Topic de LaloSalamancaca :

Ma déconvenue chez la psy

Je me présentais à l’interphone, comme j’en avais l’habitude depuis maintenant 4 mois. Je sonne au Dr Fandago et elle m’ouvre la porte après avoir prononcé mon nom. Ni une, ni deux, je pousse la porte et rentre dans l’immeuble et me dirige vers la cage d’escalier pour accéder au 4ème étage. Ce fameux 4ème étage que je connais par cœur devant suivre des séances chez le psy à la suite d’une virée amicale dans les bois montagneux. Je ne sais pourquoi, mais je n’arrive pas à m’en remettre. Il y a quelque chose qui reste dans mon esprit et m’empêche d’avancer convenablement dans la vie. La doctoresse m’accueille comme à son habitude et me demande de m’assoir sur le sofa. On commence à parler, elle sonde mon esprit alors que j’aimerais sonder autre chose. Mais je me retiens, oui je ne suis pas si faible mentalement. L’échange dure une heure. J’ai vraiment l’impression de ne pas avancer avec elle.

La fin de la séance arrive. Je sors le chéquier, remplis un chèque et lui donne avec une petite larme qui coule sur ma joue droite. Je finis par ressortir du batiment, l’esprit bien plus lourd qu’auparavant. Je décide de me promener dans les rues de la capitale que je chérie tant. Les terrasses se remplissent, les magasins font du chiffre, pendant que moi, je me demande quelle sera la prochaine étape de mon parcours. Sans réponse à cette problématique, je rentre chez moi sans passer par la case départ. La soirée déjà bien entamée, je décide de me lancer un film et de me poser sur mon canapé si confortable et réconfortant. Je m’assoupis.

Le lendemain, le soleil vient se heurter à mon visage et je me réveille péniblement. Sans surprise, rien de prévu aujourd’hui. Pas de travail, plus d’études et ‘aboulie s’est emparée de mon, corps et de mon esprit. Le temps passe, la déprime reste.

Une semaine s’écoule sans que je m’en rende compte. L’inactivité fait que je ne différencie plus le mardi du weekend. Le jour et la nuit sont à s’y méprendre. Je rêve secrètement d’une vie meilleure, mais j’hésite encore sur le fait d’avoir une piscine dans un bateau, ou un bateau dans une piscine. Finalement, je n’opte pour aucun des deux. Je n’ai ni les fonds, ni le potentiel pour me permettre de me poser ce genre de problème. En plus de cela, c’est de nouveau l’heure de mon fameux rendez-vous avec Mme. Fandago. L’ascenseur en panne, je prends les escaliers, descends les marches et me dirige vers le métro. Quelques dizaines de minutes plus tard et après de nombreux changements dans les couloirs, j’arrive à destination, devant l’interphone.

J’hésite à sonner. Je perds mon temps quotidiennement et ce rendez-vous est perçu comme tout aussi inutile. Après quelques minutes d’introspection avec moi-même je sonne enfin. Une fois. Puis deux. Puis trois. Aucune réponse. Je reste cloué devant la porte en ne sachant quoi faire. Elle ne m’a pas prévenue d’un imprévu. Elle doit être occupée, je vais attendre encore un peu.

Après 10 minutes d’attente, et toujours sans réponse, je décide d’attendre qu’une personne sorte de l’immeuble pour pouvoir rentrer et aller tout de même à mon rendez-vous. Ou au moins avoir une idée sur cette absence de réponse. Après, encore une fois, quelques minutes d’attente, une personne sort enfin de l’immeuble. Je rentre dans le bâtiment avant que la porte de se referme et monte jusqu’au cabinet du docteur. Je toque à la porte. Une fois, puis deux, puis trois. Pas de réponse. Je mets ma main sur la poignée, appuie pour ouvrir… La porte est ouverte et je me décide à passer ma tête dans le cabinet pour voir ce qu’il se passe derrière cette foutue porte. RIEN. Il n’y a rien. Pas un meuble, pas une affaire, plus de décoration. Je rentre pour faire un tour et chercher des éléments de réponses. Après un temps de recherches indéterminé, j’entends un bruit qui vient de l’entrée. Je m’y rends, et tombe nez-à-nez avec 4 personnes inconnues…

