Oui mais je ne m'estime pas barge, j'ai go hp après avoir vu un psychiatre pour dépression et phobie sociale, ainsi que schizoïdie
Je suis ni fou, ni violent, ni insultant, hikikomori cependant, je sortais et je sors peu de chez moi
Après une minute de rdv il a estimé que j'étais dingue, j'ai vu une autre psy qui m'a fait passer une demi douzaine de rdv avant de me proposer l'hospitalisation
C'était assez inutile, rien de traumatisant mais il y a un aspect carcéral, ambiance militaire avec repas éco+, geôliers en blouse blanche, sous médocs en permanence, ils étaient si abrutissants que je pouvais à peine lire des livres, je croisais rarement les docteurs, les patients étaient anorexiques, suicidaires, bipolaires, dépressifs, parfois violents (décapsulaient des extincteurs et s'en servaient pour violenter ou menacer autrui, ou se frappaient enfin c'était très rare ces moments de violence mais il y en avait), des autistes
Peu d'activité, on était cloîtrés et shootés aux médocs avec le droit de sortir dehors 10 minutes par jour grand maximum, j'étais logiquement assez déprimé et ça m'a pas trop aidé à aller mieux ce système
C'est vraiment l'ennui mortel, même bouquiner des fois on me faisait des commentaires "vous devriez pas lire de romans policiers" ou des broutilles comme ça "vous avez des boutons vous devriez voir un dermato", "vous devriez prendre votre douche le matin pas le soir"
En plus de base j'ai des tares psychiques pcq je suis hikikomori et je sors jamais de chez moi
Je me retrouve emprisonné, sous traitement ultra lourd (difficulté à lire des livres, boire de l'eau) réduit à l'état de légume, infantilisé, surveillé comme si j'étais méchant ou violent
Il y avait un psychiatre qui était gentil, il essayait pas de discuter avec moi plus que ça, mais il m'a parlé de bouquins, très cordial aimable, mais je l'ai très rarement vu
Les infs étaient très las, à part deux ou trois elles faisaient la gueule, je me sentais pas spécialement en sécurité, le principe des hp c'est de soigner les déséquilibrés en les mettant sous camisole chimique et en les isolant de la société
J'aimais pas trop aussi la sensation d'être surveillé, on me demandait si je me droguais, si je buvais, si je draguais ou je couchais avec des patientes, comme si j'étais un animal ou quoi, sensation d'être étiquetté en tarax
Quand j'avais rdv avec les psys (une fois tt les 3 mois) on parlait systématiquement de mon enfance, je savais pas trop quoi dire si ce n'est que j'avais pê été maltraité mais rien d'atroce ou quoi et depuis j'ai peur d'autrui, et ça allait pas plus loin, ça m'a jamais trop servi ces rdv mais bon il y en avait
Le point positif est qu'une fois par mois il y avait une sortie: bowling, musée, équitation
Puis tout le langage médico-social, vous êtes ici pour être soigné, prenez votre traitement, c'est l'heure de la réunion soignant-soigné, allez voir le médecin, etc c'était pesant, un rappel que j'étais plus ou moins fou et un danger pour la société alors que pas du tout
Puis exaspération parfois des inf qui étaient pas contents d'être avec les zinzolax de l'hp, j'ai jamais dialogué avec eux, puis enfin la sensation d'être fautif, de pseudo-culpabiliser d'avoir fait un truc qui fallait pas pour finir ici et avoir passé deux ans en hp, alors que non, juste un mode de vie marginal et des troubles psychiatriques légers ne faisant pas de moi qqun de dangereux ou d'hostile ou quoi
Depuis assez méfiant des professionnels de la santé, surtout les psys/infs, et du système psychiatrique dans son ensemble que je trouve inutile
Ca m'a un peu aidé à sociabiliser et rompre un peu mon isolement social mais est-ce que j'avais besoin d'aller en hp ? est-ce que ça m'a fait du bien psychologiquement d'être dans un établissement psychiatrique justement destiné à ça, à soigner ? pas spécialement
