Lorsque nous rentrons chez nous, avant de franchir le seuil, nous prenons soin d'essuyer nos pieds sur le paillasson pour ôter la saleté sous nos semelles. Nous préservons ainsi la propreté de notre intérieur et celle de nos pieds. Mais le paillasson, lui, en a fait les frais. Car si notre habitat est propre, c'est parce que le paillasson a accepté de se salir.
Il s'agit d'une image de l'humilité de Jésus. Si notre coeur est propre, c'est parce que Jésus a porté notre souillure et qu'Il s'est chargé de nos péchés. Il s'est placé à terre, comme un paillasson, pour que nous puissions déposer sur Lui tout ce qui nous encombrait. Nos péchés, nos maux, nos souffrances, nos fardeaux, notre méchanceté. Jésus nous a tellement aimés qu'Il est descendu pour se placer à notre hauteur. Il est descendu nous chercher dans notre saleté. Il s'est salit pour nous.
Pourtant, en dépit du caractère avilissant, choquant, irrespectueux, voire scandaleux ou carrément insultant envers Jésus, aucun paillasson n'a été et ne sera jamais traité comme Lui. Il ne viendra pas à l'esprit de quiconque de se moquer d'un paillasson, de frapper un paillasson, d'y cracher dessus, de le flageller, de l'enclouer, de le couronner d'épines, de lui arracher ses poils comme on a arraché ceux de la barbe de Jésus... La vérité, c'est que même le plus laid des paillassons ne subira jamais un traitement pareil.
Vu comme cela, la croix est un scandale. L'humilité de Jésus est un scandale. Son abaissement est un scandale. En définitive, la grâce est le suprême scandale. Mais il faut accepter que la grâce soit scandaleuse pour en bénéficier. Car ce qui est folie aux yeux des hommes est sagesse aux yeux de Dieu.