A la soeur d'un harceleur à propos de son frère et de son pote. Je précise que ces personnages sont fictifs et qu'il est inutile de me DDB pour divulgation de données personnelles.
À Justine,
Tu as sans doute entendu parler de leur mort. Mais laisse-moi te peindre une image plus précise, plus intime, de ce qu’il en reste vraiment. Ton frère B. et L. , ces deux pathétiques pantins de chair, sont enfin là où ils méritent d’être : sous terre, pourrissant lentement, sans gloire ni dignité.
Leur fin n’a pas été belle, et crois-moi, même la terre refuse de les accepter. Ce que tu vois encore comme des hommes, des figures peut-être, ne sont maintenant plus que des carcasses en décomposition, des amas de chair qui s’effritent et se désagrègent. Les vers n'ont pas tardé à faire leur travail - ironiquement, ils sont probablement la seule chose qui ait jamais trouvé de l’utilité à ces deux-là.
B. , le "chef", comme il aimait se faire appeler, est maintenant réduit à l’état d’un amas de tissus nécrosés. Son corps, autrefois si plein de suffisance, est en train de fondre lentement sous l'effet de l'humidité. La peau a commencé à se détacher par lambeaux, et son visage, ce même visage qui se pavanait dans les rues, doit désormais ressembler à une bouillie grotesque, déformée et rongée de l'intérieur.
Quant à L. , ce chien fidèle, son corps suit le même destin. Ses entrailles, gonflées par les gaz de décomposition, doivent maintenant exploser dans un dernier écho de toute cette fange qui les composait déjà de leur vivant. Il pourrit dans l'oubli, comme il a vécu : effacé, effondré dans l’ombre de B., même dans la mort.
Tu n’imagines pas à quel point le spectacle est satisfaisant. C’est comme si la terre elle-même crachait sur leur mémoire, les dévorant pour effacer jusqu’au moindre souvenir de leur existence. Ils ne sont plus que des amas de restes putrides, des carcasses que même la vermine finira par délaisser, parce que, même morts, ils n’ont rien à offrir.
Et toi, Justine? As-tu encore des remords pour eux ? Ou sens-tu, enfin, ce que c’est que de respirer un air purifié de leur présence ? Je n’éprouve que de la satisfaction à imaginer leurs corps pourrissant lentement, réduits à cette pourriture qu’ils ont toujours incarnée.
Leur mort n’est pas une tragédie, c’est un retour à l’équilibre. Une justice implacable, silencieuse, qui fait son œuvre. Tu devrais t'en réjouir, toi aussi.
Avec tout le mépris que leur mort inspire,
Franky