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Please j’ai envie de savourer la PLS de fils de boomers déshérités
Michel* , architecte à Paris, est fils unique et quand Irène*, sa mère antiquaire dans une grande ville française, décède à 85 ans, il sait qu'il est son seul héritier direct. Issue d'une famille bourgeoise, Irène laisse des comptes en banque bien garnis, une assurance-vie, plusieurs biens immobiliers, dont un luxueux appartement, sa boutique et une splendide maison de maître remplie de meubles, d'objets d'art, de tableaux et surtout de souvenirs auxquels Michel est très attaché. Convoqué chez le notaire après les obsèques, il y retrouve sans surprise Trevor* le compagnon de longue date de sa mère, un Écossais âgé de 88 ans avec qui elle a vécu plus de vingt ans sans jamais l'épouser ni signer de pacs ni même de certificat de concubinage. C'était leur façon de vivre et de s'aimer. Et Michel, qui savait Irène un peu bohème, ne s'en était jamais mêlé.
Entre les deux hommes l'ambiance est cordiale, mais un peu distante. Trevor ne l'avait jamais vraiment pris en compte. Seul lui importait l'amour qu'il avait pour sa mère. Face à eux, l'officier public récapitule leurs situations personnelles, vérifie leurs états civils, puis commence à lire la liste des possessions familiales dont il a connaissance et faute d'avoir un testament en sa possession, leur explique la situation. Puisque Irène n'a pas laissé d'instructions particulières ni enregistré de documents auprès de lui, c'est à la loi de désigner le ou les héritiers légaux et de répartir les biens.
Dans ce cas précis, selon la législation, Michel est le seul héritier, puisque Trevor, simple concubin, ne peut en aucun cas prétendre à l'héritage. En effet pour qu'un concubin ait des droits, il faut qu'il ait en sa possession un testament en ce sens. Dans le lourd silence de l'étude, les deux hommes se regardent, un peu gênés. Michel, qui sait bien que Trevor, sans profession ni couverture sociale personnelle ni même de permis de conduire, a toujours vécu grâce aux revenus de sa mère, se prépare à lui donner la jouissance de l'appartement de la défunte jusqu'à sa mort, ainsi qu'une part sur les antiquités en vente dans la galerie. Pour lui, c'est la moindre des choses.
Le notaire satisfait de la façon dont tourne l'affaire commence à reprendre la parole, quand, soudain, l'Écossais sort d'une enveloppe en papier kraft un document qu'il déplie méticuleusement avant de le lui tendre. En quelques secondes, tout bascule. Médusé, Michel découvre l'existence d'un testament totalement inconnu. Daté du 4 juillet 1999 et signé de la main de sa mère, il certifie que Trevor hérite de tous les biens de sa compagne.
Rédigé entièrement par la testatrice elle-même, conformément aux conditions prévues à l'art. 970 du Code civil, daté (heure, jour, mois, année), numéroté, et signé, le texte coche toutes les cases légales du testament olographe. Seule interrogation, à cette époque, Irène venait tout juste de rencontrer Trevor et Michel croit se souvenir que les deux amants n'avaient pas encore emménagé ensemble. Mais devant l'incontestable validité juridique du testament, le notaire ne tient pas compte de ce détail troublant.
Conformément à l'article 914-1 du Code civil, Trevor est désormais un héritier à titre particulier et doit recevoir au même titre que Michel, la moitié des biens. «À ce moment précis, je suis littéralement tombé des nues, se souvient Michel. Jamais je n'aurai cru vivre une telle situation. Surtout que les choses ne se sont pas arrêtées là et qu'une autre mauvaise surprise m'attendait. En effet, afin de faire l'inventaire total de la succession pour la répartir de manière équitable et calculer les montants des droits fiscaux dont nous devions nous acquitter, un délai de six mois avait été demandé par l'office notarial. Rien que de très normal, surtout dans une affaire aussi complexe que celle-ci. À ceci près que pendant la procédure, Trevor est décédé brutalement à l'hôpital où il devait subir une opération chirurgicale prévue de longue date. Sa disparition changeait la donne et j'ai donc été à nouveau convoqué chez mon notaire.»
De retour à l'étude et devant la mine défaite de l'officier ministériel qui lui serre mollement la main sans le regarder en face, Michel se doute que quelque chose ne va pas. «Comme Trevor était mort en France, son décès entraînait obligatoirement une nouvelle succession et le notaire avait dû faire entamer une recherche d'héritier, raconte-t-il. Et là, je m'attendais à tout sauf à ça. Alors que le compagnon de ma mère avait toujours assuré n'avoir aucune famille, les généalogistes mandatés par l'étude ont découvert qu'il avait un frère plus jeune toujours vivant et qu'il avait en plus changé de nom de famille. Encore plus rocambolesque, alors qu'il avait juré ne jamais avoir été marié, non seulement il avait eu une épouse légitime dont il avait divorcé, mais en plus il avait deux enfants et des petits-enfants au Royaume-Uni. En clair, la moitié de l'héritage de ma mère qui lui revenait par testament olographe allait désormais devoir être partagé avec l'ensemble de ses ayants droit…»
Tout aurait pu finir à cet instant. Michel aurait conservé la moitié du patrimoine et les héritiers de Trevor auraient reçu le reste. Sauf que ces derniers, flairant la bonne affaire et poussés par un cabinet de consultants payés au pourcentage, ont contesté la manière dont l'inventaire des biens a été fait en France et réclamé davantage que ce à quoi ils avaient droit. Au point de contraindre Michel à céder une partie des biens immobiliers en sa possession, ainsi que les souvenirs de toutes les générations qui y ont vécu.
Le 17 octobre 2024 à 13:55:21 :
Tu cherches à lancer un énième débat sur la légitimité de l'héritage ?
Non vraiment comme dit dans mon first post, savourer l’aigreur d’un mec qui pensait hériter et se retrouve baisé
Et en l’occurrence je ne suis pas déçu, TREVORED ayaaaao
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Données du topic
- Auteur
- Alcamodiritorno
- Date de création
- 17 octobre 2024 à 13:43:32
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