[AYAA] OUVRIERS à l’USINE Peugeot, Patrice et Ghislaine racontent !

Ils sont ouvriers à l’usine Peugeot de Poissy dans les Yvelines, employés comme opérateur de chaîne, moniteur de chaîne ou au contrôle qualité, ils racontent un événement de leur vie au travail.

"Ce qui est très impressionnant dans une usine automobile, c'est le calcul du temps."

Patrice travaille au contrôle qualité de l'usine Peugeot de Poissy. Auparavant employé à l'Usine d'Aulnay, il y a travaillé jusqu'à la fermeture du site. À l'intérieur des usines, ce qui marque la vie des travailleurs et des travailleuses, c'est la cadence qui leur est imposée :

la pause la plus longue de la journée est celle de treize minutes : "Les horaires de travail sont très précises dans une usine, tout est compté à la minute. On commence à 5 h 30 le matin, on finit à 12 h 51. On a deux pauses uniquement : une pause de treize minutes précisément à 7 h 58 jusqu'à 8 h 11, puis une pause de huit minutes à 10 h 55 jusqu'à 11 h 03. On n'a pas de temps de repas, le temps de repas est décalé en fin de poste, on mange soit avant, soit après." Patrice

Le temps dans une usine est un temps de travail effectif, il a une valeur concrète : "Par exemple, le temps qu'il faut pour prendre une visseuse électrique. On calcule le temps qu'il faut pour la ramener, pour mettre l'écrou sur la visseuse, pour serrer les coups. Mais aussi le temps de vissage, reposer la visseuse pour se déplacer, aller chercher une pièce et la ramener. Le nombre de pas est calculé." Patrice

L'enjeu du temps est visible dans les outils, ce qui impacte également la vie des ouvriers, de façon parfois paradoxale : "Maintenant, il y a des visseuses électriques qui sont très rapides, qui sont d'ailleurs plus agréables pour le vissage puisqu'il y a moins de contre coup à la fin du vissage et donc sur le poignet. C'est plus rapide, c'est plus fiable, ça fait moins d'effort. Sauf que ce temps de vissage faisait gagner quelques microsecondes. Au total, sur cette ligne où l'ensemble des visseuses ont été changées, il y a une minute de temps de gagné. Ce qui fait qu'une minute ça correspond à un poste." Patrice

"Quand je suis rentrée dans l'atelier, ça a été le choc de ma vie. Je me suis demandé si je n'étais pas à l'époque de Germinal."

Ghislaine est monitrice sur chaîne, comme Patrice, elle est arrivée à l'usine de Poissy il y a trois ans. Sa première surprise a été d'abord de découvrir les lieux vétustes et les méthodes de management : "C'est une usine sale, vieille, des moyens obsolètes et aussi un système de management assez arriéré aussi, à l'ancienne. C'est-à-dire qu'il y a le chef et il y a l'ouvrier. Le chef n'est pas quelqu'un de compatissant, il est là pour vous faire travailler et il vous le fait remarquer. C'est même oppressant et toujours très infantilisant. Le ton aussi est très dur. Il n'y a pas de respect de l'individu." Ghislaine

Selon Ghislaine, le manque d'entretien de l'usine et de la qualité de l'environnement impacte directement la production et la rémunération des ouvriers : "On sent qu'il n'y a pas la volonté d'améliorer l'usine, on s'aperçoit qu'on va droit dans le mur. C'est une usine qui est vétuste, les moyens sont vétustes, donc quand ça pète, ça pète. Malheureusement, ce sont des machines qui sont vieilles et les retards sont imputés à la production. Et qui dit production dit sur les ouvriers. Systématiquement, vous allez avoir des heures supplémentaires la semaine d'après. Puis, on nous fait chômer et on est payés 70 %. On vous dit :"Vous restez à la maison, c'est chômage". On n'a que 70 % de notre salaire sur cette journée-là." Ghislaine

Des nouvelles

En 2016, ils étaient 5600 dans l’usine de Poissy, en 2024 ils ne sont plus que 2100. Aujourd’hui, on fabrique l’Opel Mokka et la DS3 Crossback.

Ghislaine est partie en congé senior depuis deux ans. Ils ont poussé les ouvriers de sa ligne à partir, car cette partie, le ferrage, a été robotisée en partie. Là où ils étaient 16 ouvriers par ligne, ils ne sont plus que 6. Ils essaient au maximum de robotiser, mais ce n’est pas toujours possible.

Patrice est toujours là, il approche les 60 ans et devra travailler encore 6 ans et 4 mois, car il a commencé tard, il est un peu allé à la fac, il a voyagé… Il dit qu’il faut toujours demander l’autorisation d’aller aux toilettes et que ce n'est pas certain que ce soit accordé.

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-pieds-sur-terre/ouvriers-chez-psa-9829227?at_campaign=Facebook&at_medium=Social_media

Le 01 juillet 2024 à 13:51:39 :
Fallait faire des études
... Et les réussir, pas comme Patrice

Il dit qu’il faut toujours demander l’autorisation d’aller aux toilettes et que ce n'est pas certain que ce soit accordé.

bordel

[13:59:50] <Summerfag2024_>

Il dit qu’il faut toujours demander l’autorisation d’aller aux toilettes et que ce n'est pas certain que ce soit accordé.

bordel

L'enfer pendant l'été
J'espère qu'il ne fait pas trop chaud sinon c'est tendu si tu dois boire

Le 01 juillet 2024 à 13:50:49 :
Up

t'as oublié que dans ton hstoire

Patrice et Ghislaine étaient syndiqué "JAUNE" via de ce qu'on appelle "la carte de tranquillité" pour espérer avoir une promotion et trouve normal de bully Ahmed, l'intérimaire, qui vient juste d'arriver car différent

Source : https://www.youtube.com/watch?v=NVNogEUVKBM

l'exemple donné est une usine Citroën donc PSA

Le 01 juillet 2024 à 17:02:33 :
Ent

Ta réactprotte devant cet oublié ? Timer à 11:00

Le 01 juillet 2024 à 17:54:10 :
Histoire fausse, ça n'existe plus les usines en France. Tout a été délocalisé à l'étranger dans les années 80 et 90.

Aya

Je connais des gens qui travaillent à l'usine... bien payés mais tu y laisses ta santé mentale comme physique.
Les clashs à coup d'insultes dans le micro du casque, la vétusté et l'ambiance pesante car l'objectif déjà difficilement faisable augmente sans arrêt, la sécurité qui passe à la trappe parce que pas le temps de mettre des équipements de protection, ou que l'endroit est tellement sale que tu respires des saloperies toute la journée...

Vraiment c'est l'un des pires endroits où travailler, c'est bel et bien le germinal actuel, l'usine engouffre les travailleurs et les bouffe avant de les recracher, malades et inutiles, comme la mine le faisait.