Topic de Hausdorff48 :

Ces élèves de seconde ne savent pas conjuguer le verbe "BOIRE"

Pour ceux qui se demandent "mais des questions de grammaire en 2nde ???"
Oui c'est le nouveau programme, au bac oral de français il y a 2 questions de grammaire
Mais à côté on demande à faire un commentaire de texte/dissertation alors qu'ils ont du mal à comprendre le français.

Le 28 mai 2022 à 17:36:42 :

Le 28 mai 2022 à 17:33:18 :

Le 28 mai 2022 à 17:31:44 :
J'ai commencé en 2012 je crois.

à la même date j'étais en 1ère, ça te rajeunit pas khey :hap:

Du coup t'as pu faire quoi avec tes études lettres?
Déjà lettres classiques ou modernes?

Modernes. J'ai fait une licence littérature fr / LGC en double parcours à PIII, ensuite master recherches sur la littérature française du XIXe - je taffais sur les recueils de nouvelles de Léon Bloy -, ensuite agreg externe, j'ai dû m'y reprendre une deuxième fois parce que pour le coup c'est très hardos, et prof en lycée depuis.

Quand je vois les premières précisément ça me fait un peu bizarre parfois, je me sens pas si vieux. J'enseigne dans le 95 dans la ville où j'ai passé mon enfance à traîner, donc ça fait un peu étrange reflet.

content de ta situation? des regrets? des bonnes et mauvaises rencontres?

Je me destine peut-être à l'enseignement aussi

Et surtout par rapport au topic est-ce que t'as l'impression d'un baisse de niveau, d'une moins bonne concentration des élèves par rapport à avant? En en bref est-ce que pour toi "tout fout le camp" selon ce qu'on aime dire

En même temps, quand tu vois le niveau moyen sur le forum...
Même moi qui suis une vrai bite en conjugaison je sais le conjuguer :hap:

J'avais fait une sorte de stage avec des cours de soutien quand j'étais en L2 dans un mauvais bahut parisien mais à part ça ça ne fait pas longtemps que j'enseigne, études commencées en 2012 donc j'ai fini le master en 2017 et les deux passages de l'agreg ça m'a amené à commencer à enseigner en 2019. Je finis ma troisième vraie année là - je compte pas les heures de vacations éparses que j'ai faites par ci par là durant mes études -, donc impossible de dire si le niveau s'est écroulé, d'autant que ma première année j'ai fait un stage en collège en plein covid.

Je suis en banlieue donc le niveau est bas, mes élèves s'expriment mal, ont très peu de culture et surtout de curiosité, d'appétence pour les choses de l'esprit et de l'art, c'est souvent assez décourageant. C'est un taf épuisant au quotidien.

Mais j'ai plus ou moins trouvé mon équilibre et si j'ai souvent des regrets de ne pas être en train de faire quelque chose de différent professionnellement, je me dis que je n'aurais en réalité pas pu faire grand chose d'autre.

Je suis un passionné acharné de littérature et j'en ai fait en fac tant que j'ai pu. A la fin du M2, avec un master recherche qui ne sert à rien, je n'avais pas tellement le choix. Je ne me voyais pas rester manutentionnaire à mi-temps toute ma vie.

C'est pas facile tous les jours, c'est même nettement plus dur que facile au quotidien. J'ai eu bien des peines amicales et sentimentales ces années-là. Mais pour les maîtres que j'ai rencontrés, en chair quand ils étaient en chaire :noel: ou sur le papier, je ne regrette rien.

Je suis un singe de banlieue à l'origine avec un daron garagiste plutôt rude, paix à son âme, et même s'il aimait bien lire - il connaissait les auteurs sudam' que j'adore -, j'ai pu avoir accès à tout un monde de l'art qui m'a transporté là où je ne serais jamais allé et où je n'irai jamais. La littérature m'a réellement permis de voir, et je ne pourrai jamais regrette ça.

Ce sont les livres qui m'ont fait, je ne peux plus vraiment dissocier mes lectures passées de mon identité.

Le 28 mai 2022 à 17:47:32 :
J'avais fait une sorte de stage avec des cours de soutien quand j'étais en L2 dans un mauvais bahut parisien mais à part ça ça ne fait pas longtemps que j'enseigne, études commencées en 2012 donc j'ai fini le master en 2017 et les deux passages de l'agreg ça m'a amené à commencer à enseigner en 2019. Je finis ma troisième vraie année là - je compte pas les heures de vacations éparses que j'ai faites par ci par là durant mes études -, donc impossible de dire si le niveau s'est écroulé, d'autant que ma première année j'ai fait un stage en collège en plein covid.

Je suis en banlieue donc le niveau est bas, mes élèves s'expriment mal, ont très peu de culture et surtout de curiosité, d'appétence pour les choses de l'esprit et de l'art, c'est souvent assez décourageant. C'est un taf épuisant au quotidien.

