Dénis Brogniart nous a béni d'une révélation primordiale ce jour-là.
Une seule syllabe, un seul son, et un seul peuple unifié dans cette transe verbale.
J'ai le sentiment que le Ah ! a aboli les classes sociales et les confessions. Quand on le prononce, on a l'impression de retrouver un peu l'universalité de l'homme.
Ça se chantonne même comme un cri d'amour.
On perd son stylo sous la table, on relâche un "Ah !" sec et vigoureux. Un collègue du bureau d'à côté nous répond de son propre "Ah !". Une fois le stylo retrouvé, c'est la communion des "Ah !" entre tous les collègues du service.
C'est un son unificateur. Denis Brogniart a sans doute révélé ce jour-là, un des noms de Dieu.