[Risitas] From Human to Légume
SuppriméUn chapitre sauvage apparaît !
Avant l’opération tu as rendez-vous avec l’anesthésiste, tu espères qu’il sera compétent, t’as un mauvais souvenir de ta dernière opération, c’était une générale pour les dents de sagesses, ils avaient surdosé le produit et après ton réveil t’avais passé la journée à vomir…
Mais bon là c’est la Pitié, c’est un bon hôpital
Ouais et ben tu vas pas être déçu
Le mec qui te reçoit est clairement un débutant, c’est aberrant il a l’air plus perdu que toi
Il te pose des questions avec un ton aussi hésitant que Hugo du cours d’anglais, tu le vois remplir une grille et quand il hurle « BINGO !!! » tu comprends que t’es dans la merde
Heureusement sa supérieure arrive et répare ses conneries
Lundi matin, 8h, c’est le grand jour !
Tu vas être pris en charge dans la matinée et l’opération ne devrait pas être longue, ça sera moins pénible que la semaine précédente normalement
L’opération c’est une Cœlioscopie, on va te faire 4 trous dans l’abdomen, gonfler avec de l’air et poser les fils et basta
Pour la préparation tu dois passer par la fameuse douche à la Bétadine puis un infirmier t’apporte des bas de contention et te dit de les enfiler
C’est une grosse galère, ils sont super étroit, tu mets 30min avant d’y arriver
A la fin tu ressemble à Billy Elliott, tu t’empresses d’enfiler le pantalon en papier qu’on a mis à ta disposition
Puis une aide-soignante arrive sans rien dire, tu la regardes
T’avais pensé à ça.. Tu soulèves ton t-shirt, ça va c’est pas l’endroit où t’es le plus poilu
Sauf qu’elle commence à retrousser ton pantalon pour raser tes poils pubiens
Là pour le coup tes origines portugaises sont bien présentes, bordel si t’avais su t’aurais pu éviter ce malaise
Et l’autre qui descend de plus en plus, mais elle va jusqu’où comme ça ?
Heureusement elle s’arrête avant et te laisse
Finalement ça y est, on vient te chercher. On te descend au bloc et on te stationne devant. Un mec que t’as jamais vu s’approche et te dit « Respire », t’as pas le temps de lui demander pourquoi il te dit ça qu’il te défonce le bras avec la perfusion
Après une vingtaine de minutes on te fais enfin rentrer dans le bloc. On te met sur le billard, les bras en croix
Pour détendre l’atmosphère tu dis « Ahah, comme Jésus »
« Oui, mais lui il est mort après »
Tu sens le produit monter dans ton bras, tes paupières tombent, tu dors.
Quand tu ouvres les yeux t’es mal. Pas à cause de l’anesthésie mais bien de la douleur. Chaque inspiration te fait un mal de chien
Tu vois un médecin qui te regarde, encore dans le gaz tu essayes de lui faire comprendre ton degré de douleur en montrant tes cinq doigts
Mais il a pas dû comprendre étant donné qu’il s’est mis à te faire coucou
C’est quand même chaud comment tu as mal, c’était supposé être une petite opération ! Plus tu respires et plus tu as mal
Pire, quand tu expires tu commence à crier, pas à cause de la douleur mais juste parce tu n’arrives pas à l’empêcher
Et ça ne va pas en s’arrangeant, ton souffle est de plus en plus court ! Une infirmière te demandes de te calmer mais tu n’arrives pas à parler, elle s’énerve « Oh monsieur vous allez vous calmer ou je vous mets sous sédatifs ! »
Mais bordel, tu vois pas que je suis en train de crever, salope ?!
Par chance l’interne qui était avec elle a été plus malin et a compris qu’il y avait un problème. Il fait venir une machine et te fais une radio
« Monsieur vous êtes en train de faire un pneumothorax bilatéral »
En fait en temps normal les poumons sont attachés à la cage thoracique par une membrane, la plèvre. Sauf qu’à cause de l’opération des bulles d’air se sont glissées entre les poumons et la plèvre et les ont décollés, du coup plus possible de respirer
« Je vais vous donner un somnifère pour vous poser deux drains sous vos aisselles qui vont aspirer l’air et permettre aux poumons de se recoller »
Tu espères que ça va fonctionner parce que sinon tu sais ce qui va t’arriver et c’est moche
Ton beau-père en a fait un dans sa jeunesse sauf qu’il «était grave, du coup y’a pas 36 solutions : on ouvre la cage thoracique et on écorche les poumons avec une sorte de rape pour qu’ils se recollent en cicatrisant
A ton réveil tes parents sont là, ça te réconforte
Tu es sous oxygène, ça va mieux mais tu as toujours mal. Tu évites de trop bouger, les drains te font un peu mal aussi
On t’emmène dans une chambre en pneumologie, le trajet en ambulance n’est pas des plus agréable à cause des bosses
L’interne a tenu à t’accompagner alors que rien ne l’y obligeait, c’est un bon !
Une fois dans la chambre vous retrouvez Gonzales qui vient débriefer la situation, il vous explique que c’est une complication qui arrive de temps en temps
Merci de nous l’apprendre que maintenant !
Inutile de préciser que tu ne sors pas avant la fin de la semaine…
Il vous montre le dispositif, tu découvre tes cicatrices, on dirait que t’as un deuxième nombril putain
Et voir les fils qui sortent c’est bizarre… En y regardant de plus près tu vois des cloques et tu finis par comprendre : pour réunir les fils en une prise ils ont moulé du silicone autour, sauf que va savoir comment ils se sont démerdés ils t’ont brulé !
Tu décides d’appeler A pour la tenir au courant, en t’entendant essoufflé elle a vite compris qu’un truc n’allait pas, la pauvre s’est même mise à pleurer mais tu l’as vite rassurée
Bref, la semaine passe, rythmée par les visites de l’infirmier pour nettoyer tes plaies, toi qui réclame des antidouleurs et tes nuits agitées
Parce que oui, l’antidouleur t’empêche de dormir, sauf que paradoxalement il provoque aussi de la somnolence, donc quand tu regardes la télé tu somnoles mais dès que tu éteints pour dormir impossible, t’es constamment dans cet entre deux désagréable
Plus le bruit continu des drains, plus le fait d’être sur le dos et le fait que le matelas a un système anti escarres qui le fait bouger toutes les 5 minutes… Tu ne vas pas beaucoup récupérer
Les deux autres moments forts du séjour sont le retrait des drains, pas des plus agréables, et enfin le passage aux toilettes où pour pouvoir rentrer chez toi tu dois laisser un petit cadeau au fond de la cuvette vu que tu n’y a pas été de la semaine, sauf qu’on t’a aussi dit de ne pas trop forcer pour ne pas te redécoller un poumon
Finalement le dernier jour alors que tu attends tes parents tu as la meilleure des surprises quand tu vois A qui est venue avec eux
Aller, tu rentres enfin et tout ça ne sera bientôt qu’un mauvais souvenir ! Même si tu vas te taper des douleurs, t’as super mal aux abdos à cause des cicatrices, également aux épaules et à la nuque car il reste encore des bulles d’air qui remontent pour sortir à travers la peau
Mais le pire c’est la cage thoracique, dès que tu rigoles c’est une torture, c’est la première fois que tu as envie de frapper quelqu’un alors qu’en même temps t’ es mort rire de sa connerie
Données du topic
- Auteur
- Link-Kenedy
- Date de création
- 1 novembre 2016 à 16:13:29
- Date de suppression
- 29 août 2024 à 01:28:00
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