[FIC] Célestin FAIT UN BON DANS LE FUTUR

Célestin regarda au travers de la mystérieuse porte.

- Il fait très sombre ...

- Rejoins moi !

- J'aimerais bien mais je ne vous vois pas ...

- Hum ... Je suis allongée sur le lit ...

Célestin se retourna en pensant qu'elle parlait du lit où il s'était réveillé.

- Vous n'êtes pas dessus ... Il n'y a même plus de lit ...

- Derrière la porte !

- Je ne voit toujours rien ...

- J'ai tellement chaud ...

Une main toucha soudainement l'épaule de Célestin.

- Uh ?!

Célestin se retourna brusquement.

- Je n'irais pas à ta place ...

Serges se tenait devant lui. Il avait le regard vitreux, les épaules rentrées et le dos arque bouté.

- Serges ?!

- En personne ...

Il leva mollement le bras.

- Toi aussi t'es coincé ici ?!

- Coincé ici ou ailleurs ... Dans mes rêves ou la réalité ... Pour moi, cela ne fait aucune différence ...

Il s'éloigna en trainant les savates.

- Euh ... On est d'accord que ce n'est pas la réalité ici ?

- Réalité ... ou non ... peu importe ...

Il s'assit dans un coin de la pièce.

- Il y a quoi derrière cette porte ?

- Rien de bon ...

- Tu as vu quoi précisément ?

- Ma femme ...

- Elle aussi est coincée ici ?

- Elle est morte ... Elle ne peut pas être là ...

- Qu'est-ce qui se passe ?

- Il n'y a rien à comprendre ...

Après un silence de quelques minutes, Célestin posa une nouvelle question à Serges.

- T'es arrivé comment ici ?

- Le Tempête-Volante a été attaqué par trois hommes armées

Il mima des armes avec ses mains.

- Un des assaillants, plus petit que les autres s'est enfui à la première réplique. Valentina m'a alors demandé de me rendre utile en le suivant

- Je l'ai donc suivi jusqu'à cette baraque. Je suis entré. Il n'y avait personne ...

- Comme cette poursuite m'avait donnée soif, je suis descendu dans le sous-sol à la recherche d'un petit remontant

- J'ai trouvé une bouteille que j'ai engloutie d'une traite ... C'était fort

- J'ai ensuite trébuché sur un des cadavres qui jonchaient le sol. Je vit alors dans un miroir fixé au plafond l'épave que j'étais devenu ...

- Et ensuite ?

- Je me suis réveillé ici

- Il faut trouver un moyen de quitter cauchemar

- C'est peut être notre place d'être ici ...

- (Il est complètement brisé ... )

La porte s'ouvrit entièrement.

- Tu attends quoi pour me rejoindre ?

S'exclama avec impatience la jeune fille .

- Tu l'as entendu ?

- Qui ?

- La voix de la jeune fille ?

- Non ... Je n'entends que ses hurlements ...

Serges plaça ses oreilles entre ses genoux et se mit à basculer d'avant en arrière.

- Je ne veux pas finir comme lui ...

- Tu attends quoi pour franchir la porte ?

- Non ! Laissez moi !

La porte se claqua brutalement.

- Ha ha ha

Serges rigolait sans raison.

- Pourquoi tu rigoles comme ça ?

Serges releva sa tête.

- Tu n'es pas prêt

- Prêt pour quoi ?

Serges ne lui répondit pas et remit sa tête entre ses genoux.

- Il a pété un câble ...

Une nouvelle porte apparue.

- Si cela continue, je ne vais pas tarder à finir comme lui

La nouvelle porte s'entrouvrit.

- Je t'aime Célestin

- Je reconnais cette voix ... Lolita, c'est toi ?

- Oui !

Célestin s'approcha de la nouvelle porte. Il faisait tout aussi sombre que derrière la première porte.

- T'es derrière cette porte ?

- Oui ... J'y suis retenue prisonnière !

- Ha ha ha !

- Quoi encore ?!

- Ne fait pas la même erreur que moi ...

- AHHHHHHH

- Lolita ?!

- À l'aide !

- Lolita ?!

Elle ne répondit plus.

- Pas le choix, je dois franchir cette porte !

- Pauvre fou ...

- Dit-il ...

- La folie. Refaire sans arrêt la même erreur ... Mon erreur

- Célestin !

- J'arrive !

Célestin franchit avec détermination la porte. Elle se referma derrière lui dans un claquement assourdissant.

- Lolita ?!

Un silence de plomb régnait dans l'obscurité absolue de la pièce.

- Je vois rien ...

Célestin avança à tâtons dans la pièce, les bras tendus vers l'avant.

- Où suis-je ?!

Il erra dans le vide et les ténèbres. La pièce ne semblait pas avoir de fin.

