Le LIVRE le PLUS DÉPRIMANT que vous AYEZ LU ?
Sinon je me rappelle avoir lu un livre d'un célestin gros et moche qui fini par avoir une relation avec sa mère
La Déchéance d'un homme d'Osamu Dazai, j'imagine.
Et pour l'avoir fini il y a peu, le dernier tiers de La Horde du Contrevent m'a foutu un sacré coup aussi
Le 15 novembre 2021 à 13:54:00 Fionned a écrit :
Stop avec Céline, y'a rien de déprimant, c'est juste viscéral. Restez au niveau du titre du topax.Si vous voulez la vraie, la bonne déprime c'est le Désert des Tartares (et pas vos sempiternels Dostoïevsky, Sartre ou Zola qui dépeignent une époque, pas un affect).
Cioran et Caraco sont pas mal dans le genre sinon.
Gilles a failli me donner envie de me foutre une balle dans le sifflet.
Les allées sombres de Bounine possède des nouvelles bien déprimantes.
Sinon le passage sur la mort de la grand-mère dans Mort à Crédit me brise à chaque fois.
De l'inconvénient d'être né, même si ça me fait sourire tellement c'est "gros"
Mars de Fritz Zorn, le journal d'un homme de trop aussi.
Le 15 novembre 2021 à 14:08:25 :
Une vie de Maupassant.J'ai eu l'impression d'être en dépression du début à la fin.
C'est de bouquin a mettre en depression une femme ( je dis ça dans le sens vrai femme pas l'injure femmelette )
Ce n'est pas tous à fait un livre, mais un rapport médico-psychologiques datant de février 1952 et ... Français (Comme quoi, les N... fans* de 10 ans en arrière , non rien inventé)
Je m'en doutais un peu, mais j'avais quand même envie de recherché sur google, "Oh, tiens ? Qu'est-ce qui se passait concrètement si tu étais lgbt ou mieux trans, au siècle dernier ?
Bah, c'est glauque à lire, sachant que c'est du meurtre sur du long terme, ni plus ni moins
Le traitement d'un transexuel au début des années 1950, tel qu'il est présenté dans l'article qui suit, est aujourd'hui choquant, notamment en ce qu'il traduit une obstination rétrospectivement abusive. Et qu'à la souffrance initiale s'ajoute celle du traitement psychiatrique.
Il s'agissait de vaincre l'idée délirante, d'éradiquer le délire, à tout prix pourrait-on dire. Il n'est pas inutile de souligner qu'à cet égard également, la psychiatrie a heureusement changé.
Cette année 1952 voit l'apparition du premier traitement neuroleptique. Dès lors, l'usage de la sismothérapie (électrochocs) régressera rapidement. Quant aux lobotomies, elles ne seront plus pratiquées dans les années suivantes.
Il faut encore avoir à l'esprit que l'objet de cette publication n'était pas de vanter un nouveau protocole thérapeutique, mais d'attirer l'attention sur le danger des électrochocs chez les sujets lobotomisés.
Notons enfin qu'il a été écrit en cette lointaine époque où l'on ne publiait pas que les réussites.
Voici donc l'histoire malheureuse et la fin tragique de M. L..., décédé à lâge de 26 ans.
Société médico-psychologique, séance du 14 janvier 1952
(Annales médico-psychologiques, février 1952, pp.175-179)
''<spoil>Examen anatomo-pathologique de l'encéphale d'un dément précoce mort au cours d'une électronarcose 23 mois après une lobotomie,
par MM. L. Marchand, J. Rondepierre, P. Hivert et P. Leroy
«L'observation suivante présente un double intérêt : la mort survenue au cours même d'une électro-narcose, la localisation et les caractères des lésions cérébrales vingt-trois mois après la lobotomie. Notre intention n'est pas de critiquer des méthodes thérapeutiques qui font chaque jour la preuve de leur efficacité, mais nous pensons que notre devoir est de faire l'étude des cas malheureux , de discuter les moyens de diminuer leur fréquence, de chercher à rendre ces interventions encore plus favorables.
Observation. - L..., âgé de 22 ans, entre à la maison de santé de Ville-Evrard le 26 septembre 1946, après un an de traitement psychanalytique.
Rien à signaler comme antécédents héréditaires avoués, ses parents sont bien portants. Il a un frère de 11 ans qui est normal. Aucune maladie grave durant son enfance ; son développement intellectuel se fit lentement et il obtint avec peine, à 15 ans, son certificat d'études primaires. Ses connaissances scolaires sont restées rudimentaires. Vers l'âge de 18 ans, il se mit à lire des livres de philosophie et de spiritisme. Il apprit assez facilement la photogravure.
