BEUH / SHIT : Ne commencez jamais, sérieux

Honnêtement, la beuh m'a aidé à me construire, à devenir qui je suis et comment j'en suis arrivé là, je dis pas que ça m'a forcément induis en bien dans les décisions à prendre mais c'est certain que la bedav, surtout quand on commence tôt, ça va changer la personne en devenir, parce que quand un fumeur dit que la beuh c'est un mode de vie, c'est vrai.

Chaque décision va être influencée par l'état dans lequel on se trouve, y a des amitiés qui vont s'éloigner, et de nouvelles qui vont se créer autour de la bedav.

Y en a qui pensent qu'en trop fumant on va perdre ses vrais amis qui ne fument pas et se créer des "potes de fumette", des amis superficiels qui n'existent qu'autour d'un joint ; c'est pas forcément vrai, la beuh ça rapproche, ça crée des liens réels et ça permet de rencontrer des gens avec qui on aura de vraies affinités, et qu'auront pas forcément une influence négative.

La beuh c'est aussi de grosses remises en question, de grosses réflexions sur soi-même qui vont induire sur le moyen et court terme à un changement de personnalité. On se sent probablement plus "sage", on a l'impression de mieux se connaître après des années de fumette.
Mais c'est pas forcément vrai, la beuh ça amène plein de réflexions, de remises en question pas vraiment pertinentes, finalement dans le déluge de pensées rationnelles et moins rationnelles on a plus de difficulté à faire la part des choses, et on se sent plus déconstruit, incertain, on relativise trop sans pouvoir se faire de vrais avis, sur le monde ou sur soi-même.

Vous les connaissez probablement tous, mais je vous remets un lien : https://encadrementcannabis.gouv.qc.ca/le-cannabis/consequences-negatives-possibles-sur-la-sante-de-la-consommation-reguliere-de-cannabis/

Le problème avec ces effets c'est qu'ils sont vrais (sans blague Céléstin, me diras-tu), mais les voir sur soi-même ça prend du temps, généralement quand on remarque qu'on est touché il est ""trop tard"" (avec vraiment plein de guillemets parce qu'il est jamais trop tard), on est plongé dedans.

Je vais insister sur quelques points cependant :

Au niveau scolaire :

Quand j'ai commencé à pas mal fumer, j'ai taffé un peu plus, donc ma moyenne a augmenté, ça m'a toujours mis en confiance sur le rapport beuh / travail, ce qui était une erreur.

Aujourd'hui je suis toujours scolarisé mais je galère, parce que j'ai une mémoire de merde, j'ai perdu l'habitude de travailler, j'ai du mal à me concentrer, le cannabis me fait tout prendre à la légère, donc niveau perspectives j'ai du mal à me situer et à faire les efforts que pourtant je sais nécessaires.

Au niveau mental :

Déjà ça peut déclencher toutes sortes de maladie mentales prédisposées (bipolarité, schizophrénie, épilepsie etc...), mais je ne parlerai pas de ça, simplement parce que je n'ai pas été concerné.

Mais la dépression...
Je suis de nature assez dépressive et la beuh m'a pas aidé. J'ai - comme beaucoup de personnes - accéléré ma conso quand j'étais stressé ou en mal-être, ça m'a emprisonné dans un état secondaire, m'a conforté dans ma déprime qui aurait du s'estomper toute seule mais qui a trop duré, car la beuh, et en particularité le shit je trouve, ça fait voir la vie en rose dans un bon mood, mais ça fait voir la vie en noir quand on est déjà mal. Alors j'ai fumé, beaucoup beaucoup, jusqu'à me rendre compte que cela devenait critique depuis un moment, que je commençais à développer une phobie sociale et que je n'irais jamais mieux en continuant comme ça.

Et la weed a décuplé ma parano, mon anxiété, si bien que j'ai cru que j'étais simplement devenu plus stressé, plus "peureux" au fil des années, alors que j'étais juste tout le temps high.