Les enfants sont parfois horribles entre eux...
14h dans la cour de récréation et les activités battent leur plein. On entend les cris, les pleurs, les adultes tentant de faire la loi dans tout le voisinage. Dans ce charmant village en milieu rural, ça apporte son lot d'animation et personne ne s'en ai jamais plains. De toute façon, tout le monde a bien compris que formater les jeunes enfants à rester sage du matin au soir était mission impossible.
Le temps s'égraine et les enfants continuent de jouer. L'un va se faire mal. L'autre va rire à en pleurer. Un autre encore va rester assis sur les marches de l'école sans dire un mot ou sans rien faire souhaitant secrètement que sa maman viendra le chercher un peu plus tôt. Mais quand on est petit, on ne maîtrise pas toujours tout. Cette élève de maternelle s'en souviendra longtemps et restera gravé comme un mauvais souvenir pour la plupart de sa croissance. Alors qu'il ne voulait pas arrêter de jouer, son envie d'uriner se fit de plus en plus pressante. Il tenta de se retenir jusqu'à ce que la sonnerie retentisse et qu'il soit l'heure de retourner dans la salle de classe. Il n'a malheureusement pas réussi.14h28, deux minutes avant d'entendre la sonnerie que les voisins appelaient "le réveil" , il ne put se retenir plus longtemps. L'urine chaude humidifia son pantalon laissant une trace explicite à son entrejambe et le long de sa jambe jusqu'au pied. Rapidement, ces camarades de jeu s'en aperçoivent et commence à l'entourer pour en profiter et se moquer un peu de lui. Pour ce jeune garçon, cette scène restera gravé à jamais dans son esprit, gravé comme ce souvenir de honte qu'il ne voudra plus jamais connaitre. Pour les autres, les spectateurs moqueurs, ils auront oublié bien avant, ne se souvenant même pas du nom du jeune garçon qu'il avait martyrisé. C'est ainsi que les phobies et les complexes apparaissent. Ce jeune garçon au pantalon humide, ne sachant plus où se mettre et qui espérait juste se trouver dans un tout autre endroit à cet instant.
Le sentiment que j'éprouvais, juste en face de ces quatre personnes inconnues qui se tenaient debout devant moi, étant sensiblement le même que ce garçon perdu au milieu de la cour de récréation qu'il connaissait tant. L'incompréhension, la honte, la colère, l'incertitude, ou encore l'envie de fuir s’enchaînaient en quelques secondes. Et puis... Toutes ces sensations sont revenues d'un coup, en même temps, au moment où chacun de ces quatre hommes ont sortis des brassards de couleur orange fluo, floqué du doux nom de nom "police" de leur poche pour les attacher à leur bras.
- "Monsieur, vous faites quoi ici ?"
-"J'avais rendez-vous mais visiblement Mme Fandago a décidé de fuir..."
-"Ce logement est vide depuis presque un an monsieur. On va faire quelques contrôles monsieur !"
-"J'ai rendez-vous avec Mme Fandago toutes les semaines depuis 4 mois, Et vous me dites que ce logement est vide depuis un an, vous croyez vraiment que..."
-"Un voisin nous a appelé pour nous dire qu'il y avait du bruit régulièrement dans l'appartement voisin. On a décidé de venir voir et on vous trouve. C'est notre jour de chance !"
-"Mais... Je... Quoi ?"

Sans comprendre la situation qui se déroulait sous mes yeux, je restais impassible face à ces gens qui me menottaient contre le mur. Ne sachant quoi faire, quoi penser, je décida de me plonger dans ce cocon imaginaire que j'ai crée lorsque j'avais 3 ans. Mais l'incompréhension fut telle que je ne peux rester dans ce monde de douceur plus de quelques secondes.
"Je viens là toute les semaines. Il n'y a personne. On me dit qu'il n'y a jamais eu personne quand j'y étais. Le sofa, la déco africaine, le tapis rugueux, ou cette chaise et ce calepin que la psychologue utilisait étaient bien là, je les vois encore. Le voisin a appelé la police parce qu'il y avait du bruit dans l'appartement voisin vide ? Comment ça vide ? Et moi ? Et Mme Fandago ? Nous etions qui durant toutes ces semaines ?

Sur le chemin du commissariat, dans la voiture, mon escorte policière me parlait, me posait plein de questions. Je suis incapable de les écouter, me demandant juste : "C'est quoi ce bordel ?!" ...