- Lolita ?

- Il va me tuer !

L'écho de la voix de Lolita traversa la pièce.

- Lolita ?!

- Ne me touche pas !

Les cris de Lolita se mêlaient à des bruits de débattements.

- (Lolita a des problèmes ...)

- Je vous en supplie !

Célestin se mit à courir, courir et encore courir. Sans cesse, dans cette pièce qui paraissait interminable.

- Elle est où ?!

- Non !

La jeune fille réapparue subitement devant Célestin. Une aura lumineuse se dégageait d'elle.

- Oh non ! T'as copine à des ennuis !

- C'est vous !

- Non ... C'est lui !

La jeune fille ouvrit une porte donnant sur la précédente pièce.

- Serges !

Célestin vit Serges sur Lolita, la menaçant avec un tesson de bouteille à la main.

- Célestin ! Aide moi !

Serges tourna sa tête vers Célestin.

- C'est son bourreau ...

- Quel bourreau ? De quoi tu parles ?

- Je n'ai pas le choix ...

- Pas si je t'en empêche !

Célestin franchit immédiatement la porte qui se referma derrière lui avant de disparaitre.

- Lâche là !

Célestin repoussa Serges qui dans son état n'opposa pas une grande résistance.

- Tu m'as sauvé !

- Oui ...

Lolita se releva et l'embrassa langoureusement.

- Ha ha ha ...

Elle ramassa ensuite le tesson de bouteille.

- Tiens Célestin ...

- Comment ça ?

- Tue le !

- (Cela ne ressemble pas à Lolita de vouloir tuer quelqu'un de sang-froid ...)

- Non !

- Il a essayé d'abuser de moi !

- Ha ha ha

Serges continuait de rire.

- Je ... Euh ...

- Fais le !

- Cela ne te ressemble pas Lolita ...

- Tu as raison Célestin !

- Uh ?!

Lolita apparue dans la pièce.

- Elle te manipule ... C'est moi Lolita !

- Ne l'écoute pas Célestin !

La première porte réapparue dans le mur.

- Prends ma main Célestin !

- Oui ...

La porte s'entrouvrit de nouveau.

- Fuyons cet endroit !

- Non ! Ne la suit surtout pas ! C'est un piège !

- Ha ha ha ...

- AHHHHHH

- Ha ha ha ...

Lolita prit par la main Célestin.

- Viens !

- Non ! Lâche moi !

- C'est bien Célestin !

- Toi aussi !

- Je pensais ... Je pensais que notre amour t'aurais permis de me reconnaître ...

Dit-elle en pleurant.

- Lolita ... C'est vraiment toi ?

- Oui !

- Quelle comédie !

- Si c'est bien toi Lolita, raconte moi notre rencontre

- Oui !

Elle raconta en détail sa rencontre avec Célestin ainsi que toutes leurs péripéties.

- Je suis désolé ... Désolé d'avoir douté de toi Lolita ...

- Ce n'est pas grave ! Prends ma main et allons-nous-en de ce cauchemar !

- Tu es sûre que cette porte est la sortie ?

- Fais moi confiance !

Lolita s'interposa devant la porte.

- Ce n'est pas Lolita ! Je t'en supplie, ne la suit pas !

- Lolita ne tuerai pas un homme à terre

- Parce que ce n'est pas Serges ! Mais celui qui te retient dans ce cauchemar ! La seule solution étant de le tuer pour en sortir !

- (Ce n'est pas absurde ce qu'elle dit)

- Ha ha ha

Selon vous, Célestin devrait :

- Suivre Lolita
- Tuer Serges
- Autre (proposez)

J'aurais voulu que Célestin essaye de redonner espoir à Serges avant mais là c'est un peu tard vu qu'on a traversé la porte.

Je pense qu'aucune n'est Lolita, à mon avis les deux se "souviennent" de trucs qu'on a vu.

Je vote pour faire passer la porte à "Serges", selon ce qui arrive on suit (si il ce passe rien de particulier on traverse)

Il est fort probable que la créature du miroir (?) soit capable de voir les souvenirs de Célestin, donc rien ne prouve que ce soit la vraie Lolita qui voulait tuer Serge.
Mais rien ne prouve que l'autre ne le soit aussi.
Et même Serge peut ne pas être le vrai.
Les trois peuvent n'être que le fruit de la manipulation de la créature.

Je propose que Célestin leurs disent à tous d'aller se faire foutre et qu'il essaie (pour une fois) de s'en sortir seul.

Célestin repoussa la main de Lolita.

- Pourquoi ?!

- Je ne suis plus sûr ...

- Tu ne m'aimes plus ?

Célestin ne savait pas quoi répondre.

