J’ai fait un rêve lucide dans lequel je ne contrôlais aucun événement.
À partir du moment où j’ai compris que je rêvais, j’ai aussi compris que ça devait me conférer un contrôle total sur mon rêve. Mon seul désir était alors de revoir celle que j’aime.
Instinctivement, je me mets à courir - comme si je me précipitais vers un lieu où elle m’attendait - et je me retrouve dans un bâtiment administratif chelou, une sorte d’espace liminal entre une prison, un lycée et un bureau de mairie.
Là-bas, au détour d’un couloir, je tombe sur une salle d’attente. Trois types s’y trouvent : ils ont des traits déformés, comme si leurs visages avaient été générés par des modèles d’IA obsolètes.
Soudain, je me réveille… Dans un autre rêve. Somnolent, allongé sur un sofa, dans un studio sombre qu’éclaire à peine les éclats d’une vieille télévision cathodique, je vois défiler les jambes d’une jeune femme. Elle porte un short legging et un long t-shirt. À son passage, je ne parviens pas à voir son visage. Je suis persuadé de ne pas la connaître. Je suis aussi convaincu qu’elle est restée à mon chevet pour prendre soin de moi, comme si j’étais malade.
Ce rêve s’achève et avant d’émerger, ma conscience se heurte à un mur : je fais une paralysie du sommeil. Les premières hallucinations auditives s’amorcent : j’entends la logorrhée incompréhensible d’un mec qui marmonne avec un accent de cité. Par ma seule volonté, je parviens à bouger mes membres. Ça me demande tellement d’efforts que j’en ai des fourmis dans les mains.
Et là, blasé, je me réveille enfin. Sans avoir pu la revoir, même en songe.
Des explications ? Une analyse ?