La ville... ce drôle d'espace où le monde se mélange. La diversité n'est plus qu'une masse unique où personne ne retiendra le visage de l'individu qu'il croisera en sortant de chez lui. Un mouvement perpétuel. Un bruit omniprésent. Des lueurs qui viennent de tous les côtés. Des odeurs qui parfois restent prégnantes même après de longues minutes de respirations. Tout ce climat aussi satisfaisant que repoussant. Créant la fascination chez les uns, le dégoût chez les autres. La peur d'un côté, la confiance de l'autre. Le juste milieu se fait rare. Ce juste milieu, en tout cas, n'existe pas dans une cellule. Le trajet en voiture jusqu'à cette dernière fut long avec cette phrase qui résonnait dans ma tête :"C'est quoi ce bordel ? C'est quoi ce bordel ? Mais putain c'est quoi ce bordel ?!". Une fois arrivé, et après la formidable proposition du verre d'eau d'accueil, on me laissa seul dans une pièce de 4m² avec pour seul compagnie mon reflet dans un miroir de l'autre côté des barreaux. La nuit fut longue. Personne n'est venu me voir. Même pas pour voir si j'allais bien ou si j'avais besoin d'un petit quelque chose. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait et le monde et les gens m'abandonnaient tous en même temps.
Après une nuit pénible, durant laquelle j'ai pu fermer les yeux durant une petite heure, un agent est venu me chercher pour me poser des questions. Il m'emmena de l'autre côté du bâtiment et il me demanda de m’asseoir en face d'un bureau bien trop plein et fourni pour appartenir à un maniaque.
-"La nuit fut bonne ?"
Et ta mère elle est bonne ? voulais-je lui répondre. Mais n'ayant jamais été doté d'une répartie courageuse, je répondis timidement :
-"Courte et pénible"
-"Tant mieux c'est pas l'hotel ici. On va faire simple... Pourquoi tu venais toutes les semaines dans l'immeuble dans lequel on t'a péché ?"
-"J'avais rendez-vous"
-"Avec qui s'il te plait ?"
Avec ta mère murmurait cette petite voix dans ma tête.
-"Avec ma psychologue... Ma...Madame Fandago"
-"Il n'y a pas de psy avec ce nom dans cet immeuble, il est entièrement résidentiel. D'ailleurs, aucun psy sur Paris ne porte ce nom."
C'est quoi ce bordel ! C'est quoi ce bordel !
-"J'avais rendez-vous avec Mme Fandago !"
-"Bon ce n'est pas grave si tu ne veux pas répondre. Je vais parler à ta place. Voilà de quoi on est en train de t'accuser : agression, vol et, du coup, entrée par effraction dans un bien qui ne t'appartient pas;"
C'est quoi ce bordel ? C'est quoi ce bordel ? PUTAIN !
-"J'allais à... à... à mon rendez-vous !"

L'entretien se prolongea. Les questions étaient souvent les mêmes. Les réponses également. On m'expliqua qu'un jeune homme, venait une fois par semaine pour agresser une personne au hasard dans l'immeuble et qu'il repartait une fois sa tâche terminée et avec, en plus, un petit souvenir de son passage.

La nuit suivante, on m'avait gardé une fois de plus dans cette cellule ridicule. Les lumières, les sons, les odeurs n'étaient pas perçues de la même façon dans ce lieu étroit. Les odeurs à peine perceptibles étaient difficiles à définir. Les lueurs se faisaient par intermittence en fonction des véhicules qui passaient le long du boulevard. Les sons étaient en revanche bien plus fort et difficilement supportable.

Le lendemain matin, on vient me chercher à nouveau.
-"Bien dormi"
-"Non"
Je n'avais plus le coeur à faire des efforts. L'agent semblait satisfait.
-"Bon j'ai une nouvelle pour toi ! On est parti fouiller chez toi. On a trouvé plein de "souvenirs" "
-"Je ne comprend pas."
-"Regarde". Il me montra des photos de bijoux, d'accessoires de modes, du matériel informatique, etc. "On a trouvé ça chez toi, et ça appartient aux gens qui ont été agressés dans cet immeuble. Et je pense que c'est par toi, tu l'auras deviné".
-"Et ta mère ?". Manque de chance, le moment où je me décide de répondre avec aplomb, le contexte n'est pas optimal.
-"Je te demande pardon ?"
-"Je... Je... Je ne comprend pas. Je n'ai jamais vu ces affaires. Ce n'est pas à moi, je ne les ai jamais eu en ma possession".
-"Ecoute, on est train de récupérer des caméras de surveillance de la part du gardien. Bientôt on aura plein de jolie vidéo et ça va être dur pour toi de faire semblant encore longtemps".
-"Je ne comprend toujours pas..."

