Facebook qui m'informe de nouvelles notifications dont l'une de mon ancienne belle-mère, j'ouvre par curiosité et tombe sur une photo de mon ex toujours aussi ravissante, un nouveau né dans les bras, le message l'accompagnant était clair et concis "Bienvenue Chloé" ce prénom, c'est celui qu'on avait choisi initialement ensemble.
Je suis rentré chez moi avec le même panache qu'un cadavre, intérieurement j'étais décomposé, je sentais mon cœur se comprimer sans comprendre pourquoi j'étais dans un tel état, ça faisait 3 ans qu'on était plus ensemble, j'avais reconstruit ma vie depuis, j'étais en couple moi aussi et j'imaginais déjà son désarroi quand elle allait m'apercevoir déambuler devant la porte d'entrée avec ma mine de déterré.
En rentrant, la scène fut parfaitement retranscrite, j'ai eu droit à cette interrogation qui était en réalité une évidence quand elle m'a demandé "ça va, t'as pas l'air bien ?"
Mon premier refuge a été le mensonge, j'ai prétexté un maux de tête persistant puis je suis parti m'affaler sur le lit conjugal comme s'il était l'heure de rejoindre mon tombeau.
Une nuée de pensée traversait mon esprit, j'avais l'impression qu'on me volait ce qui jadis fut mes rêves, cette réalité que j'espérais et que la rupture avait néantisé à jamais.
En réalité et je l'ai compris après avoir versé nerveusement quelques larmes, c'est que cette situation confirme non seulement à quel point elle avait eu raison de me quitter et pourquoi son fantôme me hante toujours autant.
Sa victoire est ma défaite parce que j'ai été incapable d'évoluer, me débattant comme le poisson hors de l'eau, mon accomplissement personnel c'est celui de la stagnation et on ne fonde rien sur des ruines, je suis attaché à son fantôme parce qu'il me ramène à une époque enchanteresse où je n'avais pas encore conscience de tout ça où ma vision de la réalité, c'était la mienne et où j'étais moi même à ses yeux, une vision fantasmée de ce que je suis vraiment, une fois le voile levé, me quitter était une évidence.
Cette partie d'elle que j'aime toujours, c'est au fond, une partie de moi même et la seule solution à tous ces maux, c'est de vivre avec.
