[Risitas] Un khey au Japon

Bien le bonjour les kheys

Il y a quelques années j'avais écris un Risitas sur mon échange universitaire au Japon qui avait bien marché. Aujourd'hui encore je reçois toujours des retours à son propos. Le Risitas est d'ailleurs encore trouvable sur JVArchive.

Aujourd'hui j'en suis insatisfait, c'est pourquoi j'ai décidé de le réécrire et de le restickeriser.

Je vous préviens tout de suite, c'est bel et bien la même histoire, avec juste quelques anecdotes et détails en plus que j'avais omis à la première écriture ou que je n'avais pas jugé bon d'inclure lors de la première écriture.

Une grosse partie est déjà écrite, donc tout sera bien publié normalement

Je publierai un chapitre par jour.

Bien entendu, tout est , mis à part les prénoms que j'ai modifiés ainsi que la timeline, tout simplement car mes souvenirs ne sont plus si frais que ça. Il faut dire que ça remonte à de nombreuses années.

Le prologue puis le premier chapitre arrivent dans quelques minutes, le temps que je stickerise.

Deux importantes remarques : J'avais essayé de poster le début du Risitas il y a quelques jours, mais mon topic a sauté sans explication, il est fort possible que ce problème survienne encore
Je n'ai malheureusement pas eu de retours du service réclamation.

Ensuite, il semblerait que le site aie été codé avec le cul et que certains symboles ne passent pas, aussi ma ponctuation pourra sembler un peu bizarre par moment

Je vous souhaite à toutes et à tous une bonne lecture.

Prologue

17 heure. Enfin. Je dépose ma tenue de travail dans mon casier.
Je me déchausse de mes lourdes chaussures de sécurité imprégnées de transpiration acide.
Je chausse mes souliers de ville avant de les lacer solidement. J’enfile ensuite mon caban gris et sort du vestiaire. Je peine à refermer la vieille porte grinçante. Peu importe.
Je traverse brièvement une partie du hangar. Une pression de mon doigt sur le bouton rouge, et la porte s’ouvre, comme aspirée en l’air.

Je me fonds dans la foule et me dirige vers la sortie du magasin.

En chemin, je croise Nicolas, le "papa" de l’équipe.
« Salut Nico.
- Hey, Cybercuck. Tu nous quittes, il paraît ?
- Ouais.
- Tu fais quoi après ?
- Ben, tu sais, je pars au Japon.
- Ah! Quand tu reviendras on t’appellera le chinois! Ah ah ah !
-
-
- Allez, à tantôt. »

Ce petit job en mise en rayon ne me manquera pas. Mes équipiers encore moins d’ailleurs. Mais au moins, il m’a permis d’accumuler une somme respectable pour profiter au mieux de mon périple.

Les bons résultats obtenus à la sueur de mon frontc’est fauxà mes partiels d’écolepay-to-winde commerce me permettent d’aller à peu près n’importe où dans le monde.

Choisir, c’est renoncer. Sélectionner ma destination ne fut pas une mince affaire. M’enfin, y’a quand même pire comme problème dans la vie.

« Et toi, tu vas où Chad ?
- Ah, salut Cybercuck, j’t’avais pas vu. Je pars en Colombie.
- Wouah, trop bien.
- Pas mal ! T’y vas pour quoi au juste ?
- J’sais pas, j’pense y’a moyen de serrer d’la gonz.
- Hihi t’es bête.
- J’avoue les latinas c’est de la frappe ! Faut que je fasse ça aussi !
- Euh, ouais. Si tu veux. On sait jamais. Bon je file. J’ai un brainstorming en rooftop.
- Oublie pas de m’envoyer un message Ch…

« A moi les gourgandines d’Amérique du Sud , ça va être trop d’la balle !
- …
- …
- …

Mmh, je me suis peut-être légèrement trop emballé.
Voyons les choses en face, je suis un 5/10 à lunettesun khey du fofo m’a cependant noté 6.5/10 . J’ai cependant la chance d’avoir une génétique plutôt avantageuse : en effet malgré mon mètre 75 , j’ai un corps athlétique et suis bien plutôt membré.
Insuffisant hélas pour me sortir de la pucellerie à ce stade de ma vie (j’ai 22 ans au moment des faits).
Aussi, la seule fille que j’ai courtisée, quelques années plus tôt, m’a dégagé comme une merde, et j’en suis alors à peine remis.

Et puis, je suis un homme trop distingué pour me laisser influencer par ce genre de bas instincts digne d’un forniqueur de caniveau.
Courir la donzelle, c’est bon pour les gueux quoique les gourgandines d’Amérique du Sud…
Il me faut une destination qui colle mieux à mon caractère raffiné et curieux

L’Asie s’est imposée comme une évidence. Ce continent immense et mystérieux, imprégné de traditions séculaires, d’histoires légendaires, berceau de spiritualité et d’exotisme tout en étant à la pointe de la technologie. C’est l’expérience d’une vie, alors autant aller au bout du monde. Ouep, c’est là-bas que je dois aller.
Mais alors, quel pays choisir ? La Chine ? Le Siam ?
Peut-être un jour, mais pour l’heure, d’autres sirènes m’appellent. Au bout du monde, dans ce pays mystérieux et familier à la fois. Ce pays dont l’imaginaire a bercé des générations entières. Ce pays que des hordes de rêveurs fantasment dans le monde entier.

C’est décidé, je vais au Japon!

« Le Japon, c’est une destination de puceaux hihi »

« Hum… C’est pas plus mal en vrai. Je pense que c’est une destination qui te conviendra mieux. »

« Prends soin de toi Cybercuck. »

« Je serais bien allé avec toi, mais ma copine veut pas. »

« Attention mon petit Cybercuck. Le Japon est un pays très dangereux. Il y a des yakuzas et des tsunamis. »

Chapitre 1 : Le grand départ

Mi Mars. Le jour J est enfin arrivé.
Quelle impression étrange de se réveiller dans son lit à cinq heure du matin et de se dire que la prochaine fois que l’on ira se coucher, se sera littéralement à l’autre bout du monde.