L'entretien s'arrêta là. La matinée fut lourde. L'après-midi, une nouvelle fois, on est venu me chercher. On me mit face à un écran. Un écran sur lequel je me voyais taper sur des gens qui ne cherchaient qu'à s'enfuir. L'agent me regarda, avec un air satisfait. Moi... je lui répondais avec un air incompris et perdu.

L'entretien de l'après-midi tourna court. Le petit bonhomme d'en face ayant trouvé la pièce manquante pour me faire tomber. Me faire tomber de quoi ? Je ne sais même pas.

On me relâcha quelques jours plus tard en me demandant de rester à proximité, de rester joignable et bien sur, on m'a demandé de bien faire attention à mon courrier parce qu'une "jolie convocation" allait arriver à mon domicile. J'avais donc quelques jours de répit. Quelques jours où j'allais pouvoir faire le point. Mais impossible. L'incompréhension et l'envie de comprendre m’empêchaient d'obtenir ce repos tant désiré. Je me suis dit que je n'avais rien à perdre, que j'allais partir à la recherche de cette femme que je voyais toutes les semaines. Cette femme à qui je racontais tout. Mais une pensée me vint soudainement. Qu'est-ce que je lui racontais ? Impossible de m'en rappeler. Pourtant, durant 4 mois, une heure toutes les semaines, je me rendais dans ce lieu d'exposition de moi même. Pourtant, impossible de me remémorer le contenu de ces échanges.

Après plusieurs jours de recherches, je n'avais aucune piste. Rien ! Même pas une adresse, même pas un numéro de téléphone. Comment étais-je rentré en contact avec elle la première fois ? Cela n'a aucun sens. Je voulais trouver. Mais peut-être qu'il n'y avait rien à trouver. Petit à petit je me suis résigné. La vérité s'abattait sur moi. Je n'étais pas d'accord mais comment lutter face à ces vérités... ?

42 jours plus tard, me voilà à l'entrée du palais de justice. Mon audience a bientôt lieu et je ne sais quoi faire, quoi dire, comment agir. Mon avocat (ou mon concombre) était présent, à mes côtés pour me soutenir et lutter avec moi. Mais je sentais que même lui n'avait jamais cru en moi. Je n'étais que le client qu'on lui avait désigné. Je me dirigeais vers la salle d'audience n°12 et pris place là où on me le disait. Pendant près de deux heures, on m'exposait les faits que l'on me reprochait, j'entendais les témoins passer les uns après les autres pour entendre de nouveau ce que j'avais déjà entendu. Je revoyais la vidéo de ma personne frappant les habitants d'un immeuble.Le policier exposait fièrement son dossier qu'il avait mené d'une main de maitre. Il avait un dossier en béton, il le savait et moi aussi. Il n'y avait aucune faille avec tous les éléments contre moi. Mon souffle était irrégulier, respirer devenait pénible. Heureusement pour moi, et malgré la situation, l'heure de la pause déjeuner arrivait et on annonça "l'entracte" de ce procès. L'assemblée se leva comme un seul homme, Je leva mes fesses de la chaise quelques secondes plus tard, regarda mon avocat avec inquiétude mais lui, pensait visiblement déjà au sandwich qu'il allait engloutir. J'étais seul, sans personne. Je recherchais un quelconque soutien autour de moi.Mon regard balayait la salle de gauche à droite et s'arrêta une seconde sur un visage. Un visage familier. Désorienté, il m'a fallu quelques secondes pour reconnaitre cette personne. Mme Fandago était là ! Elle se retourna très vite et sortit de la salle.
-"Elle est là ! C'est elle !"

Je suis visiblement le seul à lire ça, mais sweet quand même.

