Sous le joug d’une raclette, une orgie sans éclat,
Où le rire du jour s’éteint dans un triste fracas,
Un groupe, un nom frivole, « la raclette du siècle xD »,
L’ironie des êtres vils qui s’enivrent des bas-faits.
Vanessa, des jours passés, jadis beauté sans tourment,
Offre, non des délices, mais saucisson en chantant,
Antoine, apôtre du vin, les lèvres humides, promet,
Mais dans son verre fade, déjà tout le plaisir s’enfuit.
Ils viennent, les sept, porteurs de promesses dérisoires,
Charcuterie, fromages, l’illusion du festin pourboire,
L’après-midi s’étire dans un jeûne de fausse vertu,
Pour ne pas briser la maigre faim du soir convenu.
L’appareil à raclette, enfin, trône en majesté,
Mais hélas, Lidl et Norma trahissent la simplicité,
Le fromage fond, comme la déception sur la bouche,
Louise, le cœur lourd, murmure, sous le fardeau qui la touche.
Les bières s’écoulent, lourdes de misère,
Duvel et sauciflard, un duo sans lumière,
Quatre tranches de mortadelle, sèchement avalées,
Et le chorizo plastique sur des langues désolées.
Un regard langoureux, sur Vanessa posé,
Mais Tinder l’a déjà prise, dans un rêve éloigné,
Elle parle d’un autre, grand et bien membré,
Et toi, tu t’enfonces dans la rosette enragée.
Le ventre gronde, une symphonie d’échec,
Et dans la tristesse, même les boyaux se craquellent,
Le Frogom, dernier éclat d’un festin empoisonné,
Et le vin bas de gamme achève le condamné.
Violet, brisé, comme un petit Lu trempé,
Tu te noies dans le gras et la pancetta sciée,
Sans mot, sans voix, tu observes l’ennui,
L’orgie alimentaire, reflet de ta vie.
Deux tranches encore, un clairon par ta figne,
Caramélisée, fondue, tout s’achève en ligne,
Les pommes de terre, avalées dans le dernier combat,
Et le vin marque repère s’écoule sur tes bras.
Une goutte perle de ton nez, sur la table,
La mouscaille coule, un filet minable,
Elle glisse sans fin, de ta savate à ta honte,
Tu te détestes, et en eux, tout se rompt.
Enfin, tu te lèves, vers les gogueneaux d’un pas lent,
Le silence te suit, pesant et flagrant,
Un murmure, des mots : « Il abuse, c’est certain »,
Mais toi, tu ignores, et continues ton chemin.
Aux toilettes, enfin, tu poses ta prune,
Et soudain tout s’éclaire, l’odeur t’importune,
Un Kandinsky marronnasse trône sur ton jean,
C’est là que tu comprends, pourquoi le monde s’éteint.
Peut-on parler de ce sujet, ce lourd tabou,
Peut-on briser les chaînes de l’ombre et du flou,
Faire avancer l’esprit, ouvrir les mentalités,
Pour que ce fardeau de honte soit enfin libéré ?