Avec la conquête de la Grèce, les idées helléniques se répandent : les Romains adoptent le modèle grec de faible natalité. Pour autant, les Romains ne sont pas sujets au même sentiment de surpopulation que les Grecs, étant donné que l'Empire est, en termes de superficie, immense. Néanmoins, avec l'extension des conquêtes, l'immigration s'accentue à Rome : on voit l'arrivée de commerçants, d'affranchis, d'esclaves venus de toute la Méditerranée. Sous l'empereur Auguste, la ville de Rome compte près de 500 000 habitants. Les riches et les intellectuels qui en ont les moyens fuient l'entassement au profit des campagnes.
Préoccupé par cette faible natalité, l'empereur Auguste met en place une législature nataliste, en accordant une situation juridique avantageuse pour les grandes familles, en interdisant aux pères de s'opposer au mariage de leurs enfants, en limitant la durée des fiançailles, en donnant la possibilité aux hommes libres d'épouser des affranchies et, parallèlement, en pénalisant lourdement les célibataires. Cette politique sera un échec et ne parviendra pas à inverser les comportements. Ainsi, dans les classes supérieures, les époux cessent d'avoir des enfants lorsqu'ils ont atteint leur quota de trois enfants, qui leur permet d'éviter les pénalités prévues par les lois augustiniennes. La contraception reste très répandue à Rome avec des pratiques comme le coït interrompu, l'usage de pessaires, les injections, les lavages et l'élaboration de potions à base d'hellébore ou d'armoise. Contemporain d'Auguste, Ovide raconte, dans son œuvre Le Noyer : «Maintenant, la femme qui veut paraître belle corrompt l'utérus, et celle qui veut être mère est rare aujourd'hui».
Longtemps occultée par l'historiographie, l'homosexualité était également répandue de manière importante et ce, à tous les niveaux de la société. Au ive siècle Jean Chrysostome écrit d'ailleurs qu'à Antioche, les hétérosexuels formaient une minorité. Les pratiques sexuelles non procréatrices étaient courantes. Aussi, d'après l'historien romain Dion Cassius, le philosophe Sénèque aurait initié son élève Néron à la sodomie. Par la manière dont les Romains eux-mêmes se comparent par rapport aux autres peuples, l'historiographie illustre en outre la faible fécondité du monde romain. Ainsi, Strabon s'étonne-t-il du fait que les Égyptiens ne pratiquent pas l'exposition des nouveau-nés tandis que Tite-Live raconte que la Gaule est surpeuplée.
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_concept_de_surpopulation#:~:text=La%20surpopulation%20est%20donc%20une,pr%C3%A9parent%20%C3%A0%20envahir%20la%20Palestine.,