"Elle est là ! C'est elle !"
Mon cri résonna dans l'enceinte de ce tribunal. Les quelques personnes encore présentes et n'ayant pas encore eu le temps de se sortir se retournent alors vers moi d'un oeil surpris. Sans doute se demandaient-ils ce qu'il me prenait de crier aussi fort. Je voulais sortir de mon box et courir après ce visage connu et presque oublié. Mais le gorille qui faisait office d'agent de sécurité me retenu tant bien que mal. Il finit par demander l'aide d'un de ses collègues pour calmer ma fureur.
-"Elle est là, c'était elle ! C'était Mme Fandago !!!"
-"Du calme mon grand ! Je ne sais ni qui sait, ni ce que tu lui veut. Dans tout les cas, je te rappelle que tu es mal barré et que tu vas rester bien encadré jusqu'à la fin de ton procès ! Qui devrait se clôturer suffisamment tôt pour que je puisse retrouver mon fille à l'école pour une fois..."
-"Je souhaite parler à l'enqueteur de l'affaire ! A n'importe quel flic ! AU PROCUREUR !!!"
-"Je déteste me répéter mais je vais faire une exception pour toi... J'AI DIS DU CALME !"

Rien à faire, ce batard freinait mon désir de vérité et contrait mes espoirs de liberté. Je ne le savais pas à ce moment précis mais de toute façon, tout le monde était déjà attablé au bistro du coin ou en train de manger leur délicieux repas alors que moi, on m'apportait un plateau sans saveur dans un réfectoire, sans saveur lui aussi. Je devais chopper ce flic pour lui dire ! Ou je devais trouver une solution et gagner du temps pour retrouver cette bonne femme !

L'heure de fin de pause manger arrivait et l'enqueteur me retrouva pour "me voir une dernière fois avant la peine". Son sourire en coin, je sentais tout son mépris pour moi et ce que j'aurai pu faire. Il commença à tourner le dos pour repartir s’asseoir dans la salle d'audience...
-"Je l'ai vu ! Elle était là !"
-"Qui ça ?"
-"Madame Fandago ! Elle était parmi les "spectateurs".
-"L'ultime espoir hein ?"
-"Quoi ?"
-"T'es pas le premier et t'es pas le dernier. Cette petite dame n'existe pas".

Une fois encore je perdais mon temps. Trop sur de lui, et ayant moi même douté, il m'a juste écouté et a fini par partir. Mon gorille préféré arriva à son tour pour me ramener dans mon box d'accusé. Le juge commença son introduction de séance.
-"Je pense que cet après-midi sera courte. Existe-t-il d'autres éléments pour compléter l'affaire ?".
Personne n'ouvrit la bouche. J'allais perdre. Je devais trouver une solution. Sans réfléchir, je repensais à mon enfance et trouva une esquisse de solution. Je tomba au sol, "inanimé".Rapidement entouré pour observer mon état, je fus emmener par deux agents de sécurité en direction des toilettes pour que je puisse me rafraichir.
-"Le culpabilité fait mal au corps visiblement", dit l'un d'entre eux
-"Et ta mère connard ?".
Je pris mes couilles à deux mains, lui lança ma réponse cinglante et, comme ils pensaient que j'étais trop faible, je profitais de l'instant pour m'enfuir. Ils avaient beau me courir après, je donnais tout ce que j'avais. Le fait que les toilettes étaient proximité de la sortie a beaucoup aidé. Je passais la porte à toute allure et m'engouffrais dans les ruelles pour semer mes poursuivants.

Après plusieurs minutes, qui m'ont semblé des heures, je rassemblais mes forces et mes connaissances sur toute cette affaire pour mettre la main sur cette Fandago. Je profitais de l'instant pour vérifier que j'étais tranquille. Personne ne m'avait suivi jusque là. Je m'assis dans une ruelle sombre, derrière des poubelles, pour réfléchir. Et soudain, une idée m'est venue. A chaque rendez-vous avec moi, cette psy, si elle existait vraiment, venait avec une mug cartonné du café "CoffeeN'Go". A chaque fois, sans exception. Je devais retrouvé ce café et attendre qu'elle repasse. Si c'était une tradition quotidienne, elle allait forcément y revenir.

Après une nuit de repos, ou tout du moins ce qui s'en rapprochait le plus, je me dirigeais vers ce café situé en plein centre. Je m'installa incognito de l'autre côté de la rue dans le café rival. J'ai attendu toute la matinée, elle n'est pas venue. Peut être aurais-je plus de chance l'après-midi...

