C'est l'histoire d'une des batailles les plus importantes de l'histoire, mais dont très peu de gens ont entendu parler.
On lit souvent que les conquêtes arabes ont été stoppées en 732 par Charles Martel et les Francs à Poitiers. La réalité, c'est qu'il s'agissait d'une série d'escarmouches. Et surtout, l'avancée arabe avait été réellement stoppée bien avant : en 717-718, lors du Siège de Constantinople par les Arabes.
En l'an 634, l'Empire Romain est épuisé. Une longue et terrible guerre contre les Perses Sassanides s'est soldée par une victoire, mais les caisses sont épuisées, les pertes ont été terribles. L'Empire a besoin de temps pour récupérer. Il n'est pas prêt pour affronter ce qui va suivre.
Du désert, fanatisées par le nouveau culte sanglant de Mahound, les hordes mahométanes arabes déferlent sur le monde. Les Romains sont défaits à la bataille du Hyeromax, ou Yarmouk. Un désastre. La Syrie, puis l'Egypte et l'Afrique tombent aux mains des fanatiques d'Allah. L'Empire perse est également annihilé. Année après année, les Arabes progressent. En Anatolie, en Hispanie, en Perse, aux confins de l'Inde : partout, la haine islamique avance. Dieu semble avoir abandonné les Romains.
La situation arrive à son paroxysme en 717. Le calife, Sulayman, décide d'engager une partie de ses forces dans son objectif suprême : la conquête de Constantinople.
Plus de 150 000 hommes - certaines sources disent 200 000 - sont mobilisées, avant tout des Syriens. 1 800 navires. Une des plus grandes armées jamais réunies. 30 000 ne sont pas des soldats, mais des volontaires fanatiques - muawa - qui se sont engagés pour le jihad. Pour les Mahométans, ceci est la guerre finale, qui verra le triomphe du culte de Mahound dans le monde. L'armée est commandée par Maslama ibn Abd al-Malik, frère du calife.
Face à eux, l'Empire Romain n'a que peu de soldats. Mais la ville est prête pour un siège. Les triples murailles théodosiennes sont imprenables. La flotte est prête. Partout dans la Reine des Cités, les prêtres appellent les citoyens à se mobiliser pour la défense de leur ville et de leur civilisation. Partout sur les murailles, l'on parade l'image de la Sainte Vierge Marie. L'Empereur, Léon III l'Isaurien, sait que l'heure est venue. C'est la bataille finale, celle où les enfants de Dieu doivent faire face aux hordes infernales et aux Ténèbres.
De l'issue de la bataille dépendra le sort du monde.
(Suite au prochain épisode)
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