Le 26 février 2022 à 04:30:45 :
Bonjour les khey. Je partagerai ici avec vous ce qui sera les derniers jours du reste de ma vie.
Je vous donne dès à présent certaines informations sur mon parcours, qui je suis et qui je serai une fois sur place. Je ne répondrai probablement pas à vos questions, bien que je répondrai aux commentaires si le temps me le permet et que la fatigue n'est pas trop grande.
Voyez ce topic comme mon journal intime que je vous offre.
Militaire de 19 à 25 ans, sous-officier puis officier dans la Marine Nationale (Brest et ses alentours).
J'ai été déployé en OPEX 2 fois.
J'ai quitté l'armée pour plusieurs raisons qui ne regardent que moi.
J'ai 26 ans, je fais 1m81 pour 79kg. Je suis sportif mais sans plus.
Sports divers en équipe, tir sportif, chasse...
J'ai discuté avec ma famille pendant deux jours sans interruption à part pour manger et dormir.
Ma mère est en pleurs, ma soeur aussi, ma copine aussi. Mon père ne me le montre pas mais ses yeux gonflés le trahissent. Ils sont malgré tout avec moi dans cette aventure d'une vie car ils connaissent la raison qui me pousse à prendre part au combat.
J'ai contacté l'ambassade ukrainienne de France. Je leur ai dit qui j'étais, expliqué mes motivations, transmis mes informations civiles et militaires. Ils m'ont recontacté peu de temps après, un peu moins d'une heure. Pour être tout à fait honnête je ne suis pas certain qu'ils aient vérifié mes dires sur mon parcours au sein de l'armée tant la vérification fut rapide.
Ils m'ont pris les billets de train et d'avion. Je recevrai mon billet de train "aux alentours de midi".
Train : Brest -> Paris
Avion : Paris -> Lutsk
Je serai pris en charge directement à Paris (à ma grande surprise) par un responsable ukrainien, j'ai cru comprendre que l'avion dans lequel j'embarquerai ne sera pas un avion civil. Mon interlocutrice est restée vague.
Lutsk sera la ville où je recevrai mon barda. Je pars déjà avec ce que j'ai pu conserver de mon séjour à la Marine Nationale ainsi qu'une partie de mon équipement de chasse.
Dans ma valise, le strict nécessaire.
Quelques habits de première couche : caleçons et chaussettes hautes, tout en cotton, T-shirt verts ou noirs, un deuxième pantalon, mes rangers coup de coeur que je mets presque tout le temps.
Du matériel tactique : deux lampes déportées, un monoculaire, ma red dot achetée par mes soins parce que la mire en métal c'était bien pendant la WWII (déjà servie lors de l'OPEX n°2), deux cagoules épaisses car je ne suis pas habitué au froid des steppes.
Des carnets, un stylo neuf, mon téléphone et d'autres petites choses qui me seront certainement utiles.
Je quitte mon confort sommaire pour une horreur totale, de mon plein gré. D'aucuns diront que je suis fou. Je leur répondrai que je fais partie de ceux qui se battent pour qu'ils puissent le dire un jour de plus, l'un après l'autre.
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