Après 16 cafés et plusieurs part de gateau, je commençais à me sentir mal. Mais mal comme lorsque j'avais fumé mon premier joint à la sortie du lycée. Je me sentais vaseux, la tête qui tourne. Impossible de rester plus longtemps ici. Je devais mettre ma surveillance à plus tard. Si je tombais dans les pommes (pour de vrai cette fois), j'allais me faire griller et j'allais retourner à la case départ. Je me levais de ma chaise et me dirigeais vers la porte. Une fois dehors je fis quelques pas jusqu'à une petite ruelle et d'un coup, une voix derrière moi m'appela. Je me retourna. Elle était là, face à moi...
-"J'ai fais une erreur, je n'en ferrai pas une deuxième", dit-elle.
-"Je... Je... Quoi ?".
Elle me donna un coup sur la tête avec je ne sais quoi et je tomba sur le sol.

Mes yeux se ré-ouvraient tout doucement. J'apercevais La Fandago. Impossible de bouger, j'étais allongé et ligoté sur une table d'opération. Elle me raconta son plan depuis le début.
-"[...] tu avais l'air en détresse émotionnelle. J'avais besoin d'argent. Je me suis fais passer pour une psy pour pouvoir te manipuler à ma guise avec une technologie que j'ai dérobé au ministère de la surveillance. Tu vas comprendre parce que je vais m'en resservir pour que tu recommences à faire des conneries devant témoins. Ensuite, on te chopera, et tu iras au trou pour de bon. L'avantage c'est qu'avec un peu de drogue, tu ne te souviens que du minimum. ça aide dans ma tâche. Donc voilà comment nous allons procéder, je vais reproduire l'opération en insérant une sonde de contrôle dans ton anus et je pourrai te piloter à distance, et tu iras commettre l'irréparable à deux pas du palais de justice".
-"Vous allez insérer quoi ?"
-"Tu as bien compris ! Maintenant, je vais faire pivoter un peu la table et on va commencer la manoeuvre".
Elle me piqua avec une substance non identifiée, la table se mit à se retourner et mes yeux se refermaient une nouvelle fois...

Je me retrouvais allongé à seulement 200 mètres du palais de justice encore vaseux. Je ne me souvenais pas de tout mais je sentais une gêne dans mon corps et mon esprit. Je décidais de rester assis dans cette ruelle sale. Je ne savais plus quoi faire à ce moment précis. Plusieurs sont passées je pense. Soudain, un flash de cette "opération" me revenait. Je savais ce que j'avais dans mon réseau de sortie. Elle m'avait implanté quelque chose. Je devais agir vite avant qu'elle active son plan et la machine. Ni une, ni deux, je baisse mon pantalon et mon slip, glissa ma main le plus loin possible pour arracher le dispositif. Rien à faire je ne trouvais rien. Après plusieurs tentatives, je me rhabillais désespéré. J'allais partir quand, au bout de la ruelle, je vis Mme Fandago. Je lui courait après, j'allais la rattrapé ! J'allais gagner ! J'étais tout proche ! J'allais pouvoir la toucher, l'attraper et l'amener à l'enqueteur.
Une fois à sa hauteur, je l'attrapais par le bras. Elle se mit à crier. Sans le savoir, elle m'avait emmener juste devant le palais de justice. Elle hurla de plus belle. Elle attira l'attention de tous. Plusieurs policiers arrivaient vers nous.
-"Je vous connais vous ! C'est vous qui vous etes enfuit il y a quelques jours !"
-"C'est madame Fandago, je vous l'avais dit qu'elle existait !"
Ils m'attrapaient et m'emmenaient dans le palais de justice. Madame Fandago était invité à suivre, ce qu'elle a fait sans sourciller. Une fois à l'intérieur, Madame Fandago déclara vouloir porter plainte contre moi. Porter plainte pour l'avoir agresser et pour avoir mis des excréments sur sa veste. Je n'avais pas réalisé mais je n'avais pas pris le temps de me nettoyer un peu avant de courir après elle.
-"C'est madame Fandago !!!"
J'avais beau leur expliquait personne ne m'écoutait. Fandago déposa sa plainte. Moi, on m'emmena de nouveau en cellule. Le prochain procès allait être encore plus rapide...

Le 21 juin 2022 à 10:36:18 :
Je suis visiblement le seul à lire ça, mais sweet quand même.

