Ce que fait un lieutenant en 1ère année : courir partout.
Ce qu’il ne devrait jamais faire : courir partout.
La 1ère année de chef de section est une course contre la montre. On revient le vendredi soir d’un terrain, et il faut repartir le lundi matin en mission. Comme un jeune lieutenant élancé est souvent bon coureur, il ne lui en faut pas plus pour faire du footing son mode normal de déplacement.
Pendant une de ces courses, j’ai été stoppé en plein vol par un des commandants les plus anciens du régiment.
💬 « Brault, arrêtez de courir ! Un officier ne court jamais. Pourquoi croyez-vous que la Légion marche à un pas plus lent que tous les autres corps ? »
Voici 3 raisons à son éloge de la marche lente :
(1) « Un chef qui court, c’est une troupe qui s’affole ».
Le chef doit être « absorbeur de stress, diffuseur de sérénité ». Il faudrait appliquer ce que Weygand disait à propos du Maréchal Foch : « il était d’autant plus calme que la situation était plus grave ».
(2) « Le chef est seul maître des horloges ».
Courir partout montre un manque de maîtrise dans deux domaines : priorisation et délégation. Ne pas savoir les déterminer est un problème de leadership.
(3) « Slow is smooth and smooth is fast ».
Le rythme parfait n’est pas la rapidité mais la fluidité. C’est une chose qu’on m’a beaucoup répétée à l’entraînement, surtout en zone urbaine, le milieu qui me donne le plus de mal. La lenteur donne une précision et une maîtrise qui se traduit par de la fluidité.
➡️ On est rapide, non parce qu’on accélère son mouvement, mais parce qu’on en réduit les frictions.
La lenteur est l’apanage de l’autorité. Et s’il peut arriver de courir, c’est seulement pour envoyer un message exceptionnel.
🪓Regardez la marche des légionnaires, la plus lente pendant les défilés.
Ça en impose non ?
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Managers sédentaires : quel serait l’équivalent pour vous, et comment faites-vous pour « diffuser de la sérénité » ?
#Leadership #Management #Slow #FaireFace.