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Pourquoi les statues GRECQUES ont un physique parfait...

Pour rappel nous devons absolument TOUT aux grecs : nos lois, mythes, arts, sciences, etc... https://image.noelshack.com/fichiers/2021/25/1/1624307173-img-20210621-222603.jpg

D'où la nécessité d'apprendre le grec et le latin https://image.noelshack.com/fichiers/2021/25/1/1624307173-img-20210621-222603.jpg

N'oublions pas qu'ils passaient beaucoup plus de temps dehors à faire des activités physiques que nous, ça aide :hap:

[20:07:56] <JuanKhoyaBorja4>
L'op moins avancé que des hommes d'il y'a 2000 ans EN AYANT INTERNET https://image.noelshack.com/fichiers/2017/50/7/1513476401-efc3067e-0253-4b8c-9998-09cd0f1f92b7.jpeg

ils allaient pas représenter leurs dieux avec ton physique

Le grand éveil de l'art à la liberté s'était fait au cours des 100 années situées entre 520 et 420 avant JC environ. Vers la fin du Vème siècle, les artistes avaient pleinement pris conscience de leurs capacités et de leur maîtrise. Le public les comprenait et bien que les artistes furent toujours considérés comme des artisans, et un peu méprisés peut être du monde dit élégant, un public plus nombreux s'intéressait à leurs oeuvres en dehors de toute idée religieuse ou politique. On comparait les mérites des différents " écoles d'art ", c'est à dire les procédés, les traditions et les styles qui distinguaient les maîtres des différentes écoles a encouragé les artistes à redoubler sans cesse d'effort et qu'il a contribué à créer cette variété qui frappe dans l'art grec. Différents styles d'architecture se sont développés simultanément. Le Parthénon avait été construit en style dorique mais les éléments du style dit ionique font leur apparition dans des édifices à peine plus tardifs que l'Acropole. Ce style est à son apogée avec le temple de Poséidon, dit l'"Erechthéion '. Le plan général de ces temples est le même que celui des temples doriques, mais leur aspect et leur caractère sont différents. Les colonnes du temps ionique sont bien moins fortes et moins robustes. Leur fût élancé et le chapiteau qui les couronne n'est plus un simple coussin sans ornement. Il est richement décodé de volutes semblant accuser ses fonctions de soutien, de support des longs blocs de marbre qui portent le toit.