J’embrasse ma mère une dernière fois. Mère poule comme elle est, c’est un miracle qu’elle m’aie laissé partir. Le matin du départ est infernal :
« Tu n’oublieras pas de t’acheter une taie d’oreiller une fois arrivé.
- Ui.
-Et n’oublie pas de remplir ton document pour la CAF.
- Ui.
- Et prends toi bien de la lessive pour les vêtements blancs et de la lessive pour les vêtements de couleur.
- Ui.
- Et il faudra bien que tu résilies ton contrat EDF.
- Ui.

Même ma chère maman ne peut retarder l’inévitable indéfiniment. Je prends la voiture avec mon père jusqu’à la gare de ma ville de province.

Les adieux sont plus brefs avec lui, je pense qu’il ne veut pas me submerger de stress. Je ne peux m’empêcher de ressentir un petit pincement au cœur alors que je le vois s’éloigner du parking de la gare, mais une fois dans le train, l’excitation reprend le dessus.
Curieusement, je ne suis pas stressé. De toute façon, je ne peux plus reculer.

A la sortie du train, je me fais emmerder accoster par des gitans qui me présentent un « formulaire »
« Ci pou les sour
- C’est quoi ce formulaire claqué ? Vous avez même pas pris la peine d’aligner le texte et les images.
- Donne pou les sour
- Non.
- …
- Arrêtez de m’emmerder ! »

Je reprends mon chemin, me déplaçant de de terminal en terminal à travers l’aéroport.

J’adore les aéroports. Ils me donnent l’impression de faire partie de l’élite l’espace d’un instant. J’y côtoie des businessmen chanceux , des émirs pleins aux as , des stars , des grands professeurs…
Les hôtesses toutes plus ravissantes les unes que les autres à ma disposition font chavirer mon petit cœur de pulco
Les aéroports me donnent l’impression d’être au centre du monde et d’avoir ce dernier à portée de main. D’ici, je pourrais autant partir au bout du monde que prendre un vol pour aller voir ma mamie en Bretagne.

A la sécurité, une géante subsaharienne me met un coup de pression :
« Monsieur !
-U…Ui ?
- Passez votre ordinateur au contrôle!
- Euh… C’est à dire que…
-C’est-à-dire que quoi ?
- Ben… Bon, allez-y.

Je passe mon ordinateur au contrôle. Dans ma tête, je me fais des films et me vois avoir à expliquer de quoi est composé le dossier intitulé « dossier » de 60 gigaoctets scrupuleusement dissimulé dans les fichiers de League of Legends.

Finalement, la sécurité ne relève rien d’anormal dans mon ordinateur et je me dirige enfin vers l’A380 qui doit me mener à Séoul.
Après quelques heures à bouquiner dans le hall d’attente, je m’engage sur la rampe d’embarcation. Le maître de bord nous souhaite la bienvenue dans l’appareil.

Je prends une grande inspiration, ayant toujours du mal à réaliser ce que je suis sur le point de vivre.
C’est parti !

Chapitre 2 : Une très longue nuit

L’avion décolle. Quand on y pense, la puissance nécessaire pour arracher un engin de cette masse du sol doit juste être délirante
Impossible de faire marche arrière à présent. Mon destin est en marche. La prochaine fois que je mettrai pied à terre, ce sera à l’autre bout du monde.

Je suis installé côté fenêtre, sur une rangée de trois places à côté d’un couple de boomers.
Elle doit avoir des problèmes d’audition car elle parle hyper fort.
« Je suis pas bien installée.
«
«
« J’ai mal au dos.
«
«
« Le casque marche pas.
«
«

Bref, les jérémiades se succèdent aux jérémiades. Le pauvre vieux ne sait plus où se mettre.

Pour passer le temps, j’observe le paysage par la fenêtre.
L’Europe du Nord est désespérément plate. Des champs à perte de vue, succession de formes rectangulaires jaunes et vertes sur le sol des milliers de mètres en contrebas.
Je peux suivre le trajet de l’avion depuis l’écran à ma disposition, ce qui en fait rend le temps bien plus long. Quand je vois mon pays natal disparaître de l’écran, alors que l’avion s’enfonce dans l’immense Sibérie, je ne peux retenir un prout d’angoisse, le premier depuis mon départ de chez moi il y a maintenant une douzaine d’heures
Jamais je n’ai été aussi loin de chez moi. Je suis au milieu de nulle part. Décalage horaire oblige, l’avion est très vite happé par les ténèbres alors que quelques turbulences commencent à secouer l’avion.
Autant je n’ai pas le mal de l’avion, autant je suis complètement incapable de fermer l’œil dans des lieux publics, j’ai un réel blocage psychologique là-dessus ne me demandez pas pourquoi. J’ai beau me tourner et me retourner dans tous les sens, impossible de somnoler alors que tout le monde autour de moi semble dormir à poing fermé.
Je lance mon écran pour passer le temps, ne pouvant plus regarder le paysage. Le catalogue est très majoritairement coréen (je volais avec Korea Airlines) et le peu de films anglophones disponibles est complètement claqué au sol.
Je me tape « Captive State », une daube intersidérale, en entier, par je ne sais quel miracle. L’avion étant toujours en milieu de la Sibérie, j’enchaîne avec « Alita Battle Angel », puis « Solo », qui passent carrément bien dans mon état
La fatigue continue à s’accumuler, au point que je n’arrive plus à être assez concentré pour bouquiner ou même imaginer les mois qui arrivent. Et pourtant, mon cerveau refuse de se mettre en veille. Qu’est-ce que c’est con un cerveau humain.
Surtout le mien d’ailleurs.
Cette nuit sibérienne me semble longue. Très longue. Et paradoxalement, elle est en fait très courte puisque l’avion « fonce vers le Soleil » en se dirigeant vers l’Est.

Finalement, le jour se lève.
Il doit être cinq ou six heure du matin heure locale. Je découvre enfin l’Asie de mes propres yeux. Nous sommes au-dessus du Nord de la Chine.

Ce que je vois au sol est magnifique. Du moins, je parviens à trouver de la beauté dans ce monde industriel qui semble sans fin. Le pays s’éveille doucement. Le Soleil, au loin, émet des lueurs rosées.
Des chalutiers quittent le port. Les chantiers s’animent. Les réseaux routiers se remplissent petit à petit. Des millions d’âmes se mettent peu à peu en ordre de marche pour une nouvelle journée tout aussi harassante que la précédente, pour perdurer l’équilibre du monde.

