Un canal Telegram proposait des repas Uber Eats à moitié prix, grâce à une vaste arnaque automatisée.
Tout Uber Eats à moins 50%. L'offre peut être alléchante, mais elle cachait en réalité une vaste escroquerie, dont le géant américain a été victime. Selon les informations du Parisien, confirmées par BFMTV, deux internautes vivant à Saint-Nazaire et à Nanterre ont été mis en examen ce 21 novembre pour escroquerie en bande organisée et administration d'une plateforme en ligne pour permettre une transaction illicite en bande organisée.
Il leur est notamment reproché d'avoir créé un canal Telegram, baptisé Fast Eat, proposant aux internautes de commander un repas sur Uber Eats à moitié prix. L'escroquerie était peu sophistiquée: il s'agissait dans les faits de commander un repas, puis de demander un remboursement sur l'application, en faisant croire que la commande n'avait jamais été reçue.
Un remboursement qui était ensuite partagé entre les internautes et les créateurs du compte Telegram, aboutissant à la fameuse réduction de 50% vantée sur les canaux Telegram.
140.000 comptes créés
Pour les clients ayant recours à ce mécanisme frauduleux, l'intérêt du canal Telegram était un service qu'il proposait: la création automatisée d'un nouveau compte Uber Eats, pour ensuite profiter du remboursement. Un moyen de cumuler les remboursements de commande, à chaque fois sur un compte inédit, sans éveiller les soupçons et donc en limitant les risques de refus de la plateforme.
Au total, environ 140.000 comptes auraient été créés dans le simple but de procéder à des remboursements indus. Pour Uber Eats, le préjudice s'élève à 2,4 millions d'euros.
Mis en examen, les deux escrocs encourent jusqu'à dix ans de prison et un million d'euros d'amende.