J'ai trouvé le responsable du French Dream
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Je vous présente Albin Chalandon, chef de file des Dreamers Eveillés
Notre cher Albin, riche banquier et ami d'Abel-François Chirac (père de notre défunt Jacques), est Ministre de l'Equipement et du Logement sous De Gaulle et Pompidou entre 1968 et 1972.
Notre histoire commence dans les années 50. L'explosion de la natalité, le retour des pieds-noirs et l'immigration la plus forte de l'histoire de France provoquent une crise du logement sans précédent. Plus de 75 000 personnes vivent alors entassées dans quelques 255 bidonvilles en périphérie des grandes villes. Cela sans compter les logements insalubres et surpeuplés des centre-villes.
Le gouvernement français entend lutter contre ce fléau par la construction de grands ensembles collectifs. Construits à la va-vite, les HLM sont pourtant d'assez bonne facture, rendant accessible au français moyen un confort alors réservé aux plus aisées.
Leur éloignement des axes de communication, des bassins d'emplois et des services de base ne pose alors pas trop de problème, mise-à-part l'ennui pour les plus jeunes. Sous la pression des élus locaux communistes, ces logements sont réservés au coeur battant de leur électorat : cadres, ingénieurs, techniciens et ouvriers qualifiés. En pleine ascension sociale, ces population accèdent au luxe et à la liberté du tout-automobile
Les 30 glorieuses battent alors leur plein. La jeunesse a soif de liberté et le prolétariat est plus déterminé que jamais à ne plus se contenter des miettes de la bourgeoisie. Le 21 mars 1967, 60 yes-life de l'université de Nanterre, les corones bien remplies, décident de braver l'interdit en rendant visite aux gourgandines dans leur dortoir. Chockbar, le doyen décide d'envoyer les CRS interrompre leurs ébats. Bien décidés à Z+V, les yes-lifes résistent. S'enclenche alors une série d'évènements qui culminera avec plus grande grève de l'histoire de France et la fuite du président De Gaulle en Allemagne, connu plus tard sous le nom de Mai 68
C'est quelque jours après la fin de cette crise que nous retrouvons Albin Chalandon. Nous sommes le 11 juillet 1968 et Chalandon vient d'être nommé ministre en charge de l'équipement et du logement. Terrifié par la tempête qui a bien failli l'emporter, lui et tous les membres de la classe dirigeante, le ministre banquier va élaborer un plan machiavélique. Pour que plus jamais l'hégémonie de sa classe ne soit remise en cause, il faut neutraliser dans l'oeuf toute velléité populaire. Matériellement, il faut éloigner les pauvres des centres de pouvoir. Socialement, il faut isoler les français. Idéologiquement, il faut que la remise en cause du système apparaisse comme impossible, voire néfaste. Ses objectifs maintenant définis, le plan French Dream va pouvoir être mis en oeuvre
Pour commencer, Chalandon va faire drastiquement augmenter les quotas de très pauvres devant être accueillis dans les HLM. Ces démunis des centres villes et des bidonvilles n'ont pas les moyens de s'acquitter des loyers, ni les moyens d'acheter et entretenir une voiture. Pourtant celle-ci est alors indispensable pour trouver un emplois ou faire les courses lorsqu'on habite ces zones éloignées de la ville. Chalandon le sait. Cela fait partie de son plan. Pour faire face aux impayés de loyers, les Offices HLM sont contraints de réduire les budgets d'entretien. Dans l'impossibilité de trouver un emploi, culturellement isolés, les nouveaux arrivants se replient sur eux. La vente de drogue commence pour certain à devenir le seul revenu facilement accessible. Les premières tension naissent. De plus en plus, la petite délinquance vient répondre à la frustration de la pauvreté et de l'ennui. Les conditions de vie se dégradent rapidement. C'est à ce moment que Chalandon décide d'activer la phase 2 de son plan, la phase la plus cruciale, l'essence même du French Dream : le pavillon
Présentées comme la solution à tous les problèmes, Chalandon va multiplier les facilités de construction pour les zones pavillonnaires. Alors que les terrains se négociaient difficilement et les capitaux se faisaient rares pour les grands ensembles, Chalandon va mettre en place toute une batterie de dispositifs légaux et réglementaires pour rendre rapidement et facilement accessible les pavillons aux habitants souhaitant quitter les HLM. Comble du cynisme, des fonds destinés à l'entretien des HLM seront redirigés vers le financement des prêts immobiliers
Ce point est crucial car le prêt immobilier constitue la dernière phase du plan de Chalandon. Bien que les habitants initiaux des HLM se soient enrichis, l'achat d'un terrain et la construction d'une maison neuve leur reste financièrement inaccessible. Il faudra tout le poids de l'Etat pour faire baisser les taux d'intérêts, les obligations d'apports, etc. Le succès est fulgurant. Les développements sont anarchiques, on construit n'importe quoi n'importe où. Qu'importe, le plan marche mieux qu'Albin n'aurait pu l'espérer. On assiste à une véritable fuite des HLM vers les pavillons, renforçant ainsi le cycle vicieux entamé cyniquement par le Ministre. Mais alors que les nouveaux habitants de ces zones pavillonnaires croient enfin avoir atteint le graal de la liberté et de l'indépendance incarné par le jardin clôturé, les voilà rattrapés par une nouvelle forme d'aliénation : la dette
La croissance ralentie, les salaires n'augmentent plus, le prix du baril explose. Manque de bol, loin de la ville, on ne fait rien sans la bagnole. La seule chose certaine en cette période incertaine : l'échéance de remboursement qui tombe tous les mois. Les économies sont réduites à peau de chagrin. L'euphorie laisse place à la morosité. Les mouvements sociaux persistent, mais il faut payer le crédit, il faut payer l'essence. Puis on espère que le pavillon prendra de la valeur. Ca sera toujours ça pour les enfants ou la retraite. Alors on se résigne, on se fait une raison. Lentement, le Dream s'installe. Chalandon a gagné
Voilà les kheys en substance l'histoire secrète de l'homme qui a purifié la France par le French Dream. Vous pensiez que celle-ci n'était que le fruit de l'immuable loi de l'offre et de la demande, l'émergence naturelle et organique du capitalisme, l'ordre spontanée de la volonté des français. Et bien non. C'est un plan savamment orchestré par Albin Chalandon, le ministre banquier, pour assoir éternellement l'hégémonie de sa classe
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Données du topic
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- R0J0
- Date de création
- 9 octobre 2024 à 21:31:41
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