Scène : Un cabinet d’ophtalmologie minimaliste, décoré de posters d’yeux géants et de citations inspirantes comme « Voir, c’est croire ». Le docteur entre dans la pièce, vêtu d’une blouse immaculée, mais avec une aura indéniablement autoritaire. Le patient, un jeune homme nerveux, est assis dans le fauteuil d’examen.
Docteur (ancien dictateur) : [ton grave et solennel] Bonjour, citoyen… pardon, patient. Que puis-je pour vous aujourd’hui ?
Patient : [inquiet] Eh bien… j’ai des troubles de la vision. Les lettres au loin sont floues.
Docteur : Hmmm… [il croise les bras, fixant le patient intensément] Alors, votre perception de la réalité est compromise ? Intéressant. Une faiblesse comme celle-ci peut s’avérer fatale… dans un régime totalitaire.
Patient : [hésitant] Euh… je suppose ? C’est embêtant pour conduire, surtout.
Docteur : La faiblesse visuelle est une menace que j’ai éliminée de mon ancien empire. Chez moi, personne n’avait le droit de ne pas voir clair ! Tous les citoyens passaient des tests oculaires annuels. Ceux qui échouaient… [pause dramatique] …recevaient des lunettes correctrices gratuites.
Patient : Oh… c’est… progressiste ?
Docteur : Évidemment. Mais ceux qui refusaient ? Exilés dans les montagnes où ils contemplaient leur erreur, loin des regards nets de la société. [il ajuste son stéthoscope, bien qu’il n’en ait pas besoin pour cet examen] Alors, regardez cette machine devant vous.
Patient : [il met son menton sur l’appui de la machine] Très bien.
Docteur : Maintenant, lisez les lettres.
Patient : Euh… C, O… P ?
Docteur : Faux ! [il tape sur le bureau] C’était un R ! Vous avez hésité. L’hésitation, monsieur, est la pire ennemie d’un leader.
Patient : Mais je ne suis pas un leader, je suis comptable…
Docteur : [ignorer la remarque] Bien, passons au test suivant. Imaginez que ces lettres représentent des conspirateurs. Vous devez les identifier rapidement avant qu’ils ne renversent… votre vision.
Patient : [désespéré] D’accord… Euh… B, F, Z ?
Docteur : Merveilleux ! Vous progressez. Vous seriez un bon espion. Peut-être même ministre de la Défense visuelle !
Patient : [gêné] Je préférerais juste des lunettes, docteur.
Docteur : [réfléchissant profondément] Très bien. Je vais vous prescrire des lunettes. Mais souvenez-vous, elles sont un symbole de discipline. Une fois portées, vous devenez responsable de tout ce que vous voyez. Aucune excuse. Aucun flou. Êtes-vous prêt pour ce pouvoir ?
Patient : [résigné] Oui, docteur.
Docteur : Excellent. Vous êtes libre de partir… mais sachez que dans mon cœur, vous serez toujours sous ma… supervision.
Patient : [se levant précipitamment] Merci… je crois ?
Docteur : [le suivant du regard, comme s’il orchestrait encore des marches militaires] Gardez les yeux ouverts, citoyen. Et souvenez-vous, le monde appartient à ceux qui voient clair.
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) 1965 à Damas...