Mais j'ai plus ou moins trouvé mon équilibre et si j'ai souvent des regrets de ne pas être en train de faire quelque chose de différent professionnellement, je me dis que je n'aurais en réalité pas pu faire grand chose d'autre.

Je suis un passionné acharné de littérature et j'en ai fait en fac tant que j'ai pu. A la fin du M2, avec un master recherche qui ne sert à rien, je n'avais pas tellement le choix. Je ne me voyais pas rester manutentionnaire à mi-temps toute ma vie.

C'est pas facile tous les jours, c'est même nettement plus dur que facile au quotidien. J'ai eu bien des peines amicales et sentimentales ces années-là. Mais pour les maîtres que j'ai rencontrés, en chair quand ils étaient en chaire :noel: ou sur le papier, je ne regrette rien.

Je suis un singe de banlieue à l'origine avec un daron garagiste plutôt rude, paix à son âme, et même s'il aimait bien lire - il connaissait les auteurs sudam' que j'adore -, j'ai pu avoir accès à tout un monde de l'art qui m'a transporté là où je ne serais jamais allé et où je n'irai jamais. La littérature m'a réellement permis de voir, et je ne pourrai jamais regrette ça.

Ce sont les livres qui m'ont fait, je ne peux plus vraiment dissocier mes lectures passées de mon identité.

:ok:

Je suis en banlieue donc le niveau est bas, mes élèves s'expriment mal, ont très peu de culture et surtout de curiosité, d'appétence pour les choses de l'esprit et de l'art, c'est souvent assez décourageant. C'est un taf épuisant au quotidien.

J'ai le même ressenti, ils ne s'intéressent vraiment à rien en dehors du foot et de Netflix. J'ai vraiment le sentiment qu'on était beaucoup plus ouverts d'esprit à notre époque.

Je ne suis pas vraiment convaincu de ça personnellement, pas en ce qui me concerne en tout cas.

Je me souviens qu'étant lycéen j'aimais lire des comics panini et jouer aux JV.

Bosser, pas tellement et je n'y connaissais que dalle en art et cie. Je lisais des bouquins de genre, et encore pas tant tant que ça non plus, je lisais les bouquins au programme - en général, j'en ai skippé deux trois je pense - mais sans faire de zèle.

Je répondais aux profs de temps en temps mais sans plus.

Toute façon dans ce taf, je me dis que pragmatiquement ça sert à rien de déplorer le niveau des élèves.

Il est ce qu'il est et notre rôle c'est de travailler sur ces bases, parce que le reste c'est de l'imaginaire, ça n'existe pas.

Si tu dois préparer un plat et qu'on te file que des mauvaises carottes, ça sert pas à grand chose de te demander ce que tu ferais si t'avais du caviar de truffes.

Tu râpes et puis t'essaies de rendre le truc le plus présentable possible.

Le 28 mai 2022 à 17:55:36 :

Je suis en banlieue donc le niveau est bas, mes élèves s'expriment mal, ont très peu de culture et surtout de curiosité, d'appétence pour les choses de l'esprit et de l'art, c'est souvent assez décourageant. C'est un taf épuisant au quotidien.

J'ai le même ressenti, ils ne s'intéressent vraiment à rien en dehors du foot et de Netflix. J'ai vraiment le sentiment qu'on était beaucoup plus ouverts d'esprit à notre époque.

tout dépend de la classe sociale après, des élèves favorisés déjà à la maison seront + réceptifs au cours, vu que ça correspond davantage à leur univers familial

Le 28 mai 2022 à 17:58:05 :
Je ne suis pas vraiment convaincu de ça personnellement, pas en ce qui me concerne en tout cas.

Je me souviens qu'étant lycéen j'aimais lire des comics panini et jouer aux JV.

Choses qu'ils ont du mal à faire aujourd'hui. Certains sont réfractaires à la moindre lecture même de BD, comics ou manga. Et en ce qui concerne les jeux vidéo c'est très pauvre également, on tourne sur du Fifa, COD et éventuellement Mario Kart.

Qu'ils n'aiment pas travailler ok, ça n'a rien de surprenant. Qu'ils considèrent que la lecture est un travail et donc quelque chose de chiant indépendamment du contenu du livre, je trouve ça déjà plus problématique.

On a les élèves qu'on mérite

Si ça vient du prof de français, toute la structure symbolique de l'école fait que ça ne peut pas être considéré comme autre chose que du travail - et comme en général on impose une pression pour la lecture (ce qui est nécessaire malheureusement mais ce qui biaise le jeu d'emblée), factuellement ils ont raison, c'est du travail.

Des fois tu arrives à casser ce rapport en discutant spontanément autour des textes mais bon. C'est rare et ça ne marche qu'avec certaines formes courtes, de la microfiction, du poème etc.

Ca marche à une page en fait. Pas au-delà.

Données du topic

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Hausdorff48
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28 mai 2022 à 15:33:47
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