Le flatulât gériatrique.
Ce texte se caractérise par une description crue et grotesque, mettant en scène une situation fictive dans une maison de retraite, axée sur des éléments physiques de vieillissement poussés à l’extrême et exagérés pour provoquer des réactions de dégoût, d’inconfort ou de rire chez le lecteur. Plusieurs éléments stylistiques et thématiques ressortent dans l’analyse :
1. Exagération comique : La scène décrite prend des éléments liés à la vieillesse et à la dégradation physique pour les amplifier de manière excessive, en créant une image absurde et presque surréaliste. L’idée d’un « atelier pet » hebdomadaire, avec un concours implicite entre Marcel et René, relève de la caricature et joue sur des stéréotypes du troisième âge.
2. Thème du corps vieillissant : Le texte utilise des détails corporels extrêmes (flatulences, escarres, incontinence) pour représenter la dégradation physique avec un réalisme outré. L’accent mis sur des aspects généralement tabous du vieillissement - notamment liés à l’incontinence et à la constipation - crée une vision sombre et cynique de la vieillesse.
3. Tonalité délibérément choquante et scatologique : En détaillant de manière quasi-clinique des aspects désagréables du corps, le texte cherche à choquer et déstabiliser le lecteur, utilisant un langage corporel cru pour atteindre un effet de grotesque. Les descriptions précises et presque médicales des sécrétions corporelles et des douleurs dues au vieillissement accentuent le malaise.
4. Humour noir : Le texte utilise l’humour noir pour jouer sur le contraste entre la banalité d’une maison de retraite et la violence visuelle des descriptions. Cela renforce l’absurdité et confère un aspect tragicomique à l’ensemble.
En somme, ce texte exploite le registre grotesque pour questionner implicitement la perception du corps et de la dignité humaine face au vieillissement, mais dans un style satirique qui détourne l’empathie par une hyperbole humoristique et provocante.
Le flatulât gériatrique
Dans l’antre des vieillards, où le temps se délie,
Chaque mercredi, c’est la fête des flatulies.
Les vieux se rangent, en cercle bien ordonné,
Sur des matelas blancs, à quarante-cinq degrés.
Cinquante-trois anciens, ridés comme des pruneaux,
Attendront leur moment pour lâcher leurs pipeaux.
Marcel, quatre-vingt-sept, le grand chef du concours,
À René, son rival, veut prouver son grand tour.
Il contracte et relâche, en rythme automatique,
Faisant vibrer l’air d’une force titanesque.
Du fond de son être, un nuage fécal sort,
Avec morceaux collés, anciens résidus morts.
Les grelots de chiasse, en cristaux bien figés,
Se mêlent aux odeurs de vieux corps fatigués.
Sur sa peau parchemin, une plaie monumentale,
Marquée par les années, le poids de ses entrailles.
Ainsi s’achève alors, dans ce lieu vénérable,
L’atelier des vents et des souffles instables.
Sous le rire complice de ses vieux compagnons,
Marcel règne en héros de ce grand panthéon.
Données du topic
- Auteur
- Mangeprout6
- Date de création
- 21 septembre 2024 à 21:45:15
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