Attention pavé mes kheys. J'ai vraiment besoin d'en parler car je ne souhaite pas me lamenter à ce propos auprès de mes proches et je souhaite rester fort pour eux. C'est probablement trop long pour 90% du forum et je peux le comprendre.
Décédée au mois de décembre, des suites d'un cancer métastatique décelé très tard. Celle-ci craignait une rechute de son premier cancer, il y a 13 ans.
Elle a fait l'autruche pendant des années en arrêtant son traitement et les visites chez les spécialistes, elle l'a malheureusement payé de sa vie et aura gardé son entêtement jusqu'au bout.
Naturellement, j'ai quelques regrets. Son hospitalisation à domicile n'était pas facile. Cela a duré 3 mois, après 3 précédents mois à l'hôpital. Je ne me rendais pas alors compte que je vivais les derniers instants avec ma mère. Mes soeurs ne s'en rendait pas compte non plus car personne n'est réellement préparé à ça, même en sachant ce qu'un cancer en phase IV signifie.
Je ne suis pas particulièrement religieux, mais suis très ouvert au monde du spirituel. Quelques jours avant sa mort, ma mère était parfois très fatiguée. Avant de s'endormir, elle disait voir un homme dans un coin de la pièce. Cela coïncidait avec le fait que les lumières s'allumaient et se coupaient seules par moments. Cela faisait même rire ma mère car, elle savait que c'était "l'ange de la mort", elle m'en a parlé de nombreuses années.
La veille de sa mort, elle semblait très en colère et attristée à la fois. Une ambulance devait venir la chercher pour un rendez-vous à l'hôpital, afin de lui poser une sonde gastrique. Je ressentais ce besoin de l'aider, de lui parler. Cependant, elle me repoussait plus qu'autre chose et ne voulait pas que je l'approche. Les ambulanciers sont donc venus et l'ont emmené à l'hôpital.
Quelques heures après, je l'appelle pour prendre de ses nouvelles. Elle a refusé mes appels et mes sms. Impossible de lui parler. Je me suis dis que ce n'est pas grave, j'irai la voir demain matin.
Ce même lendemain où le gériatre (ma mère n'avait que 55 ans mais les gériatres s'occupent aussi des gens en fin de vie, à priori) m'appelle à 11h pour m'informer que ma mère est dans le coma, que toute ma famille doit venir.
C'est alors que j'ai ressenti une sensation extrêmement étrange, je savais que c'était aujourd'hui le dernier jour de ma mère.
Je m'y suis rendu, ma mère avait une faible respiration, une toutes les deux secondes, à peine. J'ai alors demandé à ma famille de sortir car j'avais besoin de lui parler. Une tristesse infinie m'a traversé le corps. Je me suis effondré sur elle en prenant cinq bonnes minutes pour lui dire que je lui pardonne tout ce qu'elle a pu faire subir à notre famille, que mes soeurs et moi l'aimons malgré tout et qu'on est fiers d'être ses enfants.
Il manquait une de mes soeurs qui ne s'était pas levé et n'avait pas compris ce que je lui avais dit. Donc je suis allé la chercher, elle est à 10 minutes de l'hôpital mais n'a pas le permis. A mon arrivé, elle est au téléphone avec ma soeur qui était sur place, elle l'informe que notre mère ne respire plus.
Nous arrivons à toute vitesse à l'hôpital, entendons les pleurs et les cris depuis le bout du couloir. En passant la porte, je vois ma famille, la tête sur elle, ma mère est décédée. Ma vie s'effondre.
Des regrets, de la colère et de la tristesse. Toutes les émotions passent dans ma tête. Je me réconforte alors en sachant qu'elle m'observe, comme la fois aux pompes funèbres, où mon neveu de 9 mois à l'époque, s'est mis à tendre les bras vers quelque chose dans le vide tout en souriant, alors qu'il venait de faire un bisou sur le front de ma mère dans le cercueil, tenu dans les bras de ma soeur. Je ressentais également sa présence.
Dans la religion de ma famille, on dit que l'âme du défunt s'en va après 40 jours dans la tombe. Alors, je m'y suis rendu presque tout les jours pour lui parler, lui exprimer mes émotions et ressasser ma vie avec elle. Systématiquement, je ressentais sa présence, j'avais des frissons en lui parlant de certains souvenirs.
Naïvement, j'ai demandé à ma mère de venir nous voir à la maison si elle le pouvait. Et que si elle ne pouvait pas se manifester, elle pouvait le faire en me faisant passer ce qu'elle veut dans mes rêves.
Deux jours après, je me suis réveillé en pleurant pour la première fois de ma vie car j'avais rêvé de ma mère, allongée dans son cercueil qui m'a précisément dit "Je ne souffre plus, je repose en paix et Dieu existe".
Au 41ème jour après sa mort, bizarrement, je ne ressentais plus rien en allant au cimetière. Je n'avais plus cette sensation d'être observé, écouté. Plus un seul frisson.
J'ai vu ça comme un dernier message que ma mère m'a transmis car elle savait que j'avais certains propos un peu trop fermés par rapport à la religion.
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