En Russie, une pédiatre accusée d’avoir critiqué l’armée durant une consultation condamnée à cinq ans de prison
La justice russe a condamné mardi à cinq ans et demi de prison ferme Nadejda Bouïanova, une pédiatre de Moscou, accusée par la mère d’un de ses patients d’avoir critiqué l’assaut russe en Ukraine lors d’une consultation, rapporte une correspondante de l’Agence France-Presse (AFP) présente à l’audience. Une affaire qui illustre l’impitoyable répression visant les voix critiques, réelles ou supposées, de l’assaut de l’armée russe contre l’Ukraine. Les arrestations pour espionnage, trahison, sabotage, extrémisme ou pour de simples critiques de l’armée, se multiplient avec, à la clé, de très lourdes peines de prison pour les accusés, souvent victimes de dénonciations.
Pour Nadejda Bouïanova, le calvaire a débuté le 31 janvier quand Anastassia Akinchina, la compagne d’un soldat porté disparu au front, l’a accusée de lui avoir dit lors d’une conversation privée que son mari disparu en Ukraine « était une cible légitime » pour les forces armées ukrainiennes et que « la Russie était un pays agresseur et attaquait les civils ukrainiens ». Une version réfutée par la médecin de 68 ans, qui a décrit Anastassia Akinchina comme « une personne au caractère instable », sortie « nerveuse et mécontente » d’une consultation pour traiter un orgelet de son enfant.
Pour rappel, il y a quelques jours, une jeune Russe a pris 12 ans de prison pour avoir fait un don de 50€ à une organisation de soutien à l’Ukraine le jour où poutine a décidé d’envahir son voisin