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Supprimé- 1
Si la Passion christique est salvatrice, c'est parce qu'elle dépasse de loin les souffrances humaines dans le fait même qu'elle les assument paradoxalement toutes.
Souffrances réunies en un seul Homme bien supérieures à toutes les souffrances des hommes réunis. Voilà ce qui caractérise le Dieu fait homme pour que tous les hommes ne puissent douter que cet Homme était Dieu. C'est cette unicité de la souffrance temporalisée de l'humanité une et entière et intemporellement endossée par un Seul qui en dévoile sans conteste la marque de fabrique divine. Jésus-Christ est bien, comme le définit Fabrice Hadjadj, "cet éclaireur du gouffre qu'il creuse encore au-delà du concevable, nous attendant là où personne ne l'attendait, nous soutenant là où personne n'est là pour le soutenir." Le Christ est l'Indicible personnifié. Et c'est par cette hypostase, cette personnification de la douleur, cette immersion du divin dans le charnel souffrant, dira-t-on, que se juxtapose et s'harmonise en Lui souffrance et salut.
Comment, dès lors, qualifier la Shoah et la modalité de son mal ?
La dogmatique chrétienne, comme à son habitude (et bien qu'elle en reconnaisse la singularité), aura tendance à subsumer cette souffrance là dans la Croix de Jésus. C'est pourquoi le pape Jean-Paul II a judicieusement décrit Auschwitz comme le "Golgotha du monde contemporain", circonscrivant la portée douloureuse de l'événement à une époque et renforçant, par cette restriction temporelle, l'atemporalité de la sotériologie christologique. Mais qu'en est-il quand, par la suite, son successeur a affirmé sans ambages que la Shoah était sans équivalent dans l'Histoire ? Ne faut-il pas là y voir un cran supplémentaire dans la spécification, au point d'en redouter un effacement progressif du reste des souffrances, et donc de former un hiatus avec les paroles de son prédécesseur, jusqu'à ce qu'une sorte de concurrence de la non-équivalence entre en ligne de compte dans l'économie du salut ?
Le professeur juif, Robert Jan Van Pelt, nous explique que l'épicentre du génocide se situe précisément dans la morgue 1 du Krema II de Birkenau. "Dans cette pièce de 210 m², nous indique-t-il, est mort plus de gens que dans n'importe quel autre point de la planète. Si l'on voulait établir une carte géographique de la souffrance humaine, elle en serait le centre absolu." Cette phrase, à elle seule, donne une profondeur inattendue aux mots de Benoit XVI, elle les corrobore à la perfection et confère son sens plénier à cette autre affirmation comme quoi Auschwitz est autre chose qu'une des horreurs de l'Histoire, qu'il échappe à la banalité du mal.
Qu'on le veuille ou non, et contre toute relativisation négationniste, la souffrance juive occupe indiscutablement le sommet dans la hiérarchie historique du souffrir humain. Et c'est parce qu'il est très intelligemment démontré par Van Pelt qu'elle en est ce centre absolu paroxystique, qu'elle est cette souffrance sans mesure commune avec toutes les autres et à laquelle aucune autre ne peut se mesurer, qu'elle sort du cadre des considérations purement physiques pour atteindre une dimension proprement métaphysique, une dimension concurrentielle avec celle de l'Homme-Dieu, du Dieu fait homme, au point d'inexorablement entrer en conflit avec Lui jusqu'à l'obtention définitive de sa descente du podium eschatologique.
Là, et là seule, est peut être la vraie raison de ce silence de Dieu que certains, et non des moindres, ont pu déceler à Auschwitz.
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- RegimeMinceur14
- Date de création
- 5 septembre 2024 à 12:20:02
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- 5 septembre 2024 à 12:35:00
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