- Il ne peut aimer une manipulatrice

- Il ne peut aimer une meurtrière

- Taisez-vous !

Les deux femmes disparurent subitement.

- Lolita où es-tu passée ?

- Elle n'a jamais été là

- Tu mens !

- Seul son bourreau était là ... J'ai été impuissant ... Encore une fois

- De quoi tu parles ?!

- Elle est morte

- Lolita ?

- Je l'aimais tellement ...

La voix de la jeune fille retentit soudainement derrière la porte.

- Rejoins moi !

Serges mit ses mains contre ses oreilles.

- Non ! Ce n'est pas toi ! Cesse de hurler !

La porte s'ouvrit entièrement. La jeune fille sortit de l'obscurité.

- Serges ... C'est moi ! Capucine !

- Non non non ... Ce n'est pas toi !

La jeune fille lui tendit la main.

- Prends ma main et suis moi ! Nous serons à nouveau réunis pour l'éternité !

- Tu es morte !

- Non ... Touche moi

La jeune fille prit la main de Serges et la posa sur sa poitrine.

- Sens la chaleur de mon corps et la symphonie des battements de mon cœur !

- Capucine ... Tu es vivante ?!

- Oui !

Serges se releva, prêt à suivre la jeune fille.
- Ce n'est pas celle que tu crois Serges

- Ah bon ? Et qui suis-je selon toi ?

- Une personne malveillante

La jeune fille lui fit des yeux doux.

- J'ai l'air méchante ?

- Non ...

- Capucine ... Je suis prêt à te suivre

- Ne fais pas ça Serges ! Tu l'as dis toi même qu'il ne faut pas la suivre derrière cette porte !

- J'ai dis ça ?

- Oui

- Tant pis

- Tu peux aussi venir avec nous ...

Dit-elle d'un air coquin, l'index sur sa lèvre humide.

- Oui Célestin ! Rejoins nous !

Lolita réapparue soudainement.

- Tue le avant qu'il ne franchisse cette porte !

- Un choix ... Mais quel choix ?

- Aucun ! Je vois clair dans ton jeu !

- Je ne joue pas ...

- Tu nous manipules !

- Tu as raison Célestin ! Tue là !

Ordonna Lolita qui venait d'entrer dans la pièce par une troisième porte située au plafond.

- Lolita ?!

- Célestin nous devons sortir d'ici au plus vite ! Elle te manipule l'esprit !

- Encore une de tes ruses ?

S'exclama Célestin en fixant du regard la jeune fille.

- Dans ce cas, pourquoi je t'ordonnerai de me tuer ?

- Je ... Je ne sais pas ...

- Célestin ! Tu dois la tuer avant qu'elle ne franchisse cette porte avec Serges ! Si elle disparait, nous serons emprisonnés ici à tout jamais !

- (Je suis perdu ... Je n'ai jamais réussi à prendre de véritables décisions dans ma vie ...)

La jeune femme prit Serges par la main.

- Suis-moi !

- Oui ...

La jeune fille était sur le point d'emmener Serges de l'autre côté de la porte.

- Dépêche toi Célestin !

"défonça hélico"

- Je ... Je ne peux pas

Célestin était paralysé face à ces choix.

- Tu es faible ... Tellement faible

Par son inaction, Célestin avait laisser partir Serges qui, accompagné de la jeune fille, franchit la porte, pensant ainsi retrouver l'être aimé qu'il avait perdu.

- Non !

La porte se referma derrière eux avant de disparaitre.

- Serges est désormais libre ... Contrairement à toi !

- Serges a disparu à tout jamais avec elle ... Emportant avec lui le passage entre ces deux mondes

- Serges vient me tuer ... Et tu n'as rien fais pour l'en empêcher !

Célestin se retrouva soudainement seul dans la pièce.

- ...

Le silence absolu était assourdissant. Les bruits organiques dans son corps étaient effrayants. Le froid et les ténèbres envahirent la pièce.

- Rien ... Plus rien ...

- Le néant ...

Les secondes semblaient être des minutes. Les minutes des heures et les heures des jours. Le temps n'avait aucune emprise sur ce lieu à l'écart de tout.

- ...

Célestin ne pensait plus à rien. Il n'existait plus. La raison était inexistante. Plus rien n'avait de sens.

- ...

Le regard éteint, Célestin semblait mort sans être mort. Il ne ressentait plus aucune émotion, plus rien.

- ...

Un mort-vivant, une enveloppe vide de toute pensée, une coquille vide dans laquelle l'écho du vide raisonnerais sans personne de l'autre côté pour l'entendre.

- ...

L'immensité de la vacuité d'un être.

- ...

Rien.

- ...

Lolita n'était plus qu'un lointain mirage dans ce désert de vide sans substance.

- ...