La lumière naturelle m’explose les yeux, le temps radieux n’aidant pas.
Après avoir soigneusement évité la Corée du Nord , nous arrivons enfin à Incheon, l’aéroport international de Séoul. Etant situé sur la côte, la vue est vraiment pas mal. Les dernières secondes de voyage sont les plus longues. Cet interminable voyage prend finalement fin quand l’avion se pose. Enfin.
Je suis au bout du monde.

Chapitre 3 : Incheon

J’attends que les golems se dispersent pour récupérer mes affaires et me traîner hors de l’avion.
Le personnel de l’avion étant français, c’est au moment où je salue le commandant de bord que j’ai enfin l’impression de sortir définitivement de ma zone de confort.
« Bon voyage, que la chance vous sourisse.

L’aéroport me semble plutôt petit, mais en fait, il ne s’agit là que d’une aile de l’aéroport parmi d’autres. Cette dernière est très agréable. L’endroit est très lumineux, posé, à échelle humaine. Un peu de verdure également.
Etant quelqu’un d’anxieux par nature, je m’assure toujours d’arriver très en avance peu importe où que j’aille.
Forcément, pour pallier à toute malheureuse , je m’assure toujours de très longues escales lorsque je voyage.
Déjà épuisé, il me restait donc cinq heures à tuer. Je commence par chercher le point d’embarcation de mon prochain avion. Alors que je m’attendais à ce que traverser l’aéroport pour atteindre ce dernier m’occupe un petit moment, j’y parviens en quelques minutes.

Je me mets donc à déambuler dans l’aéroport, jusqu’à faire une rencontre bien singulière.
Intrigué, je vais à sa rencontre, me frayant un chemin à travers les passants blasés.

« Hello, douyouspikinglish?
- Good morning, what can I do for you?
- Where I can find a hamburger?
- Please check the following addresses.
- OK, let’s take this one.
- Alright, please follow me.

Mais quel pays incroyable. Moi qui suis fan de science-fiction et qui voulais avec ce voyage me retrouver en plein Cyberpunk 2077d’ailleurs à l’époque la hype était incommensurable , côtoyer des IA, et toute la totale, me voilà comblé.
Je n’embête pas mon ami artificiel plus que de raison et le laisse vaquer à ses occupations.
« Goodbye, Sir. May the chance be with you.”

Je continue à déambuler dans l’aéroport. Par curiosité, et parce que je n’ai absolument rien d’autre à foutre, je pénètre dans un magasin qui vend des spécialités coréennes. Mon attention se porte sur un article random. Pas que je sois vraiment intéressé, mais ce n’est pas le genre de chose qu’on trouve chez moi. Grave erreur. Aussitôt, la femme tenant le magasin se jette sur moi.
« Take it. Take it.
- Thank you, I just do watching.
- Take it. Very good.
Un dialogue de sourd s’installe. Elle fait la forceuse de ouf pour me refourguer l’article en question, à la limite de le mettre de force entre mes mains.
Après avoir baragouiné que je reviendrai lui acheter un truc quand je rentrerai chez moi en France, je réussis à lui fausser compagnie, sentant son regard s’attarder longuement sur moi.

Je vais finalement me trouver un truc à me mettre sous la dent et me poser près du point d’embarcation. Autour de moi, des gens se tapent leurs meilleures siestes alors que je ne suis toujours pas capable de fermer l’œil.

Je constate que mes notifications s’affolent

Il s’agit de la conversation de groupe de la promotion de ma future université japonaise. Conversation à laquelle, bien entendu, en tant que Célestin, je ne participe pas.
« Hey everyone. Who else is in Incheon?
- OMG you are in the airport too?
- Where are you, girls?
Bien entendu, je fais le mort. Dans mon état d’épuisement, je suis incapable de sociabiliser de toute manière. Je me contente donc de scruter les alentours.
Finalement, des hôtesses de l’air coréennestoutes plus magnifiques les unes que les autres commencent à affluer et encadrent l’embarquement.
Direction le pays du Soleil levant !

Chapitre 4 : Kyushu

La traversée du détroit de Corée se fait très rapidement.
Je suis arrivé au Japon par Fukuoka, la troisième ou quatrième plus grosse ville du pays. A vol d’oiseau (et donc à vol d’avion) les deux villes sont relativement proches. De par sa position géographique, Kyushu est la porte d’entrée naturelle au Japon. C’est ainsi par cette île que la plupart des influences extérieures, notamment le bouddhisme puis le christianisme, sont arrivés dans l’archipel. Lors du sakoku, longue période d’isolationnisme très strict du pays, la principale et quasi unique porte d’entrée au Japon était la ville de Nagasaki, à Kyushu.

Je pose enfin le pied sur le sol nippon.
Première étape : l’immigration.
L’agent en charge de mon cas me dévisage longuement.

Pour cause, je n’ai pas du tout la même gueule que sur mon passeport, sur lequel je ressemble à un homme de Cro Magnon complètement négligé et hirsute (j’avais pris la photo complètement à l’arrache car pris de vitesse dans ma paperasse pré-voyage, alors que je suis plutôt propre sur moi malgré mon état de fatigue avancée).

La réception des étudiants par le personnel de l’université est très bien organisée. Cette dernière a un stand pour accueillir les étudiants en provenance de l’étranger, et des navettes partent régulièrement pour Beppu, ma destination finale :
« I am Cybercuck from France.
- Ok we wait other plane before we go.
- No problem I will visitate the aeroport before.
Et me voilà à devoir attendre deux heures de plus. Ces informations en ma possession, je m’éclipse au plus vite pour ne pas avoir à tomber sur des gens de ma future promo et avoir à sociabiliser deux heures durant avec.
En fait, je suis tellement épuisé que je ne m’éloigne que d’une dizaine de mètres et fais profil bas.

Au Japon, il y a un nombre hallucinant de distributeurs automatiques. Plus ou moins 4 millions en 2017 d’après Wikipédia, ce qui en fait un pour 30 habitants environ. Il y a des distributeurs partout et qui distribuent tout : cigarettes, capotes, goodies, glaces ect.

Au Japon, fais comme les japonais, me dis-je.
Je prends un thé vert. C’est dégueu.
C’est l’occasion de découvrir un soda au melon absolument exquis qui m’accompagnera pendant tout mon échange
Cimer le soda au melon putain. Sans toi mon voyage aurait eu un tout autre visage.