Dans l'ensemble avec leurs détails finement ouvragés, ces édifices donnent une impression de grâce et d'aisance infinies. Ces mêmes caractères marquent aussi la sculpture et la peinture de l'époque débutant avec la génération qui suit celle de Phidias. A cette époque, Athènes étaient engagée dans une guerre terrible contre Sparte, guerre mettant fin à la prospérité des 2 camps. En 408, durant une courte trêve, une balustrade sculptée fut ajoutée au petit temple dédiée à la déesse de la Victoire sur l'Acropole; ses sculptures et son ornementation témoignent de l'évolution du goût vers plus de délicatesse et de raffinement. Les figures en sont endommagées. Une des " Déesse de la Victoire ", vient de la balustrade entourant le temple de la Victoire Aptère. Athènes, musée et l'Acropole. Elle se penche pour rattacher tout en marchant, sa sandale dénouée. Cet instant est indiqué avec un certain charme. La draperie enveloppe ce corps avec douceur et opulence. On voit que l'artiste était capable de faire tout ce qu'il voulait. Il n'y avait plus de difficulté pour lui dans le raccourci ni dans la représentation du mouvement. Cette virtuosité même suscitait peut être chez l'artiste une certaine suffisance. Le sculpteur de la frise du Parthénon ne semblait pas avoir une trop haute idée de son oeuvre. Il devait représenter une procession. Il s'efforçait de le faire aussi clairement et bien que possible. Il ne semble pas qu'il ait été conscient d'être un maître dont on parlerait encore des milliers d'années plus tard.
Dans la frise du temple de la Victoire se discerne peut être pour la première fois un changement d'attitude. L'artiste qui l'a faite était fier de ses immenses capacités et il en avait le droit. Progressivement ainsi, durant le IVème siècle, on en vint à envisager l'art d'une façon nouvelle. Les statues de Phidias étaient réputées dans toute la Grèce en tant qu'images des dieux. C'est plutôt pour leur beauté en tant qu'oeuvres d'art que les statues des temples du IVème siècle avant JC ont acquis leur célébrité. Les gens commentaient peintures et statues comme ils commentaient poèmes et pièces de théâtre; ils faisaient l'éloge de leur beauté ou critiquaient leur structure et leur style. Le grand artiste de ce siècle, Praxitèle, était apprécié surtout pour le charme de son oeuvre, pour le caractère doux et pénétrant de ses création. Son oeuvre la plus connue, alors célébrée dans maint poème, représentait la déesse de l'amour, la jeune Aphrodite, entrant dans son bain, mais cette oeuvre n'a pas survécu. Une seule de ses statues passe pour un original. Encore ce n'est pas sûr : il peut s'agir d'une copie exacte en marbre d'une statue en bronze. Elle représente Hermès portant le jeune Dionysos et jouant avec elle. On voit le chemin immense que l'art grec a parcouru en 2 siècles. Dans l'oeuvre de Praxitèle, plus la moindre trace de rigidité. Le dieu se tient dans un abandon qui n'entame en rien sa dignité. Si on examine les moyens par lesquels l'artiste est parvenu à son but, on voit que même alors, les leçons de l'art primitif n'ont pas été oubliées.
Praxitèle lui aussi prend soin de nous faire saisir les articulations du corps, pour nous faire comprendre leur jeu aussi clairement que possible. Mais il y parvient sans que rien de raide ou d'artificiel subsiste dans sa statue. Il sait faire transparaître et jouer la musculature et l'ossature sous la souplesse de la peau; il sait donner l'impression d'un corps vivant, dans toute sa grâce et dans toute sa beauté. mais on doit comprendre que Praxitèle et les artistes grecs n'ont atteint cette beauté que par le savoir. Un corps aussi bien bâti, aussi symétrique et beau que ceux des statues grecques n'existe pas dans la nature. On croit souvent que les artistes regardaient des modèles et laissaient de côté les traits leur déplaisant, qu'ils copiaient d'abord soigneusement l'extérieur d'un homme vivant pour le rendre ensuite plus parfait en retranchant certains traits et certaines irrégularités qui n'avaient pas place dans leur idéal. On dit que les Grecs idéalisaient la nature, un peu comme on dit qu'un photographe retouche un portrait, mais en général, une photographie retouchée et une statue ' idéalisée " manquent aussi de caractère. On a tant laissé de côté qu'il ne reste guère qu'un pauvre fantôme du modèle. En réalité, la méthode des Grecs était à l'opposé. Pendant des siècles, les artistes dont on a parlé se sont appliqués à insuffler de plus en plus de vie aux modèles anciens. C'est au temps de Praxilète que cette méthode porta ses plus beaux fruits. Les modèles anciens se sont mis à vivre et à respirer sous les mains habiles du sculpteur. Ils sont devant nous comme de vrais créatures humaines et en même temps comme des êtres d'un monde différent et meilleur. Si ces figures sont en effet d'un autre monde, ce n'est pas parce que les Grecs étaient plus sains ou plus beaux que les autres hommes - il n'y a aucune raison de le penser - c'est parce que l'art avait atteint à cette époque un point d'équilibre nouveau et raffiné entre abstraction et individualisation.

