Même son daron s’habillait plus jeune que lui.
On est à la moitié de l’année de seconde, je n’en peux plus de manger seul à la cantine.
Un beau jour, je suis dans la fil de la cantine, qui j’aperçois au loin ? Jean-Alexis.
Cet espèce de gothique sortit tout droit de l’enfer, d’un enfer froid et morbide.
Il est tout seul lui aussi. Il attend dans la fil, comme moi. Il a un regard perdu dans le vide.
Une dirait une petite chèvre dans un pré.
Lui aussi s’apprête à manger tout seul. Comme toi. ….. …..Tu penses à ce que je pense ?
Dès que j’ai pris mon plateau, je cherche donc notre ami dans la salle du self. Il est (ô surprise) seul à sa table. Je m’approche de lui :
“-Je peux m’assoir ?
-….eeeh…
–
-…ouais…
-tu manges souvent au self ? Je t’y ai jamais vu…
-bah non…en fait j’étais interne jusqu’à maintenant…
-ah ? Et tu l’es plus ?
-non…
-et..pourquoi si c’est pas indiscret ?
-….
-….
-….c’est les autres… ça allait pas avec eux…
-ils étaient chiants ?
-ouais.
Je vois qu’il a pas envie d’en parler. J’ai appris plus tard qu’il se faisait victimiser à l’internat (chambre de 4, donc il était avec 3 autres). Ils se foutaient de sa gueule parce qu’il était timide, no life, avec un look qui ressemblait à rien, un genre de mélange de gothique/cassos, des fringues souvent trop grandes pour lui. Faut dire que sur un squelette pas grand chose ne peut aller. Quand il était interne, il bouffait avec les gens de sa chambre. Donc victimisé 24h/24. ll a pas supporté. Sa mère est venue taper un scandale au lycée,
Il a quitté l’internat.
-et donc tu viens d’où ?
-j’habite loin.
je me dis que tout les midis comme ça, ça va être chaud, mais bon le repas se poursuit avec des questions random du genre : t’as des frères et soeurs, etc… Je me rend vite compte que pour une fois, l’habit fait le moine
Jean-Alexis (appelons le JA) est bien dépressif, très chelou, no life, sans amis, avec une vie encore plus merdique que la mienne et celle de Steven réunie. Son père est un alcoolique au chômage,
sa mère est un genre de femme fatale qui n’a qu’une idée en tête, se casser de sa baraque de bouseux, son frère est un nolife geek sans amis de 12 ans
Depuis, tous les midis, je mange avec ce cher JA
Chez lui il passe son temps à jouer aux jeux vidéos, et c’est le seul sujet de conversation pour lequel il arrive à faire des phrases entières. (Quand je retranscris ses phrases, je limite d’ailleurs le nombre de pointillés, autrement je ne mettrais que ça
À la cantine soit il parle des jeux, soit il ne parle pas. Ca ne pouvait pas mieux tomber, moi qui déteste les jeux vidéos… Je n’ai aucune console, rien, j’ai jamais eu de gameboy ou quoi que ce soit, que dalle. Et mon seul ami du midi est un geek
Heureusement en journée j’ai Steven avec qui parler d’autres choses que des jeux
Par moment je ne pouvais plus d’entendre JA parler h24 de ça. Des centaines de fois j’ai rêvé de lui hurler en pleine face : “MAIS FERME TA GUEULE AVEC TES JEUX DE MERDES, TU VOIS PAS QUE J’EN AI RIEN À BRANLER ?”
Mais bon quand on a qu’un ami on ferme sa petite bouche et on souffre en silence
À force de trainer avec JA, Steven nous vois et se met à parler aussi avec lui. 3 nolife cassos, ça doit être fait pour s’entendre. En cours je suis sois assis à côté de Steven, soit JA. Je passe de plus en plus de temps avec lui, on en vient même à parler d’autre chose que les jeux vidéos.