Je me pose dans un coin, prévenant mes proches et amis de mon arrivée au Japon.

« Alors, ça s’est bien passé ton voyage ?
- A la cool, j’ai regardé « Solo » dans l’avion.
- Sérieux ? T’as trahi Star Wars, j’te parle plus !
- … »

« Putain t’es au Japon trop bien. Mon projet c’est d’aller au Japon dans un an ou deux et de rejoindre les yakuzas.
- Bon courage dans tes projets alors. »

« Je comprends que cette destination te convienne. Après tout, il en faut pour tout le monde. Moi par exemple, je reviens tout juste de la convention Rolex de Zurich. »

"Le Japon? Eh ben tu devineras jamais où je suis, figure toi que moi je suis au camping du cap d'Agde !

Mes futurs collègues arrivent enfin, et le trajet en navette pour ma destination finale est pour très bientôt.
Un petit attroupement d’étudiants se forme. Je décide de les rejoindre pour ne pas passer complètement pour un asocial :
« Oh ben ça alors, j’aurais jamais pensé que vous étiez vous aussi des étudiants étrangers de mon université. Si j’avais su je serais venu vous voir plus tôt. »

Dans le lot, il y a une blonde avec une bonne tête de franchouillarde. Je l’aborde alors qu’elle est légèrement à l’écart, et effectivement c’est bien une de mes compatriotes.
« Salut. Je crois bien que nous sommes compatriotes.
- Effectivement, enchanté. Moi c’est Thaïs !
- Sacré voyage hein !
- Un enfer ! Mes voisins d’avions étaient insupportables. Heureusement que j’ai pu faire une sieste à l’aéroport.

Nous sommes rejoints par le reste des étudiants.

A partir de ce moment-là, la fameuse Thaïs se met à m’ignorer complètement malgré que je continue de lui parler.

Ça doit être un coup de la fatigue, elle n’a plus toutes ses capacités cognitives, tout comme moi d’ailleurs.
Ceci étant, ça ne l’empêche aucunement de tenir la conversation avec les autres.

Je branche mes derniers neurones fonctionnant encore pour ne pas être complètement largué dans la conversation.
J’essaie de sortir quelques phrases intelligibles et pas trop stupides.
Je me débrouille pas si mal d’ailleurs.
Mais mon état étant très dégradé, je laisse volontiers les autres étudiants mener la conversation.

Finalement, nous embarquons dans la navette à destination de Beppu, le terminus.

Je me pose dans un coin du bus pour ne pas avoir à faire la conversation avec qui que ce soit.
Deux coréennes se posent alors devant moi. L’une des deux se met à me bombarder de questions tout en gloussant avec sa copine.
Elle est pas mal du tout, bien svelte comme je les aime. Par contre je ne me souviens absolument pas de ce à quoi ressemblait sa copine.
Je crois qu’elle m’aime bien.
Forcément, il a fallu que la première fois depuis des années que je me fais aborder par des femmes tombe pile au moment où j’ai besoin d’être peinard.

Heureusement, la coréenne fait la conversation pour trois, je ne suis de toute façon plus en mesure d’émettre la moindre suite de sons intelligibles sans avoir un furieux mal de crâne et 90% de ce qu’elle me raconte est immédiatement oublié. Je m’en excuse, ce qui la fait glousser.

Je regarde par la fenêtre, m’offrant ainsi quelques minutes de répit. Je peine à réaliser ce qui m’arrive. J’ai été téléporté dans un autre monde. Les voitures, les bâtiments, les infrastructures, tout est différent. Sur l’autoroute, le paysage alterne patelins traditionnels, rizières et infrastructures modernes, le tout dans un paysage montagneux, assez sec à ma grande surprise. Pour un mois de Mars, le temps est d’ailleurs incroyablement doux (c’est peut-être normal à Kyushu, allez savoir).

La nuit tombe très vite. Nous finissons par arriver à Beppu, ville de 120 000 habitants environ. Enfin.

De nuit, la ville semble prometteuse. Les néons, les écrans géants, les buildings hyper modernes, les commerces et enseignes tous plus intrigants et attractifs les uns que les autres…
Le bus s’arrête à une première résidence, où les coréennes descendent.
« I hope I see you soon Cybercuck.
- Euh yes yes I see you too.

Nous arrivons à la résidence. A première vue, elle me semble très moderne, très confortable et très propre.

Fort heureusement, les formalités ne s’éternisent pas et je peux enfin prendre possession de mes quartiers.
Une petite douche rapideà ce propos, bien que la résidence était très moderne, hyper confortable, les douches étaient horribles, la moindre manipulation de la température et tu finissais ébouillanté .
Je me fous enfin dans mon lit et profite d’un repos bien mérité.
Je m’endors immédiatement.

Mon premier rêve est réaliste au point qu’il me réveille : je me fais HURLER dessus par un japonais.
Aucune idée de ce qu’il racontait par contre.

Le second rêve est plus agréable : ma crush d’école traverse la mer du Japon pour me rejoindre avec un nounours géant.
« M Merci Sophie-chan. Viens avec moi dans mon lit

Tout s’enchaîne dans ma tête alors que je revis cette interminable journée.

Ce sont là les derniers lambeaux de mon ancienne vie qui s’accrochent encore en moi et que je revois une dernière fois avant qu’ils ne s’évanouissent à jamais dans le néant

Place à ma nouvelle vie !

Chapitre 5 : Bouddha

Je me réveille le lendemain, complètement paumé, déshydraté, encore assommé par mon interminable voyage de la veille.
Je mets quelques secondes avant de retrouver mes esprits et de me rappeler que j’ai bel et bien atterri au Japon.
Il doit être aux alentours de neuf heures du matin. M’étant endormi vers 21 heures la veille, je ne souffre absolument pas du jet lag et prends immédiatement le rythme local.
Je me lève et vais prendre la température sur mon balcon. Il y a une petite marina au pied de l’immeuble où je réside.

N’ayant rien avalé depuis un moment, je sors de mon appart. Je dois trouver de quoi me sustenter vite.
J’en profite pour jeter un rapide coup d’œil à la résidence.
J’ai par ailleurs dégoté une vidéo de présentation de la résidence, si vous voulez voir un aperçu de là où je vivais :
https://www.youtube.com/watch?v=VhOhaWu6jLA

Chaque étage de la résidence a un petit salon. La vue depuis le salon de mon étage est pas mal.