La plupart des grandes oeuvres de l'Antiquité classique, admirées aux siècles modernes comme les représentations les plus parfaites de l'être humain, sont des copies ou des variantes de statues dont les prototypes devaient dater du milieu du IVème siècle avant JC. " L'Apollon du Belvédère " ( réplique romaine d'une statue grecque, Vatican, conservé au MUseo Pio Clementino ), représente l'idéal du corps masculin. Dans son attitude saisissante, le bras tendu portant l'arc, la tête tournée de côté comme pour suivre la flèche du regard, on perçoit encore un écho lointain de la tradition ancienne qui s'attachait à mettre en valeur chacune des parties du corps. De toutes les statues antiques de Vénus, " la Vénus de Milo", ainsi nommée du nom de l'île où elle fut découverte, est peut être la plus universellement connue Elle est conservée à Paris, musée du Louvre. C'était sans doute à l'origine un groupe représentant Vénus et l'Amour, oeuvre un peu plus tardive, mais encore très proche de la manière de Praxitèle, faite pour être vue latéralement ( Vénus tendait les bras vers Cupidon ). Quelle clarté, simplicité dans le modelé du corps. L'artiste a su en marquer la structure en se gardant de toute mollesse comme de toute âpreté. Donner de plus en plus de vie à une figure abstraite et schématique jusqu'à ce que la surface du marbre semble vivre et palpiter est une méthode qui peut représenter un point faible. On peut ainsi créer des types humains convaincants mais cette façon de faire permettrait elle de parvenir à la représentation de l'individu? Fait étrange du point de vue moderne, l'idée d'un portrait tel qu'on le conçoit ne paraît chez les Grecs qu'assez tard dans le IVème siècle avant JC. Il existe évidemment des portraits plus anciens, mais ces statues n'étaient pas destinées à être vraiment ressemblantes.
Le portrait d'un général n'était que l'image d'un beau guerrier casqué, tenant un bâton de commandement. L'artiste ne s'attachait pas à reproduire la forme exacte de son nez, les rides de son front ou son expression particulière. Il est curieux de remarquer que dans les oeuvres qu'on a déjà examiné, les artistes grecs ont évité de donner au visage une expression précise. C'est plus étonnant qu'on ne pourrait le croire à première vue. Même griffonner un visage sur le papier sans lui donner une expression est difficile pour le commun des mortels. L'absence d'expression des statues grecques n'a rien de stupide ou terne mais leurs visages ne trahissent jamais un sentiment précis. Ces maîtres utilisaient le corps et ses mouvements pour exprimer ce que Socrate appelait " les effets de l'âme " car ils avaient le sentiment qu'en faisant jouer les traits du visage, ils auraient dénaturé et compromis sa régularité. Avec la génération postérieure à Praxitèle vers la fin du IXème siècle avant JC, cette revenue disparut peu à peu et les artistes surent animer les traits sans détruire la beauté. Mieux, ils apprirent à capter des traits psychologiques individuels, le caractère particulier d'une physionomie et à faire des portraits au sens où on n'entend. C'est sous le règne d'Alexandre le Grand qu'on commence à parler de l'art du portrait. Un auteur de cette période, ridiculisant les manières des courtisans flatteurs, remarque qu'ils louaient bruyamment l'extraordinaire ressemblance du portrait de leur maître. Alexandre lui même choisir pour faire son portrait le sculpteur Lysippe, le plus célèbre artiste de son époque, renommé surtout pour sa fidélité à la nature.

On pense généralement que ce portrait nous est parvenu par l'intermédiaire d'une copie, qui nous fait mesurer l'évolution de l'art depuis l'Aurige de Delphes, ou même simplement depuis Praxitèle, qu'une seule génération sépare de Lysippe. Evidemment quand il s'agit d'un portrait ancien, on ne peut se prononcer sur sa ressemblance. S'il était possible de voir une photographie d'Alexandre, on la trouverait peut être différente du buste et on trouverait peut être que le tête de Lysippe est plus à l'image d'un dieu qu'à celle du conquérant de l'Asie. Mais on peut dire qu'un homme tel Alexandre, esprit inquiet, immensément doué et gâté par ses succès, pouvait bien ressembler à cette effigie. La fondation d'un empire par Alexandre eut une influence considérable sur les destinées de l'art grec qui ne cessa d'être l'affaire de quelques petites villes pour devenir le langage plastique de près de la moitié du monde. Cette évolution devait fatalement modifier son caractère. Pour désigner l'art de cette période nouvelle, on ne parle d'ailleurs plus d'art grec en général mais d'art hellénistique, du nom habituellement donné aux empires fondés en terre orientale par les successeurs d'Alexandre. Les riches capitales de ces empires, Alexandrie en Egypte, Antioche en Syrie, Pergame en Asie Mineure, exigeaient des artistes autre chose que ce à quoi la Grèce les avait accoutumées. En architecture même, l'énergique simplicité dorique et la grâce aisée du style ionique ne suffisaient plus. La préférence allait à une colonne d'un style nouveau, créé au début du IVème siècle avant jC, et qui tire son nom de la riche cité commerçante de Corinthe, ' Chapiteau corinthien, ' ( vers 300 avant JC, découvert à Epidaure et conservée à Epidaure également, au Musée archéologique ).