En gros, ça aide pas

Déjà, quand la beuh commence à prendre un place énorme dans le quotidien, les meufs prennent une place moindre. L'intérêt pour elles se rétracte (ce qui n'est pas plus mal pour certains kheys ici ), la libido diminue, et les efforts pour trouver une go s'amoindrissent, à cause de plusieurs choses :

- La flemme engendrée par la weed d'aller draguer, de s'engager
- ça fait bander mou putain de merde alors si en plus de ça vous vous branler 2 fois par jours, quand l'occasion se présentera de baiser, sans viagra vous aller juste créer un malaise
- la perte de confiance en soi, l'impression de pas être à la hauteur, d'être une merde, parce que oui, quand on fume trop, on se donne des excuses pour le faire, mais on a conscience de trop fumer, ce qui peut détruire l'image qu'on a de soi-même.
- La plupart des meufs ne sont pas attirées par des mecs qui fument souvent

Après peut-être que vous avez trouvé une meuf qui fume aussi et ça se passe très bien, tant mieux, mais c'est le meilleur moyen de fumer encore plus, de rester à deux et de ne pas sortir.

Parce que c'est une drogue beaucoup trop "douce", progressive.
On a l'impression de contrôler sa consommation parce qu'on repousse constamment ses limites de tolérance.
C'est-à-dire qu'on commence tous en mode "ça va je fume qu'en soirée", "quand je commencerai à fumer tous les jours ça deviendra chaud."
Sauf que y 'aura peut-être une semaine où vous aurez des "soirées" tous les jours et chaque soirée ce sera une excuse pour fumer.

Donc vous vous dites "ok mais tant que je fume pas de pers ça va".
Et ça va pendant quelque mois, sauf que votre mentalité change peu à peu, et vous commencez à voir dans le joint son aspect spirituel et vous commencez à fumer des pers de temps en temps.

Et là vous vous dites "tant que je fume pas tout seul tous les jours ça va". Mais y a peut-être un moment où vous aurez un coup de mou, le moral à bas et vous aurez besoin de plus fumer, vous commencez par un bedodo chaque soir et au bout de quelques semaines ou mois vous fumerez votre premier ter de la journée en vous réveillant.

Et quand le quotidien est rythmé par la beuh, chaque joint défonce toujours, mais l'état semi-léthargique dans lequel elle plonge devient la réalité, et quand vous êtes sobre, la monde réel vous paraît inconfortable et vous vous sentez déconnecté de celui-ci.

Donc vous vous dites "Je fume comme un pompier, mais ça va, c'est que de la beuh, tant que je touche à rien d'autre je suis clean"

Sauf qu'un jour, après 1 mois ou 1 an à se péter le crâne à chaque heure, en étant constamment en état de défonce, un pote vous proposera de venir à une GROSSE soirée, LA teuf essentielle de l'année, alors vous voulez vous défoncer fort pour l'occasion, sauf que comment se défoncer plus quand on fume déjà beaucoup ? Bah on prend quelque chose d'autre

Et après le même schéma qu'on a traversé avec la beuh risque de se répéter pour autre chose.

Bien sûr tout le monde n'a pas ce mode de pensées et tout le monde n'aura pas ce parcours, mais vraiment, si vous fumez depuis pas très très longtemps et que vous vous reconnaissez dans l'une des étapes de ce parcours, vraiment, réfléchissez-y et essayez d'arrêter.

Le cannabis c'était bien

C'est une période de ma vie que j'échangerais pour aucune autre, j'ai rencontré des personnes que j'aime énormément grâce au bedo, sur qui je peux compter et qui ont arrêté avec moi aujourd'hui (ou pas, je les vois tout le temps quand même), ça m'a construit, m'a fait réfléchir, et je pense être devenu une assez bonne personne, humainement en tout cas, je fais des efforts

Mais j'insiste sur le "c'était" bien, tout simplement parce que faut grandir un moment, et je sais que la beuh, ça m'a apporté plein de choses, mais ça a des limites, qu'on trouve malheureusement trop tardivement, ce que ça m'a donné ça me l'a repris plus tard, fois 10.

Je dis pas que c'est un truc de gamin, je pense que ça peut temporairement aider à se trouver, comme si un an à fumer nous avait fait évoluer mentalement de 3 ans. Le problème c'est qu'après, on reste bloqué à cet âge en continuant à fumer, puis on perd des facultés mentales, et on régresse, pour un moment être proche du légume.

Bref, ne commencez jamais s'il vous plaît. C'est trop doux, trop progressif, trop bon mais trop pervers.
Sans déconner ça peut vraiment niquer une vie.