Du trajet vers la ruralité
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Je suis né, milieu des années 90, dans une très bonne famille dirons-nous.
La voie était simple, se laisser porter par le courant. Cela ne voulait pas dire qu'il n'y avait pas d'efforts à faire, mais que la direction et la logistique était assurée.
En tant qu'ainé des responsabilités supplémentaires m'étaient échues mais cela ne me pesait absolument pas.
Mon parcours scolaire fut d'un classique, collège option latin bien entendu, lycée S option math.
Les études sup dans l'école de co à la con du coin, premier acte de non soumission à la volonté paternelle qui attendait l'école d'ingé...
Puis un vagabondage intellectuel erratique sur le temps libre (relativement élevé) que mon cursus m'offrait.
Echouage sur les bancs de la fac de lettres auprès des rencontres de soirées enivrées, socio, psyco tout ça était nouveau pour moi (Histoire, non, j''étais suffisamment un nerd pour ça).
Puis, rencontre avec les types de médecine & pharma, tellement déglingos qu'ils sortaient "leur pilules du bonheur".
Bref. Une vie étudiante dynamique et agréable, avec une réussite, attendue, par le diplôme & le 1er emploi.
Le 1er emploi s'avéra être une planque totale, de la thune, peu de choses à faire.
Je mis à profit ce temps pour des projets personnels et de petites aventures en bande que je qualifierais de "mercenaires" qui furent couronnés de succès.
Mais, il manquait quelque chose, au fond. Éloigné de ma famille, de mes vrais amis, les jours, les semaines, les mois, puis les années m'écrasèrent.
Il fallu que je quitte mon emploi et mon lieu de (non)vie.
Les membres de ma famille était dispersés.
Mes vrais amis, oubliés.
La vie avait bien coulée depuis mon départ, je n'avais plus vu certains depuis 10 ans et les plus récents contacts remontait à 5 ans... Je n'avais jamais pris la peine de maintenir du contact à distance, occupé que j'étais sur mon petit centre, sur mon monde.
Alors que faire?
En rentrant chez mes parents sur un long-weekend, je tombai en passant dans la bibliothèque sur un vieil album photo familial. Une photo présentait une petite bâtisse de style renaissance (une fenêtre à meneau, surmontée d’arcs en accolade) prise dans du lierre.
En description, il était ajouté manuscritement "Chez Alphonse"
Il fallu que j'aille demander à ma mère, qui il était. Mon père que j'avais sollicité en premier ne souhaitant répondre...
Alphonse était l'oncle de mon père. Membre de la Jaquette... et une forme de damnatio memoriae c'était appliquée.
Mais ce qui m’intéressais le plus, c'était la bâtisse.
Quelle ne fût mon étonnement quand j'appris finalement que mon père en avait hérité (j'étais bien moins étonné du fait qu'Alphonse n'ait pas eu de descendance...).
Je ne sais pas dans quelle mesure reparler de cet inverti chauffa l'atmosphère, ou si la discussion de ma situation (chômage volontaire et abandon d'une possible grande carrière) était déjà prévue, mais le fait est que je passa un mauvais quart d'heure.
Déçu, mais déterminé, je chargeas mes affaires dans ma voiture et parti.
Au départ cette fuite n'était pas prévue et je n'avais nul part où aller. C'est alors que je décidai de retrouver la bâtisse d'Alphonse, qui était à l'abandon finalement.
En reprenant les quelques infos grattées avant l'embrassement de mes parents et avec l'usage de google map, Eureka. 4H de route. Arrivé dans un village, la nuit était déjà bien tombée, la baraque est en sortie, un peu a l’extérieur du hameau... je suppose que pour les "fêtes" c'est mieux.
Le portail est là, coincé entre deux belles et simples colonnes.
La première nuit fût spéciale. Mais finalement, au fur et à mesure, mon squat c'est amélioré et aujourd'hui, je vous écris de là-bas, du fin fond de la cambrousse.
A la prochaine
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Données du topic
- Auteur
- Wrk70
- Date de création
- 11 octobre 2024 à 23:20:00
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