Tu fais plaisir kheyoo :noel:

3 mois. Cela fait 3 mois que je suis dans cette cellule. Cette Madame Fandago, elle n'a pas intérêt à se trouver sur mon chemin à la sortie. 3 mois que je ressasse cette histoire, seul dans ma cellule. Seul jusqu'à aujourd'hui. Un autre détenu va faire son entrée dans mon "palace". C'est dommage, j'étais plutôt bien tout seul.

Les barrières de ma cage s'ouvrent en grinçant, puis je vois arriver le loustic qui va me servir de compagnon.
-"Salut ! Je m'installe chez toi pour quelques temps. On va faire une super coloc' !"
Super, en plus il a de l'humour !

Une fois installé, il décide de faire la conversation. Visiblement, il n'était pas intimidé par le fait d'être ici.
-"T'es là pour quoi toi ?", me demande-t-il.
-"Agression caractérisée et obscénité... Et toi ?".
-" Ah ouais quand même ! Moi... C'est un malentendu. Je préparais tranquillement mes études de vétérinaire et du jour au lendemain, on vient me chercher suite à une plainte comme quoi je ferais des attouchements sur les chats et les chiens du quartier...".
-"Mais whaaaat ! T'es en quelle année de ta formation en plus ? C'est con c'est un beau parcours en plus !".
-"Quelle formation ? Je fais ça en autodidacte !".
A parti de ce moment là, je savais qu'on m'avait collé un taré. D'un autre côté, si on lit mon dossier, on doit se poser des questions aussi. "Frotte son caca sur la veste d'une femme dans la rue". Non mais ça rime à quoi...
Je n'avais plus trop envie de lui parler après ça. Si c'est pour entendre des trucs comme quoi il faisait des brochettes avec les animaux du quartier avec sa...
Bref, je lui expliquais que j'étais fatigué et que je devais me reposer. Il n'insista pas. Heureusement.

Le lendemain matin, après la promenade des fous du coin, on doit tous se retrouver dans les sanitaires pour une séance toilette. Séparés par district, on doit alors faire vite avant que les gardiens nous coupent l'eau chaude. Tout un tas d'incarcérés se tenait de manière rapprochée sur seulement quelques douches. Normalement chacun essaie de garder un peu son espace intime. Mais aujourd'hui, c'était différent. Je me dirigeais donc vers un espace vacant, large, qui me permettait d'avoir la paix. Une fois en tenu d'Adam, et après avoir commencé à frotter mon corps de savon, je commence à entendre de drôles de bruits.
-"MEOW ! OUAF ! MIOOOOUUUU ! BWOUF BWAF ! MIAOOOUUUU !"
-"What the phuk !"
Je me dirigeais vers la source émettrice de ces bruits et me retrouva face à mon "colocataire", la banane en main en train de pousser des cris d'animaux. Il me regarda sans arrêter son protocole en me disant :
-"Viens me griffer dans le dos, ça me démange et ça me rappellera mes études !"
-"PUTAIN !"

Et je parti me sécher, me r'habiller et retourna dans la cour le plus vite possible.
-"Putain, ce compagnon de cellule va m'en faire baver, je le sens..."

Je remercie les lecteurs de ma petite fiction :noel:

C'est long, je sais, mais merci :noel:

Après avoir remis mes vêtements et quitter les sanitaires, je décide de prendre rendez-vous avec le directeur de l'établissement pénitentiaire pour tenter de changer de cellule pour ne plus être avec ce colocataire appréciant les animaux de manière un peu trop excessive. Je transmets ma demande au gardien et j'espère avoir une réponse rapide.

3 jours plus tard, je reçois une réponse positive à ma demande. Dans l'après-midi, je vais devoir être convaincant pour changer de partenaire. En attendant, ces trois jours ont été éprouvant. Dans la nuit, je sentais la structure du lit en mezzanine bouger et j'entendais des cris d'animaux. Si j'avais souvent le droit à des miaulements et des aboiements, j'ai également eu le droit, visiblement à une histoire torride entre lui et un ours. Les bruits, graves et puissants, m'ont empêché d'avoir les idées claires pendant un long moment.

Durant la promenade, alors que j'attendais de pouvoir rencontrer le directeur, j'observais de loin mon compagnon de cellule afin de rester toujours le plus loin possible de lui. Mais visiblement, il était bien trop occupé à récolter des lézards pour en faire je ne sais quoi.

