[14-18] Ce témoignage d'un soldat Français ENTERRÉ VIVANT
Le 01 juillet 2019 à 20:33:53 Ampelomeryx a écrit :
Juin 1916, prise du fort de Vaux par les Allemands. Témoignage du soldat Jules SERGENT :" En ces terribles jours de juin, l'artillerie ennemie répondait coup pour coup à la nôtre et envoyait des 210, comme nous nous envoyons des 75. Ce fut le plus formidable duel d'artillerie que j'ai pu voir.
Partout, il y avait des blessés, des morts, des morceaux de chair humaine épars. Nous n'avions jamais rien vu de pareil. Un capitaine de chasseurs qui était devenu fou dans cet enfer cherchait la moindre petite touffe d'herbe qu'il pouvait découvrir pour la peigner avec un peigne de poche qu'il avait sur lui. "
La triste réalité du champs de bataille ... Certains destins sont pires que la mort
Témoignage de Ch. CAUTAIN, soldat au 95e R.I. :
" Brochard court dans la tranchée, soutenant de sa main valide son bras à moitié déchiqueté. Le sang coule comme l'eau d'un robinet. Il va, sans un mot, sans une plainte. Aura-t-il la force d'aller au poste de secours ? où est-il d'ailleurs, ce poste de secours ? Personne ne le sait. "
Le 01 juillet 2019 à 16:11:58 VenezFrire a écrit :
Mois de mars 1916, attaque allemande sur les deux rives. Témoignage de Julien SANDRIN, sergent au 11e Génie :" Dans les attaques de Vaux, en mars, j'ai vu un lieutenant de chasseurs qui, le bras gauche broyé par un éclat d'obus, continuait à se battre avec sa main valide. "
" Un mitrailleur a le ventre ouvert; il accourt ici avec ses pauvres mains crispées sur ses intestins qui s'échappent. L'autre m'arrive, la tête bandée de son pansement individuel, soutenu par un camarade. Je le fais asseoir devant moi, sur la petite caisse, mais il a l'air quasi endormi et ne s'aide pas du tout, laissant sa tête brimbaler de droite et de gauche. Je suis pressé et, sentant les autres qui attendent, je lui demande de se mieux prêter au pansement. Mais lui ne cesse de répéter inlassablement : "Oh ! laissez-moi dormir, laissez-moi dormir".
J'enlève la bande qui lui entoure la tête et alors, la chose horrible m'apparaît: toute la moitié de son cerveau, son hémisphère droit tout entier glisse en dehors de son crâne béant et j'éprouve cette sensation terrible de recevoir dans ma main gauche toute la matière cérébrale de ce malheureux qui, la boite crânienne défoncée et vidée en partie de son contenu, continue de me répéter son leitmotiv : "Laissez-moi dormir". Alors je lui dis: "Oui, mon vieux, va, on va te laisser dormir".
Et je vide ma main de son contenu que je remets à sa place, maintenant le tout avec des compresses et une bande... avec quelles précautions et quelle angoisse !... "Va dormir, va, mon vieux". Soutenu sous chaque bras, ce mort vivant fait quelques pas, s'étend dans un coin. Une piqûre de morphine, une couverture et le sommeil, pour toujours. "
Le 01 juillet 2019 à 17:02:45 JohnFromGarden a écrit :
Le 01 juillet 2019 à 17:01:04 Labougnalade123 a écrit :
Qu'est-ce qui fait que les anglais étaient autant détestés à l'époque?
Je sais que c'est une boutade, et je suis le premier a rigoler de la perfide Albion, mais là les mecs sont morts sur notre sol un peu de respect pour eux également.
Apres je sais qu'ici on aime se palucher sur le grand blond et son long couteau
Le 01 juillet 2019 à 17:19:31 Schneider95 a écrit :
En 1916, l'écrivain Jean Giono a participé à la bataille de Verdun à l'âge de 21 ans.Il raconte qu'après un assaut sur les tranchées allemandes, ils se sont retrouvés lui et 8 poilus dans un trou d'obus, et qu'après plusieurs jours, ils avaient tous envie de chier. Celui qui a essayé de sortir du trou pour chier s'est pris une balle, et a crevé dans sa merde, le froc sur les chevilles.
