« C’est lendemain de réveillon. Aimé Jacquet a réuni l’équipe de France, qui prépare la Coupe du monde 1998 à Tignes pour un stage où les familles ont été invitées. Or, au petit matin du 26 décembre 1997, les contrôleurs du ministère des Sports débarquent à l’hôtel où résident Zidane, Deschamps et leurs coéquipiers, pour procéder à un contrôle inopiné. Ce n’était pas forcément une mauvaise idée. Le procès ultérieur de son club, la Juventus de Turin, montrera que dans ces années 1990, Didier Deschamps aurait présenté un taux d’hématocrite qui l’aurait empêché de prendre le départ du Tour de France… En effet, durant la saison 1994-1995, le taux d’hématocrite du futur sélectionneur de l’équipe de France a connu d’étranges variations. Les spécialistes en hématologie ont estimé qu’elles étaient probablement dues à la prise d’EPO. Qu’on en juge : à la mi-janvier 1995, son taux était de 43,2 %, puis est monté à 51,9 % à la fin mars, avant de retomber à 39,3 % au terme de la saison, en juin. Pour repartir ensuite, la saison suivante, au mois d’octobre, à un taux de 48,4 %. Rappelons que l’on ne pouvait prendre le départ du Tour de France avec un taux « d’hématocrite supérieur à 50 %. Car à ce niveau, soit on est très malade, soit on est très dopé ! »
Extrait de
Dopage - Ma guerre contre les tricheurs
Jean-Pierre Verdy