Le néoplatonisme, bien qu'originellement hénothéiste et païen, fut adapté puis adopté par de nombreux penseurs juifs, dont l'un des plus illustres représentants est Salomon ibn Gabirol.
L'émanationnisme, la perfection infinie de l'Un, la montée de l'âme etc. sont en effet des thèmes très proches des croyances religieuses, pouvant être abordés sous un angle rationnel, menant au système d'ibn Gabirol, ou d'un point de vue "mystique", menant à la doctrine des sephirot d'Isaac l'Aveugle, chef de file de la Kabbale géronaise.
Les philosophes juifs néoplatoniciens oscilleront souvent entre ces deux pôles, qui peuvent se confondre chez certains, comme Bahya ibn Paquda, que les Juifs connaissent sous le nom de Rabbenou Behaye. Auteur du premier ouvrage d'éthique juive (Al Hidayah ila Faraid al-hulub, "Guide aux devoirs du cœur", et traduit en hébreu par Juda ben Saül ibn Tibbon sous le titre Hovot ha-Levavot, les Devoirs du Cœur), il était, sous l'inspiration des "Frères de la Pureté", fortement enclin au mysticisme contemplatif et à l'ascétisme. Toutefois, voulant présenter un système religieux abordable, pur, et en complet accord avec la raison, il élimina de ce système les éléments qui lui semblaient en contradiction avec le monothéisme ou la Loi juive.