On vient enfin me chercher.
J'entre dans le bureau et le gentil monsieur me demande alors la raison de cet entretien.

-"Oui bonjour, je rencontre des difficultés avec mon compagnon de chambre. Il a l'air d'être extrêmement sensible à la cause animal et au bonheur de cette dernière. Il fait des jeux érotiques avec lui même en mettant en scène dans son esprit une variété de quadrupèdes..."
Il me coupe la parole.
-"Venez en directement au but, pas la peine de parler longtemps pour exprimer une idée !"
-"D'accord... Il s'astique le manche sur des chats, des chiens, des ours, et je le soupçonne de récolter des lézards dans la cour pour se les glisser dans son cul !"
-"Et bah voilà c'est clair là ! Mais qu'est ce que vous voulez que j'y fasse. C'est pas l'UCPA ici. Vous êtes ici pour une bonne raison. J'ai consulté rapidement votre dossier et vous semblez pas net sur tous les abords".
-"Des erreurs ont été commises et pas forcément par moi..."
-"Bon, je suis dans un bon jour vous avez de la chance. Aujourd'hui c'est mon anniversaire de mariage et ce soir je vais avoir le droit à ma séance de sex annuelle. Alors je vais vous changer de cellule. Par contre, je vais faire au plus simple et je vous mets dans une cellule où il y a une place de dispo. Je ne vais pas commencer à jouer au jeu des cellules musicales. Par contre, si ça ne vous convient toujours pas, faudra pas revenir m'emmerder ! Compris ?"
-"Je pense que ça ne peut pas être pire alors c'est d'accord."

Une fois sorti, j'attendais patiemment qu'on vienne me transférer loin de ce dégénéré. Ce moment arrivant enfin, mes affaires ous le bras, je prenais la direction de ma nouvelle coloc'.

La cellule s'ouvre et je vois enfin mon nouveau compagnon de cellule. Il a l'air normal. Je lui demande alors son nom et puis la raison de sa présence entre ses murs.
-"Salut à toi jeune pédestre ! Je suis Anathor, prince du Royaume des âmes perdues. Je ressens en toi comme un vide. Peut être pourrais-je aider ton âme à revenir à la raison et s'accrocher à toi pour de bons ? Je dois juste toucher ta pomme d'Adam, la caresser et la tenir dans ma main pour pouvoir te sauver. Approche, ça s'passera bien ! Je l'ai déjà fait 17 fois. Je n'ai jamais reçu à les sauver dans ce monde. Mais ils sont partis dans le monde parallèle pour être libre pour l'éternité".

Ok... Peut être que le précédent n'était pas si mal... Au moins j'étais pas son style.. Là je crois que celui là veut trifouiller dans ma gorge pour sauver mon esprit.
-"Merci mais je ne suis pas intéressé...", dis-je d'une voix basse.
-"T'inquiète pas je comprends. Mais il viendra un jour où tu me supplieras de t'aider !".

Une fois la nuit tombée, et après de longues heures d'attentes, je trouvais enfin doucement le sommeil. Mais mon voisin de lit se mit à parler dans son sommeil.
-"Ah elle est jolie ! Elle rentre dans ma main. ça a marché ? Hey Ho ! Relève toi, je t'ai sauvé ! Et merde, encore une fois il ne répond plus..."

"Putain il raconte ses crimes dans son sommeil !" pensais-je dans ma tête.

Il continua doucement son récit.
-"Tiens c'est marrant. Le trou dans ta gorge est une fois encore de la bonne taille."
"La bonne taille ?", pensais-je encore.
-"Attends mon joli, ne bouge pas. Je vais y glisser quelque chose..."

Il se réveilla en hurlant. "HAAAAAAAAAAAA !!!". Puis je vis son pantalon tombé du lit, ses sous vetements également. Et il se mit à se masturber frénétiquement en hurlant. Une fois son affaire terminée :
-"Ah ça va mieux". Il pencha sa tête vers mon lit et me dit :
-"Les troubles du sommeil, cette plaie de notre siècle hein ?!"

Et il retrouva le sommeil. Moi, j'en viens presque à regretter l'amoureux des chats...

j'ai hurlé
Davai, pour la suite

Le 21 juin 2022 à 11:25:36 :
C'est top

Merci mon petit lapin :noel:

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LaloSalamancaca
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21 juin 2022 à 10:10:46
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