Le chapiteau corinthien ajoutait un décor de feuillage à la volute ionique et l'ensemble de l'édifice comportait généralement une ornementation plus abondante et plus riche. Cette somptuosité convenait particulièrement aux magnifiques édifices qu'on élevait alors dans les villes nouvelles de l'Orient. Peu de ces édifices sont encore debout mais ce qui reste des constructions du même style édifiées aux siècles suivants frappe par la faste et la splendeur. Les créations de l'art grec s'étaient adaptées à l'échelle et aux traditions des empires d'Orient. Cette évolution inévitable de l'art grec aux temps hellénistiques, on en mesure l'importance dans les principales oeuvres de l'époque. Une des marquantes est l'autel de Pergame, élevé vers 160 avant JC ' Combat des dieux et des géants ", vers 164 - 156 avant JC, marbre, bas relief provenant de l'autel de Zeus à Pergame. Berlin, Staatliche Museen, Pergamon Museum. Ses sculptures représentent le combat des dieux et des géants. C'est une oeuvre admirable mais on y cherchait en vain l'harmonie et le raffinement de la sculpture grecque antérieure. L'artiste recherchait nettement des effets violemment dramatiques. La bataille fait rage. Les lourds géants sont écrasés par la puissance des dieux. Leurs regards expriment détresse et douleur. Les draperies s'envolent; tout s'agite avec impétuosité. Pour rendre l'effet plus saisissant, le relief n'est plus engagé dans le mur. Les figures qui le composent se détachent presque complètement du fond et semblent dans leur lutte déborder sur les marches de l'autel, comme si l'artiste se souciait peu de les lier à un élément d'architecture plutôt qu'à un autre. L'époque hellénistique aimait ces oeuvres violents et brutales : elle s'efforçait d'émouvoir et sans doute, elle y réussissait.
Quelques unes des sculptures antiques ayant suscité le plus d'admiration datent de la période hellénistique. Quand en 1506 on retrouve le Leocoon ( Hagesandros, Athenodore et Polydore de Rhodes ", conservé au Vatican, Museo Pio Clementino ), artistes et amateur furent bouleversés. Ce groupe tragique représente une scène décrite par Virgile dans " L'Enéide " : le prêtre Leocoon avait mis en garde ses compatriotes troyens contre le cheval géant où se cachaient les soldats grecs. Les dieux qui voulaient la destruction de Troie, voyant leurs plans compromis, firent sortir de la mer 2 serpents géants, représentés en train de s'étouffer dans leurs replis le prêtre et ses malheureux fils. C'est un exemple de cette absurde cruauté que les dieux de l'Olympe exercent souvent contre les mortels dans la mythologie gréco romaine. On aimerait savoir dans quel esprit l'artiste a conçu son groupe. Voulait il nous faire éprouver l'horreur de la scène : une victime innocente souffrant pour avoir dit la vérité? Ou voulait il surtout faire étalage de sa maîtrise à représenter un combat extraordinaire entre l'homme et la bête? Il avait tout lieu d'être fier de son talent. La manière dont les muscles du torse et des bras expriment l'effort de la souffrance, le visage douloureux du prêtre, les corps tordus des enfants, ce mouvement frénétique immobilisé à jamais, tout cela n'a cessé de susciter l'admiration. Parfois je ne peux m'empêcher de penser que cet art s'adressait à un public qui se plaisir aussi aux affreux spectacles de cirque. Mais peut être la question n'est elle pas là. Aux temps hellénistiques, l'art était sans doute tout à fait détaché de la religion et de la magie.

Les artistes s'intéressaient sans arrière pensée aux problèmes de leur métier, et le difficulté à représenter une scène aussi dramatique, avec tout ce qu'elle implique de mouvement et de tension, était bien propre à mettre à l'épreuve l'habileté du sculpteur. Peut être n'a t il même pas songé à l'iniquité du destin de Laocoon. C'est vers cette époque que les gens fortunés se mirent à collectionner des oeuvres d'art et à les faire copier quand ils ne pouvaient pas acquérir les originaux. Les oeuvres d'art atteignirent des prix très élevés. Le écrivains commencèrent aussi à s'y intéresser, à écrire des biographies d'artistes, à réunir des anecdotes les concernant et à composer des guides artistiques à l'attention des voyageurs. Parmi les artistes les plus réputés, on comptait plus de peintres que de sculpteurs, mais le peu qu'on sait sur leurs oeuvres vient des textes classiques car les peintures elles mêmes ne sont pas arrivées jusqu'à nous. On sait que les peintres aussi s'intéressaient plus aux problèmes de métier qu'à la finalité religieuse de leur art. Il est question de peintres traitant des sujets de la vie quotidienne, une boutique de barbier, des pièces de théâtre, etc... mais tous ces tableaux sont perdus. C'est en regardant les peintures décoratives et les mosaiques découvertes à Pompéi et ailleurs qu'on peut nous faire une idée du caractère de la peinture antique. Pompéi, séjour d'été des Romains fortunés, fut ensevelie sous la lave lors d'une éruption du Vésuve en 79 après JC. Presque chaque maison, villa pompéienne renferme des peintures murales. Elles représentent des colonnades ou des perspectives d'architecture, des scènes de théâtre, des compositions de toutes sortes. Toutes ces peintures ne sont pas des chefs d'oeuvre mais on s'étonne de trouver autant de bonnes choses dans une ville somme toute, très secondaire.