Un jour à la cantine il me sort :
“-t’as déjà fait une dépression toi ?
-Moi ? Bah non jsuis bien dans ma peau ahah ?
-Parce qu’en moi j’en ai déjà fait plusieurs… D’ailleurs je suis en dépression là…
-Ah euh…je savais pas… Mais, euh, tu vois un psy ?
-Avant j’en voyais un..mais plus maintenant, ça n’a servi à rien..
-Mais ça va, t’arrives quand même à vivre, fin je veux dire y a des hauts et des bas, non ?
-Ouais. ‘Fin ça dépend. À 14, j’ai tenté de me suicider. Deux fois.
Je me dis que je fais face à un suicidaire. On ne m’avais jamais sorti ça avant. Surtout comme ça, dans le plus grand des calmes. Je me dis que demain il va peut être se ramener avec une kalach au lycée et tuer tout le monde
Les gens diront “il était très calme, un peu en retrait. Il était souvent avec un jeune garçon, très timide lui aussi.”
Je prend mon air le plus normal :
-ah ouais chaud…. et ça va mieux maintenant ?
-ouais. ‘Fin ça dépend des jours… Sinon je t’ai déjà parlé du nouveau jeu qui est sorti ?
Ouais, j’espère qu’il allait mieux bordel. C’est là que j’ai compris qu’il était quand même plus chelou que moi. Même si j’étais pas au top de ma forme, j’ai jamais pensé en finir. Je peux pas m’empêcher de regarder ses bras, voir s’il avait essayer de se charcuter les veines ou truc du genre.
Vu son style et son énergie proche de celle d’une moule, je pense pas qu’il est fait un truc violent, il a du prendre des médocs.
Je n’ai jamais su ce qu’il avait réellement fait. C’est peut être mieux comme ça
Chapitre 3 ♦ Au lycée ♦ “Je me branle tous les soirs, sous mon pyjama pour pas que mes frères entendent…”
L’année de seconde passe et se poursuit de manière monotone et ennuyeuse
On traine toujours ensemble, comme aucun des trois n’a d’autres amis on reste ensemble
Je me dis que c’est par défaut. Si l’un de nous se trouvait un groupe de potes, je paris 1000 balles qu’il lachera le groupe du jour au lendemain
On est un groupe 8h-17h, c’est-à-dire qu’on est ensemble juste en cours et le midi. Jamais on ne va chez l’un ou chez l’autre. Bref malgré mes deux amis en carton je me sens incroyablement seul.
Fin de l’année scolaire, on passe tous les 3 en 1ère ES
Rien de surprenant, on avait tous pris SES comme option en seconde. À l’époque c’était comme ça jeune gens, en seconde on ne choisissait qu’une option
Le début d’année de 1ère se passe plus sereinement Je me sens toujours aussi seul, mais au moins je n’ai pas le stress de ne pas savoir avec qui me mettre en sport ou avec qui je vais manger à midi.
Steven et JA répondent chacun présents dans leur rôle respectif : Steven en cours et pour les travaux de groupe
JA le midi
Et devinez avec qui je vais me mettre pour les TPE ?
Les TPE, parlons en. Cet exercice enrichissant qui nous sera très utile et nous permettra d’en apprendre beaucoup sur le travail de groupe. Le travail de quoi ?
Au bout de 3 séances à réfléchir à un sujet, la prof nous en impose un random, ils n’intéressent aucun de nous trois mais on n’a pas d’autre idée…
L’année se passe de manière chiante, je m’ennuie à mourir. Je vois les autres de ma classe qui parle des soirées qu’ils vont faire, parfois toute la classe en parle à croire qu’ils vont tous à la même et qu’on est les seuls pas invités
Après pendant 2 semaines ils débriefent sur la super soirée qu’ils ont passées, moi je les écoute, je les envie, je les jalouses. Moi mes soirées c’est en famille. La vie chiante par excellence.
