Mon poulet-crudités fait délirer les meufs

Je suis un zéro tout, autant vous dire que j’ai autant d’existence qu’un meuble quand je sors. Mais j’ai remarqué un truc depuis quelque temps, trop pour que ce soit un hasard :

Quand je rentre dans le métro avec mon sandwich, les meufs me jettent systématiquement des œillades. Quasi imperceptibles, mais comme je n’ai pas l’habitude je sens que quelque chose est différent.

Est-ce un instinct primal pour le chasseur ramenant la viande ? Un jambon-beurre ou un thon-mayo n’ont pas cet effet, mais quand je m’apprête à démarrer mon repas, elle se mettent à jouer avec leurs cheveux, à devenir plus nerveuses. Quand je glisse lentement la baguette hors de son emballage, les regards deviennent de braise… L’autre jour, quand, les yeux rivés dans les pupilles noires de désir d’une brune qui me regardait avec ardeur, j’ai mordu lentement le pain croustillant, je l’ai distinctement entendue pousser un gémissement.

Je voudrais bien les aborder, mais je n’ai rien d’un playboy et l’idée de n’être que l’objet de leurs fantasmes me répugne. Est-ce qu’un rosette-cornichon serait plus adapté pour trouver le grand amour ?