Topic de Bigbite7 :

⛔️ Interdits du commandement : « un officier ne court jamais ».

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Ce que fait un lieutenant en 1ère année : courir partout.

Ce qu’il ne devrait jamais faire : courir partout.

La 1ère année de chef de section est une course contre la montre. On revient le vendredi soir d’un terrain, et il faut repartir le lundi matin en mission. Comme un jeune lieutenant élancé est souvent bon coureur, il ne lui en faut pas plus pour faire du footing son mode normal de déplacement.

Pendant une de ces courses, j’ai été stoppé en plein vol par un des commandants les plus anciens du régiment.

💬 « Brault, arrêtez de courir ! Un officier ne court jamais. Pourquoi croyez-vous que la Légion marche à un pas plus lent que tous les autres corps ? »

Voici 3 raisons à son éloge de la marche lente :

(1) « Un chef qui court, c’est une troupe qui s’affole ».

Le chef doit être « absorbeur de stress, diffuseur de sérénité ». Il faudrait appliquer ce que Weygand disait à propos du Maréchal Foch : « il était d’autant plus calme que la situation était plus grave ».

(2) « Le chef est seul maître des horloges ».

Courir partout montre un manque de maîtrise dans deux domaines : priorisation et délégation. Ne pas savoir les déterminer est un problème de leadership.

(3) « Slow is smooth and smooth is fast ».

Le rythme parfait n’est pas la rapidité mais la fluidité. C’est une chose qu’on m’a beaucoup répétée à l’entraînement, surtout en zone urbaine, le milieu qui me donne le plus de mal. La lenteur donne une précision et une maîtrise qui se traduit par de la fluidité.

➡️ On est rapide, non parce qu’on accélère son mouvement, mais parce qu’on en réduit les frictions.

La lenteur est l’apanage de l’autorité. Et s’il peut arriver de courir, c’est seulement pour envoyer un message exceptionnel.

🪓Regardez la marche des légionnaires, la plus lente pendant les défilés.

Ça en impose non ?

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Managers sédentaires : quel serait l’équivalent pour vous, et comment faites-vous pour « diffuser de la sérénité » ?

#Leadership #Management #Slow #FaireFace.

Bordel les saint-Cyrien, beaucoup de belles paroles, formé dans une des meilleures écoles du monde, tout ça pour être des plots en commandement

« Allez demi-tour, on va chercher les derniers » -> une certaine idée de la solidarité militaire 🏃

Tout soldat entend cette phrase au moins une fois par semaine, lors du footing compagnie.

C’est un classique mili, au 3/4 du parcours, le commandant d’unité rebrousse chemin pour aller chercher les coureurs en difficulté, et terminer le footing avec sa compagnie au complet.

Anodin en apparence, ce simple demi-tour cache une vision radicale du leadership.

Le principe paraît évident : on n’abandonne personne et on finit tous ensemble.

Pourtant, d’autres options s’offraient au chef :
- La compagnie aurait pu rester ensemble tout le long du parcours en se mettant au rythme du soldat le plus lent.
- La compagnie aurait pu se diviser en groupes de niveaux.
- Chacun aurait pu faire sa course à son rythme et se retrouver à l’arrivée.

🔃 Alors pourquoi choisir la course en tête et le demi-tour ?

Parce qu’en fixant un rythme exigeant que tous les soldats ne peuvent pas suivre, puis en demandant au groupe de tête l’effort supplémentaire d’aller chercher les derniers, le chef a fixé 3 principes collectifs radicaux :

(1) - La solidarité n’est pas un nivellement vers le bas.

Dans l’intérêt du collectif, la fraternité à l’égard des plus faibles ne doit pas brider le rythme des plus rapides. Eux-aussi doivent profiter de l’entraînement collectif pour progresser.

(2) - La supériorité implique un effort supplémentaire au service des autres.

Si les plus rapides sont libres d’aller au bout d’eux-même, sans être ralentis en chemin, ils ont le devoir de garder un supplément d’énergie pour faire demi-tour, et aller aider leurs camarades en difficultés.

Pas question de tout donner seulement pour sa pomme.

(3) - La solidarité reste pour tous une exigence.

Les plus rapides sont contraints de faire une place dans leur entraînement pour soutenir le progrès des plus lents.

De leur côté, les plus lents ont le devoir de progresser pour se rapprocher du niveau moyen du groupe.

Et cela tombe bien, car la course-à-pied en compagnie n’a lieu qu’une fois par semaine : il reste donc 6 jours d’entraînement individuel ou entre camarades pour se remettre à niveau ! 💪

Conclusion :

Je ne peux m’empêcher de voir dans ce footing le symbole d’une solidarité qui ne laisse personne au bord du chemin, ni les « premiers de cordée », ni les plus fragiles.

Mais dites-moi si je pars un peu trop loin !

Après tout, ce n’est qu’une course à pied…

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PS : allez chercher les derniers qui auraient loupé cette publication en repostant ! ♻️

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#ExEd #Management #Leadership #Defense

Ahi j'en étais sûr que c'était du LinkedIn
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Bigbite7
Date de création
8 août 2024 à 05:25:58
Date de suppression
8 août 2024 à 06:29:00
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