Un fluide rouge égaya soudainement ce qui était terne. De la couleur vive dans une vie grise.

- Ce rouge ...

Ce rouge vermillon jaillissait tel le jet d'une fontaine, stimulant ainsi son esprit endormi.

- Ma jambe ...

Sa jambe était la source de cette explosion de couleur.

- Qu'est-ce qui m'arrive ?

Il fut trainé sur le sol aux quatre coins de la pièce, par une force invisible.
Des plaies se formèrent sur son tibia. La douleur ne tarda pas à le sortir de sa torpeur.

- AHHHH !

Célestin émergea brutalement.

- ...

L'ours avait ses crocs plantés dans sa jambe. Il le tirait en haut des escaliers du sous-sol.

- AHHHHH

Célestin était de retour dans le monde des vivants.

- Lâchez moi !

L'ours s'exécuta immédiatement.

- Pardon ... Vous étiez là, allongez sur le sol ...

- Je pensais que vous étiez mort !

- J'ai l'air mort là ?

- Plus maintenant !

- (Sans le vouloir, il m'a sauvé de cet endroit ...)

Célestin se releva fébrilement. La douleur de la morsure dans sa jambe le faisait tituber.

- (Comment je vais faire avec ma jambe pour retrouver les autres ...)

Célestin monta une marche de l'escalier mais sa jambe meurtrie ne supporta pas son poids. Il chuta alors dans l'escalier. Un morceau du miroir fissuré tomba par terre.

- Hum hum ... Je vois que vous avez un petit problème avec votre jambe

- À qui la faute ?

L'ours pencha sa tête, l'air innocent.

- Je peux vous aider ... En échange d'un autre petit service !

- Ben voyons ...

- J'ai comme qui dirait ... Une petite faim ! L'autre garnement n'était qu'un vulgaire amuse gueule ...

- Un autre membre de sa famille ... Cela vous conviendrait-il ?

- J'espère que celui-ci n'aura pas un arrière goût !

- Non, il est délicieux !

- Marché conclu alors !

- Attendez ...

Célestin s'approcha du morceau de miroir par terre.

- Faites vite !

- Oui ...

Le miroir cherchait de nouveau à l'aspirer.

- Non ...

Célestin ramassa rapidement le morceau en évitant de le fixer malgré la tentation. Puis, il le rangea dans sa poche.

- Ouf ..

- Alors ... Vous venez ?

- Oui !

L'ours sortit de la maison avec Célestin sur son dos.

- Groin !

Coco était devant la maison.

- T'es encore là toi ?!

- Groin ...

- Je ne te remercie pas de ne pas avoir veillé sur moi ...

- Salut Coco !

- Groin

- Vous vous connaissez ?

- Évidement que je connais cette tête de lard ! Nous vivons tout les deux dans la cabane de Polina !

- Groin !

- Vous pouvez lui demander pourquoi il n'a pas voulu me suivre dans la maison ?

- Groin !

- Il dit que vous l'avez injustement accusé d'avoir pété ...

- C'est bien ce que je pensais

- Sous ses traits durs se cachent un être sensible ... Et susceptible !

- Je vois ...

- Sur ce, il est temps d'honorer notre petit marché !

- Groin ?

- Tu veux venir avec nous Coco ?

- Groin !

- Tu dis que tu dois veiller sur Célestin

- Veiller sur moi ?! Qu'est-ce que cela serait s'il ne le faisait pas ...

- Groin ...

- Il dit qu'il savait que vous étiez en sécurité avec moi ...

- Vous m'avez tout de même becqueté la jambe ...

- Je vous l'ai dit ! Je vous pensais mort !

- Mouais ...

- N'en parlons plus ! En route !

- Groin !

- Par où allons nous ?

- Je ne m'en rappelle plus ... Tout se ressemble dans cette forêt

- Ce n'est pas grave ! Je suis un ours après tout !

Teddy baissa sa tête, le museau collé au sol, prêt à remonter la piste odorante qu'avait laissé Célestin.

L'ours remonta rapidement la piste à travers la forêt. Ils arrivèrent jusqu'à la maison de Polina.

- La piste s'arrête là ...

- Mince

- Vous êtes venu ici ... Connaissez-vous Polina ?

- Oui, elle m'a emmené ici après m'avoir sauvé ...

- Groin !

- Coco dit que vous êtes amoureux d'elle ... Est-ce vrai ?!

- Euh ... Non ! Pourquoi il dit ça ?!

- Groin

- Il dit avoir vu votre échange de regard

- Ah ...

Teddy retroussa ses babines pour montrer ses grandes canines.

- Je vous préviens, Polina est à moi !

- Oui oui ... Aucun problème !

- C'est bien. Les choses sont claires entre nous !