La vie de mon père, ce personnage de SNK

Né en 1947 dans une petite bourgade algérienne sans l'eau courante, mon père arrive au monde à la veille d'un évènement qui va chambouler deux peuples: la Guerre d'Algérie.

Comme beaucoup à cette époque, sa famille est paysanne depuis des générations et dans un environnement où il faut grandir vite, mon père n'a pas le choix d'alterner entre l'école et le travail aux champs avant d'avoir pu atteindre 10 ans.
Il est l'aîné d'une famille nombreuse et se démène tant qu'il peut pour participer à l'effort commun.
Très proche de se on père, il sera bercé par des discours politiques très tôt. Ces discours forgent en lui une identité patriotique forte : une flamme qui ne s'éteindra jamais vraiment.

Lorsqu'il a 12 ans, en 1960, il veut participer activement à l'action de décolonisation aux côtés de son père. Ce dernier refuse : "Tu es beaucoup trop jeune pour çà", "Concentre toi sur l'école et la religion" lui répète-t-il.
La semaine suivante, il est tué dans un affrontement avec des harkis.
Mon père devient l'homme de la famille, il sait qu'il ne peut pas venger son père au risque de laisser sa mère et ses frères et soeurs sans subsistance.

Quand mon père à 15 ans, la page se tourne. La guerre est finie et l'Algérie est indépendante : mon père est heureux, il se dit que son paternel n'est pas mort pour rien. C'est la fin d'un deuil et le début d'une nouvelle histoire : il en est convaincu.
Fini la France et les français, ce pays qui lui a tout pris il ne veut plus en entendre parler.

Mais l'Histoire est tragique et il ne tardera pas à s'en rendre compte.

Mon père se marie jeune, à 17 ans, avec une amie d'enfance : la fille de la meilleure amie de sa mère. Ils font un enfant, l'homme qui a perdu son père devient papa.
Mais ca ne dure pas, son enfant décèdera 1 an plus tard de maladie.

S'ils avaient eu les moyens de le soigner, si seulement ils avaient pu payer des gens compétents pour le diagnostiquer et le soigner, il serait surement encore vivant. C'est ce que se disent mon père et sa femme en l'enterrant, "il serait surement encore vivant" : cette pensée fera que la femme de mon père ne lui pardonnera jamais vraiment.

Un an après, né leur second enfant. Mon père étant l'aîné d'une famille de 6 frères et soeurs, il a désormais en plus de ca, une femme et un enfant à nourrir et à protéger.
Il fait le serment ce jour là d'y arriver, de ne plus jamais revivre une tragédie comme celle qui a pris son premier fils . Il sacrifiera tout pour ca : son énergie, sa santé, sa vie.

Le problème c'est que la réalité est cruelle, malgré ses efforts mon père peine à joindre les deux bouts. Il a acheter du bétail pour se diversifier, embaucher des paysans pour se développer mais ca ne suffit pas, travailler sans relâche ne suffit pas.
Sa femme lui fait comprendre qu'il va falloir trouver une solution bientôt car lorsque mon père a 20 ans, il attends un autre enfant : son troisième.

Il a bien une idée, l'idée de son oncle partis travailler en France. Beaucoup de ses connaissances l'ont imiter mais lui se refuse à suivre cette voie. Aller contribuer à la richesse du pays qui a tué son père ? Ca jamais, plutôt mourir ! se dit-il

Mais l'Histoire est tragique comme je le disais plus haut. Ainsi, lorsqu'il a 22 ans, c'est sa mère qui tombera malade.

Les dents serrées, il se résigne à prendre la décision, il appelle son oncle et pars pour Alger. En embrassant le front de sa mère, il a les larmes aux yeux : comme s'il demandait pardon.
Avec un dernier regard pour ses enfants, il monte dans la camionnette d'un de ses amis direction la côte algérienne.

En fumant la dernière cigarette de son paquet sur le bateau pour Marseille, mon père retrace sa vie. Il repense à la mort de son premier fils, à la maladie de sa mère, aux derniers mots que lui a dis sa femme : " Que Dieu t'accompagne, je prierais tout les jours pour toi "'

Alors qu'il apercois les côtes phocéennnes au loin, mon père ne le sait pas à ce moment là mais ces mots étaient des adieux : il ne reverra plus jamais sa femme.

Sweet ?

Le 24 décembre 2024 à 21:43:22 :
On connait la suite, une fois arrivé en France il va faire la demande d'alloc

Ayaaaa pas du tout, j'aurais pas décider de raconter sa vie si le twist était autant prévisible

Il est parti travailler dans le pays qui a tué son père. Aucun honneur.

Je préfère la vie de mon arrière grand-père, résistant, franc-tireur qui a zigouillé un ou deux soldats espagnols.

Le 24 décembre 2024 à 21:47:17 :
LA suite, qu'il se dit ultra patriote algérien mais n'y retourne qu'en vacances, qu'il vote mélenchon ici alors qu'il voterait ED au bled, et que selon lui les français sont racistes et islamophobes, on connait

Mon père est d'ED ici et au bled, il n'a jamais voté mais en 2002 il espérait que JMLP passeJe raconte une vraie vie d'un personnage singulier qui a traversé l'histoire, si j'ai dis que c'est un personnage d'SNK c'est parce qu'elle est tragique mais aussi pleine de twist

Le 24 décembre 2024 à 21:47:38 :
Il est parti travailler dans le pays qui a tué son père. Aucun honneur.

Je préfère la vie de mon arrière grand-père, résistant, franc-tireur qui a zigouillé un ou deux soldats espagnols.

Le 24 décembre 2024 à 21:48:23 :
qui s'en branle complet ? o/

Merci pour le up

Le 24 décembre 2024 à 21:52:20 :

Le 24 décembre 2024 à 21:47:38 :
Il est parti travailler dans le pays qui a tué son père. Aucun honneur.

Je préfère la vie de mon arrière grand-père, résistant, franc-tireur qui a zigouillé un ou deux soldats espagnols.

Il a littéralement sauvé sa mère en acceptant de ravaler sa fierté

Tu as dit qu'il est d'ED en France et qu'il voulait que Le Pen passe. Il a trahi tout ce pour quoi son père s'est battu. Il a trahi sa religion et sa patrie d'origine.

Le 24 décembre 2024 à 21:54:22 :
Je me suis arrêté à algerie.

A la fin, il est en France, probablement

Le 24 décembre 2024 à 21:52:20 :

Le 24 décembre 2024 à 21:47:38 :
Il est parti travailler dans le pays qui a tué son père. Aucun honneur.

Je préfère la vie de mon arrière grand-père, résistant, franc-tireur qui a zigouillé un ou deux soldats espagnols.

Il a littéralement sauvé sa mère en acceptant de ravaler sa fierté

La France a littéralement sauvé sa mère*