48 heures auparavant, j’étais coincé au cœur de la grisaille de la fin d’un hiver français. Là, je me réveille dans un endroit magnifique. C’est fabuleux.

Je ressens une présence. Je remarque qu’il y a une fille dans le salon, grande et blonde, qui me regarde comme ça
« H… Hello
-Hello.
-Not bad the view hein?
-Yes.
-What is your name?
-Greta.
-Where is you from?
-Lituania.
-Your home is from Vilnius ?
-Yes.
-Ayaaa I saw your mayor crushing cars with a tank https://www.youtube.com/watch?v=JYVAGod7lxk&t=420s pour ceux n’ayant pas la reference
-
-
Je prends la poudre d’escampette pour échapper à la fureur de Greta.
La fameuse Greta est la fille la plus froide que je n’ai jamais rencontrée de toute ma vie, ce qui dénote avec son activité extrêmement intense sur la conversation de groupe de la promotion, qui laisse penser que c’est une fille vraiment cool.

Je trouve en tout cas immédiatement de quoi me réhydrater. Il y a moult distributeurs de boisson dans la résidence. J’y trouve mon bonheur.
Je sors de la résidence pour faire quelques courses. Les supermarchés ne sont pas ce qui manque. Celui où je jette mon dévolu est d’ailleurs localisé en face d’un autre, ce dernier faisant de la pub pour le premier alors qu’il ne s’agit même pas de la même enseigne.
Rien qu’aller faire les courses m’excite. Tous ces produits qui n’existent pas chez moi, ces spécialités locales, les regards étonnés mais toujours bienveillants qui se posent sur moi. C’est dépaysant en somme.

Il faut savoir que chaque étudiant étranger a un buddy pour l’épauler en cas de besoin, et tout simplement pour s’en faire un ami. J’ai eu l’occasion d’échanger avec le mien, Shen. Nous avons convenu de nous retrouver en fin d’après-midi à la résidence afin de nous rencontrer comme toutes les autres paires de buddys.

Une fois rentré des courses et rassasié, je décide de partir explorer la ville, au gré du vent.

Dès ma sortie de la résidence, je me fais aborder par deux vieilles qui viennent de se garer sur le parking :
« Nous sommes ravis de rencontrer des étrangers en voyage dans l’archipel. D’où venez vous cher visiteur ?
- De France.
- Vraiment ? Nous adorons les français, vraiment ! Il y a un superbe temple boudhiste, non loin d’ici, que nous avons fait visiter à des touristes français la semaine dernière. Ils ont vraiment adoré !
- J’ai vraiment hâte de visiter des temples bouddhistes. Ça a l’air somptueux !
- Venez donc avec nous. C’est l’un des plus beaux temples du Japon !
- Avec plaisir.
Elles se dirigent vers une voiture et m’invitent à monter.
Merde. Je pensais que le temple était tout prêt et qu’on y irait à pied.
Mais je ne me sens pas de les froisser. J’essaie de temporiser en disant que j’ai un rendez-vous dans l’après-midi mais elles me répètent que le temple n’est vraiment pas loin.

Et comme le cuck que je suis j'embarque. Quel abruti putain, monter en voiture avec des inconnues en territoire inconnu…
Mettons cela sur le compte de la jeunesse. A l’époque j’étais un cuck incapable de dire non.

Nous roulons donc. Dix minutes passent. Puis vingt. Et on roule toujours. D’ailleurs, la vieille au volant utilise son portable au volant sans vergogne et bien que les gens ne roulent pas très vite, on échappe à l'accident à plusieurs reprises.
Je commence à stresser et à me faire des films. Je me vois déjà pris en otage par des yakuzas qui enverraient mon petit doigt à mes parents pour les obliger à payer 50 000 dollars de rançon pour ma libération.
Se faire enlever par deux mamies dès son premier jour dans le pays le plus sûr du monde, ça ne peut arriver qu’aux pires des cucks. Même mon copain cucklui aurait fermement refusé.
Les deux vieilles sont extrêmement gentilles avec moi, ce qui renforce ma méfiance.

Elles me posent des questions bizarres sur moi comme mon âge, mais aussi ma date de naissance, mes mensurationselles ne m’ont pas demandé ma taille de Z curieusement ou encore mon signe astrologique. Je me vois déjà servir d’esclave sexuel au chef de je ne sais quelle secte maléfique

Je m’apprête à m’enfuir en courant dans le cas où ça sentirait vraiment trop le roussi.
Aussi, je cartographie mentalement les environs alors que nous roulons. J’ai la chance d’avoir un excellent sens de l’orientation, même dans des endroits que je visite pour la première fois.

Nous arrivons finalement à destination. Nous sommes à Oita, de l’autre côté de la baie, en face de Beppu.
Je m’attendais à une superbe pagode alors que l’endroit est complètement claqué au sol, c’est un bâtiment on ne peut plus banal. Même le gymnase de mon ancien collège est plus stylé, c’est dire.

Je rentre dans le « temple » avec les vieilles, toujours en état d’alerte.

Les gens qui sont dans le temple ont l’air ravi de m’accueillir parmi eux.
Essentiellement des personnes de plus de cinquante ans. Quant aux plus jeunes, ils m’ont l’air tout à fait normaux (aucun gros bras à l’horizon qui pourrait se jeter sur moi pour me maîtriser et m’embarquer dans un fourgon).
Je patiente un bon moment avec l’une des vieilles dans une salle à l’écart.
« On attend quoi en fait ?
- Boudha doit se préparer.
- Ah oui je vois.

L’autre vieille rapplique.
On me demande d’enfiler une toge. Je m’exécute sans poser de question.
On me confie également un chapelet et un livre sain.

Je suis invité à rejoindre la pièce principale. Sol en bambou. Murs blancs. Air conditionné. Des icônes bouddhistes, au fond de la salle, un autel surplombé d’une statue de Boudha en métal.
Je suis invité à prendre place devant l’autel, à genoux. Il y a une dizaine de personnes dans la salle, toutes à genoux également. La maîtresse de cérémonie arrive dans la salle, prend place au niveau de l’autel et s’adresse longuement à moi en japonais.
Le seul mot que je comprends est mon prénom, Cybercuck. Aussi, je vois bien que je suis sur le point de participer au rituel d’intronisation d’une secte.
La cérémonie commence. L’une des vieilles me demande de lire le livre sain qu’on m’a confié.
Ne sachant pas lire les kanjis, je me contente de fredonner.
Il doit y avoir une dizaine de personnes dans la salle, qui récitent en cœur un texte sacré de leurs voix graves et profondes.
Et c’est long. Très long. Je n’arrête pas de gesticuler pour trouver la position la plus confortable possible.

