[Risific à choix] Celestin et la rapière
Chapitre II :
Le retour se passa sans encombres, Mégane et Célestin échangeant des banalités sur le sport et la météo. Mégane surprit Célestin par sa maîtrise de l'escrime. Connaissait-il vraiment cette femme ? Il travaillait pourtant depuis sept mois avec elle, cinq jours sur sept, du lundi au vendredi et parfois le week-end, pour les urgences. En sept mois, à rouler chaque jours entre trois et cinq heures à la recherche de charognes ou d'animaux sauvages, on apprend à se connaître ? Il fallait croire que non, aujourd'hui encore elle le surprenait. Et il détestait être pris par surprise, ne pas savoir répondre autre chose qu'un rictus puéril. Ce n’était pas pro. Et encore moins viril.
Mégane s'engagea avec la camionnette dans les ruelles de Clermont-Ferrand, ne tenant compte d'aucun obstacle, municipaux ou privés.
« Tu sais que tu viens d'amocher une bonne vingtaine de bagnole là ?
- Elles étaient mal garées. Quand on gare mal sa voiture on à que ce qu'on mérite, de la voir rayer. Ou de perdre un rétro. C'est comme ça. C'est de la justice routière.
- De la justice routière ?
- Ouais, exactement. C'est comme la justice divine, mais pour la route. Tu piges ?
- Pas tellement, je vois pas ce que dieu viens foutre dans cette histoire de, de... de quoi déjà ? Justice routière ? C'est pas un peu con comme concept ?
- Non c'est pas con. T'as déjà lu la bible ? Répond pas, je sais que c'est non. Mais je peux te dire une chose, après tu relativises. La justice à moins d'être dieu, ça n'existe pas. Voilà pourquoi la justice divine c'est comme la justice routière. Suffit juste de pas la subir, d’éviter le courroux céleste, et de garer correctement sa putain de bagnole ! »
Au même instant, la ruelle étant trop étroite, la camionnette arracha à deux voitures garées de part et d'autres de la chaussée leurs rétroviseurs respectifs.
« Et puis qu'est-ce que sa peut te foutre, reprit Mégane, imperturbable. C'est pas toi qui paye non ? »
Effectivement, ce n'est pas Célestin qui paierait les dégâts. Mais ce nihilisme serein, ce flegme raisonné l'intriguait tout autant qu'il l’effrayait. Il l'avait déjà vu conduire comme une furie, une bonne paire de fois, mais aujourd'hui c’était différent, Mégane semblait en transe. Plus d'une fois il l'avait soupçonné de prendre de la cocaïne ou de se défoncer avec il ne savait qu'elle merde. Ou peut-être était-ce son métier qui la grisait à ce point ? Après tout, comment pouvait-on en en venir à se satisfaire de ramasser des cadavres toutes une journées, au point d'en monter sa propre boite ? La perspective de la moindre réponse sensé a cette question angoissa Célestin, et un frisson lui parcouru la nuque.
Célestin se surprit à éprouver un soulagement quand enfin Mégane gara la camionnette.
« Allez dégage de là, lui lança Mégane. Aubin est au bureau, va faire chier se glandeur, moi tu m'as assez cassé les couilles pour la journée. Surveille bien ce connard, s'il foire son rapport c'est toi qui prend. Et pour ce week-end t'es de garde. Ça veut dire portable sur soi. Portable plus sonnerie. Portable plus sonnerie sur soi, insista t-elle. Tu comprends ? Oui ? Capisce ? Tant mieux. »
Et sans attendre de réponse elle claqua la porte de la camionnette et s'enfonça dans les ruelles pavés de Clermont.
Quand Célestin pénétra dans le bureau, une odeur acre lui attaqua les narines. Pas de doutes possible, Aubin avait bien bossé aujourd'hui, il pouvait le sentir.
« Salut Aubin.
- Salut Celestin »
Célestin resta planté devant le bureau d'Aubin. Juste pour voir ce que ça faisait de pouvoir mettre la pression à quelqu'un. Au début Aubin se cantonna à des coups d’œils furtifs, puis de discrets raclement de gorge apparurent. La pression finalement c'est comme une maladie, une maladie très personnelle, aux symptômes propre à chacun. Pensa Célestin. Assister au tableau clinique du stress chez Aubin le fascinait. Par curiosité il imita Aubin et se racla la gorge à son tour. L'effet fut immédiat. Aubin lâcha son clavier, les doigts suspendus au dessus des touches rongés par la sueur, respirant d'un souffle imperceptible. Pas de doute, ce type est une proie, il en à toute les qualités. Puis une odeur infâme serpenta jusqu'aux narines de Célestin, une odeur dans l'odeur, un kinder surprise de la puanteur. Célestin pouffa. Aubin avait pété de stress. Il à fait prout. Après son rire, Célestin comprit que l'atmosphère n'était plus assez tendu pour torturer Aubin, et il se déplaça derrière lui pour lire le rapport à l'écran.
« Bon allez, montre moi ça ». Cet imbécile à fait du bon travail, et tu t'es comporté comme un vrai connard avec lui, même si c’était drôle. Allez, je lui paye un café, demain tu vas bosser avec toute la journée, autant le décontracter un peu.
Célestin proposa un café à Aubin tout en se dirigeant vers la machine automatique, mais quand il se retourna, se dernier ne l'avait pas suivi. « Qu'est-ce tu fous ? Viens ! Je sais que t'adores quand je te paye un café et qu'on discute des filles de l'assurance ». Aucuns sons, d'aucuns mouvements. Putain qu'est-ce qu'il branle cet enfoiré ? Célestin passa la tête par la porte du bureau. Aubin n'avait pas bougé d'un iota. « Allez viens je te dis ! J'ai des choses à te raconter, détends toi un peu. Tiens par exemple aujourd'hui. Tu savais que le mec de Mégane était handicapé ? Genre il en fauteuil, hémiplégique elle m'a dit. T'as pas envie d'en savoir plus ? » Mais Aubin restait collé à son siège dans un état proche de l'apopléxie.
Vous tenez à ce qu'Aubin vienne prendre le café avec vous. Que faites-vous :
1) Vous le tirez de force de sa chaise
2) Vous essayez de le convaincre par la voie diplomatique
3) Vous avez été dur avec lui et décidez de lui apporter son café directement au bureau
4) Vous lui racontez votre meilleur blague pour vérifier que ce con n'a pas fait un AVC.
Bon. Aujourd’hui c’était mon jour de repos irl. Du coup j’ai bu, fumé (du tabac hein, j’ai horreur de l’herbe) et j’ai fait un tour en sauna libertin, autant dire que mes couilles sont aussi vides que la banque du Vatican un soir d’orgie Borgia. Ce qui implique une suite non pas ce soir (car mon énergie est passée ailleurs) mais bien demain en fin de journée (avant 20h00).
Sur ce, a tchao bonsoir
Données du topic
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- IX-Hermite
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- 7 janvier 2024 à 20:35:04
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