Si des fouilles étaient entreprises au plus tard dans une de nos stations balnéaires, on ferait piètre figure. Les peintres et décorateurs des maisons de Pompéi et des villes voisines d'Herculanum et de Stabies ont de toute évidence largement puisé dans le répertoire des grands peintres hellénistiques. Parmi beaucoup d'oeuvres moyennes, on trouve des figures d'une grâce exquise. L'oeuvre " Jeune fille cueillant des fleurs ", Ier siècle après JC, est une peinture murale de Stabies conservé à Naples au Museo Archeologico Nazionale. Cette oeuvre représenter une des Heures qui, comme en faisant, cueille une fleur au passage. Certains détails, telle la tête de faune de l'oeuvre " Tête de faune ", donne une idée de la liberté et de la maîtrise que ces artistes avaient acquises dans le traitement des visages. On trouve dans les peintures murales de Pompéi tous les sujets imaginables : des animaux, de charmantes natures mortes, par exemple 2 citrons à côté d'un verre d'eau. On y trouve même des paysages. C'est peut être là la plus grande nouveauté de la période hellénistique. L'art de l'Orient ancien ne connaissait la paysage que comme décor à des scènes de la vie civile ou militaire. Dans l'art grec du temps de Phidias et de Praxilète, l'homme reste le sujet essentiel. A l'époque hellénistique, alors même que des poètes comme Théocrite découvraient le charme de la simple vie champêtre, les peintres essayaient d'évoquer les plaisirs de la campagne à l'attention de citadins raffinés. Ces peintures ne représentent pas des sites précis; on y voit réunis tous les éléments que comporte une idylle : des bergers, des troupeaux, un templs rustique, des maisons de campagn et des montagnes lointaine, dans l'oeuvre " Paysage ", datant du Ier siècle après JC, qui est une peinture murale conservée à Rome à Villa Albani. Tout dans ces peintures est disposé de façon charmante et le peintre tire le meilleur parti de chaque élément. On a l'impression d'assister à une scène paisible.
Pourtant, ces peintures sont beaucoup moins réalistes qu'elles ne le paraissent à première vue. On ne sait à quelle distance de la maison se trouve le temple et si le pont en est proche ou éloigné. On serait incapable de dessiner un relevé topographique de l'endroit. En effet les artistes hellénistiques ignoraient ce qu'on appelle les lois de la perspective. Ils ne savaient pas faire fuir vers l'horizon une colonnade ou une allée d'arbres comme on sait le faire aujourd'hui parfois au lycée en classe de dessin. Les artistes dessinaient les sujets lointains plus petits, les objets proches ou importants plus grands, mais la loi de la diminution progressive, à mesure que grandit la distance, l'armature géographique où on installe nos tableaux étaient choses inconnues de l'Antiquité classique. Un millénaire s'écoula encore avant cette découverte. Ainsi les oeuvres antiques, même les plus tardives, les plus libres et les plus audacieuses, gardent encore quelque chose des principes qui régissaient la peinture égyptienne. La connaissance abstraite de l'objet et de ses contours essentiels compte encore autant que l'impression directe et transmise par la vue. On a reconnu depuis longtemps que ce n'est pas là un défaut pour une oeuvre d'art, que cela ne diminue en rien sa valeur et que chaque style peut atteindre à la perfection dans sa propre domaine. Les Grecs avaient brisé les lois rigides de l'art de l'Orient ancien et étaient partis à la découverte de tous les caractères nouveaux que l'observation pouvait ajouter à l'image traditionnelle de l'univers. Mais leurs oeuvres ne sont pas de simples miroirs reflétant au hasard chaque aspect de la nature; Elles portent toujours l'empreinte de l'intellect qui les a conçues.

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petitmalin23
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27 novembre 2024 à 19:53:53
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