Au bout d’une bonne demi-heure, peut-être plus, la cérémonie arrive enfin à son terme. La maîtresse de cérémonie s’adresse une nouvelle fois à moi.
Apparemment, je suis dorénavant un membre à part entière de la secte.
Je retourne voir les vieilles.
« Qu’avez-vous pensé de la cérémonie ?
- Euh… ma foi… c’était… intéressant.
-
- Qu’est-ce que le temple avait de si spécial, en fait?
- Vous venez de faire la connaissance d’un très grand Boudha.
- Ah oui, je vois.

- Nous reviendrons vers vous la semaine prochaine.
- Ah ! Excellent ! Et si nous rentrions à Beppu, pour l’heure ?

Heureusement, nous ne nous attardons pas. Je suis salué chaleureusement par les autres membres de la secte alors que je suis sur le départ. Je me fais reconduire à la résidence.
« N’oubliez pas, jeune homme, vous pouvez toujours compter sur la fraternité. N’hésitez pas à nous contacter.
- Ah oui, bien sûr. Je m’en souviendrai. A tantôt alors.

J’essaie de leur refourguer ma toge, mon livre sacré et mon chapelet, mais elles insistent pour que je garde le tout.
Je descends enfin de la voiture et fausse compagnie à mes cosectaires au plus vite, puis je fonce vers mes quartiers.

Chapitre 6 : Shen

Me voilà tiré d’affaire. Si j’avais su que je deviendrai membre d’une secte…

Mon téléphone s’affole, bombardé de notifications.
Je constate qu’elles proviennent du groupe Messenger de la résidence. La rencontre avec les buddies !
J’ai posé un lapin à Shen !
Ni une ni deux, je me précipite au pied de la résidence. Heureusement, il reste quelques personnes, japonais et gaijins.

« Konichiwa ! You have seen Shen by any chance?
Un mec se retourne vers moi :
« Hey, I’m Shen!
- Ravi de faire ta connaissance. En face à face, tout du moins. »

Un jeune homme blond, qui malgré son mètre 70 et son apparence frêle, dégage une assurance indéniable, m’aborde dans la langue de Molière.
« Salut, mec. Ça roule ?
- Eyh, salut, compatriote ! Ben, écoute, c’est pas mal ici !
- Carrément, je suis arrivé il y a une heure !
- Moi, c’est Cybercuck, et toi ?
- Enchanté Cybercuck, moi c’est Arnaud.
- Ecoute, mec, je vais faire un tour en ville avec mon buddy, mais on a qu’à se capter demain !
- Parfait, chef. Je vais faire ça aussi de toute façon !

Après ce premier contact au cours duquel le feeling fut excellent, je me doutais bien que je m’étais fait un pote, et l’avenir me donnera raison. Arnaud fut un pote hors pair pendant toute la durée du voyage. Sans lui, ce dernier aurait eu une toute autre allure et je serais passé à côté de bien des rencontres et des expériences. Sans lui, je ne me serais tout simplement jamais constitué un tel cercle social au cours de ce voyage. Comme vous vous en doutez, je développerai largement le personnage dans les chapitres ultérieurs. D’ailleurs si tu me lis, merci pour tout chef.

On reproche souvent aux japonais de manquer de maturité, dans le sens où il est compliqué d’aborder des sujets sensibles ou profonds avec eux, et qu’il est compliqué de les sortir de leur zone de confort. Je pense qu’il y a du vrai dans cette affirmation. Shen n’était cependant pas tout à fait de ce bois-là.

Il avait notamment passé une année entière dans un campus états-unien, où il était par ailleurs l’un des seuls étudiants étranger. Cette expérience lui avait partiellement inculqué les codes de la société occidentale, dans le sens où nous n’avions aucun problème pour parler de sujets sensibles comme l’argent, la race, l’histoire, le sexepas sûr que nous étions les mieux placés pour évoquer ce dernier sujet ceci étant ou encore la politique. Par ailleurs, nous partageons une passion commune pour le tennis et avons un niveau similaire dans cette discipline. Bref, le pied d’avoir un partenaire même à l’autre bout du monde.

On va faire un tour dans le centre-ville, qui n’est qu’à une dizaine de minutes à pied de la résidence. Je suis ravi de visiter la ville, parfait dosage d’urbanité, de verdure et de traditions. Les commerces, restaurants, et autres services sont légions et nous ne manquons clairement de rien. Par ailleurs, bien que nous soyons un dimanche, absolument tout est ouvert. Alors que je m’en réjouis, Shen trouve ça tout à fait banal.
On vente souvent le sens du service des japonais. Et tout ce que vous avez entendu à ce propos est probablement vrai. Nous allons dans un magasin de matériel électronique (l’équivalent d’un Boulanger) pour m’acheter une plaque refroidissante. Même au bout du monde, je compte bien ne pas perdre mes bonnes vieilles habitudes.
A peine nous nous présentons dans le magasin qu’un vendeur se présente à nous. Shen lui énonce mon besoin, le vendeur nous mène immédiatement au rayon adéquat. Sans que je n’ai rien à demander. Bref, je suis impressionné par ce sens du service du client et le fais remarquer (par l’intermédiaire de Shen bien entendu) au vendeur.
Petite remarque, j’y ai déniché des articles qui n’existent pas en France et qui pourraient être bien utiles, comme un kit clavier/souris pour PS4.

Bref, après s’être baladé en ville, je retourne dans mon appartement. Je tombe alors sur une magnifique italienne, qui s’avère être ma voisine de pallier.
« Hey, I’m Cybercuck. Nice to meet you ! I’m from France !
- Salut, moi c’est Sarah ! Je parle français car ma mère est belge.
- Excellent ! Ca te dirais qu’on se capte tantôt ?
- Bien sûr ! Ca te va mardi soir chez moi ? »

Une italienne francophone absolument adorable, magnifique qui plus est, comme voisine de pallier, ici au paradis ? C’est forcément un signe du destin.