Steven nous rejoint désormais le midi à la cantine parce que “sa mère ne sait pas cuisiner”
“-ouais je lui ai dit qu’elle me paye la cantine, j’en avais marre de rentrer chez moi le midi
-mec la bouffe est dégueulasse (pire cantine de France d’ailleurs, mais dans tous les lycées c’est comme ça je pense)
-la bouffe que fait ma mère et pire
-à ouais quand même
-chaud de dire ça de ta mère quand même
-je vous jure les gars, des fois on va au mcdo alors qu’elle a préparé le repas..
-et elle le prend pas mal ?
-même elle trouve que c’est dégueu !
Je suis maintenant tout le temps avec mes 2 larrons, en cours comme à la cantine.
Après le repas on fait souvent les mêmes trucs de ceux qui n’ont pas de vie, on va au CDI.
Certains gars vont au bar, d’autres chiller en ville, nous on va au CDI. J’enchaine les BD, je les connais d’ailleurs toute par coeur, JA parle de ses jeux vidéos et Steven est sur son tel.
Il parle d’une meuf de son village qu’il aimerait bien se taper. Tiens, tiens, Steven aurait donc un intérêt pour les femmes. Moi qui croyait qu’on était les 3 asexués.
Lors d’un jour comme un autre, à la cantine :
“-putain ça me fait chier de pas avoir de meuf, pas vous ?
-euh…
– (silence mortel, on est habitué)
-franchement vous trouvez pas qu’on fait pitié, à rester toujours ensemble tous les 3, tout le temps comme ça, les autres doivent vraiment nous prendre pour des cassos…
-nooooon…. tu crois ?
-bah jsais pas c’est bizarre quand même….
-moi j’ai jamais eu de meufs…
(la révélation du siècle, moi et Steven on se regarde)
-moi non plus remarque
-moi si, au collège, depuis plus rien…
-et cette meuf dont tu parlais au cdi l’autre jour ?
-ouais j’aimerais bien aller lui parler à elle…
-elle est au lycée ?
-ouais, en seconde… Mais elle a notre âge, elle a redoublée….
-les femmes c’est la perversion…
-hein ?
-les femmes c’est le mal, elles t’entrainent dans leur amour et après tu ne peux plus en sortir, c’est pour ça que des gens sont prêts à tuer, à commettre des actes horribles, simplement pour amour. Croyez moi il vaut mieux ne pas entrer là-dedans ((sans mauvais jeux de mot))
-qu’est ce tu racontes encore toi ?
-bah les femmes c’est le diable, tu le comprendras au fil du temps
-oui bien sûr JA, maintenant que tu le dis
–
-mais y a pas que l’amour, le sexe c’est important aussi
-ouais ‘fin il faut aimer quelqu’un pour faire du sexe…
-mdr on est plus au Moyen âge, t’as entendu ça au cathé ?
-ben… oui, mes parents sont très cathos …
-nan mais lol on s’en fout de ça on a même pas 20 piges encore. Moi, je me branle tous les soirs, sous mon pyjama pour pas que mes frères entendent.
–
Je dois ici vous préciser que dans mon entourage (très tradi) on ne parle jamais de ça, le sexe est taboo, et même entre frère et soeurs on en parlait jamais. Mais vraiment JAMAIS. Pour moi, alors que j’avais déjà 16 ans, se masturber était quelquechose de sale et inimaginable.
Vous verrez dans quelques chapitres plus loins que niveau branlette je me suis bien rattrapé, même trop.
Mais à l’époque, Steven m’avait vraiment choqué.
-ben les gars me dites pas que vous vous êtes jamais branlé !
-ben moi nan…
-…
-mdr bande de mytho…
-jte jure que nan, c’est dégueu et jamais je ferai ça….
-bah obligé, moi je le fais tous les soirs. Mais mes frères sont à côtés dans la chambre c’est chiant.
-Mais tu fais ça comment ?
