aujourd'hui je vais encore humilier du vendeur
Supprimé- 1
Mon p'tit kiff à moi, c'est d'aller chez IKEA, un mardi matin, bien avant que les foules ne s'égarent dans les allées. Là, je plonge dans une atmosphère unique, mélange d’essences de pin suédois et de cartons en morceaux, où le bleu et jaune font vibrer mon âme d'amateur de meubles en kit.
Quand je pose le pied sur les carrelages impeccables de l’entrée, je sais que je viens pas juste pour cueillir des champignons. Non, c’est ici que commence mon aventure. Le parfum de l’OSB et des vis Allen envahit mes poumons, chaque inspiration diminuant un peu plus mon espérance de vie, mais c’est un sacrifice de roi nordique. Je le fais pour l’amour du meuble modulable.
Mon premier arrêt ? Le rayon "Chaises et Tabourets". Pas pour en acheter, hein ! Juste pour échanger quelques mots avec Gunnar, le responsable de rayon, sur la stabilité du dernier modèle BÖRKFLY et ses propriétés anti-basculantes. Mon plaisir, c’est de l’embarrasser avec des questions techniques improbables. Hier, il m’a sorti un manuel pour vérifier, après quoi il m’a dit avec respect : "Essaye plutôt toi-même…" Ma satisfaction est immense.
Au détour d’un couloir, je repère une recrue, un jeune en stage d'été, tout hésitant devant un carton LÖBLOM incomplet. Je m’approche et, d’un ton paternaliste, je lui balance : "Dis-moi gamin, comment tu fais tenir les panneaux MELAN en angle droit sans qu'ils s’effondrent ?" Il bredouille, tente une réponse. Mais moi, je souris, indulgent. Un jour, lui aussi, il deviendra peut-être maître du tournevis cruciforme.
Passage à la caisse, enfin. Les yeux fatigués des hôtesses captent mon charisme discret. Peut-être pensent-elles que je suis un bricoleur du dimanche mais un vrai, pas un de ces faiseurs d'étagères bancales. C'est là, dans cet échange tacite, que je sais que je suis reconnu. Tout pourrait s'écrouler en un instant et le magasin être pris dans une tornade de vis qui roule, mais c'est notre code de silence et de respect qui maintient l’ordre dans cet IKEA sacré.
Pour finir, je me pose au restaurant, ce coin béni où j’engloutis mes boulettes de viande à 4,99 €, avec une sauce brune digne des festins vikings. Autour de moi, les regards admiratifs des autres clients, qui doivent se dire : "Celui-là, il sait monter ses étagères KALLAX comme personne." Une petite tape sur l'épaule d'un autre amateur de mobilier en kit, un café en clin d'œil offert pour l'ambiance, et je repars, le cœur léger, sans avoir acheté un clou.
Ah, Nauroto... La Mecque des amateurs de mécanique et d’huile de moteur. Mon pèlerinage hebdomadaire, c’est le samedi matin, quand l’air sent encore la graisse fraîche et la courroie usée. Là-bas, j'ai l'impression de traverser un sanctuaire où chaque bidon de 15W40 me chuchote des secrets de pros. Je sais qu'en entrant chez Nauroto, je ne viens pas enfiler des pare-soleil !
Mon premier stop, c'est au rayon "Liquides de Refroidissement". Là, je traque le responsable de rayon, et c'est toujours le même défi : lui poser une colle mécanique qui va le déstabiliser. La semaine dernière, j'ai demandé avec un air docte : "Dites-moi, l'additif anti-corrosion dans vos bidons de liquide refroidissant, il est compatible avec du bloc alu, même après 300 000 bornes ?" Là, il se gratte la tête, consulte son catalogue, me jette un regard de respect. J'ai gagné la manche.
Ensuite, je file au fond du magasin, là où les vrais habitués se retrouvent : le rayon "Essuie-glaces". Je croise un petit nouveau, un stagiaire au polo Nauroto encore sans traces de cambouis, le regard perdu devant les balais BOSCH. Je m’approche, avec ce sourire qui inspire confiance, et je lui demande : "Dis-moi, gamin, tu connais les différences d’angle entre le balai standard et le modèle asymétrique pour les essuie-glaces avant ?" Il bafouille un truc sur l'aérodynamisme, je hoche la tête, indulgent. Un jour, lui aussi il comprendra ce que c'est que la noblesse du réglage millimétré.