Chapitre 7 : Beppu

Le lendemain, j’entreprends d’explorer la ville où je réside. Sans préparation préalable, au feeling.
J’ai trouvé ces deux photos sur Internet. Elles ont été prises depuis chaque versant de « Beppu Tower », qui domine la ville. En fait, la seconde photo est la continuité directe de la première.

La résidence est idéalement située dans la partie la plus moderne de la ville, à cinq minutes à pied d’un 7/11 indiqué sur la deuxième photo. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’une chaîne de supérettes très répandue en Asie, et notamment au Japon. Ouvertes H24, 7j/7, proposant un large choix de produits, allant du magazine hentaï au repas complet, les 7/11 font également office d’ATM, et plus surprenants, on peut y payer certaines factures. Par ailleurs, chaque magasin est dôté de Wifi gratuit et facile d’accès, ce qui est très utile pour se repérer au Japon. A proximité de la supérette se trouve un bureau de la principale société de bus du coin. Il fut donc très facile de réserver des bus pour voyager hors de la ville, d’autant plus que le bureau est situé en face d’un arrêt de bus menant directement à l’aéroport international de Fukuoka.
Comme vous pouvez le constater, la ville est cernée entre la montagne et la baie d’Oita, pour mon plus grand bonheur. La principale spécificité de Beppu est le fait qu’il s’agit de la ville le plus géothermale au monde. Des dizaines de sources chaudes naturelles, que l'on appelle onsens, se trouvent en effet dans la ville. Certaines - notamment dans les enfers de Beppu - sont purement esthétiques, arborant des couleurs très vives, mais montent à des températures extrêmement élevées rendant toute tentative de baignade létale - tandis que d’autres sont tout à fait propices à la baignade .
Du fait d’une heureuse , comme vous pouvez le voir sur les photos postées plus haut, le bâtiment se situant au pied de la résidence n’est ni plus ni moins qu’un onsen.
Il faut savoir que j’adore l’eau.
Mais alors, l’eau chaude, j’adore ça plus que tout au monde.
Se poser toute une après-midi dans un bassin oscillant entre 35 et 40 degrés, quel pied putain.
Par ailleurs, je passais tous mes samedis après-midis à décuver dans des onsens.
Là où en France, les cures thermales sont un luxe, ici, à Beppu, on y entre pour l’équivalent de quelques euros.
D’ailleurs, malgré le fait que j’habitais au bord de la plage, je n’y suis pas allé du voyage, tout simplement car je préférais passer mon temps libre à l’onsen.
J'y allais tellement que le petit vieux de l'accueil me filait des bouteilles de yahourt liquide gratos

Bref, la ville offre une qualité de vie exceptionnelle.
Certes, le pays est le paroxysme de la surconsommation, mais qu’est-ce que c’est bon !
En outre, la ville est exceptionnellement - pour une ville japonaise - multiculturelle du fait de la présence de l’université, dont 50% des effectifs sont issus de l’étranger - dont moi .
Par ailleurs, la ville a une autre petite spécificité, mais je l’aborderai ultérieurement.

Bref, je suis émerveillé par mon exploration de la ville - qui n’a sur le papier rien d’extraordinaire par ailleurs. Le simple fait d’être au Japon, au bout du monde, est source d’émerveillement pour moi.
La ville est propre et baigne dans la quiétude. En outre, le climat est incroyablement doux pour une fin de mois de Mars. Il se dégage de la ville une certaine douceur de vie, bien que j’ai conscience qu’il s’agit d’une façade et qu’en tant qu’étudiant que branleur je jouis d’une petite bulle de confort.

Quelques photos de mes diverses explorations diurnes de la ville :

Chapitre 8 : Arnaud

Je rejoins Arnaud à l’onsen, comme convenu. Le batiment est vachement clean, bien climatisé. Même les vestiaires sont impeccables. Pas de vieille odeur de ieup .
A la place, une légère odeur de soufre due au fait que l’eau sort directement des entrailles de la terre.
L’onsen en question se décompose en deux sections. La première partie, mixte, est visible depuis l’extérieur. L’autre, couverte, est plus bien traditionnelle. Elle n’est pas mixte, et pour cause, la baignade s’y fait entièrement nu.
Ce qui ne me pose aucun problème. Me retrouver nu au milieu de parfaits inconnus ne me dérange absolument pas et je suis très à l’aise avec mon corps.
C’est ainsi que nous nous retrouvons à faire connaissance aussi nus que quand nous sommes arrivés en ce monde. Tout un symbole. .
On va se poser dans un bassin, dont la température doit avoisiner les 35 degrés.
« Que c’est bon bordel j’ai l’impression de retourner dans le vagin de ma mère.
-…
-…
-…
-Euh, hum hum… C’est pas ce que tu crois hein !

Et pour ceux qui se demandent si ce qui se dit sur la morphologie des japonais est vrai, j’ai vu un échantillon respectable de p*nis japonaisau repos pour affirmer qu’ils sont effectivement petits. On dirait des champignons de Paris implantés au milieu d’une touffe de poils.

Le courant passe tellement bien entre nous qu’on décide de décaler dans un barbecue coréen. Bordelent le boeuf grillé avec de la sauce soja des barbecues coréens quel délice.

Arnaud possède une intelligence sociale hors du commun - la plus développée à laquelle j’ai été confrontée au cours de ma vie - qui lui permet de s’adapter à n’importe quel auditoire. Il est ainsi capable de s’adapter aussi bien aux plus puissants mages noirs du forum qu’aux chances les plus dangereuses du Blanc-Mesnil.
Malgré son mètre 70, Arnaud est malgré tout un solide beau gosse.
Sa confiance en lui, son intelligence sociale, son charisme naturel, ainsi que son expérience en matière de donzelle lui permettent ainsi de baiser à couilles rabattues avec une virtuosité stupéfiante.