-bah dans mon lit quoi, tu veux que je le fasse où ?
-c’est impur
-JA tu t’es déjà branlé toi ?
-jamais de la vie ahah
Perso je pense que JA ment. Mais comme tout le reste chez lui, il a du faire ça de manière chelou. Peut être sur du porn hardcore ou déviant….
Ou au contraire comme tout le monde sur Youporn…
Difficile de savoir, il était vraiment bizzare….
Au fur et à mesure du temps qui passe, je me rend compte que beaucoup de jeunes de nos âges se branlent en fait.
Moi qui croyait que c’était un truc de gros porc dégénéré.
Je commence à me demander si je suis pas anormal moi aussi. Non impossible, et puis n’oublions pas qu’il y a encore deux ans, j’étais heureux avec plein de potes.
Là le lycée c’est un petit passage à vide, si ça se trouve en terminale tout ça recommencera.
Un jour Steven vient nous voir, il est avec la fameuse meuf dont il nous parlait.
-Les gars, je vous présente Vanesssa.
Chapitre 5 ♦ Au lycée ♦ “Voilà comment mon orientation, mes études et donc mon avenir ont été torchés en 5 minutes.”
Je fais donc ma rentrée en Terminale ES.
Toujours avec mes 2 compères, mes deux amis, mes frères, les seuls avec qui je peux évoquer mon mal de vivre…
Depuis que je suis rentré en seconde, le mal-être est mon troisième ami.
Le plus fidèle d’entre eux d’ailleurs.
Je l’ai rencontré dès le premier jour de seconde, et depuis il ne m’a jamais quitté. Quand je prends le bus le matin pour aller au lycée, quand je rentre dans le bâtiment et que je vois dans les couloirs tous les gens qui discutent ensemble par groupe, ou pire encore les couples qui s’embrassent.
Je m’imagine être en couple moi aussi.
J’imagine ma meuf, une fille brune, mignonne sans être non plus une bombasse de film porno. J’imagine qu’on rentre ensemble dans le lycée et que tout le monde nous regarde avec envie, en pensant « la chance qu’il a d’être avec cette meuf ».
« Comme j’aimerais être pote avec lui ». J’imagine que j’ai plein de potes, que je suis populaire, que tout le monde a envie de me parler, mais que moi je fais le difficile, je parle qu’à ceux qui en valent la peine, les autres je les envoie chier.
Puis j’aperçois JA tout seul devant la salle de cours, c’est le seul de la classe qui ne parle à personne. Il me fait pitié…
Puis je me rappelle que si j’étais arrivé avant lui, c’est moi qui serais debout tout seul au milieu de tous les autres gens de la classe et qui ferait pitié à tout le monde.
L’année de Terminale début comme l’année de 1ère. Mêmes gens, mêmes profs, mêmes cours.
Je sens qu’on va s’amuser comme des petits fous cette année.
Les profs nous mettent la pression, car cette année c’est du sérieux, il y a le BAC. Ca nous paraissait à tous être l’obstacle ultime de notre vie pour entrer dans le monde des grands. Si je savais qu’après j’aurais fait prépa-hec, le BAC à côté m’aurait bien fait marrer. Mais à l’époque, je ne sais pas ce que je veux faire. Et mon entourage commence à me le faire remarquer.
Du coup on en parle au lycée :
« -Vous allez faire quoi après ?
-Jsais pas encore…
-…
-Vous avez vraiment aucune idée ?
-Bah moi si je pouvais je resterais au lycée, ou chez moi à lire des livres…
-Moi en fait j’hésite entre deux choses…
-Ah ouais ? C’est quoi ?
-Bah jsais pas si je vais partir sur éducateur spécialisé, ou assistant dentaire…
-Mec ça à rien à voir, c’est chelou
J’ai appris par la suite qu’il s’agissait des métiers de son père et de sa mère. Depuis tout petit, il n’a jamais eu d’autres idées que de faire ce que fait son père ou sa mère. La grande ouverture d’esprit quoi. Et le pire c’est que je suis dans une situation plus pitoyable que la sienne, moi je n’ai aucune idée de ce que je veux faire…
RDV est donc pris entre mon prof principal (mon prof d’éco ), moi et mes parents pour parler de mon avenir.