Alors ils sont resté dans leur trou pour chier. Ils ont chié dans le papier à lettres que leurs femmes leurs avaient envoyés, qu'ils ont ensuite balancé par dessus bord. Et quand il y a plus eu de papier, ils ont chié dans leurs vêtements, dans leurs mains, en s'essuyant dans la terre au fond du trou, en s'essuyant dans les vêtements du cadavre qui était déja là, et en confondant le sang qui leur coulait du cul avec le sang du macchabée. Ambiance de folie quand la dysenterie te coule entre les doigts.
Et au menu tout les jours, boulettes de terres, rats, courroies de bidons, et urine, pour calmer la faim et la soif.
103 ans plus tard, des jeunes du même âge te disent que faire des pompes pendant le service national universel, c'est de la violence, que la climatisation est sexiste, et que "mégenrer quelqu'un" est une forme d'oppression extrêmement grave.
Nous sommes passés de loup à chihuahua, en un seul siècle.
J'en veux même pas à ceux qui estiment qu'on mérite de disparaître.
et le pire : pour que dalle. le malheur d’être né à la mauvaise époque
Le 01 juillet 2019 à 20:40:17 ZeWarriorZz a écrit :
et son pote, il est mort ?
Oui il est mort
Le 01 juillet 2019 à 15:52:27 VenezFrire a écrit :
Journée du 21 juin 1916, lutte pour l'ouvrage de Thiaumont. Témoignage d'Emile HUET, mitrailleur au 54e R.I. :" Le 21 juin, en montant à l'attaque, j'ai vu des choses horribles ; des hommes d'un régiment qui était sur notre gauche, au nombre d'une compagnie environ, se trouvaient dans un bout de tranchée qui avait été épargné. Au moment où nous passions, le bombardement était épouvantable. Le tir de barrage est tombé juste sur cette tranchée et a recouvert tous les hommes qui étaient dedans. On pouvait voir la terre se soulever par l'effort de tous ces malheureux. J'ai toujours cette vision devant les yeux. "
bordel
[16:49:30] <VenezFrire>
Témoignage du caporal René NAEGELEN :" Le pauvre gars que je portais était plus grand que moi, sautant d'un trou d'obus dans un autre, je sentais les craquements que faisaient ses os dans nos chutes. Il souffrait terriblement, mais le mot d'ordre était : " si tu cries, nous sommes foutus ", le pauvre mordait dans le col de ma capote pour ne pas crier. Les bouts de molletière, la chair, les os ne font plus qu'une bouillie saignante, on lui cache l'affreuse blessure, il est calme et parle d'une voix faible : " je suis salement arrangé ", on lui fait boire un peu d'eau-de-vie, on lui passe une cigarette, d'où il tire quelques bouffés qu'il laisse glisser, indifférent.