« …Et c’est à ce moment-là qu’elle m’a proposé un plan à trois avec sa copine.
-Ah oui, j’ai jamais eu l’occasion de tester. »
« …Celle-là, c’était une vraie folle de cul. Les griffures dans le dos, c’est elle. Elle gueulait comme une poissonnière de Ménilmontant, mon vieux. Inarrêtable la nana !
-Ah oui, les plus timides c’est les plus grosses cochonnes au lit, c’est bien connu. »
« T’as déjà baisé sans capote ?
-Euh… Non. Tu sais le Sida tout ça tout ça. C’est devenu trop risqué ces derniers temps.
-Ben c’est comme si tu te dépucelais une deuxième fois, mec. »
« Celle-là elle prenait que par le c*l, tu vois. Un pur délire la nana.
-Et comment elle retirait sa capote ?
-Bah, en proutant, bien sûr.
-

Arnaud a une excellente conversation sur des sujets très variés et plus ou moins profond (politique, société, économie, énergie etc) et a une culture geek/internet proche de la mienne. Il a d’ailleurs très fortement contribué à ma culture internet.
Bien que nous n’ayons pas les mêmes champs d’expertise - je connais très bien l’histoire, alors que lui sait tout ce qu’il se passe des bas-fonds des villes de France jusque dans les cercles de pouvoirs les plus restreints grâce à ses connections - la base est similaire et nous nous retrouvons sur plus de points que je ne pourrais en énumérer.
« J’ai rencontré un australien à la résidence. Il m’a conseillé ce bar, il est grave cool apparemment.
-Bah écoute, allons-y mon kiki. »

Alors que nous enfonçons dans une longue rue couverte, où les restaurants se succèdent aux bars, supérettes, salons de coiffeurs et autres services. La rue est illuminée par les enseignes en néons des différents commerces et les fameuses lanternes japonaises au plafond. Au sol, pas un papier ne traîne. L’atmosphère est détendue.

En chemin, nous sommes abordés par une vieille femme.
« Hello.
- Good evening.
- Do you like sex ?
- Wat ?
- Do you like sex ?
- Yes but we can’t have sex with you at the same time. You would not survive.
- Very young girls for you. Very cute. Very very young.
- …
- …

Après cette rencontre singulière, nous arrivons à destination.
Le bar est très sympa. Pas trop de monde. Bon équilibre entre tranquillité et bonne ambiance. C’est un bar d’expatriés où la plupart des gens parlent anglais. Très propice aux rencontres, c’est ici que nous bâtirons notre cercle social au cours de ce voyage.
Nous sommes accueuillis par deux ravissantes jeunes femmes. L’une, Yi, est japonaise . La seconde, Mejai, plus typée haifu, est philippine .
Nous faisons connaissance et le courant passe très bien entre nous quatre.

« Elles sont vraiment cools.
-Tu préfères qui?
-J’ai une petite préférence pour Yi.
-Ca tombe bien, j'ai un vrai feeling avec Mejai.

Arnaud m’initie aux plaisirs de la chicha. Ironique de découvrir ça au Japon alors qu’on en trouve à tous les coins de rue en Fronce.

« Au fait, demain soir, je mange chez ma voisine italienne. C’est la fille la plus charmante que je n’ai jamais rencontré.
-J’ai baisé quelques italiennes, au pieu j’peux te dire que c’est quelque chose. Hésite pas si tu veux des conseils.
-Je n’y manquerai pas ! »

Bref, petite soirée à la cool à quatre. .png

Chapitre 9 : Pépé

Le lendemain, nous nous rendons en bus à l’université avec les autres résidents pour la visiter.

Alors que la résidence se trouve au bord de la mer, l’université se trouve dans la montagne, à environ quarante-cinq minutes en bus. La vue est absolument splendide au cours de l’ascension. La végétation est particulièrement luxuriante alors que nous nous éloignons de la ville, mais la modernité est toujours là, en témoignent des infrastructures toujours aussi impeccables, et des distributeurs de boissons, encore et toujours, parsemant le pays au même titre que les fameux toris.
Altitude oblige, il fait cependant vraiment froid à l’université en comparaison avec la ville.
Celle-ci dominant la ville, la vue sur Beppu et la baie d’Oita y était particulièrement imprenable

Le campus est vraiment cool et propose pas mal de services. Outre les classiques cafétérias - dont le rapport qualité prix était vraiment excellent- et bibliothèques, le campus avait également une salle de muscu , plusieurs gymnases, des terrains de tennis, une banque, ou encore une supérette. Une vraie petite ville dans la ville.
Venir à l’université un peu plus tôt pour se poser face à ce paysage magnifique par temps clair, avec un peu de musique japonaise dans les oreilles (https://www.youtube.com/watch?v=FXSt2oEFGAA ), un gobelet de chocolat chaud à la main, une légère brise soufflant sur mon visage, était particulièrement agréable pour me réveiller quand j’avais la tête dans le cul.
Les étudiants japonais chargés de notre accueil organisent un petit jeu pour que nous fassions connaissance entre nous. Le but était de retrouver une personne bien particulière parmi les autres résidents à partir de sa nationalité, son âge, et ses hobbys etc.
A cette occasion, je rencontre un jeune homme avec qui le courant passe particulièrement bien.
« Hey, where you are come from, dude ?
- I’m come from Belgium.
- Southern or Northern Belgium ?
- Southern.
-Mais alors tu parles français!
- Bien sûr bro ! »
C’est ainsi que je faisais la connaissance de Pépé, le troisième membre de ce qui deviendra très vite ma bande indéfectible de potes. Pépé a un caractère et un profil assez proche du mien. En fait, je pense que ma personnalité est à mis chemin entre celle de Pépé et celle d’Arnaud.

Pépé brille particulièrement par sa culture, enrichie par son parcours personnel. En effet, il a eu la chance de vivre dans de nombreux pays, de la Syrie au Maroc en passant par la France (il possède par ailleurs la double nationalité et se présente généralement comme français, sans doute sous mon influence ainsi que celle d’Arnaud).
Pépé est capable de débattre sur de nombreux sujets, exercice dans lequel il s’avère assez redoutable, et c’est ainsi qu’il m’a donné du fil à retord plus d’une fois dans ce domaine.
Etant de nature plutôt angoissé, la présence de Pépé me faisait beaucoup de bien, dans le sens où ce dernier, de par son flegmatisme, m’apportait une certaine sérénité.
Par ailleurs, un autre lien existe entre Pépé et moi : nous sommes cosectaires ! En effet, il a vécu exactement la même mésaventure que moi à Oita avec la secte bouddhiste.
Par ailleurs, Arnaud et Pépé s’étaient déjà rencontrés à la résidence. Ils s’entendaient particulièrement bien, et c’est ainsi que nous formâmes très vite un très bon trio.