-Célestin est plutôt bon élève, beaucoup trop discret en cours malheureusement…
Mon daron qui commence à me victimiser devant mon prof :
-Alors comme ça tu participes pas en cours ?
-Euh… J’ai pas toujours la réponse aux questions non plus…
-Si, je pense que tu sais mais que tu n’oses pas lever la main !
-Alors pourquoi tu lèves pas la main si tu sais ?
Je vous jure qu’il m’a vraiment parlé comme à un gosse de 8 ans qui ne dit pas « merci » à la boulangère.
J’allais avoir 18 ans et mon père me parlait comme à un enfant. Un peu plus et il me mettait une fessée.
-Pour l’orientation je pense qu’il devrait faire de l’économie, il est très bon dans cette matière…
-Quelles études ?
-Il y a une bonne prépa-hec qui est très…
-Parfait, il fera ça !
-Attend, Monsieur était en train de nous expliqu…
-S’il est bon en éco, il faut qu’il fasse de l’éco !
-Et bien je pense que ce serait le plus approprié pour Célestin…
-D’accord merci. Bon ben on va y aller nous…
Voilà comment mon orientation, mes études et donc mon avenir ont été torchés en 5 minutes.
Par mon père qui n’en avait rien à foutre ma mère qui ne savait pas quoi dire et mon prof qui m’a conseillé de faire éco parce qu’il est prof d’éco.
Mon prof principal aurait été prof d’histoire, j’aurait fait de l’histoire Il aurait été prof de math, j’aurais fait des maths, Prof d’EPS, j’aurais fait… Non là ça marche, pas. Vu comme je cours, je pense que j’étais tranquille pour pas faire des études de sport.
Avec ma team on est des sportifs d’enfer d’ailleurs.
JA a les bras et les membres qui gigotent n’importe comment quand il cours. On dirait qu’il est désarticulé. Ses bras sont tellement fins et fragiles qu’ils se balancent au gré du vent quand il court.
Steven n’est pas beaucoup mieux. En sport il s’amène toujours avec des fringues de marque (je pense qu’il avait un contrat avec le Coq Sportif ) de la tête au pied, mais n’en branle pas une. Tant qu’il a la moyenne…
Un jours mon prof principal me signale que je dois prendre rdv avec la COP, cette experte en orientation, qui étudiera mon profil psychologique pour me proposer le parcours professionnel le plus adapté à mes compétences.
Enfin ça c’est qu’on m’avait dit.
Chapitre 6 ♦ Au lycée ♦ “Je vous ai toujours trouvé sexy et il me vient une furieuse envie de vous prendre sur votre bureau”
Je me demande bien pourquoi je dois aller voir la COP.
Après tout mon avenir semble tout tracé depuis que mon père s’est attentivement penché sur mon orientation, en prenant bien soin de connaître mes envies et de me demander ce que je souhaitais faire plus tard.
« -Monsieur, c’est obligé ? Car avec la réunion avec vous l’autre jour on a dit que je ferai prépa…
-Oui, mais le rdv avec une conseillère d’orientation est obligatoire, il en faut au moins un pour tout élève de Terminale
Il avait du capter que vu la réunion avec mon père, il fallait quand même un autre rdv pour parler de mon orientation, histoire d’être sûr
Je me rend donc 15 jours plus tard chez ma conseillère, docteur en orientation est spécialiste experte en psychologie adolescente.
« -Bonjour, comment t’appelles tu ?
-Bonjour, euh Célestin.
-Et bien Célestin qu’est-ce qui t’amènes ?