Il demeure étendu, contemplant avec stupeur ses membres broyés, les yeux grands ouverts sur l'infini glacé, c'est fini. "Pour les petits rigolos, une capote c'est un manteau
Bordel la capote , j'étais tellement plongé que j'y ai même pas pensé, en relisant apres c'est tout de suite moins crédible
Témoignage de Michel TAUPIAC, soldat au 58e R.A.C. :
" Quelquefois je me dis : "Pourvu que tu t'en sortes." Bien souvent : "A quoi bon !" Que je meure ici en pleine force, une lueur de gloire dans les yeux ou que je finisse plus tard bourgeoisement dans un cimetière, qu'importe. La vie n'a jamais été pour moi une chose bien douce et l'avenir me paraît bien noir. Je ne ferai rien pour disparaître, je n'ai pas le sang d'un héros. J'ai même comme un frisson quand la mort me frôle de trop près et, machinalement, je fais ce qu'on appelle son devoir. Je suis un de ces millions d'anonymes qui forment l'instrument pour forger une page sanglante de notre histoire. Cette époque sera bâtie avec beaucoup d'héroïsme, de tristesse et de lâcheté. "
Témoignage du soldat SUTEAU du 90e R.I. :
" Notre prisonnier nous fit comprendre qu'il était heureux d'être prisonnier, que la guerre était finie pour lui et que s'il avait tant hésité pour se faire prisonnier, c'est que de l'autre côté, on leur disait que les Français tuaient leurs prisonniers à coups de baïonnettes. "
Excellent topic clé
C'est assez triste à lire cependant
Témoignage du capitaine BRISON du 273e R.I. :
" Nous avons assisté à ce fait qu'une batterie de 75 s'est subitement trouvée encadrée et soumise à un feu intense par obus de gros calibres. Immédiatement, le commandant de la batterie a fait monter ses attelages qui étaient postés dans le ravin ; il a sauvé pièces et munitions et est allé se remettre en batterie à 300 ou 400 mètres sur la droite.
Cette manœuvre exécutée sous le feu comme une parade nous a émerveillés.
Le même jour, nous avons rencontré sur la route de Bras un conducteur de tracteur automobile. Il appartenait à un groupe d'obusiers de 240, en batterie dans le ravin d'Haudraumont. Son groupe avait été littéralement anéanti ; il restait seul comme conducteur. Sur les 4 pièces du groupe, 3 étaient intactes ; alors, seul, il avait monté ces pièces une à une sur la route de Bras, les avait, seul, attelées à son tracteur, et à la vitesse d'un homme au pas, il s'en allait tranquillement vers Verdun.
Comme nous lui témoignions notre étonnement, il nous répondit simplement qu'il ne voulait pas abandonner "ses" pièces !… "
Le 01 juillet 2019 à 21:12:27 MoleculeBio a écrit :
Excellent topic cléC'est assez triste à lire cependant
En même temps quand tu lis le titre tu t'attend pas à trop te marrer non plus
Le 01 juillet 2019 à 21:14:18 VenezFrire a écrit :
Le 01 juillet 2019 à 21:12:27 MoleculeBio a écrit :
Excellent topic cléC'est assez triste à lire cependant
En même temps quand tu lis le titre tu t'attend pas à trop te marrer non plus
Certes mais c'est bien plus triste que ce que j'imaginais
Le 01 juillet 2019 à 21:15:33 MoleculeBio a écrit :
Le 01 juillet 2019 à 21:14:18 VenezFrire a écrit :
Le 01 juillet 2019 à 21:12:27 MoleculeBio a écrit :
Excellent topic cléC'est assez triste à lire cependant
En même temps quand tu lis le titre tu t'attend pas à trop te marrer non plus
Certes mais c'est bien plus triste que ce que j'imaginais
Quand on se plonge vraiment dans les écrits c'est vrai que ça prend aux tripes plus violemment qu'on s'y attend
Les français et allemands en ont vraiment chier a mort bordel.
Mais QUI a donc ordonner tout cette merde ?
N'empêche, eux étaient considérés comme des héros.
Notre génération n'a rien. A 90 ans, on racontera quoi? On pleurera sur qui?
Le 01 juillet 2019 à 21:26:40 AceDomino a écrit :
N'empêche, eux étaient considérés comme des héros.Notre génération n'a rien. A 90 ans, on racontera quoi? On pleurera sur qui?
Arnaud Beltrame
Le 01 juillet 2019 à 21:26:40 AceDomino a écrit :
N'empêche, eux étaient considérés comme des héros.Notre génération n'a rien. A 90 ans, on racontera quoi? On pleurera sur qui?
Je préfère quand même savoir mon grand-père mort dans son sommeil que déchiqueté à Verdun
Données du topic
- Auteur
- VenezFrire
- Date de création
- 1 juillet 2019 à 15:39:52
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