Bien sûr, personne ne conteste que la société a évolué et c’est un progrès indéniable que l’homme n’ait plus le droit de commettre des violences impunément, en particulier au sein du foyer.
Il est important que chaque acte de violence soit dénoncé et traité de manière appropriée, je ne dis pas le contraire. Mais il est justement là le problème : avec cette évolution, il devient facile de confondre un combat légitime pour les droits des femmes avec une dérive où l'accusation devient une arme à double tranchant, utilisée non plus pour obtenir justice, mais pour détruire des vies sans preuve tangible. Et énormément d'exemples peuvent être cités, notamment celui de Cauet récemment.
Le fait que l’énorme majorité des victimes ne porte pas plainte soulève une autre question : pourquoi une minorité d’accusations, parfois après des décennies, est-elle si intensément médiatisée et traitée de façon quasi infaillible, alors même que la justice repose sur la présomption d'innocence ? Pourquoi une parole, aussi importante soit-elle, pourrait-elle suffire à renverser la vie de quelqu’un sans investigation solide ni preuves ? Il est évident que nous devons encourager les vraies victimes à s’exprimer, mais nous devons aussi être conscients qu’avec cette libération de la parole, certains pourraient en abuser pour régler des comptes personnels ou pour des gains opportunistes.
Dire que « les langues se délient » ne devrait pas signifier que nous devons abandonner le principe de justice équitable pour tous. Sinon, nous risquons de tomber dans l’excès inverse: une société où l’accusation est immédiatement suivie de la condamnation, où la réputation et la carrière d’un homme peuvent être ruinées sur la simple base d’une allégation, parfois difficilement ou même pas vérifiable. Il faut trouver un équilibre : soutenir les victimes tout en protégeant les principes fondamentaux de la justice pour éviter les abus de ce système.