-En fait je vous ai toujours trouvé sexy et il me vient une furieuse envie de vous prendre sur votre bureau
-…oui, moi aussi Célestin, je peux te l’avouer dès que je te croise dans les couloirs, je mouille, ahh prend moi dans les fesses….
En fait en me rappelant c’était plutôt ça :
« -Alors Célestin qu’est-ce qui t’amènes ?
-euh… c’est pour mon orientation… (Réponse la plus originale qu’on pouvait faire à une conseillère d’orientation )
-Oui, tu souhaites faire quoi plus tard ?
-euh…je sais pas… (en même temps si je viens te voir… )
-mmh, bien. Remplis ce questionnaire.
Je remplis le fameux questionnaire censé déterminer mon profil psychologique et découvrir mes motivations les plus profondes.
Les questions sont très subtiles, du genre « Aimeriez vous travailler dans un métier de la santé ? ◘oui ◘non ». Le genre de question que j’aurais pas pu me poser moi-même…
-Mmh, d’après tes réponses, tu as plutôt un profil intellectuel… Quelles sont les matières que tu aimes ?
-Ben…Je suis assez bon en éco… ( )
-Oui, et… Tu aimerais faire des études là-dedans ?
-euh…
-Tu sais dans quel type d’établissement tu veux aller ?
-on m’a parlé de la prépa, ça à l’air pas mal…
-Voilà donc une brochure sur les classes préparatoires d’économie et une brochure sur l’économie en faculté.
Lis ça attentivement et reviens me voir si tu ne sais toujours pas vers quoi t’orienter.
-Ah euh…D’accord…
Bordel presque 1 heure de rdv pour remplir un questionnaire à la con et me donner 2 brochures, que je trouvais en 2 clics sur Internet.
Je me renseigne un peu sur les facs d’éco, je vois qu’il faut être vachement autonome, qu’il faut savoir compter beaucoup sur soi pour les cours, qu’il faut être assez mature. Parfait, c’est tout moi ça.
L’année de Terminale se passe, les jours s’écoulent lentement, tout est laconique, et me parait sans intérêt.
Tous les jours je monte dans le bus, je cherche 2 places libres par peur d’avoir à demander à quelqu’un pour me mettre à côté de lui, et je fais la plupart du temps le trajet seul, sauf quand quelqu’un (mais il faut vraiment qu’il soit en dèch ) me demande s’il peut se mettre à côté de moi. C’est les seules fois où quelqu’un d’autres que JA et Steven me parle dans une journée de lycée Puis le bus me dépose au lycée, je retrouve JA qui attend, seul, puis Steven nous rejoint, souvent à la bourre, parce que la mob n’a pas voulu démarrer.
Au cours de l’année, il y aura quand même une autre personne qui parlera de plus en plus à notre trio des enfers. Une random de la classe, Suzanne qui visiblement ne faisait plus partie de son groupe d’amis, et comme elle était souvent assise à côté de nous en cours, elle se met à nous parler, au début surtout des cours, du genre « y avait des exercices à faire pour aujourd’hui ? » puis de plus en plus d’autres choses, toujours des conversations très profondes, sur la physique quantique ou la philosophie flamande au XVIIème siècle.
Quelques mois avant le BAC, le vrai cette fois elle nous propose même de nous payer un coup dans un bar de la ville.
Chapitre 7 ♦ Au lycée ♦ “Je prend un coca quand je vais au bar. J’ai 18 ans.”
On se rend donc, moi, JA, Steven et celle qui a eu le courage d’aborder les lépreux de la classe , j’ai nommé la vaillante Suzanne.
« -Venez ça nous changera un peu du lycée…
-Euh je sais pas si mes parents seraient d’accord de savoir que je vais dans un bar…
-Mdr t’es au lycée tes parents sont pas là…
-Oui mais ils préfèrent que j’aille en étude ou au CDI quand on a une perm…
-Attend t’as jamais été au bar ?
-Avec des potes non. Toi JA t’as déjà été ?