Le passage à la caisse, c'est mon moment préféré. La caissière, avec ses mains marquées par les tickets thermiques, me lance un regard qui en dit long. Elle doit se demander si je suis pas un de ces mécanos chevronnés qui connaît chaque recoin d'un moteur diesel. Et je la laisse croire. C’est notre petit jeu, ce respect tacite qui unit les vrais. Tout pourrait partir en vrille, les bidons de lubrifiant éclater comme une vague de graisse, mais ce respect nous maintient tous dans une paix silencieuse.
Je termine, bien sûr, par le café de la zone d'attente, entre deux gobelets à moitié déformés, remplis d'un liquide qui ressemble à du carburant. En jetant un œil autour de moi, je croise le regard de deux autres passionnés. Peut-être me prennent-ils pour un as du dégrippant, ou un vieux routier des filtres à air. Peu importe, moi je suis là pour l’odeur d’huile et la camaraderie silencieuse des vrais bricoleurs du samedi matin.
Nauroto, c'est pas juste un magasin, c'est mon garage sacré, mon havre d'huile et de cambouis.
Ah, le FreeStore, mon repaire préféré pour faire tourner les vendeurs en bourrique… parce que franchement, avec mon RSA, j’ai pas prévu de souscrire à quoi que ce soit. Le samedi matin, quand les clients un peu sérieux commencent à affluer, je me pointe là, tranquille, le pas lourd, comme si j’avais un abonnement premium sur toutes les offres et que j’étais là pour leur demander des comptes.
Dès l’entrée, je me dirige direct au comptoir, le sourire en coin, prêt à embrouiller le premier vendeur qui croise mon regard. Mon entrée en matière ? Je pose une question vague, du genre : "Alors, vous avez des nouvelles protections pour les données des clients ou ça continue de fuser, niveau IBAN et tout ?" Le vendeur, tout rouge, commence à bredouiller des trucs sur la "sécurité renforcée" et moi, je hoche la tête en soupirant, genre "mouais, c’est ce qu’on dit…"
Après, je fais mine de m'intéresser au dernier modèle de smartphone en vitrine, comme si j'étais prêt à casser mon PEL pour un abonnement. Le vendeur arrive, tout enthousiaste, et moi, je le regarde droit dans les yeux : "Dites, niveau cybersécurité, là, c’est vraiment béton ? Parce que bon… je tiens à mes données bancaires, moi." Silence gêné. Là, j’enchaîne, le plus sérieusement du monde : "Et si je paye en plusieurs fois, je risque pas de voir mon IBAN quelque part par hasard, hein ?" Le gars tente de me rassurer, mais je sens bien que je l'ai mis en PLS.
Puis, je passe au coin "abonnements internet". Les tarifs ? Je les connais pas par cœur, mais ça m’empêche pas de poser des questions improbables : "Et avec le forfait basique, là, on peut streamer en 4K, non ? Parce que bon, j’ai que la fibre optique moi… quoi, faut rajouter 5 euros ? Ah, c’est pas précisé dans l'offre de base… intéressant."
Je termine par un petit tour dans la zone d’attente où les vrais clients poireautent avec leurs soucis techniques. Je m'assieds, l’air de rien, en pianotant sur mon téléphone comme si je vérifiais mes propres abonnements. Et là, j’entame une conversation avec un type à côté de moi : "Vous aussi, vous avez eu un mail bizarre, avec vos coordonnées bancaires dedans ? Moi, je suis toujours prudent… faut dire qu’ils les ont bien exposées, non ?"
FreeStore, c’est mon terrain de jeu : là où je peux semer des doutes, poser des questions absurdes et ressortir les poches vides mais le cœur bien rempli. Un samedi matin bien employé !
- 1
Données du topic
- Auteur
- 28-04-21RISITAS
- Date de création
- 29 octobre 2024 à 07:31:56
- Date de suppression
- 29 octobre 2024 à 08:10:00
- Supprimé par
- Modération ou administration
- Nb. messages archivés
- 5
- Nb. messages JVC
- 5