D'après ses parents, les troubles mentaux auraient débuté à l'âge de 22 ans, mais en fait ils se sont développés beaucoup plus tôt, comme le montrent les renseignements donnés par le malade lui-même.
A son entrée à l'hôpital, on se trouve ne présence d'un jeune homme qui porte une chevelure longue à type féminin.
Il nous dit que, dès l'âge de 4 ans, il était une femme et qu'il avait honte d'être habillé en garçon. A l'école, ses camarades le regardaient drôlement. Il aurait essayé dans la suite de réagir contre cette idée de se croire femme et de se persuader qu'il est un homme, mais en vain. Il a pris des habitudes féminines, il, a laissé pousser ses cheveux; plusieurs fois il s'est habillé en femme et s'est maquillé. Il s'est fait épiler la barbe et les poils. A 17 ans, il a "fait le trottoir"; plusieurs fois il s'est fait accoster par des hommes, avec lesquels il eut des rapports homosexuels, jouant le rôle du personnage passif. A 18 ans, il eut cependant des rapports sexuels avec une femme, mais il conservait l'idée qu'il était une femme.
A noter une anesthésie affective complète. Apragmatisme; indifférence concernant son internement. Les réflexes tendineux sont vifs; pas d'autres signes neurologiques. Eréthisme cardiaque.
L... est soumis au traitement suivant : 20 comas insuliniques avec électro-chocs associés. Aucun résultat. En janvier et février 1947, 2° série de 31 comas avec électro-chocs associés, puis une 3° série de 34 comas avec électro-chocs associés. Non seulement on n'obtint aucune amélioration, mais l'état mental s'aggrava progressivement. Les idées de mutation corporelle ne furent plus exprimées. Le mutisme devint presque absolu. En mars 1948, on tente sans succès un traitement de sulfosine.
Une leucotomie est pratiquée le 10 mars 1949; dès que les trous de trépan sont forés, on constate une méningite séreuse légère avec, des deux côtés, une hypervascularisation corticale bilatérale. Aucun incident dans la suite. En juillet 1949, on observe une amélioration transitoire de l'état mental, qui n'a qu'une courte durée. Une cure de 40 comas est bien supportée par le malade. Le mutisme est absolu; le sujet ne mène plus qu'une vie purement végétative. En août 1950, 7 séances d'électro-chocs prolongés sont sans aucun effet.
En janvier 1951, devant l'échec de ces divers traitements, on entreprend un traitement par électro-narcose à raison de deux séances par semaine. Les neuf premières séances se passent sans incident. Le 14 février, au cours de la dixième séance, à la troisième minute, syncope bleue (cyanose de la face); apnée irréductible et arrête du cœur; tentative de réanimation pendant trois heures. Le malade meurt 23 mois après la lobotomie.
Examen macroscopique : (...)
Examen histologique : (...)
Les constatations anatomo-pathologiques faites dans notre cas vingt-trois mois après une lobotomie montrent que les lésions bilatérales traumatiques restent considérables sous forme de kystes hémorragiques anciens, dont les parois sont encore le siège à la fois d'un processus cicatriciel et inflammatoire; le fait important est que les incisions lobotomiques n'intéressent pas seulement une partie de la substance blanche des lobes préfrontaux, mais qu'elles débordent sur le cortex cérébral est la pie-mère, détruisant ainsi des régions cérébrales étendues de la face externe des lobes frontaux et qui devraient être respectées.
Ainsi, chez notre sujet, outre les lésions chroniques atrophiques des cellules ganglionnaires, substratum de la démence précoce, se compliquant d'altérations aiguës, en rapport probable avec les traitements de choc, on note des lésions traumatiques lobotomiques altérant la substance blanche, le cortex et la pie-mère des lobes préfrontaux, enfin des dégénérescences secondaires éloignées des zones traumatisées.»''
Source : http://psychiatrie.histoire.free.fr/traitmt/varia/trans/trans.htm
"De l'inconvénient d'être né"
- Emile Cioran
J'ai adoré (enfin façon de parler, mais c'est étrangement salvateur ).
Edit :
Le 15 novembre 2021 à 15:30:27 :
De l'inconvénient d'être né, même si ça me fait sourire tellement c'est "gros"Mars de Fritz Zorn, le journal d'un homme de trop aussi.
Ah bah
Le 15 novembre 2021 à 12:00:06 :
Comprendre l'EmpireCar j'ai compris
Depuis que j'ai intégré la grille de lecture Soralienne (et elle fonctionne sur quasi tous les sujets ) ça m'a plongé dans une dépression, désormais j'essaie d'être dans le stoïcisme (ne pas se préoccuper des choses dont on a pas le contrôle)
Données du topic
- Auteur
- Quaos2
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- 15 novembre 2021 à 11:57:16
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