-… L’alcool c’est le mal de toute façon…
-Les gars vous êtes graves faut sortir un peu…
-Tu bois toi ?
-Bah ouais…
-Où ? En soirée ?
-Euh… ouais…
Genre Steven fait des soirées, et ne nous en parle jamais.
JA me dit en aparté qu’il doit sûrement en faire dans sa cabane.
-Tu fais des soirées toi ?
-Bah des fois, quand je vais chez un pote on boit une bière…
J’ai appris comme ça qu’il avait d’autres potes. Plus tard j’ai appris qu’il s’agissait de ceux de Vanessa… Elle le connectait à la vie réelle, au monde extérieur.
Car bien que cassos, elle était bien intégrée dans son monde à elle. Elle avait beaucoup de potes cassos, connaissait par cœur le bar de son village et se prenait pour une chef de mafia locale depuis qu’elle avait volé des cigarettes au bureau de tabac.
-Bon allez les gars, venez, au pire vous prendrez un coca !
C’est comme ça qu’on va les 4, moi, JA, Steven et Suzanne boire un coup, dans une grande brasserie chic en plein centre de la ville.
On entre donc dans un espèce de bistrot miteux à deux pas du lycée, fréquenté uniquement par des lycéens qui passent leur temps à se vanter, une fois au lycée, d’avoir consommer de la bière alors qu’ils n’ont pas encore 18 ans, et que les serveurs ne ce sont aperçus de rien. Ils en tirent toujours une très grande fierté.
« -Les gars vous prenez quoi ?
-Il y a une carte ?
–
-On est pas au restaurant tu vas pas commander plat-dessert hein…
-Ouais euh… ils font des coca-cola ?
–
-Vous prenez quoi vous ?
-Bah bière
-Moi pareil
-Je vais partir sur un coca aussi…
-Gars tu me déçois, t’es pire que JA…
C’est la première fois que je vais dans un bar avec des autres gens que ma famille. J’ai déjà bu de l’alcool, mais très peu et toujours de manière très modérée. Je prend donc un coca quand je vais au bar. J’ai 18 ans.
Steven a raison, si ça continue je vais être pire que JA.
JA. Heureusement qu’il était là lui.
Car depuis qu’il avait sa meuf, Steven était plus le même. Il a toujours été moins nolife que nous, mais c’était encore « pire » depuis qu’il avait une meuf. Car même si c’était une grosse cassos, il avait quand même quelqu’un à qui parler, et même si j’ai jamais vraiment su s’il avait réussi à la baiser, lui au moins il vivait, il aimait quelqu’un et on l’aimait en retour.
Il devait sûrement s’y prendre comme un manche avec Vanessa, je sais qu’une fois ils se sont engueulés parce qu’il lui avait touché les seins.
Et au bout de 2 bières, lors de ses soirées chez des potes de Vanessa, il disait n’importe quoi. Vanessa ne le supportait pas et en parlait souvent devant nous. Normal, elle avait compris avant tout le monde que les gens qui ont bu de l’alcool sont différents que les gens sobres.
En réalité, j’envie Steven. Pas de sortir avec une chieuse dont le QI oscille entre celui d’une poule et d’une crevette, mais d’avoir quelqu’un, de vivre la vie que tout ado a à cette âge : les premières amourettes, la découverte du sexe, etc… En ce sens il était beaucoup plus normal que nous.
C’est pour ça que bien que très chelou, sur ce plan JA était beaucoup plus proche de moi.
Comme moi, il était assez moche, ultra-timide, asocial, et n’abordait jamais les filles.
Il en avait peur, comme moi, sauf que vis-à-vis des autres gens j’étais juste un gars « timide », alors que JA faisait vraiment peur si on ne le connaissait pas.
C’est peut-être même pire quand on le connait d’ailleurs.
Données du topic
- Auteur
- Miwka
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- 30 septembre 2017 à 19:23:46
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