[TEMOIGNAGE] Concours en candidat libre pour intégrer une grande école à 23 ans

Ave, à tous ceux qui doutent sur leur projet d'études, je voudrais témoigner de mon parcours. Que ce soient à cause d'un décrochage scolaire (et ses raisons), une addiction infernale ou tout autre motif qui vous écartèle littéralement (entre votre nécessité intérieure et vos contraintes extérieures), sachez qu'il est possible de trouver un élan vital, celui qui échappe même à la raison (appelez le comme vous voulez), l'amour de la vie. Cet état d'ataraxie est une source inépuisable d'inspiration dans la vie. Chaque culture s'est essayée de le comprendre et de l'expliquer, mais il n'y a rien de plus révélateur que de l'expérimenter. Je ne pense pas détenir quelque chose en plus sur les autres, je pense au contraire avoir pris conscience de quelque chose dans le champ du connaissable pour tous. C'est tout naturellement que nous sommes chacun sensible au bien, qu'on le veuille ou non. Libre à vous de comprendre ce qu'est le bien, mais une chose est sûre, c'est qu'il n'y a rien de mal, de vicieux et d'ennuyeux à faire le bien. Et je ne dis pas que le monde est dichotomique, je dis seulement que le bien est différent du mal, et surtout triomphe du mal. Le bien, c'est une compétition vertueuse de chacun avec le monde. Comprenez que notre combat n'est pas celui de l'homme contre l'homme, mais celui de l'homme avec le monde.

Après 3 années en haute mer, seul à me laisser à la dérive pourrir au soleil, j'ai compris que j'étais naturellement sensible au bien et qu'il suffisait de choisir. Il suffisait d'y croire. Et alors, moi qui croyait qu'il fallait apprendre à refuser ses désirs, refuser d'entrer dans un cercle vicieux qui me faisait tant souffrir, j'ai appris à accepter. J'ai accepté de m'écouter, d'écouter le monde qu'on habite et de m'émerveiller. Mon désir étant infini et insatiable, j'avais enfin trouvé cette source qui m'inspirait chaque jour, qui faisait littéralement battre mon cœur. Pour vous dire, c'est comme quand j'ai rencontré la femme de ma vie, de l'amour qui me prenait aux tripes. Et toutes mes craintes comme celle d'avoir peur de m'ennuyer, de perdre mon brin de folie me sont devenues étrangères. C'est tellement fou de faire l'expérience de son être, de se réaliser en tant qu'être sensible au bien. C'est beau !

J'ai planifié des objectifs qui me tiennent à cœur, et dont le chemin pour en arriver me procurerait certainement du bonheur. J'ai alors commencé une double licence histoire/lettres tout en travaillant en mathématiques et en SES pour stimuler mon appétit dans la contemplation du monde.

Aujourd'hui je suis en L3 d'histoire et de lettres (à 22 ans bientôt 23) et je vais tenter d'entrer à l'ENSAE (École nationale de la statistique et de l'administration économique) via les concours B/L en candidat libre. Je travaille les maths et les SES depuis les débuts de ma double licence, et je fais des sujets de concours depuis le début de ma L2. Les maths comptent pour la moitié des coefficients pour l'admissibilité et l'admission. Aujourd'hui mon niveau en maths me permet de terminer un sujet type ENS en 4h avec quelques fautes qui m'assurent d'être positionné dans le premier quartile. Pour ce qui est des SES, c'est une autre histoire. Je travaille ma rédaction avec ma double licence, j'apprends le cours de ESH sur le site Melchior et je fiche un précis de sciences sociales (le riutort) et d'économie (l'économie en fiches, collection optimum). Je fais régulièrement des analyses de sujet (intro, plan, conclusion) depuis la L2. Depuis la fin de la L2, je commence à rédiger sérieusement des copies entières en 6h de temps. Et enfin en anglais, je le travaille en licence, notamment via un livre de traduction de phrases de thème (en L1), des lectures et analyses d'articles The Economist (depuis la L1) et la lecture et apprentissage d'articles sur les thèmes courants qui tombent au concours, disponibles sur le site major prépa et mister prépa.

PS : ce message n'a pas pour but de vous conseiller, c'est un simple témoignage, un partage que je crois nécessaire. Peut-être que certains se reconnaîtront d'une façon ou d'une autre...