Si le RN emporte une majorité absolue, Marine Le Pen deviendrait premier ministre et elle devrait en conséquence gérer la bombe à retardement qu’est la dette souveraine. C’est assez simple, il lui faudrait soit baisser les dépenses, soit augmenter les impôts. Il n’y aurait pas de miracle en termes de niveau de vie ou d’inflation. Macron pourrait bénéficier de l’aide de la finance internationale pour mettre Marine Le Pen en difficulté grâce à l’augmentation des taux d’intérêts.
Ensuite, sur l’immigration, les juges feraient de la résistance passive, ce qui limiterait les possibilités d’expulsions. Marine Le Pen ne pourrait rien faire de significatif d’ici à 2027 car elle n’aurait pas l’initiative du référendum pour en finir avec le pouvoir des juges, qui est réservé au président. Ce serait donc du bricolage et redonnerait de la marge à Macron pour dénoncer « la démagogie » et « l’incompétence » du RN sur l’immigration. En revanche le RN pourrait virtuellement stopper l’immigration légale dans les 24 heures.
Mieux : la police, aux ordres d’un ministre RN, serait accusée d’être une police « fasciste ». Le moindre incident entre des flics et des maghrébins ou des noirs serait exploité par les médias et la gauche. De graves émeutes raciales pourraient éclater à tout instant, avec une radicalisation très forte de part et d’autre.
Compte tenu de la situation financière, faire voter le budget deviendrait très difficile. Cette paralysie permettrait aux opposants de dénoncer l’incompétence économique et sociale du RN.
La stratégie de Macron consiste donc à discréditer suffisamment Marine Le Pen d’ici à 2027 afin de dégonfler le vote RN.
Historiquement, cela a toujours fonctionné. C’est comme ça que Mitterrand a neutralisé Chirac entre 1986 et 1988, puis que Chirac a neutralisé Jospin entre 1997 et 2002. Quand Chirac a voulu stopper Sarközy il a désigné Dominique de Villepin premier ministre, ce qui a au contraire précipité le discrédit de ce dernier, débordé par un mouvement étudiant.
Paradoxalement, c’est le meilleur scénario.
La crise politique va aller en s’accélérant, l’État va s’affaiblir toujours plus, avec des espaces toujours plus larges pour les forces radicales, à droite comme à gauche.
Les antifas en particulier auront carte blanche pour recourir à la violence politique partout dans les villes.
Le futur de la France ça sera la Yougoslavie en pire les kheyous